Contenu du sommaire : Regards géopolitiques sur l'Iran
Revue | Hérodote |
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Numéro | no 169, 2ème trimestre 2018 |
Titre du numéro | Regards géopolitiques sur l'Iran |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Éditorial. L'Iran : un acteur majeur au Moyen-Orient - Béatrice Giblin p. 3-11 Hérodote consacre pour la première fois un numéro à l'Iran, devenu, depuis la chute de Saddam Hussein et surtout depuis le retrait des troupes américaines d'Irak en 2011, un acteur majeur au Moyen-Orient. Ayant encadré les différentes milices chiites, les forces d'élite iraniennes, les Pasdaran, ont joué un rôle décisif dans la reprise des territoires conquis par Daech en Irak. Depuis 2011, elles interviennent en Syrie pour soutenir les forces armées syriennes contre les groupes rebelles, islamistes ou non. Cette présence iranienne au Moyen-Orient fait dire qu'il y a désormais un axe chiite bien que l'Iran soit loin de contrôler l'ensemble des territoires irakien, syrien et libanais. Quoi qu'il en soit, l'équilibre géopolitique très instable de cette région pourrait basculer dans un engrenage pouvant conduire à un conflit. La volonté de Donald Trump de remettre en cause l'accord sur le nucléaire signé en 2015 pourrait en être l'un des facteurs. Il aurait aussi des conséquences sur la situation géopolitique interne iranienne.Hérodote is publishing an issue about Iran, a major nation in the Middle East since the fall of Saddam Hussein and the American troops left Iraq in 2011. The Iranian special forces, the Pasdaran, played a major part when leading the several Shiite militias during the reconquest of the territories controlled in Iraq by Daesh. Since 2011, they are fighting in Syria to support the Syrian army against the islamists rebels and other enemies. This Iranian presence in the Middle East can be considered as a Shiite axis, though Iran is far from controlling Iraq, Syria and Lebanon. Nonetheless, the very precarious geopolitical balance of this region could escalate to a conflict. Trump's will to question the 2015 nuclear agreement could be one of the factors. It would also have an impact on the internal geopolitical situation in Iran.
- Quelques clés pour décrypter la politique étrangère iranienne - Pierre Razoux p. 13-26 La volonté d'indépendance et le refus de toute ingérence extérieure demeurent les fondements de la politique étrangère iranienne qui est façonnée par l'interaction permanente de plusieurs sphères géopolitiques, économiques et idéologiques. Alors que les États-Unis menacent de s'en retirer, l'accord nucléaire du 14 juillet 2015 (JCPOA) a valeur de test pour les autorités iraniennes qui n'envisagent pas de le renégocier et souhaitent le préserver, tant pour des raisons géopolitiques que pour des raisons économiques et de politique intérieure. Pour Téhéran, le programme balistique n'est pas négociable car les missiles n'ont vocation à être équipés que de têtes conventionnelles dans le cadre d'une stratégie de dissuasion asymétrique défensive envers les voisins et les adversaires de l'Iran. La France et l'Europe gagneraient à renforcer leurs relations avec l'Iran parce qu'elles y ont intérêt et pour éviter que le pays ne s'arrime durablement à la Russie et à la Chine. Trois scénarios prospectifs sont envisagés à la fin de cet article.Independence and the struggle against any foreign interference remain the two cornerstones of the Iranian foreign policy which is shaped by mutual interactions between several geopolitical, economical and ideological spheres of interest. Although the US government is considering leaving it, the Iranian nuclear agreement of July 2015 (Joint Comprehensive Plan of Action) remains highly vital for Iranian authorities for external and domestic reasons. It is considered to be a test-case for the future relations between Iran and the West. The Iranian ballistic missile program is non-negotiable because it does aim to carry only conventional weapons in the framework of a defensive asymmetric deterrence strategy against all Iranian's neighbors and adversaries, especially Israel and the US who get nukes and powerful aviation. Strengthening links with Iran would be beneficial for France and the European Union, because it is in their interest and to contain Russian and Chinese growing influence in the region. Three prospective scenarios conclude this fact-finding article.
- Les relations entre la Russie, l'Iran et la Turquie : entre héritages historiques communs et ententes conjoncturelles - Clément Therme p. 27-39 Les relations diplomatiques entre la Russie, la Turquie et l'Iran remontent au XVIe siècle. Cette profondeur historique des relations entre les trois empires ne permet néanmoins pas d'évoquer un « retour des empires » au Moyen-Orient. Il s'agit d'un renforcement de l'influence régionale des trois pays, en raison du retrait américain de la zone amorcé par le président Obama, plutôt que de la conséquence d'une politique proactive des trois pays. En effet, face au vide laissé par les États-Unis, ces trois puissances ont renforcé leur influence à la fois pour peser sur le destin de l'Irak depuis 2003, et de la Syrie depuis 2011, mais aussi pour se préserver des risques de contagion du chaos régional. Leurs actions diplomatiques concertées autour de la crise syrienne (processus dit d'Astana) émergent aujourd'hui comme un processus diplomatique parfois présenté comme alternatif ou complémentaire selon le point de vue adopté lors des négociations de Genève placées sous l'égide des Nations unies. Cependant, l'influence militaire de ces trois pays en Syrie peine toujours à se traduire en capacité diplomatique à parvenir à un règlement du conflit.Russia, Iran and Turkey have interstate relations since the 16th Century. Despite this historical depth, one cannot talk about the return of three « Empires » in today's Middle East. Indeed, the empowerment of the regional policy of these three states is more due to the US withdrawal from the region rather than the result of a proactive policy. Facing the vacuum of the US power in the Middle East, Moscow, Tehran and Ankara have decided not only to influence the political future of Iraq (after 2003) and Syria (after 2011) but also to protect their states from any contagions from the regional chaos. The Astana diplomatic process regarding the Syrian civil war can be both considered as an alternative diplomatic channel or as a complementary one vis-à-vis the United Nations led Geneva process. Nevertheless, the strength of the military power of these three states does not mean that they have the ability to translate this military force into a diplomatic capacity to politically solve the Syrian crisis.
- Israël et Iran : les faux ennemis ? - Frédéric Encel p. 41-53 En février 2018, les graves incidents militaires qui se sont produits au sud-est de la Syrie et dans l'espace du plateau du Golan contrôlé par Israël ont renforcé le sentiment commun qu'après des décennies de rivalité contenue et indirecte l'État juif et la République islamique d'Iran s'approchaient cette fois sérieusement d'une guerre frontale. Or, en observant minutieusement la nature et les réalités de leur antagonisme depuis l'avènement du régime khomeiniste à Téhéran en 1979 d'une part, et les intérêts bien compris des deux pouvoirs au Moyen-Orient – y compris face à leurs opinions publiques respectives – d'autre part, on peut raisonnablement douter de leur volonté réelle d'entrer en conflit. Du reste, même les représentations croisées des opinions publiques israélienne et iranienne ne traduisent pas d'hostilité profonde sur des temps longs braudéliens, bien au contraire : elles perçoivent respectivement le monde arabe comme un adversaire, voire un adversaire... commun.In February 2018, the serious military incidents that occurred in the southeastern part of Syria and in the area of the Golan Heights strengthened a common perception : after decades of indirect and contained rivalry, the Jewish State and the Islamic Republic of Iran were seriously approaching a state-to-state war. Yet, painstakingly observing the nature and the reality of their antagonism, on the one hand since the advent of Khomeini's regime in Teheran in 1979, and, on the other hand regarding the best interests of the two powers in the Middle East – including confronted to their own public opinion –, their genuine will to go to war can reasonably be questioned. Besides, even mutual perceptions of public opinions, both Israeli and Iranian, do not reflect a deep-seated hostility in a « permanency of time » in Braudel's terms ; quite the contrary. Conversely, they both perceive the Arab world as an adversary, if not... a common one.
- Turquie-Iran : une entente cordiale ? - Nora Seni p. 55-65 Les relations turco-iraniennes recèlent un mystère. En dépit de toutes les tensions qui ont pu brouiller la paix entre ces deux pays, le tracé de la frontière qui les sépare est resté inchangé depuis les accords de Qasr-e Chirin signés en 1639. Cet article tente d'élucider les logiques, parfois contradictoires, qui continuent de se déployer souterrainement en dépit des conflits contemporains qui opposent les deux pays, en identifiant les convergences et coopérations, les alliances précaires qui fonctionnent comme un « pacte implicite de non-agression » entre ces deux ex-empires.Une attention particulière est portée sur la diplomatie énergétique de la Turquie, seule porte de sortie vers l'Europe pour les exportations de gaz iranien par voie terrestre.The analysis of Turkey and Iran relationships under covers some mystery : despite their regional competition, their belonging to opposed camps within the Syrian conflict, tensions between the two remain under control and do not threaten the continuity of their boarders unchanged since the 17th century. This article deals with underground issues that maintain some kind of secret non-aggression policy between the two countries, focusing on the energy diplomacy developed by Turkey which remains the only way out for Iranian gas ground transportation to Europe.
- Les États-Unis et l'Iran : de l'amitié à la rancœur - John Limbert p. 67-82 Sans tomber dans une guerre ouverte, les États-Unis et la République islamique ont des rapports extrêmement tendus depuis quarante ans. Les différentes tentatives de se montrer plus positifs, d'améliorer la situation, se sont heurtées à l'immuable « loi des Mèdes et des Perses ».Les États-Unis et l'Iran ne sont pas près d'être des nations amies, mais les négociations qui ont mené à l'accord sur le nucléaire en 2015 (le JCPOA) ont démontré que les deux bords pouvaient atteindre un objectif commun de manière diplomatique, sans tomber dans les insultes, les menaces et les accusations. En un siècle, aux yeux des Iraniens, les États-Unis sont passés du stade d'ami à celui de profiteur, puis à celui d'ennemi et de bouc émissaire. Au départ, les Américains étaient du côté des Iraniens dans leur longue lutte pour la dignité et l'indépendance. Après la Seconde Guerre mondiale, la guerre froide, l'idéologie aveugle de l'anticommunisme et une forme de déni ont été le terreau de la situation suivante : les États-Unis étaient le « patron », la monarchie Pahlavi le « client ».Depuis 1979, les accusations et les reproches fusent des deux côtés, alimentés par la peur des autres États de voir un conflit éclater. À l'image d'un couple prisonnier d'un mariage malheureux, les relations entre les deux pays se résument généralement à une liste de reproches frisant l'autocomplaisance.L'administration Trump risque de perdre le bénéfice des quelques progrès réalisés par l'administration Obama. Au mieux, les deux pays retomberont dans le statu quo des trente-huit dernières années. Au pire, l'absence de communication et la méfiance, voire la moindre incompréhension, pourraient mener à un conflit majeur aux terribles conséquences pour ces deux pays.Without falling into open warfare, the United States and the Islamic Republic have been estranged and hostile for almost forty years. Attempts to change the relationship into something more productive have foundered on the iron « Laws of the Medes and the Persians ».The US and Iran are not about to be friends. But negotiation of the 2015 nuclear agreement (the JCPOA) showed each side it can achieve goals with the tools of diplomacy instead of the traditional weapons of insults, threats, and accusations. In the last hundred years for Iranians the United States has gone from friend to puppet master to enemy and scapegoat. In Iranians' century-long struggle for dignity and independence, Americans were originally on the right side. After World War II, Americans let the cold war, blind anti-communist ideology, and willful ignorance create an unhealthy patron-client relationship with the Pahlavi monarchy.Since 1979, grievances on both sides, fed by third countries who fear any US-Iranian engagement, have continue to fester. Like a couple trapped in a bad marriage, interaction has been mostly reciting complaints with no goal beyond feeding self- righteousness. The new American administration risks undoing the modest gains its predecessor achieved. At best, the two sides will return to their « no war/no peace » condition of the last 38 years. At worst, lacking means of communication and deeply suspicious, a small misunderstanding could become a major conflict that would bring great harm to both sides.
- Un demi-siècle de relations entre l'Europe et l'Iran : une histoire sans fin - François Nicoullaud p. 83-97 Dans les dernières années du shah, la relation Europe-Iran n'a rien de saillant, sinon l'ambitieuse coopération nucléaire lancée avec l'Allemagne et la France. La dimension cataclysmique de la révolution islamique marque un changement de paradigme. Une relation plus riche, mais aussi plus tourmentée commence à se nouer. Elle est notamment ponctuée par le positionnement européen dans la guerre Iran-Irak, puis par l'alternance de crises (fatwa contre Salman Rushdie, assassinats d'opposants kurdes à Berlin...) et d'accalmies. Mais, à partir de 2002, c'est le dossier nucléaire qui va mobiliser toutes les énergies. L'Europe cherche d'abord, mais sans succès, une solution négociée. Elle s'oriente ensuite, en partenariat avec les États-Unis, vers une politique de pressions et de sanctions croissantes. Ce sont finalement les États-Unis qui trouveront, en 2015, la formule d'un accord. Mais l'arrivée de Donald Trump rebat les cartes. La relation Europe-Iran entre dans une nouvelle période d'incertitude.In the last years of the shah, the Europe-Iran relationship presents no salient features, save for the ambitious nuclear cooperation launched with Germany and France. The cataclysmic dimension of the Islamic Revolution marks a shift of paradigm. A more complex and more tormented relationship takes shape. It is punctuated in particular by the European positioning in the Iran-Iraq war, and alternates between crises (fatwa against Salman Rushdie, assassination of Kurdish opponents in Berlin...) and respites. But from 2002, the nuclear file mobilizes all the energies. Europe first tries to find a negotiated solution, with no avail. It then moves, in partnership with the United States, towards a policy of increasing pressure and sanctions. It is ultimately the United States which will find, in 2015, the formula for an agreement. But the arrival of Donald Trump reshuffles the cards. The Europe-Iran relationship enters a new period of uncertainty.
- Vers une nouvelle géographie politique de l'Iran ? - Bernard Hourcade p. 99-116 L'opposition géographique entre le centre du plateau iranien peuplé de persans chiites et les périphéries peuplées de minorités ethniques souvent sunnites a longtemps formé, avec justesse, le modèle de base de la géographie politique de l'Iran. Depuis un demi-siècle, la forte urbanisation et la généralisation de l'alphabétisation ont transformé le pays de façon aussi profonde et durable que la chute de la monarchie en 1979. Les élections ont montré qu'il n'y avait plus de corrélation simple entre les tendances politiques et l'ethnicité. L'opposition ville-campagne qui constituait un autre paradigme a perdu de sa pertinence puisque la population rurale est désormais très minoritaire et intégrée à la culture urbaine par l'éducation. La géographie politique actuelle de l'Iran doit donc être centrée sur l'analyse des rapports entre divers types de villes. Téhéran, ouvert à l'international, est un miroir déformant de l'Iran tandis que les grandes métropoles régionales manquent de pouvoir et que les villes moyennes et petites restent sous l'influence et le contrôle des forces traditionnelles malgré les ambitions d'ouverture économique et politique des habitants. L'ouverture des frontières offre de nouvelles perspectives de développement aux villes de la périphérie qui étaient jadis marginalisées. Cette évolution renforce le nationalisme iranien.The geographical opposition between the center of the Iranian plateau inhabited by a Persian shia population, and ethnic and Sunni minorities living in the peripheries, has for a long time been the correct model of Iran's political geography. For half a century, the rapid development of urbanization and literacy has transformed the country in a way as deep and lasting as the fall of the monarchy in 1979. The elections showed that there is no longer a simple correlation between political tendencies and ethnicity. The opposition between cities and villages which was another paradigm, has lost its relevance since the rural population is now a minority integrated into the urban culture through education. Therefore, the current political geography of Iran should focus on the analysis of the relationships between various types of cities. Tehran open to the international, is a distorting mirror of Iran while large regional cities lack power, and that medium and small cities remain under the influence and control of traditional forces despite the ambitions of economic and political openness of the inhabitants. The opening of the borders offers new development opportunities to peripheral cities that were once marginalized, an evolution that reinforces Iranian nationalism.
- La vie politique dans une province frontalière : l'exemple du Khorasân - Fariba Adelkhah p. 117-131 La vie politique iranienne est particulièrement complexe et changeante, notamment à travers des élections régulières depuis la révolution de 1979. Les débats nationaux entre « conservateurs » et « réformateurs » sont loin de refléter la réalité de l'équilibre des forces, des conflits et des dynamiques à l'œuvre dans le pays. L'analyse détaillée des élections législatives de 2016 dans deux circonscriptions de Khorasân (Torbat-e Jam / Tâyebâd et Sarakhs / Farimân) montre la place des conflits liés à la terre, le poids des personnalités et des institutions religieuses (le poète Jâmi et surtout Astân-e Qods), des relations personnelles, des intrigues et des solidarités ethniques ou plutôt claniques avec la multitude de populations diverses, souvent réfugiées dans cette province frontalière de l'Afghanistan et du Turkménistan. Cette dynamique locale complexe n'est ni « traditionnelle » ni caractéristique d'une région « périphérique », elle doit être prise en compte car elle fait désormais partie du contexte politique national.Iran's political life is particularly complex and changing especially through regular elections since the revolution of 1979. The national debates between « conservatives » and « reformers » are far from reflecting the reality of the balance of power, of the conflict and dynamics at work in the country. The detailed analysis of the 2016 parliamentary elections in two constituencies of Khorasân (Torbat-e Jam / Tâyebâd and Sarakhs / Farimân), shows the place of the conflicts related to the land, the weight of the personalities and religious institutions (poet Jâmi and especially the very powerful foundation of Astân-e Qods), personal relationships, intrigues and ethnic or rather clannish solidarities with the multitude of diverse populations, often refugees in this border province of Afghanistan and Turkmenistan. This complex local dynamic is not « traditional » nor characteristic of a « peripheral » region and has to be taken into account to understand the national political debates.
- Drogues illégales et gestion de l'espace dans l'Iran moderne - Maziyar Ghiabi p. 133-151 Cet article porte sur les drogues illégales en Iran, au XXe et au XXIe siècle, et sur leur impact sur la société iranienne. Il tente d'analyser le rapport entre les drogues et l'espace public, les classes sociales et la classe politique, et pose la question suivante : quelle est l'influence de la drogue sur les différentes dimensions de la société iranienne ? Dans quelle mesure peut-on parler des effets de la drogue sur la gestion urbaine ? Afin de répondre à ces questions, cet article se base sur une analyse de l'évolution de ce phénomène, la drogue, d'un point de vue historique et géographique au cours du XXe et XXIe siècle en Iran. C'est le résultat d'un travail ethnographique réalisé entre 2012 et 2018, au sein de la capitale, Téhéran. Ce travail est constitué d'entretiens avec des leaders de la lutte antidrogue, des experts, des employés municipaux, des membres d'ONG et des consultants, et se base également sur une immersion dans le monde des consommateurs de drogue. Cette approche ethnographique repose également sur des recherches aux Archives nationales, au centre d'archives Majles et au Bureau de surveillance de la drogue et du crime de Téhéran, et ses trois mille documents, portant sur la période 1900-1979.The article looks at the different ecologies in which different illegal drugs existed in 20th and 21st century Iran. This brings under the analytical spotlight drugs' relation to the categories of public space, social class and political control, asking how different drugs interacted with different spatial ecologies ? How different social classes meet political control in the public space ? And to what extent we can speak about a drug effect on urban governance ? The article responds to these questions by investigating the changes in the drug phenomenon in the history and geography of 20th and 21st century Iran. It is based on long-term ethnographic fieldwork between 2012 and 2018 in the capital Tehran, which included interviews with leading drug policy officials, experts, municipal workers, NGOs and international consultants as well as immersion in drug using communities. The ethnographic approach had further been complemented by a systematic archival collection carried out at the National Archive, the Majles Archive and the United Nations Office of Drugs and Crime (UNODC) in Tehran, which produced a database of three thousand documents dating between 1900 and 1979.
- La participation de la Corée du Nord aux Jeux olympiques d'hiver de PyeongChang, et la détente dans la péninsule coréenne - Seong-Chang Cheong p. 153-158 Contre toute attente la reprise des relations entre les deux Corées à l'occasion des Jeux olympiques d'hiver semble se confirmer et, encore plus inattendu, une possible rencontre entre le président des États-Unis et le leader nord-coréen – et ce à la demande de celui-ci dès le mois de mai 2018. Pour que cette rencontre puisse avoir lieu, Kim Jong-un a déclaré pouvoir accepter de dénucléariser son pays s'il a la garantie que son pays et son régime politique ne seront pas menacés.Ce retournement de position de la part du leader nord-coréen doit beaucoup à la sévérité des sanctions internationales à la suite des essais nucléaires et aussi au rôle du président sud-coréen, Moon Jae-in, qui depuis son élection en 2017 affirme vouloir reprendre les discussions avec les dirigeants nord-coréens.Against all odds, the resumption of relations between the two Koreas for the Winter Olympics seems to be a reality. But what was more unexpected is the possible meeting between the President of the United States and the leader of North Korea in May 2018, a meeting requested by Kim Jong-un himself. Kim Jong-un even declared that he could denuclearize his country if he obtains the guarantee that his regime and his Nation won't be threatened anymore.This radical change from the North Korean leader is certainly due to the severe international sanctions, a consequence of the nuclear tests in North Korea, and to the South Korean President, Moon Jae-in, who announced since his election in 2017 his intention to establish a dialogue with the North.
- Hérodote a lu - p. 159-161