Contenu du sommaire : Afrique et Madagascar : questions d'actualité / Mutation du tissu métropolitain en Europe

Résumé. - Les marchés fonciers et les paysages des villes africaines témoignent du rôle structurel de la puissance publique dans la définition des règles domaniales. Mais ses limites financières et administratives laissent pourtant se généraliser les valorisations rentières et locatives. L'inégale qualité des bâtis, l'accès sélectif aux services urbains marchands sont les principales conséquences d'une différenciation des quartiers selon les modes légaux et irréguliers. La crise urbaine de la dernière décennie renforce, mais brouille également, les effets géographiques et sociaux des différenciations urbaines.

Résumé. - La plupart des villes d'Afrique australe, au-delà de leurs différences, sont aujourd'hui des villes post-apartheid, héritières de structures urbaines ségrégatives. L'article définit, dans ses grandes lignes, la ville héritée et décrit, à travers l'exemple de Harare, capitale du Zimbabwe, les problèmes posés par la gestion des héritages spatiaux, mais aussi mentaux. Ceci permet une ouverture sur un univers urbain qui va connaître des changements profonds et douloureux dans un proche avenir : celui de l'Afrique du Sud.

Résumé. - La crise politique ougandaise engendre une déstructuration sociale profonde dont certains des effets essentiels sont de multiplier la pluriactivité et d'opérer une égalisation par le bas de la consommation alimentaire. Néanmoins la ville n'a pas connu de crise alimentaire, d'abord à cause du développement d'une agriculture intra-urbaine active. Celle-ci, quoique entamant un processus paysager de ruralisation, participe pleinement à l'affirmation d'une urbanité kampalaise. Ensuite, malgré une réduction du rayonnement kampalais dû à la crise des transports et à l'insécurité, la crise alimentaire urbaine n'a pas eu lieu, parce que les paysans de la périphérie ont su se convertir au vivrier marchand, alternative rentable aux cultures commerciales d'exportation dont les cours se sont effondrés. Enfin, les urbains ont continué à entretenir avec leur village des relations familiales étroites qui ont servi de support à un approvisionnement vivrier non marchand relativement volumineux.

Résumé. - Depuis une soixantaine d'années l'importance de la région du lac Alaotra dans l'économie malgache s'affirme nettement, favorisée par une configuration morpho-pédologique originale et des infrastructures hydro-agricoles intéressant plus de 30 000 hectares. La relative disponibilité foncière, la possibilité de trouver un emploi rémunéré et la rentabilité de la riziculture extensive ont fait du «grenier à riz» de Madagascar une terre d'élection pour les cultivateurs provenant des Hautes Terres et de la Côte Est. Un flux de migrants, croissant et ininterrompu, favorise l'émergence de nouveaux rapports fonciers. La terre devient un enjeu majeur ; la contrôler est une issue salutaire pour de nombreuses exploitations au statut précaire dont l'essor est conditionné par la maîtrise du sol. Le long d'un front pionnier double, étendant l'espace cultivé simultanément vers le marais à l'aval et les collines et bas-fonds de l'amont, de nouvelles concurrences foncières apparaissent au détriment d'une gestion harmonieuse des ressources. Les modes d'appropriation se diversifient, s'individualisent et cherchent dans une tradition disloquée et une administration sclérosée les moyens d'une reconnaissance.

Résumé. - L'impact des sécheresses sur la couverture végétale et les activités agro-pastorales en zone sahélienne est étudié à l'aide d'images-satellites Spot. Deux processus sont analysés : la contraction de la végétation ligneuse (nord du Burkina Faso) et les mutations du paysage agraire (delta intérieur du Niger au Mali). L'utilisation des images-satellites apporte une caractérisation précise de l'ampleur spatiale des changements survenus.

Résumé. - Les années 80 ne sont pas totalement «autonomes» dans le domaine de l'évolution urbaine. Elles correspondent largement à la mise en pratique de politiques définies dans les années 70. Mais elles sont originales par le rôle moteur de l'immobilier d'entreprise, à Paris comme à Londres, et la gestion très différente des problèmes d'habitat par les gouvernements français et anglais. L'interprétation de ces divergences demande toutefois une approche plus nuancée qu'on ne le pense généralement.

Résumé. - La disparition du communisme en Pologne en 1989 a mis sa capitale Varsovie sur les rails de la privatisation et de l'économie de marché. Ce changement radical s'articule autour des éléments suivants : compétition des acteurs pour l'utilisation du sol, émergence d'un nouveau gouvernement local par districts, transformation de la structure de l'emploi. D'un point de vue spatial, ces changements s'accompagnent d'une transformation du paysage urbain et de la mise en place de quartiers différenciés. La question finale est de savoir dans quel réseau de villes Varsovie s'insérera au sein de la carte politique de la Nouvelle Europe.

Résumé. - Le phénomène de décomposition urbaine se rencontre aussi bien dans les pays de l'Est que dans ceux de l'Ouest. A Budapest, l'insuffisance des mesures prises pendant l'époque communiste a légué une situation chaotique à partir de laquelle s'accentuent aujourd'hui les différenciations entre quartiers urbains.

Résumé. - Dans le cadre de la nouvelle politique d'aménagement urbain de la ville réunifiée de Berlin, le choix de la densification l'a emporté sur celui d'une extension de l'agglomération.