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Les différentes approches spatiales de la démogéographie. La Géographie de la Population a toujours étudié la distribution spatiale des phénomènes démographiques. Mais le concept d'espace a changé. C'est pour cela qu'il y a plusieurs orientations dans la Géographie de la Population. Les deux majeures sont la démographie spatiale et la démogéographie qui tend a privilégier la notion de territoire et les grands problèmes des sociétés à la fin du XXe siècle.

En Slovaquie, la fin du régime socialiste, la transition vers l'économie de marché et l'indépendance ont eu non seulement des conséquences sur la société mais aussi sur les dynamiques démographiques et plus particulièrement sur les indicateurs transversaux de formation et de dissolution de la famille. Ainsi, on observe une accélération de la chute de fécondité et de nuptialité, une augmentation de la divortialité. De même, en matière de calendrier, la précocité des événements démographiques héritée d'avant 1989 commence à se retarder avec une augmentation encore timide de l'âge moyen au premier mariage ou à la première maternité. Sur un plan spatial, cela se traduit par un accroissement des disparités internes avec une distinction fondamentale entre l'ouest et l'est du pays. A l'ouest, l'occidentalisation des comportements démographiques est plus précoce et se diffuse actuellement des villes importantes comme Bratislava et Nitra vers les campagnes. A l'est du pays, on observe une résistance beaucoup plus forte du régime démographique hérité de la période socialiste. Dans l'ensemble, ces disparités correspondent à des disparités sociales, économiques et culturelles comme, par exemple, l'avancée de la transition économique, une opposition entre populations protestantes et catholiques et l'importance des populations tsiganes ayant un comportement démographique original.

Les pays africains n'ont pas toujours les moyens de leur politique. En matière de santé, leurs interventions dépendent souvent du financement de grands organismes internationaux qui orientent leurs actions. Le système de soins burkinabé est ainsi imposé sur le principe de rapprochement des populations et des structures de soins. La couverture sanitaire conçue par l'Etat suit des critères économiques et administratifs qui ne correspondent pas ou peu aux représentations des populations. La fréquentation est bien au-dessous de ce qui était attendu. La politique sanitaire burkinabé, de 1980 à 1995, se solde donc par un échec.

Longtemps resté sous-peuplé, le pays bwa du Burkina Faso connaît, à partir de la décennie 1970, un accroissement démographique prodigieux dû essentiellement aux migrations de colonisation agricole. Ces migrations, suscitées par les potentialités naturelles certaines (bonne pluviométrie, sols fertiles) et par le sous-peuplement de la région, sont principalement le fait des Mossi du Centre et du Nord du Burkina. Cet apport important de la population, la culture du coton et la pratique de la mécanisation agricole vont accroître les besoins en terres de culture à telle enseigne que dans certaines régions du Bwamu, le foncier devient un enjeu majeur. La dynamique foncière qui prévaut dans le Bwamu aujourd'hui conduit à une insécurité foncière des migrants. Cette situation détériore les relations sociales entre autochtones et allochtones et pourrait compromettre le dynamisme agricole de la région qui, du reste, repose en grande partie sur les colons. L'étude de la question foncière privilégie ici la dimension sociale du rapport aux ressources foncières. Menée aux niveaux régional et local, cette étude essaie de montrer le caractère global de la question qui demande que soient intégrés dans l'analyse des aspects démographiques, sociologiques, le système de culture, les considérations juridiques, etc. La résolution de l'insécurité foncière doit s'insérer dans une politique d'aménagement régional qui prenne en compte toutes les possibilités productives de l'espace.

Différenciation par âge et soldes migratoires interprovinciaux en Espagne. Cet article montre le rôle des soldes migratoires dans l'interprétation des changements démographiques interprovinciaux en Espagne entre les années 60 et 80. Il fournit une explication de l'évolution de la structure géographique des soldes migratoires globaux et il utilise des données tirées d'un échantillon non publié de 10% du recensement de la population de 1991 pour examiner les soldes migratoires par tranches d'âge, au niveau des provinces, pour 1981-91. Une classification des provinces est proposée sur la base des calculs de taux de migration nets par âge et des mesures informatisées d'efficacité de migration sont effectuées pour démontrer que certaines provinces côtières sont devenues, grâce à leurs soldes migratoires, les principales zones de croissance dans les années 80.

L'article présente une analyse des structures d'âge des pays européens par année d'âge et synchrones au 1er janvier 1997, de façon à enregistrer les effets des phénomènes conjoncturels sans décalages ou effets de moyenne. Les résultats montrent l'effet des différences de chronologie des variations de fécondité en Europe de l'Est, du Nord-Ouest et du Sud. D'autre part, l'Allemagne, la Russie, l'Autriche et l'Italie se différencient aussi par une forte surmortalité masculine de guerre, un encouragement de la fécondité à la fin des années 30 et une faiblesse de la fécondité à la fin de la guerre et dans les années qui ont suivi. La surmasculinité des migrations sud-nord des années 50 à 70 et des migrations est-ouest de l'après-guerre est aussi mise en évidence.

L'Europe du Nord-Ouest, marquée par des formes urbaines, suburbaines et périurbaines complexes interpelle depuis la décennie septante par l'émergence, dans un contexte des plus urbanisés, de mouvements de population innovateurs dans des espaces ruraux notamment caractérisés par des faibles densités. Ce processus, conceptualisé sous le terme de rurbanisation, est le résultat de la conjonction dans le temps et dans l'espace de mécanismes aux origines diverses. Pour n'illustrer ici que des aspects démographiques de cette croissance rurale, évoquons à titre de mécanismes explicatifs ou inducteurs : une diversité du profil des agglomérations émettrices du processus d'exode urbain, une répercussion de la migration urbaine dans l'amorce du processus de contre-urbanisation, un développement continu et attractif de la multifonctionnalité des petites villes et une reprise confirmée à l'aube des années nonante de mouvements migratoires centrés à l'intérieur de l'espace rural et émanant de celui-ci.

Les communautés encloses aux Etats-Unis - Une nouvelle tendance du développement urbain. Au cours des deux dernières décennies, l'énïergence de quartiers résidentiels fermés a marqué de façon importante le développement urbain aux États-Unis. On estime que plus de huit millions d'individus habitent actuellement dans ce genre de communautés. A travers tout le pays elles ont changé l'environnement urbain ainsi que la population périurbaine et son style de vie. Aux États-Unis, ces communautés sont essentiellement des constructions privées entretenues par des associations de propriétaires et leurs employés. Elles sont clôturées ou entourées de murs et les résidents se protègent souvent en plus par un système de surveillance mutuelle, des services de gardes professionnels ou des systèmes de surveillance de haute technologie. Ces communautés encloses reflètent, entre autres, la polarisation croissante dans la société urbaine ainsi que sa fragmentation et une baisse de la solidarité et soulignent la tendance vers une privatisation des services urbains.