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Revue | Revue de l'histoire des religions |
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Numéro | tome 220, n°3, 2003 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Divinités de la parole, divinités du silence dans la Rome antique - Annie Dubourdieu p. 259-282 Au dieu-parole Aius Locutius s'opposent à Rome deux déesses du silence, Angerona et Tacita : l'une est représentée, selon la tradition littéraire, avec un bâillon sur la bouche ou un doigt sur les lèvres, obstruant sa parole suivant des modalités et avec des significations diversement interprétées par les Anciens ; l'autre est rendue muette par l'arrachage de la langue, punition pour l'excès de son bavardage. Ces trois divinités s'inscrivent dans des systèmes d'oppositions complexes : parole des hommes / silence des femmes ; parole sans corps / corps sans parole ; silence volontaire / mutilation irréversible ; culte privé et rituel magique / fête et culte publics ; divinités pourvues d'un mythe, mais sans culte attesté / divinités pourvues d'un culte, mais sans mythe attesté.Deities of speech, deities of silence in Ancient Rome As opposed, to speech-god Aius Locutius, there are two Roman goddesses of silence, Angerona and Tacita : the first one is represented, according to literary tradition, with a gag on her mouth or a finger on her lips, making herself unable to speak, in ways and with meanings that ancient men understood differently ; the other one became dumb after her tongue has been torn out, as a punition for her excessive chattering. These three deities are included in complex schemes of opposition : men's speech / women's silence ; speech without body / body without speech ; deliberate silence / irreversible mutilation ; private cult and magic ritual / public festival and cult ; deities with a myth but no attested cult / deities with a cult but no attested myth.
- La perle, entre l'océan et le ciel. [Origines et évolution d'un symbole chrétien] - Nadia Ibrahim Fredrikson p. 283-317 Symbole fascinant par sa beauté, et doté d'une puissance mystérieuse et créatrice, la perle est l'attribut des grandes divinités antiques de la fertilité. Dans la symbolique chrétienne, elle est devenue l'emblème du Christ et de sa naissance virginale, et la plus parfaite évocation du royaume des cieux. À cette nouvelle symbolique va s'ajouter une dimension gnostique, perceptible chez des auteurs chrétiens de langue syriaque, sans doute influencés par les croyances mandéennes et manichéennes qui ont aussi élevé ce symbole au plus haut rang dans leurs doctrines du salut.The Pearl - between ocean and sky : origins and evolution of a Christian Symbol Fascinating symbol because of its beauty, endowed with a mysterious and creative power, the pearl is the attribute of the great fertility goddesses of Antiquity. In Christian symbolism it has become the emblem of the Christ, his virginal birth and the most perfect evocation of the kingdom of Heaven. In addition to this new symbolism there is a gnostic dimension, visible in texts written in syriac by Christian authors, undoubtly influenced by Mandaean and Manichaean beliefs which had also lifted this symbol to the highest level of their tenet of salvation.
- Mériter et commander [Rites d'extraction de sang, pénitence et pouvoir chez les anciens Mexicains] - Patrick Saurin p. 319-359 Les religieux espagnols du XVIe siècle ont traduit les termes nahuatl "tlamàcēhua" et "màcēhua" respectivement par «faire pénitence » et « mériter », « obtenir ». Or ces verbes recouvraient chez les "Mexica" une réalité plus riche et plus complexe. S'appuyant sur l'étymologie, les mythes, les récits historiques ainsi que sur l'iconographie, la présente étude reconstitue la configuration rituelle que ces termes désignaient véritablement et fait apparaître le lien essentiel existant entre les pratiques d'extraction de sang et le pouvoir politique. Enfin, l'investigation dévoile de surprenantes ressemblances entre les sens des verbes "tlamàcēhua" et "màcēhua" des "Nahua" et ceux du verbe "na" chez les "Maya" classiques du Yucatan.To deserve and to rule. Blood-letting rituals, penance and power among the ancient Mexicans The Spanish friars from the XVIth century translated the nahuatl words "tlamàcēhua" and "màcēhua" into « to do penance » and « to deserve », « to obtain » respectively. But these verbs were describing a deeper and more complex reality for the "Mexica". Refering to etymology, myths, historical accounts and also to iconography, the present study reconstitutes the ritual configuration that these terms truly meant and reveals clearly the essential link between blood-letting practices and political power. Finally, the investigation discloses surprising similarities between the meaning of the "Nahua" 's verbs "tlamàcēhua" and "màcēhua" and the signification of the Yucatan Classic Maya's verb "na".
Comptes rendus
- La Magie, actes du colloque international de Montpellier, 25-27 mars 1999, études rassemblées par A. Moreau, J.-C. Turpin, (Tome I : Du monde babylonien au monde hellénistique ; Tome II : La magie dans l'Antiquité grecque tardive. Les mythes ; Tome III : Du monde latin au monde contemporain ; Tome IV : Bibliographie) - Magali Bailliot p. 361-364
- A. Brelich. Mitologia, Politeismo, Magia e altri studi di storia delle religioni (1956-1977), a cura di Paolo Xella - Robert Turcan p. 365-366
- J. Jolivet. La Théologie et les Arabes - Pierre Lory p. 366-367
- C. Jambet. Se rendre immortel, suivi de Traité de la résurrection (Mollâ Sadrâ Shîrâzî) - Souâd Ayada p. 367-374
- M. S. Seguin. Science et religion dans la pensée française du XVIIIe siècle : le mythe du Déluge universel - Sylviane Albertan-Coppola p. 374-378
- Livres reçus - p. 379-382