Contenu du sommaire : Gouvernance de l'urgence dans le développement

Le dilemme du Samaritain (Buchanan, 1975) est souvent cité pour fustiger l'aide inconséquente attribuée à des pays en difficulté. À cette occasion, il a subi une transformation ou une interprétation, dépassant parfois nettement la formulation initiale consacrée aux pirates de l'air. Cet article vise à remettre en perspective ce dilemme et présente une mise au point critique sur certaines interprétations.

L'assurance privée est un moyen de faire face aux catastrophes dans les pays en développement. Mais pour garantir une véritable sécurité, elle a besoin de s'articuler avec la solidarité et l'intervention publique. L'article développe cette thèse en s'appuyant sur la théorie des droits humains et les enseignements des incendies survenus dans les villes suisses au tournant du XVIIIe siècle.

Fin 2004, quatre cyclones et dépressions tropicales ont balayé la côte orientale de l'île principale de Luçon, au nord de l'archipel philippin, conduisant à la mort de plus de 1600 personnes. Les causes de cette catastrophe dépassent le seul facteur climatique et l'absence de couverture forestière immédiatement évoqués par la classe politique et les médias. Elles tiennent, au contraire, à la croissance démographique mal maîtrisée, au difficile accès à la terre et à la corruption au sein du gouvernement qui accompagne le contrôle des ressources par une élite resserrée qui favorise l'exploitation forestière illégale.

S'enracinant dans une critique de l'approche monétaire, la question de l'identification des dimensions pertinentes pour capter la pauvreté est un débat central des deux dernières décennies. Après en avoir rappelé les termes, l'article y contribue en proposant une analyse empirique des représentations sociales de la pauvreté. L'objectif est d'identifier, à partir d'une étude menée sur les Hautes Terres de Madagascar, dans quelle mesure les représentations sociales font écho aux indicateurs de pauvreté habituellement retenus.

Cette étude cherche à comprendre les stratégies de survie mises en œuvre dans la filière maraîchère de Kinshasa (RD Congo). Sur le plan théorique, elle interroge les concepts de capital social et d'adaptation, et les intègre à un cadre d'analyse de la vulnérabilité inspiré de l'approche par les capacités. Elle permet, ainsi, de cerner les contours d'une éthique de la survie. Ce cadre conceptuel permet alors l'analyse des stratégies de la "débrouille" (mayélé) des maraîchers et des vendeuses de légumes, et de l'ancrage social de ces stratégies.

Les catastrophes naturelles, combinaison du phénomène naturel et de la vulnérabilité des populations touchées, se traduisent, en termes de diagnostic, par des morts et des destructions massives d'infrastructures. Dans ce type de contexte, l'opérationnalité des humanitaires dépend essentiellement de l'action logistique. L'analyse porte sur la méthode logistique de Médecins Sans Frontières, sur sa performance et sur les décisions prises dans le cas du tremblement de terre au Pakistan, en octobre 2005.

Les résultats d'enquêtes socio-anthropologiques menées de 2002 à 2004 en Éthiopie, lors des évaluations bi-annuelles des besoins en aide alimentaire, permettent d'étayer l'interprétation sociologique selon laquelle les systèmes d'alerte précoce procèdent de constructions socio-politiques admettant les erreurs de ciblage. Un consensus entre les équipes d'experts, les autorités éthiopiennes et les donateurs est atteint grâce à des logiques d'arrangement sur les carences des sources et des méthodes de l'outil et la confiance partagée envers son investissement, de forme chiffrée. Par des séries de négociations avec les différents échelons administratifs, au cours desquelles ils s'appuient sur un savoir faire empirique, les experts aboutissent à des résultats qui peuvent être révisés de façon autoritaire par la hiérarchie, de façon à respecter les orientations de la politique nationale de l'aide humanitaire.

En s'appuyant sur l'approche en terme de "réseau" complétée par la prise en compte de l'entrepreneur comme principal acteur de la prise de décision en matière de localisation, cet article analyse les grandes tendances de l'évolution récente de la localisation des entreprises industrielles à Douala. Il apparaît, ainsi, que les unités de production industrielle se logent principalement dans les arrondissements se situant dans la périphérie de la ville, où l'on assiste ces dernières années à une densification territoriale des activités industrielles.