Contenu du sommaire : Crises, régulation et soutenabilité du développement

Cet article présente les principales contradictions dans lesquelles est prise l'OMC. Il avance la thèse de l'articulation entre la nature de la régulation commerciale et l'évolution des équilibres de puissance consécutive de l'affirmation des économies émergentes comme source majeure des dysfonctionnements de l'OMC. Elle renouvelle l'antagonisme Nord-Sud au sein du système commercial et suscite une interrogation sur la soutenabilité environnementale et sociale du régime de l'OMC.

Cette contribution montre en quoi le cheminement du processus d'intégration régionale à l'œuvre en Asie orientale est corrélé à l'histoire des crises que traverse l'Asie à dix ans d'intervalle. En 1997, l'Asie entre en crise et réagit en jetant les bases d'un régime monétaire et financier régional. En 2007, la crise qui débute aux États-Unis se diffuse, ensuite, en Asie, qui réagit en intensifiant la coopération interétatique, toujours dans le domaine monétaire, jusqu'à constituer un régime régional.

À partir d'un modèle de gravité en panel, nous estimons les effets sur les exportations de la restriction des émissions de CO2 d'un pays relativement à ses partenaires. Le modèle introduit des variables dummy correspondant aux flux commerciaux internes et externes des groupes régionaux. La diminution des émissions s'avère bénéfique aux performances extérieures des entreprises, ce qui est conforme à l'hypothèse de Porter. Ce résultat s'applique aux PED et aux pays émergents, et de manière plus prononcée aux BIC (Brésil, Inde, Chine).

L'objectif de cet article est d'étudier la vulnérabilité du développement de la Nouvelle-Calédonie, à partir de l'analyse de son épargne véritable. Si le calcul de l'épargne véritable ne fait pas apparaître de signe particulier de vulnérabilité sur la période 1970-2007, l'analyse de sa trajectoire démontre cependant l'existence d'effets de seuil dans l'activité du secteur nickel pour lesquels la trajectoire de développement suivie par la Nouvelle-Calédonie ne paraît plus soutenable.

L'instauration de taxes internationales est susceptible d'apporter des ressources nouvelles permettant de financer le développement durable. Si ce type de taxes se limite, en 2011, à une taxation des billets d'avion dans quelques pays, elles pourraient concerner de nombreux autres domaines. Cet article examine le mécanisme de la taxation internationale, plus particulièrement les modalités potentielles de prélèvement et de l'affectation de ces ressources. La double nature de la taxe internationale est soulignée ; elle apparaît comme un instrument de financement innovant et comme un instrument de régulation des crises.

Ce travail s'interroge sur la nature et la portée qu'un accord international similaire au Protocole de Kyoto pourrait avoir pour l'après 2012. Nous montrons que les mécanismes du Protocole s'inscrivent dans une approche "faible" de la durabilité qui ne remet guère en cause le primat de l'économie sur le social et l'environnement, et que l'efficacité des instruments choisis est controversée sur le plan théorique. La conclusion souligne les insuffisances d'une telle solution face aux enjeux climatiques.

Certains conflits entre États sont spécifiques. Ils portent sur des espaces et des ressources liés au milieu marin et ils mobilisent un droit particulier : le droit international de la mer. Celui-ci, en plus de répartir les droits des États sur ces espaces marins, remplit, depuis les années 1950, une autre fonction : la régulation des crises, conflits et guerres maritimes pour le contrôle des espaces côtiers et jusqu'à la haute mer. Les règles juridiques se sont multipliées, proposant des solutions de droit aux conflits d'accès aux ressources naturelles et à leur exploitation, et elles ont été appliquées par un nombre croissant d'États, d'institutions et de juridictions. Après une période d'influence des "États en développement" dans la construction d'un droit qui apportait des solutions stratégiques, la part des "États en développement" ne disparait-elle pas au profit des "États maritimes" regroupés désormais autour de références environnementales ou halieutiques plus que développementalistes ?

Cet article s'attache à comprendre pourquoi, en dépit de l'inflation de ses usages et du brouillage conceptuel qui en résulte, la notion de crise demeure un concept explicatif central des sciences économiques et des discours qui s'en inspirent. L'instrumentalisation du paradigme explicatif de la crise contribue, en outre, à légitimer des politiques qui ne sont pas toujours favorables au développement, notamment en matière de genre.