Contenu du sommaire : Responsabilité sociale et environnementale des entreprises dans les pays en développement
Revue | Mondes en développement |
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Numéro | no 144, 2008/4 |
Titre du numéro | Responsabilité sociale et environnementale des entreprises dans les pays en développement |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Introduction : Les enjeux de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises dans les pays en développement - Bruno Boidin p. 7-12
- La responsabilité des firmes vis-à-vis du développement : le cas de la filière quinoa du commerce équitable en Bolivie - Aurélie Carimentrand, Jérôme Ballet p. 13-26 Le commerce équitable a connu une forte transformation cette dernière décennie avec l'implication de firmes privées dans ses filières de produits. À partir de la filière quinoa en Bolivie, nous mettons en évidence que les stratégies responsables des firmes du Nord, en les positionnant dans la niche du commerce équitable, peuvent provoquer des effets néfastes conséquents. Nous l'illustrons à partir des effets de vulnérabilité sur les organisations de producteurs et sur les producteurs liés à la dégradation de l'environnement.Corporate Social Responsibility toward Development : The Bolivian Fair Trade Quinoa Case For a decade, Fair Trade undergoes a radical change. Private firms are more and more involve in fair trade value chains. On the based of quinoa case in Bolivia, we highlight that northern firms' strategies in fair trade niche could provoc substantial negative effects. Especially, vulnerability of producers' organisations and damage to environment are used to illustrate this kind of risk.
- Responsabilité sociale des firmes multinationales : faut-il être propriétaire pour être responsable ? - Fabienne Boudier, Faouzi Bensebaa p. 27-44 La tendance croissante des firmes multinationales (FMN) à préférer les formes organisationnelles basées sur un contrôle de facto des actifs productifs à l'étranger au détriment des formes basées sur un contrôle de jure pose la question du lien entre droits de propriété et responsabilité sociale de l'entreprise (RSE). L'étude des cas de Fila et Tesco indique que l'absence de propriété de l'unité de production à l'étranger pousse les FMN à contester, voire à ne pas reconnaître leur responsabilité sociale supposée. La RSE peut être établie soit par le biais des pressions des parties prenantes, soit par le biais de règles juridiques délimitant son périmètre.Social responsibility and property rights: Evidence from transnational corporations For producing abroad, multinational firms tend to prefer non-equity forms of investment rather than equity forms. One can ask whether one MNE has to own an entity abroad to be socially responsible. The research produces two case studies to highlight the question raised before: Fila, and Tesco. In such cases of control through other modes of influence than asset ownership, and since residual rights of control are difficult to appreciate, MNCs may be tempted to reject corporate social responsibility (CSR). From then on, CSR may be obtained through pressures exerted on corporations by stakeholders or by the way of laws.
- Influence des ONG dans la construction des pratiques de RSE et développement durable. : Une étude de cas - Guillaume Delalieux p. 45-62 L'élargissement de la notion de développement durable aux impacts sociaux et environnementaux et la multiplication des interactions entre ONG et entreprises posent la question de l'efficacité de l'action des ONG, tant du côté de celles dénonçant les impacts sociaux et environnementaux des pratiques d'entreprises, que de celles cherchant des réponses pragmatiques. Cet article vise à établir l'influence de l'action des ONG sur la construction des pratiques de RSE. Il met en évidence, en se basant sur une étude de cas, les limites de l'influence des partenariats ONG-Entreprises sur les pratiques d'entreprises.The influence of NGO in the building of CSR practices The recent development of NGO-Firms relationships in France is putting the question of the efficiency of Non Governmental Organization (NGO) tackling CSR problems. Both collaborative and conflicting strategies from NGO with firms often have limited results in contrast to the narratives surrounding these partnerships. This article analyzes the influence of NGOs on the building of Corporate Social Responsibility (CSR) practices through a case study of a French retailer in the textile industry and its CSR project influenced by two NGOs. The limits of the NGO-Firm partnerships, often encouraged and financed by political institutions, are emphasized here: NGOs lack the resources to influence deeply and on a long term basis the behaviour of firm.
- L'intérêt économique aux prises avec la visée éthique : le cas de Rio Tinto Alcan au Ghana - Cécile Renouard p. 63-74 Face à une conception instrumentale de l'éthique des affaires, qui subordonne les programmes sociaux et sociétaux aux exigences du profit, l'article défend la nécessité de concevoir l'éthique comme un "aiguillon critique" externe permettant de poser des bornes à un modèle excessif d'exploitation économique et de transformer certaines règles du jeu pour libérer la créativité des acteurs économiques au service d'une activité bénéfique au développement local. Le cas du groupe Rio Tinto Alcan au Ghana vient à l'appui de cette thèse.Economic interest and ethics : the case of Rio Tinto Alcan in Ghana Criticizing an instrumental view of business ethics, that submits social and societal corporate commitments to the constraints of profit, the paper defends a perspective that considers ethics as a critical tool aimed at establishing limits to an excessive economic growth, at transforming the rules of the game, enabling private actors to foster innovative activities which contribute also to local development. The case study of the activity of Rio Tinto Alcan in Ghana confirms this thesis.
- Multilatéralisme et accords préférentiels : la fin de l'exception asiatique - Henri Regnault p. 75-90 Jusqu'aux années 2000, les pays de l'Asie de l'Est ont été impliqués dans le système commercial multilatéral mais n'ont que peu participé à des accords régionaux ou bilatéraux, en dépit d'une véritable intégration économique de facto se traduisant par un commerce intra-zone important. Depuis 2000, ces pays négocient et concluent de nombreux accords bilatéraux. Cette évolution met fin à l'exception asiatique antérieure et simultanément soulève plusieurs questions (nature du processus en cours, rôle des forums commerciaux, avenir de l'ASEAN, coopération monétaire asiatique).Multilateralism and preferential agreements: the end of the asian exception Until 2000, East Asia countries have been involved in the multilateral trade system but did not participate on a large scale in regional or bilateral trade agreements, despite a real de facto economic integration through a high intra regional trade. Since 2000, these countries negotiate and ratify numerous bilateral agreements, closing the previous East Asia exception and bringing several issues to light (nature of the ongoing process, role of trade forum such as APEC, future of ASEAN, Asian monetary cooperation).
- Le régionalisme en Asie : un chantier, trois concepts - Éric Boulanger, Christian Constantin, Christian Deblock p. 91-114 Depuis une décennie, le régionalisme asiatique est en mutation. Les accords économiques et arrangements institutionnels de toute nature y prolifèrent et s'enchevêtrent, mais sans cohérence apparente. Ces dynamiques multiples, issues de la diversité des perspectives et intérêts des puissances asiatiques, font du régionalisme en Asie un projet différent du modèle européen et américain, mais dont la forme finale demeure incertaine. Cette incertitude provient de la confrontation des arrangements institutionnels mis de l'avant par les États-Unis, la Chine et le Japon et laisse l'ANASE comme seul point d'ancrage du régionalisme asiatique. Cet article offre une revue des perspectives théoriques sur le "nouveau régionalisme" et une analyse comparative des approches régionales des trois grandes puissances régionales. Les auteurs arrivent à la conclusion qu'il n'y a pas convergence vers une vision commune de l'Asie, mais trois, en concurrence pacifique : celle de l'ANASE+3 (préférence chinoise), celle du Sommet de l'Asie (préférence japonaise) ou l'Asie-Pacifique (préférence américaine)Regionalism in Asia: one building site, three patterns For a decade now, Asia's regionalism has been in mutation. There has been a proliferation of economic agreements and institutional arrangements bundled together without much coherence. These regional dynamics reflect the diversity in understanding and interests among Asia's great power and have resulted in a form of regionalism different from past American and European experience but which ultimate form remains uncertain. This uncertainty comes from the confrontation of American, Chinese and Japanese views of the optimal institutional arrangement for Asia which leaves the ASEAN as Asia's regionalism cornerstone. This paper first reviews different theoretical views of the “New Regionalism” in Asia and compares the approach of the regions' main powers and then concludes that Asia's regionalism institutional forms are rising from the pacific coexistence and competition of various visions and practices of regionalism: the ASEAN+3 (favored by China), the Asian Summit (favored by Japan) and the Asia-Pacific (favored by the US).
- Attractivité et stratégies de développement de trois zones textiles de l'océan Indien - Michel Dimou, Phidélice Fernand p. 115-128 Cette recherche compare les trajectoires de trois zones franches textiles de l'océan Indien, à Maurice, au Sri Lanka et à Madagascar. Ces zones, initialement engagées dans un modèle de développement basé sur la compétitivité par les faibles coûts du travail, se sont différenciées suite aux crises respectives qu'elles ont essuyées à la fin des années 1990, en poursuivant deux stratégies opposées : l'intégration dans une chaîne logistique internationale versus l'intégration territoriale.Development patterns and attractivity of the Indian Ocean's Export Processing Zones This paper aims to compare the evolution of three Indian Ocean's export processing zones, specialised in textile and garment industry. After the end of the 1990s crisis, each zone followed a specific development path in order to build up new growth dynamics. Mauritius' strategy was based on locally integrating the export-base activities, while Sri Lanka has chosen to follow an international supply value chain strategy. The long-term trends of Madagascar's zone are less clear.
- Notes de lecture - p. 135-140