Contenu du sommaire : Féminismes, queer, multitudes

Revue Multitudes Mir@bel
Numéro no 12, printemps 2003
Titre du numéro Féminismes, queer, multitudes
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
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  • Majeure / Féminismes, queer, multitudes

    • “Une chambre à soi” au sein de Multitudes - Antonella Corsani p. 11-16 accès libre
    • Multitudes queer : Notes pour une politiques des "anormaux" - Beatriz Preciado p. 17-25 accès libre avec résumé
      Cet article traite de la formation des mouvements et des théories queer, de la relation qu'ils entretiennent avec les féminismes et de l'utilisation politique qu'ils font de Foucault et de Deleuze. Il explore aussi les avantages théoriques et politiques que procure la notion de "multitudes" par rapport à celle de "différence sexuelle" pour la théorie et le mouvement queer. À la différence de ce qui se passe aux Etats-Unis, les mouvements queer en Europe, s'inspirent des cultures anarchistes et de l'émergence des cultures transgenres pour contrer l'"Empire Sexuel" notamment en proposant une dés-ontologisation des politiques des identités. Plus de base naturelle ("femme", "gay", etc.) qui puisse légitimer l'action politique. Importance non de "la différence sexuelle" ou de "la différence des homosexuels (le) s", mais des multitudes queer. Une multitude des corps : corps transgenres, hommes sans pénis, gouines garous, cyborgs, femmes butchs, pédés lesbiennes... La "multitude sexuelle" apparaît ainsi comme le sujet possible de la politique queer.
    • Les sujets nomades féministes comme figure des multitudes - Rosi Braidotti p. 27-38 accès libre avec résumé
      À partir des innovations théoriques introduites par la pensée féministe post-structuraliste ces dix dernières années, cet article examine les présupposés et les implications d'une vision féministe nomade de la subjectivité. L'accent tombe d'une part sur le matérialisme corporel et donc aussi sur la sexualité et la différence sexuelle, et de l'autre sur l'importance de nomadiser toute différence, afin d'éviter de recomposer des formations molaires du sujet-femme. L'article conclut sur la nécessité d'aborder le devenir-femme du sujet comme un projet a la fois politique et éthique et donc comme processus ouvert et concret.
    • Divergences solidaires : Autour des politiques féministes des savoirs situés - María Puig de la Bellacasa p. 39-47 accès libre avec résumé
      La politisation féministe de l'expérience, le personnel est politique, a atteint les savoirs dits scientifiques. Les théorisations de ces politiques en termes de construction de " savoirs situés " défient la tradition épistémologique moderne. Affirmant un style politique qui chérit les divergences solidaires ces théories prolongent la vivacité de l'histoire politique du féminisme.
    • Interroger le féminisme. : Action, violence, gouvernementalité - Cristina Vega p. 49-60 accès libre avec résumé
      Interroger le féminisme devient, au présent, une exploration des trajets. Trajets à travers le scénario modifié des femmes dans la globalisation et trajets des exercices de lecture de ce scénario à partir du féminisme. Dans ce contexte, la question de la violence contre les femmes comme source de légitimation et de gestion du social et la mise à point du travail, des affects et de la vie quotidienne dans l'ère de la reproduction flexible deviennent des sphères clé des transformations des technologies du gouvernement des genres. Le conflit que suscite en ce moment l'intervention administrative différée et d'urgence et l'homologie que l'action féministe même entretient a son égard doit être soumise à un examen qui place au centre les capacités désirantes et de création de valeur du féminisme.
    • Quel est cet animal politique sorti du chapeau de la “gender theory” ? - Noortje Marres p. 61-67 accès libre avec résumé
      La seconde vague du féminisme a mis en évidence la particularité de phénomènes que la théorie politique moderne avait conceptualisés comme génériques de par leur nature et leur sujet : le citoyen , la communauté politique, les différents domaines de la politique. Depuis les pratiques et la théorie féministe ou queer ont non seulement montré que le sujet des arrangements et des domaines politiques est toujours historiquement spécifique.. Ils ont également montré que leur particularité peut être . constitutive de la politique. La spécificité des acteurs politiques, de procédures ou de thèmes particuliers peut informer des processus politiques . De cet apport du féminisme , ce court article argumente sur sa pertinence pour appréhender la politique aujourd'hui .. Dans la mondialisation le caractère particulier des processus politiques et de ses ingrédients devient absolument évident.. Dans ce contexte des acteurs non orthodoxes comme les ONG deviennent des agents actifs de la politique et les frontières des communautés politiques deviennent mouvantes. Alors des sujets émergent qui résistent au traitement classique des institutions démocratiques comme celles que l'on trouve à l'intérieur des États -nations . A mesure que la particularité des acteurs, des arrangements et des domaines de la politique devient absolument claire, les théories féministes ou queer jouent un rôle crucial dans la compréhension de la politique .. Elles nous disent non pas de résister à cette particularisation de la politique mais de nous en saisir. Elles nous rappellent que la principale question politique est celle de la délimitation de sites particuliers, la construction de formes spécifiques de la politique et l'articulation , de domaines particuliers.
    • La fin de la domination (masculine) : Pouvoir des genres, féminismes et post-féminisme queer - Marie-Hélène Bourcier p. 69-80 accès libre avec résumé
      L'objet de notre article est de revenir sur la critique formulée par le post-féminisme queer, de l'utilisation du paradigme de la " domination (masculine) " faite, aussi bien par Bourdieu que par les courants féministes re-naturalisants,. Il s'agit également et d'évoquer différentes stratégies queer, de sortie de ce paradigme , et de voir comment il est possible de résister au système sexe/genre dominant. Une vision réductrice du pouvoir des genres va souvent de pair avec une re-naturalisation des genres "masculin" et "féminin" et bride ces politiques sexuelles, que sont les féminismes. Nous mettons en évidence les limites qu'a cru pouvoir imposer Bourdieu en diffusant une description bloquée de la "domination masculine". Nous critiquons également les limites de certains courants féministes qui, en développant une vision monogenrée des oppressions de genre, ont fait de cette entrée par les genres ,une entrée unique -hégémonique pour ainsi dire- et ont , ainsi, conduit à des politiques sexuelles à l'origine de nombreuses simplifications. et exclusions. Les stratégies proposées par le post-féminisme queer, pour contrer les effets de la confiscation renaturalisante de "la domination masculine", aussi bien que ceux de totalisation et d'unification universalisante de ces féminismes, ne sont ni révolutionnaires, ni abolitionnistes, ni dialectiques. ; elles relèvent de micro politiques modestes mais multiples, car elles prescrivent une dés-ontologisation salutaire du "sujet Femme" du féminisme.
    • Venir à la connaissance, venir à la politique : Réflexion sur des pratiques féministes du réseau NextGENDERation - Rutvica Andrijasevic, Sarah Bracke p. 81-88 accès libre avec résumé
      En partant du débat qui opposait "la positivité de la politique" à la "négativité de la théorie" ainsi qu'il s'est développé sur la liste NextGENDERation -un réseau européen d'étudiants et de chercheurs en études féministes- nous recherchons les voies par lesquelles la division entre "penser" et "faire" est le mécanisme clé par lequel se singularise la production de connaissance tout au long des lignes de races et de genres ; comme l'ont relevé des générations de féministes , l'amoindrissement comme théorie du savoir des "autres"- femmes et peuples- et la relégation de ces connaissances à la catégorie de "description" maintiennent la division sexuelle et raciale du travail en faveur des intellectuels ( males) et blancs et au final protége les relations de domination actuelles. Nous argumentons que l'affirmation de pratiques féministes et sans doute leur repolitisation ne sont pas suffisantes pour surmonter la négation de la théorie . Au lieu de cela nous avons un besoin urgent de nous remémorer à la lumière des interventions féministes de NextGENDERation's au forum social de Florence, des généalogies féministes , queer et antiracistes qui d'un coté permettront l'émergence de nouvelles subjectivités et de l'autre l'affermissement du féminisme comme projet oppositionnel.
    • Les angles morts - Valérie Marange p. 89-97 accès libre avec résumé
      La question de la violence est l'horizon de la dégradation de la politique en police, qui touche aujourd'hui au plus intime, pour faire pièce à un péril symbolique qui concernerait langage lui-même. Mais si ce langage de la culture court bien un risque, aujourd'hui, c'est celui de la vacuité, que semble avouer le mot d'ordre de la "tolérance zéro" ou le succès du délit d'"outrage". Là où la violence manifestante devient intolérable, la violence d'emprise se multiplie. Plus banalement cette vacuité reflète une défection du réel, qui construit de l'incommensurable et vide de leur sens aussi des mots tels que ceux de différence ou d'altérité. Un devenir-femme du langage renouerait avec le réel, celui de la lutte mais peut-être plus encore celui de la résistance quotidienne, des moindres gestes qui font que la vie tient, malgré tout.
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    • ACT UP : laboratoire des devenirs minoritaires : Entretien d'Antonella Corsani - Élise Bourgeois-Fisson, Aude Lalande, Catherine Kapusta, Brigitte Tijou p. 99-107 accès libre avec résumé
      Etre minoritaire dans un mouvement minoritaire. Etre femme hétérosexuelle séropositive ou séronégative, être lesbienne au sein d'un mouvement à l'identité forte :"homosexuel séropositif". La question de l'affirmation d'une voix des femmes est posée. Cette enquête au sein de Act Up Paris traverse les problématiques des identités multiples, des déconstructions identitaires, des devenirs minoritaires mais dans le contexte d'un combat commun pour la vie, pour affirmer la puissance de la vie contre tout discours et représentation des femmes et des malades de sida comme des victimes.
  • Mineure / Devenir-femme du travil et de la politique

    • Devenir-femme de la politique - Judith Revel p. 125-133 accès libre avec résumé
      Penser le devenir-femme de la politique, est-ce nécessairement penser le devenir-politique des femmes ? À partir de l'analyse des changements du paradigme du travail et de sa féminisation, il s'agit avant tout de comprendre si les oppositions de genre ou la construction d'identités sexuelles permettent l'émergence de nouvelles modalités d'agrégation politique ou si, au contraire, il s'agit encore une fois de déjouer des mécanismes disciplinaires. La déconstruction des processus de fixation identitaire est sans doute le prix d'une véritable politique des multitudes, et c'est précisément en cela que la parole des femmes est précieuses : peut-être parce qu'elles nous racontent que la différenciation à l'infini et le devenir-autre ont arraché la génération à sa réduction biologique et rendue possible une ontologie politique de la création.
    • Femmes, Multitude et Propriété - Anne Querrien p. 135-144 accès libre avec résumé
      Plus le travail industriel vise la consommation, plus il devient service et communication, plus il imite mécaniquement des savoirs-faire féminins. Le capital devient avec l'aide de l'Etat le seul prédateur légitime. L'homme est pris dans un devenir-femme. Les femmes sur-travaillent à rendre ce devenir vivant. Elles produisent une individualisation toujours plus fine, une multitude de propriétés immatérielles sophistiquées.
    • De la reproduction productive à la production reproductive - Sara Ongaro p. 145-153 accès libre avec résumé
      Ce texte décrit les changements qui ont affecté le champ de la reproduction à l'ère de la " mondialisation ", afin de l'insérer dans le mécanisme de reproduction du capital : la fameuse " mise au travail de la vie. " Ce qui a des conséquences sur les rôles assignés aux femmes, et ouvre également un espace à de nouvelles hiérarchisations entre femmes du Nord et du Sud. L'auteure parle de son propre parcours vers la politique comme pratique du changement, où la collaboration entre femmes de cultures diverses se révèle essentiel, le champ de la consommation et du style de vie devenant de plus en plus celui où se joue aujourd'hui le conflit avec le capital. Limite, dépendance, autonomie, liberté : il s'agit de repenser ces notions appartenant à un modèle culturel dont nous apercevons aujourd'hui les effets destructeurs.
    • Autoenquêtes en Italie - p. 155-177 accès libre avec résumé
      Et toi, quel est ton genre ? Les Betty, intellectuelles précaires, partageant un désir militant, critiques tant vis-à-vis des groupes féministes historiques, que des pratiques politiques au sein du mouvement des mouvements, nous racontent leur création d'un espace, le "sexishock" au cœur même d'un centre social à Bologne.
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    • Des biotechnologies au biopouvoir, de la bioéthique aux biopolitiques - Frédéric Keck p. 179-187 accès libre avec résumé
      Cet article propose une réflexion sur la notion de biopouvoir à partir de l'ouvrage de Paul Rabinow, " Le déchiffrage du génome. " Cet ouvrage propose en effet une analyse des rapports entre biotechnologies et bioéthique en France à partir de la notion de biopouvoir élaborée par Foucault. On peut retenir de cette articulation deux thèses : les biotechnologies pluralisent le biopouvoir et le portent à la limite de lui-même vers des êtres qui se situent à la limite de la vie, la bioéthique échoue à constituer une biopolitique parce qu'elle est un discours de sacralisation et non un discours de résistance. Par-delà ces deux thèses, il s'agit de relier la notion de Biopouvoir aux transformations récentes dans les sciences de la vie.
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