Contenu du sommaire : Note de lecture

Les séparations conjugales sont aujourd'hui fréquentes. Elles mettent plus ou moins à mal la parentalité. Trois cas de figures peuvent être schématiquement décrits : Quand la séparation demeure compatible avec l'exercice d'une coparentalité suffisamment collaborative. Quand la séparation est associée à une parentalité conflictuelle mais que des négociations demeurent possibles. Quand la séparation s'accompagne d'une guerre impliquant l'acteur judiciaire, source alors de souffrances pouvant altérer gravement le développement des enfants. Des propositions sont faites ici pour développer une collaboration contrainte.

La sollicitation de la justice en cas de divorce litigieux est fréquente. L'auteur, juriste, souligne que cependant, le cadre judiciaire ne permet pas toujours de tenir compte de la complexité des liens déterriorés entre les partenaires d'un couple. Parfois même, il risque d'amplifier les tensions. Insistant sur l'importance de préserver les enfants d'un couple en guerre, elle décrit une forme de justice participative, récemment mise sur pied et mieux adaptée à ce type de situation.

Même si le nombre de séparations et de divorces est plutôt stable depuis quelques années, la structure des familles post-séparation continue à se diversifier. La séparation est une période critique pour les membres de la famille qui peut comporter des défis, notamment sur le plan de la résolution des conflits et du maintien des relations. À cet effet, il existe plusieurs services destinés aux parents qui se séparent, dont la médiation familiale. Parce que les besoins de l'enfant sont au cœur du processus de médiation familiale, des acteurs s'interrogent sur la place réelle qu'on doit lui accorder dans ce processus. L'inclusion de l'enfant dans la médiation familiale est appelée à se développer dans les prochaines années si l'on conjugue évolution du statut de l'enfant dans la société et dans les législations et réalité du vécu des parents séparés en conflits. Mais les médiateurs familiaux sont-ils prêts à investir cette nouvelle forme de pratique ? Quels sont les avantages et enjeux de cette pratique ?

Au Québec, c'est depuis 2007 que la loi québécoise sur la protection de la jeunesse inclut les mauvais traitements psychologiques (MTP) comme motif recevable de signalement. Dans les trois ans ayant suivi cette inclusion, un premier portrait québécois montre que la vaste majorité des situations de MTP retenue pour évaluation implique une exposition de l'enfant à la violence conjugale ou à un conflit sévère entre ses parents séparés. Ce dernier type de situation pose des défis particuliers pour les intervenants en protection. Le présent article présente brièvement le système de protection québécois et la littérature recensée sur l'exposition des enfants au conflit sévère de séparation, avant d'illustrer à l'aide d'histoires de cas les principaux défis posés par cette problématique pour la pratique en protection.

Dans les contextes de violences conjugales, la séparation est une période sensible. De multiples enjeux existent. Le premier concerne la sécurité des victimes, adultes et enfants. Le second, la parentalité. Conjugalité et parentalité étant intimement liées, nos interventions doivent tenir compte de ce contexte spécifique et proposer deux monoparentalités. Enfin, le dernier enjeu est lié à l'exercice de l'autorité parentale en fonction des compétences encore actives chez chacun des parents. L'expertise psychologique familiale nous semble un support adapté d'aide à la décision, dans l'intérêt de l'enfant.

L'article présente un projet pilote issu d'une coopération interdisciplinaire de la Santé, du Social et de la Justice en réponse à la situation de l'enfant au cœur du haut conflit conjugal, sur l'arrondissement de Douai. L'objectif du projet est de venir en aide aux familles qui présentent une dynamique hautement conflictuelle en sensibilisant les parents aux effets indésirables du conflit sur leurs enfants et en favorisant une coordination parentale pour mettre les enfants à l'abri.

L'aliénation parentale (Parental Alienation) est une forme spéciale de maltraitance psychique de l'enfant qui est classée au DSM-5 – la version actuelle du Diagnostic and Statistic Manual de l'American Psychiatric Association (APA) – sous le code V 995.51 child psychological abuse. Sans thérapie, l'aliénation parentale peut engendrer chez l'enfant qui en est atteint des séquelles psycho-physiques à long terme. Ce fait est aujourd'hui encore trop peu pris en considération dans les procédures judiciaires devant les chambres compétentes en matières familiales. L'article résume la définition, les symptômes et les différents degrés de sévérité de l'aliénation parentale. Il décrit quelques techniques d'aliénation majeures et les éventuels impacts psychosomatiques et psychiatriques de l'aliénation parentale. Finalement, l'auteur évoque des programmes de prévention et d'intervention entre-temps appliqués et évalués dans certains pays avant de conclure avec une bibliographie internationale détaillée.

Dans le champ de l'Aide et de la Protection de la Jeunesse, un travail familial sous mandat peut être envisagé lorsqu'un conflit grave entre des parents séparés met en danger les enfants. Dans ce travail de nombreux pièges guettent les intervenants et peuvent les envoyer dans une impasse. Dans cet article, sont présentées deux modalités d'interventions spécifiques qui ont été développées en réaction aux difficultés rencontrées. La première concerne un travail avec les ex-conjoints sur leur histoire de couple. La seconde est indiquée dans les situations où un enfant a choisi le camp d'un parent contre l'autre.

Dans une famille, on sait combien prendre soin des enfants, du couple, de soi-même, du travail, des amis et de la famille élargie appelle des compétences d'équilibriste afin qu'aucun espace ne souffre de trop peu d'attention, les enfants en bas âge réclamant une certaine priorité. Après une séparation, la chose n'est pas plus simple et peut même se compliquer lorsqu'une forme de soulagement est attendue. Dans le présent article, deux facteurs sont pris en considération, le temps et le concept de légitimité, pour tenter de comprendre et aider les familles dans le moment délicat entre séparation et recomposition. Le rythme des enfants est souvent différent de celui des parents. Lorsque l'écart des rythmes vient heurter les besoins des uns ou des autres, il crée un sentiment d'injustice et présente le risque d'une légitimité destructive.

La séparation, bien que de plus en plus fréquente, reste une transition critique. Un cortège de pertes relationnelles suit cet évènement et dans certaines situations, le temps familial peut se cristalliser autour de l'impossibilité de reproduire une identité perdue et de recréer des nouvelles appartenances. À l'aide de la méthode des sculptures du temps employée dans la prise en charge thérapeutique d'une famille divorçante, nous explorerons la pertinence du lien entre pertes relationnelles et temps suspendu. L'analyse de cas fait émerger l'importance d'un travail analogique et narratif avec les patients et leurs familles afin de pouvoir gérer l'ambiguïté des pertes et de redynamiser temps subjectif et familial. Cette perspective semble être porteuse pour le travail avec toute famille et en particulier avec certaines nouvelles familles qui ont connu beaucoup de ruptures et qui n'arrivent pas à établir des projets pour leur futur.

La dissolution et la recomposition de la cellule familiale imposent de nombreux défis à ses membres, en particulier aux plus jeunes. L'article décrit différents types de situations rencontrées dans ce contexte et propose une série d'attitudes qui permettraient aux parents d'offrir les meilleures conditions de développement émotionnel et psychique à leurs enfants.

Dans cet article, nous nous proposons d'explorer les expériences coparentales des parents et des beaux-parents dans le contexte de familles recomposées, en considérant les dimensions de soutien, de conflit, d'engagement et d'accord éducatif. Trois couples (trois parents et trois beaux-parents) ont participé au recueil des données par le biais d'entretiens semi-directifs. Les résultats indiquent des configurations coparentales différenciées selon les contextes de séparation conjugale et de recomposition familiale, ainsi que des dynamiques coparentales fonctionnelles entre les parents et les beaux-parents. Il est donc essentiel de ne pas isoler la trajectoire coparentale en recomposition familiale, d'une part des contextes de séparation et de recomposition, et d'autre part des trajectoires individuelles des membres qui composent la famille.

Une relation coparentale soutenante est au cœur de la cohésion familiale, celle-ci constituant un contexte de développement favorable pour l'enfant. Nous connaissons encore peu la relation coparentale entre parent gardien, souvent la mère, et son nouveau partenaire dans les familles recomposées, et en quoi cette relation ressemble (ou non) à la relation coparentale entre mère et père. L'étude présentée dans cet article s'est intéressée aux comportements coparentaux rapportés par les mères dans des familles recomposées et dans des familles de première union. Trois dimensions coparentales ont été prises en compte : la promotion de l'unité familiale, le dénigrement et les conflits. Les mères (N = 300) ont évalué par questionnaire leur relation coparentale, ainsi que leur modèle d'attachement et leur satisfaction conjugale. La moitié de ces mères vivaient en famille recomposée avec au moins un enfant entre 5 et 13 ans issu d'une union précédente ; l'autre moitié vivait dans une famille de première union avec un enfant de la même tranche d'âge. Les résultats montrent que les relations coparentales ont des caractéristiques similaires dans les deux types de familles, mais qu'il y a également des différences qui sont importantes à prendre en compte, notamment dans le travail clinique avec des parents qui ont reconstitué une nouvelle famille.

Nous témoignons dans cet article de notre travail clinique en consultation avec des enfants et des adolescents placés, ainsi que de notre approche avec leurs parents et les institutions. Ces suivis sont à géométrie variable, en termes de fréquence, de participants et d'outils utilisés. Nous adaptons notre dispositif en fonction des particularités de chacune des situations. Nos interventions visent à aider l'enfant à se bâtir une sécurité interne afin de bien grandir. Nous travaillons à instaurer une continuité au travers des discontinuités et avons pour but d'aider l'enfant à se construire une représentation de son histoire qui fasse sens pour lui. Ce type d'accompagnement doit être pensé sur le long terme. Quand un réel partenariat se met en place avec les parents et les institutions, le travail est alors plus efficient. Il nécessite donc de la patience et du tissage pour obtenir une bonne alliance de soins.

Les auteurs explorent la dynamique des liens familiaux dans la situation de séparation volontaire des hivernages polaires au long cours. Les enjeux personnels et familiaux présidant à cet éloignement sont nombreux et variés. Cependant, quand l'approche du mythe familial s'avère possible, il devient clair que celui-ci dicte – paradoxalement ? – bien des séparations ré-unissant les familles.