Contenu du sommaire : Revue de l'OFCE n°82

Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Mir@bel
Numéro no 82, juillet 2002
Titre du numéro Revue de l'OFCE n°82
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Convergences en histoire économique - Commerce et globalisation

    • Convergences en histoire économique Commerce et Globalisation - Marc Flandreau p. 9-10 accès libre
    • Protectionnisme et productivité du travail en Europe avant 1914. - Jean-Pierre Dormois p. 11-47 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans quelle mesure et jusqu'à quel point les restrictions à la libre circulation des marchandises ralentissent-elles la diffusion du progrès technique et l'efficience productive ? Pour éclaircir cet aspect du protectionnisme, on a choisi de réexaminer l'incidence des tarifs douaniers de la fin du XIXe siècle dans trois pays européens. Plutôt que contra-factuelle, l'approche est comparative : elle se sert du Royame-Uni comme pays de référence le plus proche du paradigme libre-échangiste. On a retenu comme variables significatives, d'une part le taux de protection réelle effective qui défalque le taux de douane du taux de subvention, d'autre part l'indice de la productivité du travail par rapport aux performances britanniques correspondantes. Les opérations de calcul sont conduites pour trois dates-repères à environ vingt ans d'intervalle entre 1870 et 1914. On aboutit ainsi pour chaque pays à l'élaboration de deux panels de données par année et par industrie. On s'est basé, pour les deux indicateurs, sur une nomenclature standardisée à douze branches. Au terme des régressions linéaires opérées sur ces panels, on obtient les résultats suivants : une corrélation négative, faible mais significative, entre les taux de protection et les indices de productivité, suggérant une incidence des tarifs allant dans le sens de la théorie du commerce international ; des résultats allant dans le même sens, mais beaucoup plus significatifs, à un niveau de désagrégation plus poussée (analyse du cas italien) ; la suggestion que les effets s'amplifient avec le temps et se manifestent par le ralentissement du redéploiement de la main-d'œuvre. Ainsi, le protectionnisme relativement bénin de l'avant-Première Guerre mondiale, loin de soutenir la progression de l'industrialisation sur le Continent, aurait contribué à la ralentir.
      Far from fostering Continent Europe's industrial catching-up process, late 19th Century protectionism is more likely to have slowed it down. This emerges from panel analysis linking real effective protection and labour productivity for three continental countries (France, Italy and Germany) relative to British indicators between 1870-1914. In the first panel, each country's performance is assessed as an index of contemporary British productivity for similar industries. In the second panel, real effective protection rates are computed from trade statistics and for commodity classes corresponding to the industrial classification. Linear regressions conducted over the two panels suggest a negative and significant correlation between protectionism and productivity, implying a vindication of the Ricardian argument on free trade; an improved degree of significance at higher levels of disaggregation; protection working cumulatively through the industrial sector and depressing performance by slowing down structural change.
    • Les relations commerciales entre la France et l'Europe depuis 1850. Impact sur la croissance économique de la France. - Philippe Guillaumet p. 49-82 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Il est généralement reconnu que l'ouverture des économies est un facteur de croissance. L'Histoire économique de la France en fournit une illustration entre 1945 et 1973. Néanmoins, depuis 150 ans, il existe des anomalies : lors de la grande décélération de l'économie au XIXe siècle et depuis 1973. Comme les pays européens sont le principal partenaire de l'économie française et que ces pays sont parties prenantes du processus de régionalisation, il est intéressant de comprendre comment l'ouverture de l'économie française vers ces pays a influencé la croissance économique de la France. L'analyse historique nous apporte une première réponse, que nous testons grâce à un modèle causal augmenté d'une étude sur les relations de cointégration entre la croissance et les échanges de la France.
      This paper aims at understanding how trade relations between France and EU's countries have historically contributed to French economic growth. Classical and neo-classical theory widely supports that foreign trade is a major factor of growth. However, the impact of foreign trade on economic growth is not clearly established. We focus on the French trade with Europe because of the large openness of French economy and the increasingly strong integration of European countries. Moreover, we choose an historical approach because this way can bring some important insights, which improve our understanding of the relation between openness and economic growth in the case of France since 1850. First, we analyze the evolution of the trade relations between France and EU's members and French economic growth. Our next step consists in an econometric analysis of the relationship between French trade with Europe and French economic growth using causality and cointegration tests.
    • Taux de change fixes et migrations internationales. L'étalon or à l'aune de la théorie des zones monétaires optimales. - David Khoudour-Castéras p. 83-116 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'inscrit dans le cadre de la théorie des zones monétaires optimales. Il a pour but de montrer dans quelle mesure les migrations internationales qui ont eu lieu avant la Première Guerre mondiale ont pu faciliter l'ajustement dans les pays qui avaient choisi de rattacher leur monnaie à l'or. De fait, si les migrations massives qui ont marqué la période de l'étalon-or « classique » répondaient avant tout à une logique à long terme et visaient à améliorer des conditions de vie difficiles, elles n'en demeuraient pas moins soumises à des fluctuations qui correspondaient très souvent aux variations de l'activité économique ainsi qu'à l'évolution des taux de chômage. Les migrations internationales auraient donc contribué de manière significative au bon fonctionnement de l'étalon-or.
      This article is in keeping with the optimum currency areas theory. Its main goal is to show how the international migrations, which occurred before the First World War, made the adjustment easier in the countries that opted for linking up their currency with gold. Actually, mass migrations during the “classical” Gold Standard period, albeit primarily induced by long-term factors, registered fluctuations that frequently correspond to variations in economic activity and unemployment rates. Therefore, international migrations probably contributed to the good running of Gold Standard.
    • Comparaisons internationales des durées du travail. - Mireille Bruyère p. 117-163 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les comparaisons internationales du contenu en emploi de la croissance et plus particulièrement de la productivité du travail au niveau macroéconomique font l'objet de nombreux débats. Pourtant, ces comparaisons soulèvent de nombreux problèmes méthodologiques. Le manque d'homogénéité des bases de données entre les pays et les problèmes de ruptures statistiques dans le cadre d'un même pays constituent un obstacle aux études comparatives et dynamiques. La multiplicité des sources et leur non-concordance sont également source de confusion. Ces problèmes se retrouvent au niveau des données les plus simples, telles que l'emploi et la durée du travail. Cet article se propose de montrer qu'une analyse systématique des sources statistiques et des méthodes permet d'identifier une grande partie des biais dont souffrent les comparaisons internationales de productivité horaire, tout particulièrement pour ce qui concerne la mesure de la durée du travail. Il tente également de réduire l'hétérogénéité des mesures du volume de travail, en proposant une évaluation de la durée de travail basée sur des concepts et une méthodologie aussi proches que possible. Enfin, il porte un regard critique sur l'indicateur de mesure de la durée effective du travail qu'il propose, en le confrontant à d'autres sources et en le replaçant dans le cadre des régulations nationales relatives au temps de travail. La comparaison concerne huit grands pays industrialisés (États-Unis, Japon, Allemagne, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni) et se concentre essentiellement sur la mesure de la durée du travail des salariés. La période couverte porte sur les années 1983-1998, mais des tendances sur plus longue période (1970-1998) sont également dégagées. Si l'indicateur proposé modifie de manière assez substantielle certains niveaux de durée du travail, il ne bouleverse pas les hiérarchies habituellement utilisées. Au-delà des nombreuses réserves et imperfections de la démarche adoptée, son intérêt majeur est de déboucher sur des comparaisons internationales des durées annuelles effectives du travail certes fragiles, mais plus homogènes, d'insister sur le rôle joué par les modes de régulations nationaux dans la détermination de la durée du travail, mais aussi de mettre en évidence une divergence croissante entre perception individuelle et collective de la durée du travail, dans un contexte de mutation des modes d'organisation du travail.
      Macro-economic international comparisons of labour productivity raise many methodological problems, among which the lack of homogeneity in the measure of the number of hours worked. An assessment of the accuracy of working time series commonly used is proposed for eight OECD countries (United States, Japan, Germany, France, Italy, United Kingdom, Spain, the Netherlands). Analysing methods and available sources allows to identify a great part of the problems encountered. Estimates of annual hours worked and of hourly productivity based on common sources and concepts are proposed. The estimates lead in some cases to substantial revisions of the level of working times. The confrontation with national working time regulations confirms the results. The main advantage of this methodology is to propose homogenous international comparisons of the annual average hours worked per worker.
    • Homo oeconomicus et spectateur équitable. - Michel Forsé p. 165-230 accès libre
    • Réponse à une fiche de lecture. Réduction de charges et emploi : évaluer la critique. - Bruno Crépon p. 231-245 accès libre