Contenu du sommaire : Murs et lignes dans les conflits contemporains : 2
Revue | Guerres mondiales et conflits contemporains |
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Numéro | no 201, 2001/1 |
Titre du numéro | Murs et lignes dans les conflits contemporains : 2 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Introduction - Jean-Claude Allain p. 3-6
- La frontière entre la Lituanie et la Pologne pendant l'entre-deux-guerres - Claire Padych p. 7-22 La frontière entre la Lituanie et la Pologne pendant l'entre-deux-guerresNations sœurs craintes à l'époque moderne avant d'être des territoires occupés, Pologne et Lituanie font leur réapparition dans la communauté internationale à l'issue de la Première Guerre mondiale. Leur renaissance s'effectue à la faveur de la chute des empires tsaristes et centraux, dans le cadre versaillais des principes de self-determination et par une guerre contre la Russie bolchevique. Pourtant, elles souffrent d'une trop grande proximité ethnique, linguistique, culturelle, religieuse et historique. En outre, leurs frontières sont artificielles, donc contestées : la prise de Wilno par les Polonais en 1920 rend désormais palpable la haine. Et le contentieux dépasse l'arbitrage de la SdN au profit de deux autres redoutables voisins : l'Allemagne hitlérienne et l'URSS stalinienne.La frontière entre la Lituanie et la Pologne pendant l'entre-deux-guerres
Inspiring fear in the modern times before being occupied territories, the twin nations Poland and Lithunania reappared in the international community at the conclusion of the First World War. This double rebirth comes through the fall of the Tsarist and Central empires, not only thanks to treaty of Versailles with principles of « self-determination », but also during another war against Bolshevik Russia. Nevertheless, they suffer from a too big ethnic, linguistic, cultural, religious and historic nearness. Besides, their borders are artificial and so contested : the storming of Wilno by Poles in 1920 makes henceforth tangible the hate. And this dispute exceeds arbitrage of the League of Nations for the benefit of two other redoubtable neighbours : Nazi Germany and Stalinist USSR. - Les murs de la paix en Irlande du nord - Estelle Epinoux p. 23-33 Les murs de la paix en Irlande du nordLes murs de la paix apparaissent en Irlande du Nord à la fin des années 1960, au moment des « troubles ». Ils sont construits afin de protéger les communautés catholiques d'attaques protestantes. Les murs de la paix sont les stigmates de la longue et tumultueuse histoire irlandaise, qui remonte à la colonisation de l'île, puis à la création de l'Irlande du Nord en 1921. De part et d'autre de ces murs se dessine le « territoire » et s'organise la vie des protestants et des catholiques. À Belfast, où l'on trouve de nombreux murs de la paix, des associations tentent de rapprocher les deux communautés. Les murs de la paix sont plus qu'une simple séparation « territoriale » au sein d'un même quartier ; ils sont l'illustration des divisions qui existent dans la société nord-irlandaise et plus largement du problème nord-irlandais.Les murs de la paix en Irlande du nord
The construction of peace walls began in Northern Ireland at the end of the 1960s, when the « troubles » broke out. They were originally built to protect catholic communities from protestant attacks. Peace walls actas painful reminders of Ireland's long and stormy history, particularly in the plantation of Ulster and the creation of Northern Ireland in 1921. On each side of these walls are the « territories » in which protestant and catholic communities live. In Belfast, where there are numerous peace walls, some associations try to develop contacts between the two communities. Peace walls are more than mere territorial divisions within an area, they are the embodiment of the divisions which exist in Northern Irish society and more widely of the whole issue of Northern Ireland's future. - La question du transfert de l'ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem (1947-2000) - Muriel Temime p. 35-54
- Terrorisme et guerre civile en Macédoine (1895-1903) - Jean Ganiage p. 55-81 Terrorisme et guerre civile en Macédoine (1895-1903)Un mouvement terroriste, l'ORIMA, s'efforce de prendre le contrôle de la Macédoine ottomane, avec le soutien de la Bulgarie qui espère bien annexer la région. Après des années de guérilla, l'ORIMA déclenche en 1903 une insurrection, rapidement écrasée par les Turcs. Les insurgés espéraient une intervention militaire de la Russie et de l'Autriche, mais les grandes puissances se contentent d'imposer un programme de réformes dans un cadre régional.Terrorisme et guerre civile en Macédoine (1895-1903)ORIMA, a terrorist organization tried to take control of Ottoman Macedonia, supported by Bulgaria which expected its annexation. After years of guerrilla warfare, in 1903, ORIMA launched an uprising, quickly crushed by the Turkish army. Insurgents hoped an armed intervention from Russia and Austria, but the great powers contented themselves with the programme of local reforms they imposed to the sultan.
- Les prisonniers de guerre autrichiens sous contrôle français (1943-1947/1948) - Klaus Eisterer p. 83-104 Les prisonniers de guerre autrichiens sous contrôle français (1943-1947/1948)Cet article présente l'histoire concise de plus de 60 000 prisonniers de guerre autrichiens sous le contrôle des Français et analyse la politique française vis-à-vis de ce groupe : d'abord, la mise en œuvre en 1944 d'un statut prévoyant la séparation des Autrichiens des soldats allemands de la Wehrmacht, et leur regroupement, surtout pour des raisons politiques (on visait en particulier une « désolidarisation » entre les Autrichiens et les Allemands), puis la décision d'octobre 1945 de rapatrier au plus vite tous les Autrichiens à l'exception des éléments douteux et criminels. Il décrit en outre la situation dans les camps, tout particulièrement de ceux de la zone d'occupation française (Tyrol et Vorarlberg) et les problèmes du rapatriement ainsi que les conséquences de la libération non seulement pour les soldats et la population autochtone mais aussi sur les relations avec les Français en leur qualité de puissance d'occupation. Finalement, il retrace la trajectoire du 1er bataillon de volontaires autrichiens dans le cadre de l'armée française en 1945. Ce travail s'appuie en particulier sur la documentation, jusqu'à présent réservée, du Service historique (français) de l'armée de Terre.Les prisonniers de guerre autrichiens sous contrôle français (1943-1947/1948)This article, a concise history of the more than 60 000 Austrian prisoners of war in French custody, analyzes French policy toward this group : firstly, the decision of 1944 to separate the Austrian from the German Wehrmacht soldiers and regroup them, primarly for political reasons (it was especially intended to break the solidarity between Austrians and Germans) and, secondly, the initiative of October, 1945 to rapatriate the Austrians as rapidly as possible, except for dubious or criminal elements. It then describes the reality in the camps, with a special emphasis on the situation in the French occupation zone (Tyrol and Vorarlberg), relates the various problems of the repatriation itself as well as the consequences of the liberation not only for the soldiers and their community but also for the relationship with the French as an occupying power. It also details the history of the First Batallion of Austrian Volunteers within the French army during the year 1945. This paper draws particularly on hitherto classified documents in the French Service historique de l'armée de Terre.
- La mémoire brutionne. : Identité et commémoration au Prytanée national militaire de La Flèche 1808-1968 - Stéphane Tison p. 105-136 La mémoire brutionne. Le Prytanée national militaire de La Flèche (Sarthe), ancien collège jésuite, a formé depuis 1808 de nombreux cadres de l'armée française. Les élèves, appelés « Brutions », créent dès l'origine une identité originale, faite de dureté et de fraternité, transmise par de nombreux rites. Cette identité s'affirme d'abord contre l'encadrement, puis, après la défaite de 1871, suscite un véritable esprit de corps, réunissant tous les membres de l'école dans le même culte de la patrie et dans l'espoir de la revanche contre l'Allemagne. La mémoire des illustres anciens est exaltée, avec la complicité du commandement. Les guerres mondiales et coloniales font taire les attaques contre une école jugée coûteuse et singulière : le Prytanée connaît alors son âge d'or, tandis que de nombreux anciens tombent sur les champs de bataille. Après les années 1960, l'établissement, dont le rôle est mal compris dans une société plus pacifiste, est de nouveau critiqué.La mémoire brutionne. The National Military Prytanée, a former Jesuit college, situated in La Flèche (Sarthe, Western France), has educated many officers of the French Army since 1808. The pupils, called « Brutions », then created a particular identity founded on toughness and brotherhood, and passed on by many rites. This identity asserts itself versus the ruling staff and, after the defeat of 1871, it becomes a real military « esprit de corps », gathering all the members of the school who worship together the homeland and hope for a revenge against Germany. The memory of famous former pupils is glorified, while many former pupils falled on the battlefields. The World and the colonial Wars reduced to silence the critics against the school, then considered as too expensive and special : it's the golden age of the Prytanée, which has already given the country many officers. After the Sixties, this school and its customs are misunderstood by a newly pacifist society and are, once more, criticized.
- Au musée naval de Narvik : batailles navales et combats terrestres en Norvège (1940-1945) - Francis Kœrner p. 137-150 Au musée naval de Narvik : batailles navales et combats terrestres en Norvège (1940-1945)RéSUMé. — La Norvège du Nord offre une densité exceptionnelle de musées au tourisme culturel. Celui de Narvik, situé sur la place centrale de la ville en face du port minéralier, est incontournable sur la route du Cap Nord. Il expose des documents, des photos, du matériel de guerre de récupération dont le classement très pédagogique permet de suivre l'opération Weser (Weserübung) du 10 avril 1940, les batailles navales dans les fjords de l'ouest, les combats terrestres autour de l'Ofotbanen, l'interception des convois de ravitaillement en route pour Mourmansk par le Tirpitz, enfin la guerre des partisans et la vie quotidienne des populations, soutenues par l'aide de la Suède.
- La campagne de France 1939-1940 : Unités au combat - p. 151-161
- L'affaire Si Salah, vécue par le commandant Lakhdar Bourèga - Sadek Sellam p. 163-176 L'affaire Si Salah, vécue par le commandant Lakhdar BourègaLes raisons de l'échec des négociations secrètes qui aboutirent à la rencontre du 10 juin 1960 entre de Gaulle et la délégation de la Wilaya 4, conduite par le colonel Si Salah, restaient insuffisamment connues. Les révélations contenues dans les mémoires que publie récemment en arabe le commandant Lakhdar Bouréga comblent une partie de ces lacunes. Les témoignages de cet acteur de l'« affaire de l'Élysée » renseignent également sur le vécu de l'ALN et retracent les parcours des grandes figures de la Wilaya 4.L'affaire Si Salah, vécue par le commandant Lakhdar Bourèga
To this day, the motives of the failure of the secret negotiations which lead to the meeting of June 10, 1960 between de Gaulle and wilaya 4's delegation leaded by colonel Si Salah remained inuficiently. Part of the lacune are filled by the revelations of commandant Lakhdar Bouréga's memoirs, recently published in arabic. The testimony of this actor of the Élysée affair also informs us about life in the ALN and shares with us the journey of wilaya 4's great figures. - Note de lecture - p. 177-178
- Comptes rendus - p. 179-186