Contenu du sommaire : Communauté, sociabilité et bien commun: approche internationale

Ferdinand Tönnies, auteur de Communauté et société (1887), est l'un des pères-fondateurs de la sociologie allemande. Son concept de communauté est toujours actuel bien que la sociologie moderne, après 1945, l'ait écartée et se soit concentrée sur l'étude de la société. Il s'agit de réhabiliter Tönnies et son apport en montrant la portée et les limites de l'idée de communauté.

Les organisations reconnaissent dans le voisinage un ensemble de parties prenantes locales auxquelles elles se voient confronter. Nous montrons ici que l'engagement des organisations dans le bon voisinage se fait à travers la définition arbitraire des communautés en tant que parties prenantes. Plus concrètement, celles-ci sont typifiées comme public cible des stratégies d'engagement et des projets de responsabilité sociétale. Nous proposons une réflexion sur la notion d'unité d'intérêts partagés qui se forme au sein la dynamique relationnelle avec ce type de partie prenante. Dans ce contexte, la notion de durabilité est devenue un élément-clé de la construction du sens.

Cet article s'intéresse à la construction de communautés scientifiques en communication organisationnelle, en France et au Brésil. Les résultats d'une première étude montrent les décalages et les différences qui structurent l'institutionnalisation de ce champ de recherche dans les deux pays. Une seconde, analysant le jeu des références bibliographiques de chercheurs confirmés ces dix dernières années, montre les rares références aux collègues de l'autre pays. Dès lors nous pouvons dire que si quelques passeurs existent, si des organisateurs d'échanges se mobilisent actuellement, nous ne pouvons estimer qu'existerait déjà une communauté scientifique dans cette sous-discipline : les socialisations des chercheurs sont encore trop éloignées.

Cette contribution a pour objectif de reprendre les aspects définitionnels de la Société et de la Communauté afin de les confronter aux différentes évolutions contemporaines et à un nouveau temps mondial. Analyse et actualité, ainsi, aboutiront à ce constat que le principe communautaire (préférences privées) tend, pour toutes sortes de raisons et de plus en plus, à se substituer au principe Société (préférences publiques). Parallèlement, la notion de « bien commun » tend également à remplacer la notion d'égalité ou celle du « commun ». Nous évoquerons enfin, au-delà de ces glissements de sens et de comportements, quelques pistes pour restaurer de manière urgente les réquisits historiques et désormais novateurs de la société de Contrat : Loi, citoyenneté, solidarité, espace et temps, limite et croyance.

Placer le rôle de la communication publique dans la promotion du développement durable grâce à un travail intégré entre les acteurs et le pouvoir public, la société civile et les organisations est l'objet fondamental de cet article. Celui-ci présente le concept de communication publique dans ses divers aspects et significations. Il y mêle une réflexion sur la société civile, la communauté et les principales perceptions sur le développement durable. Il met l'accent sur la communication participative et sur la dimension sociale des relations publiques communautaires, pensées facteur fondamental pour mener des médiations et conduire des partenariats.

Ce texte porte sur les Relations Publiques Communautaires selon le point de vue des corporations commerciales et d'autres institutions publiques et privées. L'argument reprend brièvement certaines des présuppositions des pratiques des Relations Publiques auprès des communautés dans la perspective de la contribution effective que les organisations peuvent apporter au développement social en relation avec le bien commun. L'objectif est de discuter quelques paramètres de performance des Relations Publiques par rapport aux communautés et dans le contexte du troisième secteur. Il s'agit d'une approche basée sur une recherche bibliographique, mais qui prend comme point de départ la réalité brésilienne pour la discussion des concepts. Les considérations finales soulignent que la dette sociale existante exige une position de présence dans le monde avec responsabilisation, à savoir une forme éthique et engagée avec le développement intégral et l'autonomie sociale.

Dans ce texte, nous analyserons à la fois le lieu et l'appropriation du lieu des jeux par différents acteurs et espaces : la télévision, les écoles, les maisons, l'espace en ligne, les comportements autorisés et les interdits. Le jeu est considéré comme un espace au sein duquel les enfants produisent et reproduisent des aspects de la vie sociale encadrés dans les trajectoires culturelles, éducatives, économiques et sociales. Le thème central de cette proposition portera sur la nécessité de transformer le jeu en une pratique utile pour la conformation des communautés qui partagent des significations autour de leurs usages et appropriations des objets et de l'environnement. La communauté représente ce qui entoure les sujets et leur empêche d'être tels qu'ils sont puisqu'elle les précède et elle les excède (Espósito 2007). À l'aide de recherches empiriques faites dans la ville de Buenos Aires, nous allons traiter les résultats sur la relation entre les enfants, les contenus scolaires et les loisirs. Parmi les axes de cet article, nous avons identifié un certain niveau de conflit entre les jeux traditionnels et les jeux contemporains comme deux domaines, à la fois source de dialogues et de conflits. Sur le plan méthodologique, le texte est le résultat d'entretiens avec des enfants et des adultes, des observations dans des établissements d'enseignement systématisés par les auteurs de ce document. Cette recherche nous permet de réfléchir sur le jeu, les joueurs et les crédits des discours sociaux.

52 années de guerre civile ont ravagé la Colombie. Alors qu'un accord de paix venait d'être signé entre la guérilla des FARC et le gouvernement après plusieurs années de négociations, la population colombienne a pourtant rejeté par referendum cette ratification, plongeant le pays dans l'incertitude absolue. Seules 60 000 voix ont fait l'écart. Tous les Colombiens ne se sont pas forcément sentis entendus ou représentés dans cette victoire du non. Aussi des communautés citoyennes (anonymes, cercles d'amis, voisins, quartiers entiers) se sont spontanément mobilisées afin de renouveler les formes d'intervention en faveur du processus de paix, par le biais de pratiques artistiques. Cet article vise dans un premier temps, à mettre en exergue les arts urbains qui se sont révélés être, dans ce contexte de clivage politique et social fort, un nouveau moyen d'expression. Il cherche également à analyser la manière dont la communauté, et tout particulièrement celle de Bogotá, s'est mobilisée et organisée pour proposer un réinvestissement créatif et esthétique de la contestation. Enfin il souhaite montrer comment les messages artivistes de la communauté sont devenus performatifs, créant de nouveaux espaces de socialisation et d'éducation.

L'idée d'expériences transparentes est illusoire – aussi bien dans les relations diadiques comme communautaires, dans la vie quotidienne de la maison et de la rue, dans le sujet face à lui-même, que dans les familles, les écoles, les entreprises, les pays, la diplomatie entre des États, le dialogue inter-culturel, les organisations sociales en général. L'expérience humaine est, en fait, tensionnelle. C'est certainement sa marque. Donc l'idée d'une communauté préalable est irréaliste. Ce text développe des arguments vers une approche hérmeneutique et narrative, inspirée dans le Guestbook Project, dirigé par Richard Kearney.

La segmentation des salariés apparaît à première vue comme un acte technique permettant de constituer des groupes homogènes, de manière à leur appliquer des règles adaptées à l'intention de gestion. Mobilisant les données d'une enquête portant sur les entretiens de 33 dirigeants, l'article identifie de nouveaux critères de segmentation (en particulier génération et talent) venant se substituer aux critères traditionnels de classification des emplois et de qualification des personnes. Il analyse ensuite les stratégies discursives par lesquelles cette opération est légitimée et les effets qu'elles produisent.

Cet article vise à comprendre comment ladite « révolution numérique » et, plus précisément, la révolution du web social de ces toutes dernières années s'inscrit dans un contexte de transformations plus large, celles du capitalisme et de la grande entreprise. Avec les technologies relationnelles, le capitalisme contemporain se trouve dans une position paradoxale de réappropriation de la critique sociale sous le paradigme de la collaboration tout en développant de nouvelles formes d'aliénation et d'exploitation du social.

Cet article propose d'étudier la manière dont les technologies mobiles influencent la mise en place de dispositifs immersifs de réalité virtuelle, en se basant sur l'étude des pratiques professionnelles des agents immobiliers et de leurs clients. Nous avons constaté que les agents immobiliers ont intégré rapidement et massivement des dispositifs mobiles et se tournent vers des solutions immersives plus innovantes pour améliorer les expériences des clients. La conception du logiciel Immo3D a pour finalité de répondre aux attentes et aux spécificités des clients et aux développements des agences immobilières. Il utilisera notamment la réalité virtuelle pour les immerger dans un environnement réaliste, permettant de visiter un bien immobilier et de tester les travaux nécessaires à la vie quotidienne d'un acquéreur.

Cet article présente le Système de Knowledge Management (SKM) développé par les armées françaises pour gérer l'information sanitaire. Son déploiement est organisé sous la forme de trois Systèmes d'Informations. Son objectif est d'améliorer le processus de création, stockage et intégration des connaissances. Sa mission est d'aider le décideur militaire dans la gestion de l'incertitude liée à une crise avant ou durant un déploiement. Ce système a été éprouvé durant l'épidémie de chikungunya à La Réunion pour diminuer l'incertitude du décideur avant l'envoi des troupes pour démoustiquer l'Ile et durant l'épidémie récente d'Ebola avant le départ d'experts militaires en Guinée.

L'analyse d'une opération de réhabilitation dans le logement social révèle l'effet catalyseur de la maquette numérique en matière de communication vivante. Plutôt que d'éclairer ses effets d'interopérabilité ou de base de données, l'article met l'accent sur les communications vivantes qui se nouent autour des visuels offerts par la maquette entre professionnels et occupants d'une part ; entre professionnels entre eux d'autre part. Il aborde également le rôle que la maquette joue dans le développement de la productivité en phase chantier.

Ce texte résulte de la convergence de deux projets de recherche et propose une analyse du terme collaborateur, notion qui, à partir des années 80 [XXe siècle], s'est substituée au terme travailleur/employé dans le contexte des organisations professionnelles. Cet article vise à montrer qu'il existe derrière ce remplacement apparemment naïf, même théoriquement justifié, une logique perverse dans le domaine de l'exploitation de la main-d'œuvre. Nous cherchons à retrouver le sens attribué à ce terme à partir de la recherche bibliographique et d'analyse dialectique du terme. Ensuite, ce texte propose une réflexion plus récente, liée à l'utilisation du terme coworking, qui révèle une certaine dissimulation de l'exploitation du travail. Ce processus est dû à la forte visibilité des programmes de communication organisationnelle liés à des médias hégémoniques.