Contenu du sommaire : Dossier 1906-1956 : les années en 6
Revue | Guerres mondiales et conflits contemporains |
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Numéro | no 224, 2006/4 |
Titre du numéro | Dossier 1906-1956 : les années en 6 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- In memoriam Guy Pedroncini : (1924-2006) - Claude Carlier, Jean-Claude Allain p. 3-5
- Introduction - Chantal Metzger p. 7-8
- La participation américaine à la conférence d'Algésiras, 1906 : un regard français - El-Mostafa Azzou p. 9-14
- La Roumanie en guerre et la mission militaire Italienne (1916-1918) - Jean-Noël Grandhomme p. 15-33 La Roumanie en guerre et la mission militaire Italienne (1916-1918)Entrée en guerre aux côtés des Alliés en août 1916, la Roumanie est très rapidement battue et en grande partie occupée par les Puissances centrales. Dans le territoire resté libre, la mission militaire italienne – beaucoup plus petite que celle, française, du général Berthelot – exprime alors la solidarité de « l'autre sœur latine » avec les vaincus. Elle est aussi une illustration des ambitions de Rome dans une région que la France considère comme une « chasse gardée ».La Roumanie en guerre et la mission militaire Italienne (1916-1918)After entering the war on the Allied side in August 1916, Romania was quickly beaten and almost totally occupied by the Central Powers. In the territory that remained free, the Italian military mission, much smaller than the French under General Berthelot, expressed the solidarity of the « other Latin sister » with the losers. It also illustrated the ambitions of Rome in a region that France considered its private sphere of influence.
- La remilitarisation de la Rhénanie en 1936 : une réévaluation du rôle des généraux Allemands (1933-1936) - Benoît Lemay p. 35-46 La remilitarisation de la Rhénanie en 1936 : une réévaluation du rôle des généraux Allemands (1933-1936)Soixante ans après l'entrée des troupes allemandes dans la Rhénanie démilitarisée le 7 mars 1936, des zones d'ombre subsistent toujours quant à la compréhension de cet événement historique important dans la marche à la guerre du IIIe Reich. Contrairement à deux légendes tenaces, non seulement l'opération ordonnée par Hitler ne s'est pas effectuée contre la volonté de ses chefs militaires qui, en fait, la réclamaient depuis la fin de 1933, mais la Wehrmacht n'a jamais eu pour instruction d'évacuer la Rhénanie réoccupée advenant une réaction musclée de la France. Il apparaît donc opportun de jeter une lumière nouvelle sur la remilitarisation de la Rhénanie à partir d'une réévaluation des rapports entre Hitler et les dirigeants de l'armée. Pour bien comprendre l'attitude des militaires lors de cette opération, il est important de cerner le rôle qu'ils ont joué dans la politique du réarmement et de la sécurité nationale du Reich après la prise de pouvoir de Hitler.La remilitarisation de la Rhénanie en 1936 : une réévaluation du rôle des généraux Allemands (1933-1936)Sixty years after the entry on 7 March 1936 of German troops into the demilitarized Rhineland, some shadowy zones still remain in our understanding of this important historical event in the path to war of the Third Reich. Contrary to two deeply rooted legends, not only was the operation ordered by Hitler acceptable to his military chiefs, who in fact had sought it since the end of 1933, but the Wehrmacht never received any order to withdraw from the reoccupied Rhineland in the event of a strong reaction from France. It is therefore appropriate to cast a new light on the remilitarization of the Rhineland by a reassessment of the relationship between Hitler and the Wehrmacht leaders. In order to understand the military's attitude at the time of this operation, it is important to define the role that they played in the rearmament policy and the national security of the Reich after Hitler came to power.
- L'Allemagne occupée en 1946 - Corine Defrance, Ulrich Pfeil p. 47-64 L'Allemagne occupée en 1946Depuis l'immédiat après-guerre, l'Allemagne, en tant qu'objet et sujet, fut au cœur de la guerre froide. Cette étude montre comment la fracture se dessina nettement en 1946, autour de deux « points d'impact » : la fusion forcée des partis social-démocrate et communiste en zone orientale ; l'annonce de la prochaine création de la bizone par les occupants britanniques et américains. La rupture interallemande, loin encore d'être entièrement consommée, se profilait pourtant dans tous les secteurs et, à bien des égards, elle semblait inéluctable et difficilement réversible.L'Allemagne occupée en 1946In the early post-war period, Germany found itself at the very heart of the Cold War, both as object and as subject. This study shows how in 1946 the division took clear shape in response to two « points of impact » : the forced merger of the Social Democratic and Communist Parties in the Soviet zone of occupation, and the subsequent announcement of the creation of a joint British-American zone ( « Bizonia » ). The rupture within Germany, though far from final, nonetheless became evident in all sectors, and it thus seemed unavoidable and difficult to reverse.
- 1956 : le FLN porte la guerre d'Algérie en Tunisie - Jacques Valette p. 65-79
- Imre Bóc : Hongrie, 1945-1956. De la libération à l'insurrection de Budapest : (entretien avec Claude Collin) - Claude Collin p. 81-93 Imre Bóc : Hongrie, 1945-1956. De la libération à l'insurrection de Budapest Après avoir participé à la Résistance en France, à Grenoble où il était étudiant, Imre Bóc, devenu communiste, rentre plein d'enthousiasme en Hongrie. Si les premières années sont exaltantes, très vite les dysfonctionnements du système et leurs conséquences se font durement sentir. L'arrivée d'Imre Nagy comme président du Conseil redonne espoir. Puis arrive l'insurrection de Budapest et son écrasement par les chars soviétiques. Imre Bóc, qui refuse de reconnaître le caractère contre-révolutionnaire de cette insurrection, perd son emploi à l'Office du Plan et doit trouver du travail, comme simple ouvrier, dans une coopérative de réparation de matériel électrique.Imre Bóc : Hongrie, 1945-1956. De la libération à l'insurrection de Budapest After having taken part in the French Resistance in Grenoble where he was a student, Imre Bóc, who has become a communist, returns, full of enthusiasm, to Hungary. If the early years are exhilarating, the defects in the system very quickly become apparent. When Imre Nagy becomes Prime minister, hope returns. Some months later brings the insurrection of Budapest, crushed by Soviet tanks. Imre Bóc, who refuses to accept that this insurrection is counter-revolutionary in character, loses his post at the Planning Agency and has to find work as a manual labourer in a repair shop for electrical equipment.
- Un attaché naval dans la grande guerre : le commandant de Roquefeuil à Athènes (1915-1917) - Nicolas Dujin p. 95-109 Un attaché naval dans la grande guerre : le commandant de Roquefeuil à Athènes (1915-1917) Pendant la Grande Guerre, l'attaché naval français à Athènes eut une lourde tâche. Les sous-marins du Kaiser étaient nombreux dans l'est de la Méditerranée et les Allemands tendaient à noyauter peu à peu les sphères de la vie politique grecque, profitant des cercles germanophiles qui gravitaient autour du roi. Le commandant de Roquefeuil adopta des méthodes de temps de guerre, à une époque où l'Entente n'agissait envers la Grèce que par ultimatum. Pour remplir sa mission, il appuya Vénizélos, voyant dans son retour au pouvoir le seul moyen de mettre un terme à cette neutralité qui profitait par trop à la Triple Alliance. Profitant de ses instructions, qui ne le rendaient responsable que devant le ministre de la Marine, il donnait à la fonction d'attaché un caractère politique inattendu.Un attaché naval dans la Grande Guerre : le Commandant de Roquefeuil à Athènes (1915-1917). During the Great War, the French naval attaché in Athens was given a heavy responsibility. There were many German submarines in the Eastern Mediterranean, and the Germans were increasing their influence in Greek politics by using pro-German circles in the King's entourage. Lieutenant-Commander de Roquefeuil adopted wartime methods at a time when the Allies used only ultimatums in their relations with Greece. In order to carry out his mission he supported Venizelos, in the belief that his return to government was the only way to end this strange neutrality. Taking advantage of his instructions, which required him to report only to the minister of the Navy, he added an unexpected political dimension and autonomy to his function.
- La politique française du pétrole à l'issue de la première guerre mondiale : perspectives et solutions - Roberto Nayberg p. 111-133 La politique française du pétrole à l'issue de la première guerre mondiale : perspectives et solutionsEn novembre 1918, le gouvernement Clemenceau doit définir une politique pétrolière pour la France. Sous l'impulsion du sénateur Bérenger, deux orientations fondamentales sont tracées : l'utilisation des combustibles liquides, par une modification de la législation douanière et le monopole étatique des importations, et la participation dans des gisements pétrolifères à l'étranger, par la négociation d'accords avec les alliés britanniques. Un résultat tangible reste la rétrocession de la part allemande de la Turkish Petroleum Company, mais le plus important, celui de la reconnaissance officielle du statut stratégique du pétrole.La politique française du pétrole à l'issue de la première guerre mondiale : perspectives et solutionsIn November 1918, the Clemenceau government has to define an oil policy for France. Through the impetus of Senator Bérenger, two basic orientations are set out : the use of liquid combustibles, by modifying customs legislation and the state monopoly of imports ; and the participation in foreign oil deposit exploration by negotiating agreements with the country's British allies. A tangible result comes in the form of a retrocession on the part of Germany of the Turkish Petroleum Company, but the most important is the official recognition of the strategic status of oil.
- John F. Kennedy, la France et l'Algérie - Fredj Maatoug p. 135-153 John F. Kennedy, la France et l'AlgérieLe 2 juillet 1957, le sénateur démocrate John F. Kennedy prononce un discours retentissant devant le Sénat des États-Unis. Il dénonce la présence coloniale française en Algérie et appelle à l'indépendance de ce pays. S'agit-il d'une fidélité à l'anticolonialisme américain, ou d'un souci de sauvegarder un « grand allié » et ami ? Sur un fond de guerre froide, les réactions ne se sont pas fait attendre. Elles sont venues de l'intérieur des États-Unis, de la France, de l'Algérie et d'ailleurs. Les unes applaudissent le courage du jeune sénateur. Les autres vouent aux gémonies ce « Yankee exterminateur » des Amérindiens, qui ose donner des leçons à la France civilisatrice et bâtisseuse d'écoles et d'hôpitaux.John F. Kennedy, la France et l'Algérie
On 2 July 1957, Senator John F. Kennedy delivered a resounding speech to the US Senate in which he denounced French colonialism in Algeria and proclaimed his support for Algerian independence. Should his position be explained by traditional American aversion to colonialism or by the desire to protect « America's oldest ally » ? Against the background of the Cold War, reactions from the American heartland, from France, from Algeria and elsewhere were not long delayed. Some applauded the courage of the young senator. Others railed against this « Yankee exterminator of American Indians » who dared to criticize France after France had brought civilisation to Algerians and built their schools and hospitals. - Comptes rendus - p. 155-162
- Soutenance de thèse - p. 163-164