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Revue | Métropoles |
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Numéro | no 5, 2009 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- A la maison dans mon HLM …La résidentialisation comme dispositif de rénovation urbaine - Sophie Chédiac Nous avons porté notre attention sur l'adaptation du modèle de « résidentialisation » (outil phare au service de la réussite des opérations de rénovation urbaine) à une problématique territoriale particulière : le quartier Mosson à Montpellier (Zone Urbaine Sensible - ZUS). Les processus mis en œuvre sur ce quartier au cours des dix dernières années ont connu des destins divers avec des décalages forts entre intentions affichées et résultats obtenus. L'aboutissement de notre réflexion nous a amené à comparer deux phases successives et assez contrastées de résidentialisation. Nous avons évalué l'hypothèse selon laquelle ce type d'intervention sur la forme urbaine a un impact sur le mode d'appropriation de l'espace par les habitants et interrogé également sa contribution à atteindre l'objectif de mixité sociale tant énoncé dans les discours. Cela revient à nous demander comment les normes de « mixité sociale » et de « participation des habitants » revendiquées par l'ANRU sont assimilées par les acteurs locaux et de fait intégrées, diffusées localement au regard de la mise en œuvre d'un dispositif d'action publique particulier.This paper focuses on the adaptation of the “residential unit model” (a major tool for urban renovation operations) to a specific territorial problematic : the Mosson district in Montpellier. These urban renovation processes, implemented in this area for ten years, have had various results and show strong discrepancies between theory and practice. Our approach compares two successive and uneven phases of « résidentialisation ». We test the hypothesis stating that this kind of intervention on the urban form has an effect on the way occupants appropriate their living space, leading to more social diversity, a target so many times mentioned in political discourses. Therefore our main question is: how the concept of social mix and how “inhabitants' involvement standards", promoted by the ANRU (the National Agency for Urban Renovation), are received by local actors and then integrated and locally spread, according to the specific process of “résidentialisation”?
- Circuler dans la ville sûre et durable : des politiques publiques contemporaines ambiguës, consensuelles et insoutenables - Hélène Reigner, Frédérique Hernandez, Thierry Brenac Les deux politiques publiques traitées de concert dans cet article n'ont, d'un point de vue institutionnel, pas grand-chose en commun. Pour autant, leur mise en parallèle permet d'éclairer les mécanismes par lesquels s'imposent quelques tendances lourdes de la prise en charge des problèmes publics contemporains. En effet, politique de transport et de déplacements et politique de sécurité routière s'inscrivent dans une perspective commune où qualité de vie, durabilité et sécurité se côtoient, au service d'un environnement sûr et sans nuisance. La safe city deviendrait un modèle à atteindre, une réponse aux désordres urbains, en offrant un environnement attractif pour les classes moyennes et supérieures et en contrôlant les comportements incivils. Nous montrons que la prise en charge de ces deux problèmes publics donne lieu à des rhétoriques et à des pratiques ambiguës dont l'efficacité et la légitimité peuvent être contestées. En ignorant un certain nombre de déterminants macro-sociaux, ces problèmes publics sont dépolitisés. En conséquence, ils donnent lieu à des discours et des pratiques, socialement insoutenables, qui mettent en avant la seule responsabilité individuelle et au sein desquels les rapports sociaux sont euphémisés.The two public policies dealt with in concert in this article do not have much in common from an institutional point of view. And yet, placing them side by side sheds light on the mechanisms through which certain heavy trends have been imposed in handling contemporary public problems. Indeed, transport and travel policy and road safety policy are part of a common outlook in which the quality of life, sustainability and safety come together, serving a safe environment without nuisances. The safe city has become a model to be achieved, a response to urban disorder, providing an attractive environment for the middle and upper classes and controlling uncivil behaviors. We demonstrate that the handling of these two public problems gives rise to ambiguous practices and rhetoric whose effectiveness and legitimacy can be questioned. By ignoring a certain number of macrosocial determinants, these public problems are depoliticized. Consequently, they give rise to socially untenable discourses and practices which stress individual responsibility alone and refer euphemistically to social relations.
- Les commerces gays et le processus de gentrification - Colin Giraud Interrogeant le rôle des populations homosexuelles dans la gentrification d'un ancien quartier historique de Paris (celui du Marais), cet article aborde cette question dans sa dimension commerciale. Depuis le début des années 80, l'implantation de commerces gays dans ce secteur a accompagné les effets de la gentrification et les a même accélérés pour partie depuis les années 90. Aujourd'hui cependant, la relation entre cette présence commerciale spécifique et les transformations socio-économiques de ce quartier parisien apparaissent nettement plus ambigus.In this paper, we examinate the role of gay men towards gentrification and urban renaissance by focusing on gay business development in “Le Marais”. We demonstrate that, in this old neighbourhood of the city-center, the emergence of a gay commercial area has supported gentrification during the eighties and then contributed to the urban, economical and cultural renaissance. The historical link between gentrification and “gay spaces” has changed and became since a few years more and more diversified.
- Du sport associatif à la pratique de la remise en forme à Amsterdam - Sylvain Ferez, Agnès Elling Les pratiques sportives de la population homosexuelle ont lieu dans des univers variés. On peut pourtant repérer deux espaces de pratique privilégiés associés à la communauté gay : les clubs sportifs « homosexuels » et certains centres de fitness. A première vue, ces deux univers peuvent être opposés au regard de leurs statuts juridiques : les premiers sont des associations, les seconds des sociétés commerciales. Mais ils renvoient aussi à des manières différentes de considérer et d'investir son corps. En comparant des données ethnographiques sur un centre de fitness gay d'Amsterdam à des données antérieures sur les clubs sportifs « homosexuels », le premier apparaît comme un « lieu de passage » en contradiction avec les espaces sportifs traditionnels, qui favorisent des liens sociaux durables. Le centre de fitness est un univers de haute technologie qui permet, et encourage, l'autonomie dans l'activité et la prise en charge de soi. Il est, in fine, possible d'interroger le type d'individualité dont ce non-lieu favorise l'expression et la construction.The sport practices of the homosexual population take place in various kinds of environments. It is nevertheless possible to distinguish two main sport/training environments that are associated to the gay community: the homosexual labelled sport clubs and some fitness centres. At first view, these two spaces can be opposed according to their legal status: the first ones are non-benefit places while the second ones are commercial. But they also correspond to different ways to consider and to involve the body. Comparing ethnographic data gathered in a gay fitness centre of Amsterdam to previous data on the homosexual sport clubs, the fitness centre could be perceived as a “passing through” place in contradiction to the traditional sport places that favour durable social links. It could also be qualified as a high technological space permitting and encouraging autonomous training and body self-management. It's finally possible to question the kind of individuality that can be performed and built in this non-place.
- Les représentations sociales liées au lieu de résidence au sein du parc de Bercy - Teddy Arrif Notre recherche se propose d'analyser les représentations et les pratiques spatiales des usagers du parc de Bercy situé dans le 12ème arrondissement de Paris. La littérature nous a conduit à poser l'hypothèse d'un lien fort entre ces représentations et pratiques d'une part, et la proximité résidentielle. L'enquête menée auprès des usagers du parc de Bercy a confirmé au moins partiellement notre hypothèse. Elle a permis également de pointer l'importance de l'accessibilité au parc notamment pour les usagers résidant hors de l'arrondissement. Enfin, elle confirme la nécessité de prendre en compte les pratiques et les représentations des habitants dans l'aménagement des parcs publics parisiens.Our research aims to analyze performances and practice space users Parc de Bercy in the 12th arrondissement of Paris. The literature has led us to ask the assumption of a strong link between these representations and practices on the one hand, and the nearby residential. The survey of users of the Parc de Bercy confirmed at least partially our hypothesis. It has also point to the importance of accessibility to the park especially for users outside the borough. Finally, it confirms the need to take into account the practices and representations of residents in the management of public parks in Paris.
- A la maison dans mon HLM …La résidentialisation comme dispositif de rénovation urbaine - Sophie Chédiac
Recensions