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Le deuil peut tout autant marginaliser les femmes que les valoriser. Certains philosophes de la Rome ancienne ont dévalorisé l'identité sociale des femmes en minimisant l'importance de leurs rites de deuil. Les femmes endeuillées présentent la mort d'un proche comme une perte pour la cité, elles suscitent des rivalités entre les familles et poussent à la vengeance s'il y a eu meurtre. C'est pourquoi la cité limite les manifestations publiques du deuil féminin. Cependant, lors des rituels de supplications et de péplophories, les matrones interviennent par leurs larmes et leurs gestes de deuil dans les situations les plus critiques pour la cité et accèdent ainsi à une sorte de pouvoir politique.

Lorsque les mystiques critiquent l'expérience mystique Les études existantes sur le mysticisme ont souligné la place tenue par l'"expérience" dans l'écriture et la pratique mystiques. Cependant, l'examen de textes issus de traditions mystiques differentes montre que plusieurs auteurs mystiques étaient réservés sur la poursuite de cette expérience. Le présent article examine les diverses raisons de cette critique et leurs implications pour notre compréhension de la nature de l'écriture et de la pratique mystiques. Il tente par la même occasion de différencier la critique de l'expérience de questions connexes — mais distinctes — telles que le "discernement des esprits" ("discretio spirituum"). On examinera aussi l'impact de la modernisation sur la formulation de la critique de l'expérience, aussi bien que le rôle du sexe dans ces questions.

Cet article a pour objet d'analyser les dispositifs d'ordre psychotechnique mis en œuvre dans des comportements rituels, tant canoniques qu'extra-canoniques, observés dans le cadre de la vie magico-religieuse de l'Italie du Sud. L'auteur procède à un réexamen des interprétations du rite dit de la lamentation funèbre, notamment de la thèse d'Ernesto De Martino selon laquelle s'effectuerait, sous-tendue par le rite, une dissociation contrôlée de la personnalité. En effet, ces « technologies de l'esprit » ne semblent pas avoir épuisé leur fonction avec le déclin des cultures paysannes. De fait, dans le contexte des horizons culturels de l'Église, le culte populaire qui s'est développé autour du Padre Pio laisse entrevoir lui aussi l'existence et la pratique de telles « technologies de l'esprit ».