Contenu du sommaire : Independencias y museos en América Latina

En 1828, le Musée National du Mexique, à peine fondé, a cédé au voyageur français Henri Baradère, des antiquités préhispaniques et des manuscrits portant sur la zone archéologique de Palenque. En échange, Baradère a fait la donation d'un nombre considérable d'oiseaux empaillés, d'origines diverses. Plus que de porter un jugement sur la pertinence de la transaction à partir des valeurs et des préjugés actuels, le texte cherche à comprendre les motivations qui ont conduit le directeur du Musée à faire cet échange et à le considérer avantageux. En suivant la trajectoire de ces objets et d'autres qui entraient et quittaient le Musée National, la réflexion porte sur les stratégies mises en œuvre pour construire la légitimité et la reconnaissance du Musée comme institution active dans le transit d'objets de collection pendant la première moitié du XIXe siècle.

L'article aborde des aspects de la transformation du Musée d'Histoire Naturelle de la ville de São Paulo, au Brésil, en un musée d'Histoire Régionale. Cet espace d'invention des traditions locales a marqué la période des célébrations du centenaire de l'indépendance du Brésil en 1922.

L'embaumement du Général San Martín à Boulogne-sur-Mer permet d'analyser les pratiques funéraires de la France de 1850. Le corps du défunt représente un carrefour où convergent l'histoire de l'anatomie, de la chimie moderne, de l'hygiène publique et la culture funèbre du XIXe siècle. San Martín embaumé se constitue comme un espace de confluence de l'histoire et de l'histoire naturelle, une icône de la mémoire, mais surtout un corps sujet aux lois de la décomposition de la matière et source d'émanations putrides.

Cet article analyse certains aspects du processus de transformation des arbres en « objets historiques » en Argentine après 1910. Nous analyserons en quoi consistait la « collection » d'arbres, les mécanismes de diffusion qui permettaient l'association des arbres à des faits historiques déterminés et l'infrastructure matérielle qui a permis le montage et l'organisation de la collection. Nous porterons ensuite notre attention sur les réseaux d'échanges afin d'examiner comment ces expériences ont facilité l'acquisition de savoirs, de pratiques et d'expériences diverses et novatrices qui ont rendu possible et façonné le processus de transformation de la nature en objets d'intérêt pour les scientifiques et les historiens.

En Amérique du Sud, la construction de symboles identitaires et d'espaces publics reflétant la nouvelle réalité issue des révolutions d'indépendance est relativement rapide. Même si l'on ne peut pas les considérer comme une expression artistique de la mémoire nationale, l'intention du présent article est d'examiner les modalités et les significations de ces représentations. Pour ce faire, nous analyserons, dans les nouvelles capitales des États du Río de la Plata, Buenos Aires et Montevideo, les scénographies urbaines imaginées pour les fêtes civiques, les changements survenus dans l'usage de l'espace public et les projets de monuments et d'œuvres architecturales.

Il reste peu d'éléments authentiques dans les trois oeuvres présentées comme les principaux lieux architecturaux de la saga indépendantiste de la République d'Argentine, devenus, logiquement, « Patrimoine de la Patrie ». Les différentes interventions effectuées dans le cadre discursif et esthétique de la « Renaissance coloniale » – qui ont permis le sauvetage matériel des édifices et le renforcement de leur puissance symbolique, ont donné lieu à des disputes disciplinaires, et plus largement, idéologiques sur le statut de « Monument Historique National ». L'incertitude quant au destin – jusqu'à présent commun – de ces œuvres ouvre un véritable champ de réflexion.

Avec la création de L'Institut de numismatique et d'antiquités de Buenos Aires, est né le premier le premier espace consacré à l'étude de la numismatique dans cette ville, au sein de laquelle se retrouvent diverses sociétés savantes de la fin du XIXe siècle. L'archéologie est choisie comme discipline phare de l'Institut, l'interprétation historique des médailles et pièces de monnaie devenant sa principale méthode. Les pièces numismatiques sont considérées comme des sources de savoir et de vérité historique, comme des documents privilégiés pour les études archéologiques. La numismatique devient alors le refuge de la vérité. Cependant cette hypothèse est remise en cause lorsque les faits narrés par ces pièces ne coïncident pas avec les événements historiques réels.

Cet article traite des représentations du mouvement de l'indépendance mexicaine à travers l'oeuvre muraliste de deux importants peintres de ce pays : Diego Rivera et Juan O'Gorman. Ces oeuvres plastiques constituent des documents visuels importants, à être analysés sous la lumière de leurs contextes de production, resserrant davantage la corrélation entre l'art et la politique, en Amérique latine.