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Revue | Revue de l'histoire des religions |
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Numéro | tome 223, n°1, 2006 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Varia
- The origins of Christian veneration of body-parts - John Wortley p. 5-28 Pourquoi les chrétiens ont-ils choisi de conserver sans les ensevelir des cadavres humains et de les démembrer, alors que la plupart des autres peuples se sont sentis obligés de se débarrasser des morts, habituellement en les ensevelissant ou en les incinérant ? Trois raisons possibles sont examinées ici. D'abord, l'importance manifeste du contact physique dans tous les exemples bibliques de guérison (on ne peut pas toucher un corps enterré). Ensuite, des restes incinérés pouvaient être conservés légalement sans être enterrés et peuvent avoir fourni les plus anciens objets de la vénération chrétienne des reliques. Enfin, les chrétiens d'Égypte (nous le savons par Athanase) adoptèrent une pratique païenne de longue date, celle de l'embaumement des corps de martyrs et de leur exposition dans des maisons privées, faisant ainsi de ces derniers une proie facile pour des personnes sans scrupule qui, conscientes de la popularité de ces reliques, ne tardèrent pas à réaliser les avantages que l'on pouvait tirer de leur commerce.Why did Christians chose to retain human corpses unburied and to dismember them, when most other people felt obliged to dispose of the dead, usually by burial or incineration? Three possible reasons are discussed. First, the marked emphasis on physical contact in all the biblical cases of healing (a buried body cannot be touched). Secondly, incinerated remains could be legally retained unburied and may have provided the earliest objects of Christian relic devotion. Thirdly, the Egyptian Christians, (we learn from Athanasius) adopted the long-standing pagan practice of embalming the corpses of martyrs and exposing them in private houses, ready prey for unscrupulous men who, realizing the popularity of such relics, were not slow to appreciate the advantages of trafficking in them.
- Entre la figue et la pomme : l'iconographie romane du fruit défendu - Hilário Franco Júnior p. 29-70 Longtemps accaparées par l'histoire de l'art, les sources iconographiques ont, à peine récemment, commencé à montrer leur potentialité explicative pour d'autres domaines historiques, y compris celui des religions. En effet, elles permettent d'intéressantes réflexions tant sur les questions d'exégèse savante que sur celles de croyances populaires. On essaye ici d'en donner l'exemple à travers l'iconographie romane du fruit défendu. L'examen d'un vaste corpus d'environ trois cents images suggère que le choix de la figue dans ce rôle a eu pour origine un rapport analogique avec le foie, de la même nature que celui existant entre la pomme et le cœur. Les relations ainsi mises en lumière dévoilent toute une couche profonde des sensibilités collectives médiévales.Long monopolized by art history, iconographic sources have only recently begun to reveal their explicative potential for other fields of history, included the history of religions. They can indeed inspire interesting reflections, whether on questions of learned exegesis or on matters of popular belief. This article seeks to illustrate this, using Romanesque iconography of the forbidden fruit. Studying a vast corpus of some three hundred images, it would appear that when the fig is chosen for this role, there is an analogical relation with the liver, of the same nature as that existing between the apple and the heart. The relations thus brought to light reveal a deep-seated aspect of the medieval collective sensibility.
- Stefan Zweig contre Calvin (1936) - Frank Lestringant p. 71-94 Publié par Zweig en mai 1936, le Castellion contre Calvin présente la figure héroïque de l'intellectuel luttant par sa seule plume contre le despote. Si Zweig a choisi Calvin pour désigner indirectement Hitler, c'est que son combat a rencontré celui du pasteur Jean Schorer conduisant à Genève même la croisade du protestantisme libéral contre l'héritage de l'orthodoxie calviniste. À son insu, Zweig s'inscrit dès lors dans toute une lignée d'écrivains antiprotestants, depuis Montaigne et Voltaire, pour rejoindre, par-delà Balzac qu'il cite longuement, Joseph de Maistre, qui assimilait Révolution et Réforme, Terreur et protestantisme. D'où, pour Zweig, l'énigme que constitue « l'étrange métamorphose » du calvinisme en une école de liberté individuelle et de démocratie, au temps de la montée des dictatures en Europe.Zweig's Castellion versus Calvin, published in May 1936, depicts the heroic figure of the intellectual fighting by the sheer force of his pen against the despot. If Zweig chose Calvin to stand indirectly for Hitler, it was because his combat had crossed paths with that of the pastor Jean Schorer who, in Geneva itself, was at the head of the liberal protestant crusade against the heritage of Calvinist orthodoxy. Without realising it, Zweig thus added his name to a line of anti-protestant writers, from Montaigne and Voltaire, via Balzac, whom he quotes at length through, to Joseph de Maistre, for whom Revolution and Reformation, Terror and Protestantism, went hand in hand. Hence what Zweig saw as Calvinism's “strange metamorphosis” into a school of individual freedom and democracy, in the era of the rise of dictatorships across Europe.
- The origins of Christian veneration of body-parts - John Wortley p. 5-28
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- Studia indo-europea - Bernard Sergent p. 95-97
- Corpus de prières grecques et romaines, textes réunis, traduits et commentés par Frédéric Chapot et Bernard Laurot - Marie-Karine Lhommé p. 97-99
- Christiane Raynaud, « À la hache ! » Histoire et symbolique de la hache dans la France médiévale (XIIIe-XVe siècles) - Michel Zimmermann p. 100-106
- Pascal Rambeaud, De La Rochelle vers l'Aunis. L'histoire des réformés et de leurs Églises dans une province française au XVIe siècle - Yves Krumenacker p. 106-110
- Isabelle Saint-Martin, Voir, savoir, croire. Catéchismes et pédagogie par l'image au XIXe siècle - François Laplanche p. 111-113
- Ours de la Revue de l'histoire des religions (2006)