Contenu du sommaire : Whose right to the city ? / Le droit à la ville, pour qui ?
Revue | Environnement Urbain |
---|---|
Numéro | volume 10, 2016 |
Titre du numéro | Whose right to the city ? / Le droit à la ville, pour qui ? |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
"Liminaire"
- Introduction au dossier « Whose right to the city ?/Le droit à la ville, pour qui ? » - Antonin Margier, Lucas Melgaço
- Introduction to the special issue « Whose right to the city ? / Le droit à la ville, pour qui? » - Antonin Margier, Lucas Melgaço
- Begging in Geneva: Which Right to the City? - Annamaria Colombo, Caroline Reynaud, Giada de Coulon Sur la base d'une étude menée à Genève entre 2013 et 2015, cet article soutient que la loi anti-mendicité adoptée par le Grand Conseil de Genève en 2007 peut être comprise comme un moyen de gérer la cohabitation urbaine avec les populations marginalisées. En réponse à cette forme de “management de la pauvreté”, nous argumentons que le fait qu'il y ait toujours de personnes pratiquant la mendicité à Genève peut être compris comme la mise en actes de leur « droit à la ville », au sens plus subversif entendu par Lefebvre.Based on a study that we carried out in Geneva between 2013 and 2015, this paper suggests that the anti-begging law adopted by the Geneva High Council in 2007 can be understood a way of managing urban cohabitation with marginalized populations. In response to this “poverty management”, we argue that the continued occupation of the public space by the people who practice begging can be understood as them implementing their own “right to the city” anyway, in the subversive sense meant by Lefebvre.
- The Publicness Paradox: Young People And The Production Of Parochial Places - Mattias De Backer De nombreuses assomptions sous-tendent la définition de l'espace public telle qu'elle est couramment utilisée, sans pour autant être mises en débat. L'objectif de cet article est justement d'interroger la dimension « publique » de l'espace public en m'appuyant sur une recherche portant sur l'occupation de certains espaces publics par des groupes de jeunes à Bruxelles. Cet article montre notamment que ces jeunes, en se rencontrant et en se regroupant dans l'espace public, produisent des espaces parochiaux (Lofland, 1998). Ce faisant, ils transgressent certaines règles associées à l'espace public. Je soutiens ici que le paradoxe de la dimension « publique » de l'espace public réside dans le fait que pour véritablement intégrer le « public », ces jeunes doivent briser certaines règles : un individu peut seulement être dans l'espace s'il en fait son espace. L'enjeu devient alors de saisir si ces formes de « parochialité » permettent de dépasser les frontières entre les individus et les groupes, et entre le public et le privé.Many assumptions underlie a concept such as public space but seldom are they made explicit in the public debate. In this paper I will investigate what constitutes ‘publicness' by building on research with young people hanging out in public space in Brussels. I will argue that young people, by meeting in public space, produce parochial places (Lofland, 1998). By doing so they transgress certain rules in public space. I will argue that the paradox embedded in ‘publicness' is that in order for young people to truly be in public they have to break or bend the rules of that public; a person can only be in space when that space becomes of that person. The question then becomes if these forms of parochiality allow us to overcome the boundaries between people and communities, and between public and private.
- The right to write the city: Lefebvre and graffiti - Andrzej Zieleniec Le graffiti est devenu un phénomène universel, quasiment une nouvelle caractéristique des villes à travers le monde. Cet article inscrit la pratique et la production du graffiti au sein de plusieurs enjeux urbains (esthétique, politique, économique, social et sémiotique). Il mobilise les travaux d'Henri Lefebvre pour comprendre la complexité de l'urbain contemporain et explorer le rôle du graffiti dans la contestation et la remise en cause des normes socio-spatiales dominantes d'un espace public sans cesse plus privatisé. Cet article propose ainsi de lire le graffiti comme un moyen utilisé par certains citadins pour exiger leur « droit à la ville » et faire de la ville un espace plus juste.Modern graffiti has become a universal urban phenomenon, an almost ubiquitous feature of towns and cities across the world. This paper will situate the practice and production of graffiti within various urban contexts (aesthetic, political, economic, social and semiotic) through the seminal works Henri Lefebvre as a means for analysing and understanding the complexity of the modern urban and to contextualize and explore graffiti's role in challenging and contesting the socio-spatial norms of increasingly privatized and commodified public and social space. That is, to read graffiti as a means for reclaiming and remaking the city as a more humane and just, social space.
- Changer la ville pour changer la vie ?1 Le mouvement citoyen PicNic the Streets et l'invisibilisation des enjeux socio-économiques liés au réaménagement du centre-ville de Bruxelles - Julie Tessuto Le mouvement désobéissant PicNic the Streets, né en 2012, revendiquait la piétonisation du centre de Bruxelles et la réappropriation citoyenne de cet espace public. Organisant des pique-niques géants sur les boulevards, il parvint à mettre à l'agenda cet enjeu particulier. Mais les plans dévoilés à la presse en janvier 2014 ne contentèrent ni le mouvement ni la société civile. Depuis, la contestation s'est amplifiée et modifiée. Cet article interroge les difficultés de PicNic the Streets à politiser l'enjeu du piétonnier, en analysant le cadrage réalisé par ses acteurs et les ressources qu'ils ont mobilisées. Nous démontrons que cette revendication n'est pas conciliable avec un « droit à la ville » tel que conceptualisé par Henri Lefebvre.The civil desobedient movement PicNic the Streets was born in 2012, and aimed at occupying public spaces through street sharing actions to claim the refurbishment of Brussels' central lanes in order to give room to and promote re-appropriation of public space by citizens. Two years later, the authorities decided to close the central lanes to motorized traffic. But the reshaping of the urban space didn't live up to expectations. Since then the contestation movement is spreading. From case studies of this movement, this article examines the weakness of the politicization of the pedestrianization of Brussels' central lanes, by analyzing frame alignment process and mobilization of specific ressources. It allows us to show that the Henri Lefebvre's concept « Right to the city » cannot be used in this context, and why.
- Une petite lorgnette pour élargir la focale : questionner le droit à la ville des femmes âgées à partir de leurs pratiques des promenades balnéaires - Mathilde Bigo, Raymonde Séchet L'article part des modalités de rencontres entre les personnes âgées, les villes balnéaires et les promenades de bord de mer pour questionner le concept de « droit à la ville ». Son usage est élargi au vieillissement, un enjeu social devenu majeur mais qui était absent chez Lefebvre. Largement investies par les femmes âgées dans les communes littorales, les promenades balnéaires sont des ressources pour le maintien de leur présence en ville. L'accès à ces espaces d'interactions sociales en fait un cadre favorable à l'inclusion sociale et un garant du droit à la ville à l'heure de la vieillesse.This paper explores the relationship between elderly people, seaside towns and seafront promenades, in order to interrogate the concept of “Right to the city”. Ageing, a major social challenge that was absent in Lefebvre's works, is questioned in more depth. Elderly women often use seafront promenades as a way to maintain their presence in town. The accessibility of these places ensures social inclusion and is the guarantee of the “Right to the city” in old age.
- The social dynamics of community development in a suburban Johannesburg public open space: Verity Park - René Hoenderdos L'usage d'un espace public dans un quartier pavillonnaire de Johannesburg (Afrique du Sud) est l'objet principal de cet article. Situé dans le quartier de Parkhurst, Verity Park est utilisé par les résidents du quartier et par des usagers d'âge, de genre, de statuts socio-économiques variés. À travers une analyse du « droit à la ville » de Lefebvre et de ses théories sur la production de l'espace, cette recherche vise à saisir comment ce parc contribue au développement et au maintien des liens sociaux entre les habitants du quartier.The use of a public space in suburban Johannesburg, South Africa, is the main focus of this research. The study area is Verity Park, a small park located in the neighbourhood of Parkhurst. The park is used by the residents of the area and the users are from a diversity of genders, ages, socio-economic and cultural backgrounds. Through an examination of Lefebvre's ‘right to the city' and his theories about the production of space, this research looks at how the park contributes to the development and maintenance of community.
- Exclusion et renouvellement urbains : la question des déplacements d'habitants explorée à partir du projet Euroméditerranée à Marseille - Vanessa Becciu Les déplacements d'habitants causés par la gentrification ont fait l'objet de nombreuses recherches depuis les années 1970. Les controverses qui en résultent portent aussi bien sur leur issue en matière de trajectoire résidentielle que sur leur existence même. S'il s'agit d'un objet d'étude difficile à appréhender, cela est moins lié à des raisons conceptuelles que méthodologiques. L'hypothèse proposée ici est que le projet urbain est un moment propice à l'observation et à l'identification de tels déplacements. Se pose alors la question de savoir si les déplacements occasionnés par la gentrification et ceux occasionnés par le projet urbain sont un seul et même objet d'étude. Cet article explore cette perspective à partir d'une enquête préliminaire réalisée, dans le cadre d'une thèse de doctorat, sur le périmètre du projet Euroméditerranée à Marseille.The movements of inhabitants due to gentrification have been the object of numerous studies since the 1970s. The resulting controversies concern both their outcome in terms of the residential trajectories and their very existence. However, their challenge, as an object of study, is linked less to conceptual reasons than to methodological ones. The hypothesis proposed here is that the so-called “urban project”, as it appears in the contemporary fabric of the city, is an appropriate time for the observation and identification of such movements. This raises the question of whether the movements caused by gentrification and those caused by the “urban project” are one and the same object of study. This article explores this perspective starting from a preliminary survey conducted as part of a doctoral thesis on the outskirts of the Euroméditerranée project in Marseille.
- Quand les citadins font et défont la ville à Conakry : le droit à l'espace - Julie Kébé-Gangneux Dans les quartiers populaires d'Hafia à Conakry(Guinée), les habitants s'associent pour « faire-ville » (Agier, 2015).Comme le proposait Lefebvre en 1968, les citadins inventent quotidiennement de nouvelles normes urbaines et de nouveaux modes d'appropriation de l'espace pour revendiquer le droit à la ville, « un droit à la vie urbaine ». Peu institutionnalisée, la fabrique urbaine ordinaire n'échappe pas aux nouvelles pressions urbaines qui fragmentent les espaces urbains. Quelle couleur prend le droit à la ville au Sud quand les outils de productions majoritairement informels sont usités par les citoyens qui font et défont la ville ?In the popular neighborhoods of Hafia in Conakry (Guinea), the inhabitants combine together their forces to “faire ville” (Agier, 2015). As Lefebvre noticed in 1968, urban citizens daily invent new urban standards and appropriations of space to claim the right to the city, “a right to urban life”. Little institutionalized, ordinary urban fabric does not give way to the new urban pressures that fragments urban spaces. What color is taken by the right to the city in the South when the production tools are predominantly informal and used by the citizens who assemble and disassemble the city?
Recension