Contenu du sommaire : Claude Olievenstein
Revue | Psychotropes : Revue internationale des toxicomanies et des addictions |
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Numéro | vol. 17, 2011/1 |
Titre du numéro | Claude Olievenstein |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Éditorial
- Claude Olievenstein - Michel Hautefeuille p. 5-10
Dossier : Claude Olievenstein
- À la mémoire de Claude Olievenstein - Umberto Nizzoli p. 11-21 Par une synthèse des multiples contributions de Claude Olievenstein, l'auteur tente de mettre en évidence ce que lui doivent les professionnels du secteur des dépendances formés en Italie au début des années 1980. Sa maestria était importante. Il a transmis des bases professionnelles pour comprendre les défis de l'actualité de notre action et pour éviter les erreurs de la contemporanéité.In memory of Claude Olievenstein
By a synthesis of the multiple contributions of Claude Olievenstein, the author tries to highlight what the professionals of the sector of the dependences, formed in Italy with the beginning of the 80's, owe him. His mastery was important. He transmitted professional bases to understand the challenges of our action and to avoid the errors of contemporaneity. - Claude Olievenstein et « le système de soins français » - Michel Hautefeuille p. 23-55 À l'occasion d'une table ronde, onze intervenants en toxicomanie témoignent de ce qu'ils ont retenu du travail et des réflexions du Pr. Olievenstein. Ces propos font le tour de cinq thèmes : le système de soins français, la clinique et la théorie du Pr. Olievenstein, la substitution, la critique de l'action d'Olievenstein, bilan et héritage.Claude Olievenstein and the French health-care system
Eleven workers in the field of drug addiction share what they remember of the work and thoughts of Pr. Olievenstein during a roundtable. Their remarks address five topics: the French health-care system, Pr. Olievenstein's clinical practice and theories, substitution treatment, criticism of the action of Olievenstein, assessment and legacy. - Monsieur Drogue. Claude Olievenstein, trente ans d'interventions médiatiques - Mario Blaise, Elizabeth Rossé p. 57-82 Du début des années 1970 à la fin des années 1990, le docteur Claude Olievenstein incarnera le « problème drogue » sur le petit écran et dans les journaux au point de devenir le « Monsieur Drogue ». L'émergence de ce personnage médiatique est issue de la rencontre d'une personnalité, d'un produit et d'un moment socio-culturel, ce qui n'est pas sans rappeler sa définition de la toxicomanie. Qui est donc ce Monsieur Drogue ? Cet article se propose d'explorer les différentes facettes de ce personnage complexe et contradictoire, ardent défenseur des personnes toxicomanes allant jusqu'à faire don de sa personne et fondateur du centre expérimental Marmottan. Remarquable pour son sens de la formule, tantôt parano et moraliste, tantôt visionnaire et provocateur, il prend un sérieux coup de vieux après l'épidémie du sida. Le personnage de Monsieur Drogue disparaît avec le XXe siècle, sans connaître ni être reconnu par le média le plus en vogue : Internet.Mister Drugs. Claude Olievenstein, Thirty years of mediatised interventions
From the early seventies until the late nineties, Doctor Claude Olievenstein personified the “drugs issue” on TV screens and in newspapers so much that he became “Mister Drugs”. The emergence of this public figure resulted from the encounter of a personality, a product and a socio-cultural moment – which is how Olivenstein defined drug addiction. Who was really that Mister Drugs? This paper explores the different faces of a complex and contradictory character. A keen supporter of drug addicts to the point of self-sacrifice, he founded the experimental centre, Marmottan. With an uncanny knack for finding the right phrase, he was at times paranoid and at times a moralist, a visionary or provocative, but he aged significantly after the HIV epidemic. Mister Drugs disappeared with the twentieth century without being acknowledged by the most important media of the day: internet. - Du non-dit au non-verbal : En écho au livre de C. Olievenstein, Le non-dit des émotions - Pierre Poloméni, Muriel Lascaux, Joy Levy, Juliette Levêque p. 83-97 Dans son livre Le non-dit des émotions, Claude Olievenstein porte un regard sensible et lucide sur l'impossible de l'aveu de soi à soi, et sur ses implications dans la relation entre un toxicomane et un thérapeute. Il étaye une analyse à la fois émouvante, voire poétique, du (non-)discours de l'usager, et une critique du modèle thérapeutique. Sa lecture nous a troublés et elle alimente notre pratique quotidienne. Nous avons orienté nos réflexions dans plusieurs directions, faisant le choix d'un travail de groupe, réagissant sur les thèmes qui nous paraissaient les plus en lien avec notre pratique et nos questionnements. Nous avons par exemple interrogé les conditions de l'émergence d'un soignant vers les informations non verbales qu'aurait, peut-être, à nous transmettre l'usager (comment et pourquoi percevoir plutôt qu'entendre ?). D'autre part, nous avons pris en compte et réévalué l'analyse de C. Olievenstein, quasi prémonitoire, d'une dérive du soin qui ne prendrait en compte que les aspects neurobiologiques de l'homme.From the unsaid to the non-verbal
In his book, Le non-dit des émotions, Claude Olievenstein offers a lucid and sensitive analyse of the relation between a drug addict and a therapist. His analysis of the (non)-discourse of the drug addict is both moving and poetic. From this reading, we choose to react on the topics which appear to be more in bond with our practice and our questionings, for example, the non-verbal information that the user may convey to us and the drift of the care which would take into account the neurobiological aspects of man only. - Olievenstein au miroir de Lacan : Une incertaine brisure - Jean-Louis Chassaing p. 99-111 Il était surprenant d'entendre le Professeur Olievenstein, lors de la journée du 30e anniversaire de Marmottan, encenser la psychanalyse comme méthode, « la meilleure » avait-il dit, pour comprendre « aujourd'hui » la psychopathologie. Il avait si souvent raillé les analystes, ferraillé contre eux et leur manque d'intérêt pour les toxicomanies, pour le politique. Toujours cependant avec un clin d'œil et un humour, un sourire en coin ; mais c'était dit. Une relation ambivalente à la psychanalyse. Cet aspect du personnage, c'était un personnage, « Olive », touchant et déroutant, force à livrer, avec respect et discrétion, quelques anecdotes, simples et pour moi marquantes. D'autres ont certainement beaucoup plus de souvenirs. Le rapport qu'il entretenait avec la théorie donnait à penser qu'il tenait plutôt à trouver des mots adéquats aux effets des drogues, et aux personnalités des toxicomanes, que de véritablement installer un corpus. Cependant, il parlait de « ses élèves », et cherchait dans les sciences des explications, des modélisations. Ainsi a-t-il abordé Lacan à travers ce qu'il a, lui, appelé « le stade du miroir brisé ». Nous pensons qu'il s'est appuyé – un peu – essentiellement sur un seul texte de Lacan, ne poursuivant pas le trajet et l'élaboration de ce dernier, mais il essayait de rendre compte de la rencontre d'une personnalité avec les effets des drogues. Nous tentons ici de donner notre avis sur cette « rencontre » d'Olievenstein et de Lacan.Olievenstein at the mirror of Lacan
It was surprising to hear Professor Olievenstein, during the 30th birthday of Marmottan, praising psychoanalysis, as the best method to understand psychopathology. He so often had scoffed psychoanalysts, but always with a wink and a smile. This side of Olievenstein encourages me to reveal some anecdotes, with respect and discretion. The connection he maintained with theory hinted that he was trying to find adequate words for the effects of drugs, and for the personalities of the drug addicts, rather than truly to establishment a corpus. Notwithstanding, he spoke of “his students”, and sought explanations and models into science. Thus he approached Lacan through what he called “the broken mirror stage”. We think that he used only one text of Lacan in order to develop this theory, but he tried to give an account of the meeting of a personality with the effects of drugs. This paper tries to give an opinion on this “meeting” between Olievenstein and Lacan. - La création d'une atmosphère - Raffaella Bortino p. 113-121 L'auteur met en lumière l'influence de la pensée de Claude Olievenstein sur sa pratique clinique et sur la vie institutionnelle de sa communauté thérapeutique, à Turin, en Italie, dans les années 1980 et 1990. Le professeur y était régulièrement convié afin d'effectuer un travail de supervision avec toute l'équipe.The creation of an atmosphere
The author explains the influence of Claude Olievenstein's theories on her clinical practice and on the institutional life of her therapeutic community, in Turin (Italy), during the eighties and nineties. The Professor was regularly invited to Turin in order to carry out a work of supervision together with the team.
- À la mémoire de Claude Olievenstein - Umberto Nizzoli p. 11-21
Varia
- Pour démédicaliser la médecine des addictions - Jean-Pierre Jacques p. 123-134 Cette contribution s'emploie à jauger la médicalisation du traitement des addictions, à en souligner autant les mérites que les impasses, dans une analyse d'une subjectivité toute assumée. Nous commencerons par une mise en perspective historique aussi brève qu'ironique.Demedicalizing the medicine of addictions
This contribution analyzes the medicalization of addiction treatment. It underlines its the merits as well as its limitations with assumed subjectivity. The paper begins with a short and ironic historical account.
- Pour démédicaliser la médecine des addictions - Jean-Pierre Jacques p. 123-134