Contenu du sommaire : L'histoire de la Shoah face à ses sources
Revue |
20 & 21. Revue d'histoire Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire |
---|---|
Numéro | no 139, juilet-septembre 2018 |
Titre du numéro | L'histoire de la Shoah face à ses sources |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- Passages de témoins - Claire Zalc p. 2-21 Ce texte revient sur les effets produits par la disparition des témoins sur l'historiographie de la Shoah. Il interroge la spécificité du « tournant testimonial » en le situant au carrefour de plusieurs temporalités, politiques, archivistiques, historiographiques et biographiques. Au cours de ce passage de témoins à une nouvelle génération de chercheurs et de chercheuses, la relation aux sources est modifiée. Elle évolue vers une routinisation des pratiques sur des terrains longtemps définis par leur exceptionnalité. Dès lors, peut-on envisager que ces différents mouvements se conjuguent pour œuvrer au décloisonnement de l'histoire de la Shoah ?When Witnesses Pass Away
This article looks at the historiographical consequences of losing witnesses of the Holocaust. In particular, it examines the “testimonial turning point” that is situated at the crossroads of several temporalities: political, archival, historiographical and biographical. Throughout the chronological passage from first-hand witnesses to a new generation of scholars and researchers, our relationship to historiographical sources must necessarily change, evolving towards the increasing routinisation of practices in fields that were long defined by their exceptionality. Consequently, is it possible that different currents will converge to decompartmentalise historical studies of the Holocaust? - L'« album d'Auschwitz », entre objet et source d'histoire - Tal Bruttmann, Christoph Kreutzmüller, Stefan Hördler p. 22-44 Depuis six décennies, les photographies provenant de l'« album d'Auschwitz » occupent une place centrale dans les représentations d'Auschwitz, de son fonctionnement et de la Solution finale dans son ensemble. Pourtant, les questions concernant cette source documentaire, devenue iconique, ne manquent pas. De cet ensemble on ignore tout : pour quelles raisons a-t-il été réalisé, par qui et pour qui ? Que donnent à voir ces 197 photographies prises au printemps 1944 lors de la déportation des juifs de Hongrie ? Comment ces clichés peuvent-ils être analysés comme sources sur les opérations à Birkenau ?The “Auschwitz Album”, between Object and Historical Document
For six decades, the photographs from the “Auschwitz Album” have been central to the representation of Auschwitz, how the camp functioned and how it was part of the Final Solution. However, there are many questions surrounding this now-iconic source. In fact, we know almost nothing about the album. Why was it made, by whom and for whom? What do the 197 photographs taken during the spring and summer of 1944 – during the deportation of Hungarian Jews – truly depict? How can these pictures be analysed as historical sources, and what can they tell us about operations at the Auschwitz-Birkenau camp? - « Le chant, lui, s'échappera... » : Pour une histoire des sources littéraires de l'histoire de la Shoah - Judith Lyon-Caen p. 45-57 Cet article propose d'interroger la question des éventuelles sources littéraires de l'histoire de la Shoah en revenant sur les premières entreprises de publication de poèmes des camps et des ghettos, en Pologne, au lendemain de la guerre. Ces premières entreprises incitent à changer l'approche habituelle de la littérature comme témoignage et à s'intéresser plutôt au recours à l'écriture, et en particulier à la littérature, comme un fait spécifique de l'histoire de la Shoah. L'itinéraire de Michel Borwicz, poète résistant et rescapé devenu historien, sert de point d'appui à la démonstration.“The Song Will Survive Intact...”: In Defence of the History of the Holocaust's Literary SourcesThis article seeks to examine the Holocaust's literary sources by analysing the first volumes of poetry produced in ghettos and concentration camps, publications which appeared in Poland in the aftermath of the war. These early ventures prompted a shift in perception regarding Holocaust literature, which was usually viewed as testimony, and instead encouraged the public to consider the use of writing, and especially literary production, as a specific facet of the Shoah's history. The career of Michel Borwicz, a poet of the Resistance and a camp survivor who became a historian, serves as a case study.
- Historiciser les images soviétiques de la Shoah (Estonie, Lituanie, 1944-1948) - Irina Tcherneva p. 59-78 Cet article introduit dans l'histoire de la Shoah les documents visuels constitués en Estonie et Lituanie par les cinéastes soviétiques à la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors que ces territoires étaient en voie d'annexion par l'URSS. Leur réalisation accompagne la progression de l'Armée rouge et le travail des enquêteurs sur les crimes nazis. L'analyse du recueil et du traitement d'informations par les acteurs filmiques et politiques vise à restituer l'historicité des prises de vue et à en faire des documents à part entière de l'histoire du génocide. L'auteure étudie les processus de tournage, les attitudes professionnelles des cinéastes, la migration des images et la variation des éditions en fonction d'objectifs assignés aux attestations visuelles des crimes nazis.Establishing the Historicity of Soviet Visual Documents of the Holocaust (Estonia, Lithuania, 1944-1948)To the historical corpus of the Holocaust, this article introduces the visual material captured by Soviet filmmakers in Estonia and Lithuania at the end of the Second World War, during the period that these territories were in the process of being annexed by the USSR. Filming took place as the Red Army advanced and Nazi war crimes were being investigated. By analysing this material and how information was processed by key players in the world of cinema and politics, this article seeks to establish the historicity of these different perspectives, accepting them as full-fledged contributions to the history of the genocide. Through an examination of textual and visual archives, this article studies filming processes, the professional attitudes of filmmakers, the circulation of images, and variations between different versions that depended on the objectives assigned to the visual testimony of Nazi crimes.
- Un monde disparu avec ses archives ? : Les Enfants de Lublin, une société de juifs originaires de Pologne - Audrey Kichelewski p. 79-92 Les landsmanshaftn ou sociétés de secours mutuels, œuvrèrent à l'intégration économique et culturelle des juifs polonais en France, de la fin du 19e siècle aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale. Après la Shoah, elles deviennent également des réceptacles privilégiés des expériences traumatiques de leurs membres survivants ou nouvellement arrivés de Pologne. Pourtant, elles sont encore peu étudiées comme sources pour l'histoire de la Shoah alors même qu'elles disparaissent depuis les années 1980. L'article explore les possibilités de retrouver le « monde disparu » de ces riches relations de sociabilité et des mémoires de la Shoah qui se sont élaborées au sein de ces landsmanschaftn après la guerre, malgré des sources peu nombreuses et très dispersées.A World Vanishes along with its Archives? The Children of Lublin, an Organisation of Polish Jews
From the end of the 19th century until after the Second World War, landsmanshaftn, or mutual aid societies formed by Jewish immigrants from the same hometowns, actively participated in the cultural and economic integration of Polish Jews in France. After the Holocaust, they likewise became a privileged place where survivors and recent refugees from Poland could share their traumatic experiences. Unfortunately, these societies still receive relatively little attention as historical sources of the Holocaust, a reality made all the more regrettable by the fact that they have been gradually disappearing since the 1980s. This article explores the possibilities of gaining access to a “lost world” despite rare and scattered sources, a rich tapestry of sociability and memories of the Holocaust woven into the post-war landsmanshaftn. - Des rêves comme source pour l'histoire de l'Holocauste ? - Barbara Engelking, Pierre-Emmanuel Dauzat p. 94-109 Les rêves sont rarement utilisés par les historiens. Cependant, ils peuvent aussi constituer une source historique, si on les considère comme le témoignage des expériences d'individus dans un contexte et à un moment spécifique de l'histoire. Analyser les rêves effectués par les victimes des persécutions pendant la période de la Shoah conduit ainsi à aborder la diversité des émotions éprouvées par les victimes, leurs expériences indicibles et leur aspiration à revoir leurs proches.Dreams as Historical Documents of the Holocaust?
Dreams are rarely investigated by historians. However, they too can also become a kind of historical document, if they are viewed as the expressions of individual experiences of a specific time and place in history. Analysing the dreams of victims of persecution during the period of the Holocaust can thus lead us to address the great diversity of emotions felt by these individuals, as well as their unspeakable experiences and desire to see their loved ones again. - Contourner Birkenau (automne 1942) : Une relecture du journal du médecin SS Johann Paul Kremer à Auschwitz - Nicolas Mariot p. 111-127 L'article revient sur un document classique dans l'historiographie du complexe d'Auschwitz-Birkenau : le journal tenu par le médecin SS Johann Paul Kremer pendant son séjour dans le camp, entre début septembre et fin novembre 1942. Après avoir rappelé les usages judiciaires, historiographiques et négationnistes dont cette archive a fait l'objet, l'article montre l'intérêt de croiser cette source, d'origine nazie et contemporaine du meurtre industriel, avec les données individuelles, côté victimes cette fois, mises à disposition par l'International Tracing Service (ITS). Relu ainsi, le journal est l'une des très rares sources permettant de dater avec précision non plus la disparition, mais le meurtre de milliers de déportés d'Europe occidentale entre l'été et l'hiver 1942.Bypassing Birkenau, Autumn 1942 : Re-Examining the Diary of SS-Doctor Johann Paul Kremer in AuschwitzThe article takes another look at a classic document in the historiography of the Auschwitz-Birkenau complex: the diary that SS doctor Johann Paul Kremer kept during his stay at the camp, between early September and the end of November 1942. After examining the judicial, historiographical and negationist purposes for which this document has been exploited, we demonstrate the interest of cross-referencing this Nazi source, contemporaneous with the camp's industrial-scale implementation of murder, with individual data regarding the Jewish victims, made available by the International Tracing Service (ITS). This diary is one of the very few sources allowing us to establish a precise and accurate date not for the disappearance, but in fact for the murder of thousands of deportees from Western Europe between the summer and winter of 1942.
- Les écrits intimes des responsables nazis : Une réflexion sur les sources - Nicolas Patin p. 129-141 Que peuvent nous apprendre les journaux intimes des responsables nazis ? Au-delà de ce qu'ils révèlent du for intérieur, ils dessinent une certaine lecture des événements historiques, de la prise du pouvoir à la dictature national-socialiste. En creux, ces sources disent également quelque chose de la Shoah : alors qu'ils ne l'évoquent que très rarement directement, ils montrent, pour les membres de la génération du front de 1914-1918, un recouvrement des crimes de 1939-1945 par les catégories d'analyse antérieures, les journaux servant alors, dans leur continuité, de ressort intime d'automystification. Pour les membres de la génération suivante, l'écriture intime fonctionne comme un outil permettant d'écrire la grande chronique d'une période perçue comme épique.Critically Assessing the Use of the Personal Journals of Nazi Leaders as Historical Documents
What can we learn from the personal diaries of high-ranking Nazi officials? Aside from the fact that these intimate journals reveal the inner workings of Nazi minds, they also provide a description of historical events leading from when power was first seized to the advent of the national-socialist dictatorship. Moreover, although they hardly ever mention the Holocaust directly, individuals who fought on the frontlines of the First World War justified the crimes that occurred during 1939-1945 by using a number of established interpretative frameworks: in that way, these diaries came to function as a kind of continuous self-deception. For members of the post-war generation, personal writing was a tool that allowed them to pen the grand narrative of a historical period they believed to be epic. - Que savait-on du sort des juifs déportés au sein de la police française ? : Réflexions autour du « rapport Sadosky » (Berlin-Paris, 20 juillet 1942) - Laurent Joly p. 142-152 Qu'imaginaient et que savaient les policiers français du sort des juifs qu'ils arrêtaient et livraient aux nazis sous l'Occupation ? Un témoignage exceptionnel, rédigé par un sous-officier des Renseignements généraux à Paris, Louis Sadosky, révèle que dès avril 1942, lors d'un séjour à Berlin, ce policier fut informé du projet de Hitler de « destruction complète et à jamais » de l'ensemble des juifs européens. Sadosky savait. Pourtant, une fois de retour à Paris, il semble avoir occulté cette information. Jusqu'à la Libération, il traque impitoyablement les juifs de la capitale. Quant à ses collègues, la plupart ont conscience que la déportation est un voyage sans retour. Ils savent que la mort est probablement au bout.What Did French Police Know about the Fate of Jewish Deportees ? Reflections on the “Sadosky Report” (Berlin-Paris, 20 July 1942)What did French police officers know or imagine regarding the fate of Jews they arrested and handed over to the Nazis during the Occupation? In an exceptional piece of testimony, Louis Sadosky, a non-commissioned officer with the Parisian intelligence service (the Renseignements généraux), revealed that, as early as April 1942, he was informed while visiting Berlin about Hitler's plan for the “complete and definitive destruction” of all European Jews. Sadosky knew. And yet, once back in Paris, he apparently concealed this information and continued to mercilessly hunt down Parisian Jews until the capital's Liberation. As for his colleagues, most of them already knew that the deportation of Jews was a one-way trip and that these Jews were likely slated for death.
- Des mémoires contradictoires : Histoire et récits d'une pendaison au camp de Majdanek, 1943 - Elissa Mailänder p. 153-163 Partant du cas d'une pendaison dans la section des femmes du camp de Majdanek à l'été 1943, cet article propose d'analyser les dépositions des rescapées au tribunal de grande instance de Düsseldorf (1975-1981). En l'absence de tout document écrit, la preuve testimoniale sur laquelle les procureurs se fondent pose un problème : bien que la totalité des prisonnières du camp aient été forcées d'assister à l'exécution, elles n'ont pas toutes vu la même chose. Dans une démarche résolument épistémologique, cet article s'interroge sur la valeur heuristique des témoignages. La triangulation des dépositions des rescapées avec d'autres sources permet d'élucider les dynamiques complexes à l'intérieur de la société concentrationnaire et d'expliquer en partie le caractère ambivalent et contradictoire des témoignages.Conflicting Memories: History, Testimony, and a Hanging at the Majdanek Camp in 1943Starting with the occurrence of a hanging that took place in the women's section of the Majdanek concentration camp during the summer of 1943, this article analyses the depositions made by survivors of the camp before the Court of Appeal of Dusseldorf (1975-1981). In the absence of any written documentation, prosecutors in the Majdanek trial relied exclusively on the testimonies of survivors, which became problematic given that although all women prisoners of the camp had been forced to attend the execution, they did not all claim to have witnessed the same things. Examining survivors' depositions from a strictly epistemological perspective, this article explores the heuristic value of such a highly ambiguous source. The triangulation of survivors' testimonies with other sources allows us to shed light on the complex dynamics that operated within the society of the concentration camp, as well as on the ambivalent and contradictory nature of the depositions.
- Retranscrire la violence et le traumatisme : Mises en récit administratives de la persécution dans l'immédiate après-Shoah - Antoine Burgard p. 165-176 Les Canadian Jewish Archives à Montréal ont conservé plus de mille dossiers de demandes de visa d'orphelins de la Shoah ayant immigré au Canada à la fin des années 1940. À partir de ces dossiers, il est possible de renseigner les trajectoires individuelles des jeunes rescapés et surtout de saisir comment elles ont été retranscrites par l'administration. Cette source donne en effet à voir une écriture administrative singulière de la Shoah où la violence et le traumatisme apparaissent en filigrane. C'est cette mise en récit précoce du génocide que cet article se propose d'analyser. Son étude emprunte à la fois aux questionnements autour de l'usage des dossiers en sciences sociales et aux développements historiographiques récents sur l'enfance après la Shoah.Transcribing Violence and Trauma: Administrative Narratives of Persecution in the Immediate Aftermath of the HolocaustThe Canadian Jewish Archives in Montreal have preserved more than one thousand visa applications filed by Holocaust orphans who immigrated to Canada during the late 1940s. From the casefiles, one can retrace the individual trajectories of these young survivors and, more importantly, understand how their trajectories were transcribed by the administration. This article examines this early administrative narrativization of the Holocaust, where violence and trauma form the implicit backdrop. It investigates the use of casefiles in the social sciences and addresses recent developments in the historiography of childhood in the wake of the Holocaust.
- Le contentieux des anciens policiers nazis dans la RFA des années 1950 : Une source pour l'histoire des criminels nazis - Marie-Bénédicte Vincent p. 177-191 Dans la République fédérale d'Allemagne, les anciens policiers de carrière de la Gestapo ont tenté de refaire carrière dans les administrations publiques en faisant valoir leurs droits de fonctionnaires. Les requêtes individuelles adressées au ministère fédéral de l'Intérieur sont toutefois déboutées en raison de la qualification de la Gestapo comme organisation criminelle par le Tribunal militaire international de Nuremberg en 1946. L'article présente les sources administratives de ce contentieux pour les années 1950 en montrant qu'il s'agit d'un lieu d'élaboration, parmi d'autres, d'un discours de distanciation et de disculpation face aux crimes commis par les policiers du régime nazi.The Litigation of Former Nazi Policemen in the Federal Republic of Germany in the 1950s: A Source for Writing the History of Nazi CriminalsIn the Federal Republic of Germany, former career policemen who had worked for the Gestapo tried to re-enter public service by insisting on their rights as civil servants. These individual demands addressed to the Federal Ministry of Interior were mostly rejected, however, on account of the fact that the Gestapo had been labelled as a criminal organisation by the International Military Tribunal at Nuremberg in 1946. This article presents the administrative sources of this litigation in the 1950s in order to show that these were the locus for the elaboration of a discourse wherein former policemen distanced and exonerated themselves from the crimes they had committed under the Nazi regime.
- La microhistoire au prisme de l'exception - Ivan Ermakoff p. 193-211 À quelles conditions la microhistoire peut-elle s'extraire de la singularité de ses objets ? Cet article aborde la question à la lumière du cas « exceptionnel » (au sens où il est « hors-série ») de policiers français sabotant l'arrestation collective de juifs étrangers pendant la Seconde Guerre mondiale. La microhistoire construit l'exception comme un « fait empirique total » en rendant possible le descriptif des systèmes d'action dans lesquels les acteurs sont insérés et l'analyse des effets d'interaction propres à ces systèmes selon la conjoncture. Appréhendé dans cette perspective, le cas d'exception permet d'interroger le bien-fondé de catégories usuelles de description et d'explication (apport critique), d'objectiver une classe de phénomènes ou de processus (apport paradigmatique) et de mettre en évidence leurs conditions de possibilité et d'émergence (apport heuristique).High Stakes – Micro-History Seen Through the Lens of Exceptional Cases
Under what conditions can micro-history emancipate itself from the singularity of its subjects? This article looks at this question by examining the “exceptional” case – in the sense that it was a singular and unique occurrence – of French police officers sabotaging the collective arrests of foreign Jews during the Second World War. Micro-history establishes the exception as a “total empirical fact” by describing the systems of action within which individuals are embedded and by analysing how these systems interact depending on the context. From this point of view, exceptional cases allow us to challenge the accuracy of standard descriptive and explanatory categories (a critical contribution), to identify the distinctive features of a class of processes or phenomena (a paradigmatic contribution), and to highlight the conditions for their emergence (a heuristic contribution). - Comptes rendus d'ouvrages sur l'histoire de la Shoah - p. 213-219
- Passages de témoins - Claire Zalc p. 2-21
Rubriques
- Archives - p. 221-252
- Avis de recherches - p. 253-257
- Images, lettres et sons - p. 259-269
- Vingtième Siècle signale - p. 271-278
- Librairie - p. 279-312