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Depuis la fin du système fordiste dans les pays occidentaux et les crises que cela a engendré, de nombreux chercheurs ont étudié pourquoi des territoires français parvenaient à surmonter les crises systémiques auxquels ils étaient soumis et d'autres non. Ils ont montré que le local, loin d'être absorbé par la mondialisation, apparaît au contraire comme un facteur de compétitivité pour ses firmes.Or, ces analyses avancent que le territoire est à même d'initier une dynamique de coordination de ses agents et peut les inciter à intégrer des démarches collaboratives. Toutefois, nos observations montrent une faible implication de la part des dirigeants susceptibles d'être concernés. C'est pourquoi cet article, basé sur les témoignages approfondis de neuf d'entre eux, vise à proposer des clés susceptibles de bénéficier concrètement des avancées prônées par l'économie territoriale.

L'ancrage territorial (AT) est le résultat de collaborations entre une entreprise et son territoire par lequel les acteurs coproduisent des ressources localisées (Mérenne-Schoumaker, 2002 ; Zimmermann, 2005). Du point de vue du territoire, l'AT appelle une relation s'inscrivant dans un temps long pour stabiliser l'entreprise sur le territoire. Il constitue ainsi un enjeu de nature économique, sociale et politique. Du point de vue de l'entreprise, les ressources ont un caractère à la fois spécifique et non transférable. L'AT peut donc renvoyer à une décision stratégique pour l'entreprise.

De nombreuses initiatives collectives impliquant des producteurs en circuits courts se développent : magasins et marchés de producteurs, plateformes d'approvisionnement de la restauration collective, ateliers collectifs de transformation, etc. Cependant, force est de constater que beaucoup de projets de ce type ne parviennent pas à émerger ou à se pérenniser. Mieux comprendre comment ces collectifs résolvent les différents paradoxes et difficultés auxquels ils sont confrontés constitue donc une attente forte.Nous proposons une analyse de la trajectoire d'un collectif de transformation et de commercialisation en circuits courts, en montrant que la pérennité du système repose sur une articulation singulière et dynamique entre trois dimensions : le projet individuel, collectif et celui du territoire. A chacune des étapes de la vie du collectif, les acteurs mobilisent ces différents niveaux d'action afin de construire ou rétablir une cohérence et une dynamique.

Parmi les Pôles d'Excellence Rurale (PER) du Sud-Ouest, peu de projets ont réussi à s'inscrire dans une démarche de développement durable (DD). Deux PER bois bio ressources se distinguent par leur ampleur, malgré des conditions adverses : filière bois fortement atomisée, durée courte du dispositif PER (3 ans), et même absence de tradition forestière dans le PER étudié. La recherche menée (observations participantes, et recherche intervention) montre qu'intéresser les acteurs à « cause commune » légitime avec des projets porteurs de développement économique contribue à faire évoluer des pratiques, qui empêchaient tout développement de la filière bois. La force du PER réside dans sa capacité à activer sur le territoire différentes formes de proximité, par le double encastrement du DD, jugé légitime, dans la « cause commune » et les projets mobilisateurs.

La recherche vise à comprendre le processus d'émergence des clusters de la gastronomie. Elle permet de souligner les liens entre clusters, la valorisation des territoires et la gastronomie. Les bases conceptuelles des clusters et des coopérations au niveau des territoires sont d'abord présentées. Ensuite, la méthodologie qualitative ainsi que le cas de Tours comme Citée internationale de la gastronomie sont précisés. L'analyse de cette initiative de cluster est ensuite détaillée. Enfin, après avoir présenté les résultats, nous montrons l'importance de la délimitation du territoire et de l'intermédiation comme facteur de performance des clusters.

Cette recherche s'intéresse à la GPEC élargie au territoire. Après une analyse de la notion de territoire comme un espace de gestion où des logiques prescrites et construites peuvent se chevaucher, nous proposons une typologie des formes de Gestion Territoriale des Emplois et des Compétences (GTEC) adossée aux origines de la notion de territoire et à ses principes sous-jacents. La construction de notre cadre conceptuel s'appuie sur de rares recherches dans le champ de la Gestion Territoriale des RH (GTRH). Les éléments de différenciation retenus sont mis à l'épreuve dans deux études de cas qui viennent confirmer l'existence de logiques de GTEC particulières et l'intérêt d'intégrer le territoire comme un espace de gestion à la croisée de formes de GPEC distinctes.

La mise en œuvre de politiques entrepreneuriales territoriales se traduit par une multiplicité des actions et des interventions publiques à des échelles géographiques différentes : région, département, agglomération…. Cet article propose de discuter des difficultés que soulève la multiplicité des échelles de l'intervention publique en matière d'accompagnement à la création d'entreprise. Les résultats d'une recherche, basée sur des entretiens qualitatifs conduits auprès d'une cinquantaine d'acteurs, parties prenantes des structures d'accompagnement en Languedoc-Roussillon, montrent un empilement des structures d'accompagnement aux différents niveaux administratifs et politiques et aboutit à une confusion des rôles entre les acteurs de l'accompagnement entrepreneurial voire à une concurrence entre les structures ou au moins à un manque d'efficacité de l'utilisation des fonds publics.

Sous le signe de l'entrepreneuriat soutenable on met l'accent sur la capacité de l'entrepreneur d'être présent dans le processus du développement durable. On propose un cadre théorique fondé sur l'approche par les ressources et éclairé par des résultats d'enquête.La 1ère partie s'appuie sur un corpus théorique dont la référence centrale est le modèle de l'« entrepreneur effectuel » de Saras Sarasvathy (2008) en ce sens qu'il souligne le rôle de certaines « capabilités entrepreneuriales » liées à la personne de l'entrepreneur en tant que facteurs constitutifs du pouvoir d'action de l'entrepreneur. Nous proposons une version élargie de ce modèle de manière à inclure des capabilités liées au contexte sachant que l'entrepreneuriat soutenable est généralement considéré comme devant être « place-based ».Dans la 2ème partie sont analysés les résultats empiriques obtenus à partir d'une grande enquête sur le terrain dont l'objet principal avait été de faire ressortir les caractéristiques générales du profil entrepreneurial de trois générations différentes d'entrepreneurs. L'analyse permet de discerner un « effet générationnel » en termes de capabilités entrepreneuriales et de distinguer trois groupes d'entrepreneurs significatifs : leur présence dans le processus du développement durable est plus ou moins affirmée et les modalités de leur participation plus ou moins directes.

Certains auteurs affirment qu'il est nécessaire de prendre en considération les caractéristiques des nouvelles générations afin d'adopter des pratiques managériales plus adaptées et plus efficaces. En entrepreneuriat, il est fort à parier que ces caractéristiques ont également un impact sur les motivations à entreprendre et sur la façon dont ces nouvelles générations vivent leur vie d'entrepreneur. Cet article présente les résultats d'une étude québécoise visant à dresser le portrait des nouvelles générations d'entrepreneurs (les X et les Y). Pour ce faire, nous les avons entre autres comparés à la génération de référence, soit celle des baby-boomers.

Cet article, à visée exploratoire, s'intéresse à la motivation entrepreneuriale d'un groupe d'étudiants-entrepreneurs de la génération Y en France, et tente de déchiffrer les valeurs véhiculées au travers de leur discours motivationnel. Traditionnellement, la motivation pour créer une entreprise est étudiée par l'approche exclusive push/ pull et est reliée à des facteurs individuels. Or, des recherches récentes considèrent la motivation comme une combinaison de facteurs et notent des influences environnementales sur la décision de devenir entrepreneur. Nos résultats montrent que la motivation des jeunes étudiants entrepreneurs est complexe et renferme des valeurs associées à leur vision du travail, de la stabilité et de l'autonomie.