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Revue | Politiques et management public |
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Numéro | vol. 19, no 2, juin 2001 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- "La commande d'évaluation de politiques sociales territoriales, entre mythes et apprentissages". - Gérard Martin La médiatisation de l'évaluation des politiques publiques est largement relayée par les définitions d'instances normatives ou par les pratiques des évaluateurs eux-mêmes. Les commanditaires d'évaluations, leurs représentations, leurs discours et leurs expériences sont beaucoup moins interpellés dans la réflexion sur la fonction et la nature de l'évaluation. Pourtant, ce sont eux, dirigeants ou élus, qui sont directement confrontés à la relation ambivalente entre évaluation et décision publique. Leurs modes de gestion de cette relation, leurs modes singuliers de distanciation et/ou d'appropriation vis-à-vis de la démarche évaluative sont des éléments fondamentaux pour la compréhension des enjeux de l'évaluation. Cet article se propose de les analyser, sur la base d'interviews de vingt commanditaires, décideurs territoriaux dans le champ des politiques publiques sociales.
- "Le déroulement de carrière des "surdiplômés" de la fonction publique : propositions pour une gestion différenciée". - Sandrine Kopel Le niveau initial de qualification des agents de la fonction publique ne cesse de s'accroître depuis les années 90. Nous avons souhaité faire le point sur cette nouvelle donne qui n'est pas sans conséquence sur la Gestion des Ressources Humaines des administrations. Une analyse théorique et pratique du phénomène de surdiplôme a été conduite avec notamment la présentation d'une situation type. Une réflexion autour de la modélisation de la gestion de carrière des surdiplômés nous permettra de souligner ses spécificités managériales. Des trajectoires professionnelles seront proposées en fin d'analyse.
- "Responsabilité politique : de la fin du modèle weberien aux nouvelles figures de légitimation de l'action publique". - Alexandre Siné Le modèle weberien de la responsabilité politique est fondé sur deux catégories de pensée, le clivage responsabilité administrative / responsabilité politique et la frontière public / privé, qui sont largement remises en cause dans l'action publique. Le décalage entre la répartition de l'autorité et du pouvoir au sein d'une administration douée d'autonomie d'action bouscule le compromis weberien qui distinguait deux régimes de responsabilité respectivement pour le chef politique et le fonctionnaire. C'est la pénalisation progressive de la responsabilité administrative. Il est montré alors que la responsabilité politique est marquée par une tension entre le besoin démocratique d'imputation (responsabilité individuelle) et la réalité du fonctionnement du système politico-administratif (responsabilité collective et systémique). Par ailleurs, avec l'affaiblissement de la frontière public / privé, se construit un nouveau corps de normes relatives à la responsabilité politique au travers de la pénalisation de l'action publique. Il n'y aurait ainsi plus de place pour une responsabilité proprement politique. Ces analyses permettent de revenir sur la thèse souvent défendue, de la substitution de la responsabilité pénale à la responsabilité politique. Une approche sociologique du rôle de la responsabilité politique sur le marché politique permet de la redéfinir, ni par ses possibles sanctions, ni par un ethos qui serait propre au chef politique, mais comme un principe de modération de l'action publique qui rend possible l'interpellation par divers acteurs des dirigeants politiques. Ainsi resituée dans une économie générale de la légitimité politique, il devient possible de penser la responsabilité politique au- delà de l'inopérance de ses procédures constitutionnelles et de voir dans quelle mesure elle participe de la régulation du système politique.
- "Une typologie de maires entrepreneurs politiques comme aide au conseil dans les mairies". - David Huron De nombreuses contributions comparent la gestion de la commune à celle de l'entreprise. Cette démarche est reprise pour analyser la fonction de maire par analogie à celle de chef d'entreprise. Pourtant cette approche souffre de ne pas prendre en compte simultanément les dimensions politiques et managériales. En se fondant sur les qualités effectivement possédées et les risques encourus par les maires sur trois champs d'action, cet article a pour objectif de mettre en évidence une typologie de maires entrepreneurs politiques. Ce travail s'appuie empiriquement sur une enquête par questionnaire effectuée en janvier 1997 auprès des maires de communes françaises de plus de 20 000 habitants (hors Paris et départements d'outre-mer).
- "L'apport de l'analyse économique au contrôle des excès de vitesse". - Laurent Carnis Les travaux précurseurs de Becker sur la criminalité ont institué une approche économique spécifique : l'analyse économique du crime. Le papier propose une application au cas des infractions routières en matière d'excès de vitesse. Il définit au préalable les conséquences attendues de la criminalité. Les conditions de recherche d'un optimum pour l'intervention des autorités sont exposées. Une présentation d'études empiriques valide le modèle et soulève de nouvelles pistes de recherche, tout en traçant des recommandations pour une politique publique.
- "La responsabilité dans la gestion des investissements - rôle du contrôle et de l'apprentissage organisationnel - : le cas de France Télécom". - Carine Catelin L'objet de cette recherche est d'appliquer les éléments de la grille de lecture de l'architecture organisationnelle pour analyser les liens existants entre la responsabilité et le contrôle des décisions au sein de la gestion des investissements via l'apprentissage organisationnel. L'objectif de cette analyse sera de tenter de fournir l'ébauche d'un cadre théorique et méthodologique permettant d'effectuer une recherche longitudinale appliquée au cas de France Télécom.
"Innovations et développements dans le management des organisations publiques".
- "Lieux communs et idées fausses en politique de santé". (ou quelques raisons d'échecs répétés des velléités de transformation de notre système de santé). - Jean de Kervasdoué De très nombreuses politiques publiques sont des théories du changement social : elles supposent qu'en agissant sur une ou plusieurs variables, il est possible d'en modifier une autre pour atteindre un état social plus désirable. Par exemple : les mécanismes de planification des équipements sanitaires réduisent les inégalités interrégionales de lits, scanneurs ou services de chirurgie cardiaques. Il est donc possible d'évaluer rétrospectivement le bien fondé empirique de ces « théories ». C'est à cet exercice que s'adresse cet article. Il démontre que la plupart des théories qui structurent la politique de santé française sont, soit logiquement inexactes, soit empiriquement contredites par les données disponibles et pourtant ces politiques perdurent. La représentation partagée par la haute fonction publique et la classe politique des méthodes de régulation l'emporte sur la réalité des faits. La croyance en l'efficacité de la main visible de l'Etat a survécu, en France, à la chute du mur de Berlin et le peu de référence économique montre la pauvreté de la culture dominante dans cette discipline en dehors des administrations des finances.
- "Lieux communs et idées fausses en politique de santé". (ou quelques raisons d'échecs répétés des velléités de transformation de notre système de santé). - Jean de Kervasdoué