Contenu du sommaire : Le nettoyage ethnique / Cartographie géomorphologique

Cet article propose une typologie du nettoyage ethnique, souligne la difficulté d'en cerner tous les aspects, puis envisage son impact sur le peuplement des territoires concernés : nombre d'habitants, composition ethnique, natalité, mortalité, structure par âges, répartition entre villes et campagnes, perspectives migratoires. Les exemples sont pris en Croatie, en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo.

Avec l'effondrement de l'URSS, la manifestation de tensions interethniques, héritages des politiques staliniennes, engendre des conflits et constitue une des principales causes de revendications territoriales. Dans le sud du Caucase, la situation du Haut-Karabagh agit comme un détonateur, entraînant un affrontement armé (1990-1994) entre Arméniens et Azéris et conduit à un nettoyage ethnique radical sur fond de nationalismes exacerbés. Enjeu sécuritaire pour l'Arménie, atteinte à l'intégrité territoriale pour l 'Azerbaïdjan, les effets de la guerre du Karabagh sur l'organisation sociale et spatiale de la région expriment de graves incertitudes géopolitiques dans une zone tiraillée par les intérêts des grandes puissances.

La province du Kosovo aujourd'hui paraît très éloignée de l'idéal titiste de Jedinstvo, Bratstvo ("Unité, Fraternité"), elle est au contraire le théâtre d'un combat permanent entre communautés serbe et albanaise pour le pouvoir et le contrôle territorial. Les effets du nettoyage ethnique, dont le but est de modifier de façon violente le peuplement d'un territoire-cible (Rosière, 2005), sont particulièrement lisibles dans la ville de Mitrovica. Ainsi, l'espace « réel » de la ville est désormais coupé en deux secteurs qui tendent à l'homogénéité ethnique, tandis que « l'espace vécu » reflète les rancœurs entre les communautés. La répartition des communautés dans la ville de Mitrovica résulte de deux processus symétriques de déplacements forcés produits par le nettoyage ethnique. Tout d'abord, celui que menèrent les Serbes contre les Albanais, qui engendra l'intervention militaire de l'OTAN contre la Serbie en 1999 ; puis le nettoyage ethnique "oublié" des Serbes et des petites minorités par les Albanais après l 'arrivée des troupes de l 'OTAN. La situation actuelle est le résultat de ces violents affrontements intercommunautaires pour l 'hégémonie territoriale dans lesquels le nettoyage ethnique est comme le moyen le plus efficace pour parvenir à un contrôle spatial irréversible.

Cet article répond à un double objectif : expliquer pourquoi les phénomènes du type nettoyage ethnique sont longtemps restés en dehors des réflexions des géographes, et souligner l'impact des politiques d'homogénéisation menées par les Etats. Depuis Pierre George dans les années cinquante, la géographie humaine et la géographie de la population expliquent la répartition des peuples en fonction de facteurs naturels, économiques et historiques. Cette dernière catégorie ne paraît pourtant pas opératoire et devrait être remplacé par les facteurs politiques qui mettraient en exergue le rôle des Etats et l'effet de leurs politiques d'homogénéisation. L 'homogénéité ethnique apparaît en effet comme le meilleur garant de la légitimité et de la sécurité des Etats-nations. Celle-ci est recherchée par deux façons, soit en développant des in-politics (assimilation forcée), soit des ex-politics (expulsion ou extermination). Ces politiques impliquent une violence graduelle qui va de mesures de rétorsion culturelle jusqu 'au génocide. Parmi les ex-politics, le « nettoyage » s 'impose comme une pratique de masse puisque, en un siècle près de 100 millions d'individus ont eu à en subir les conséquences.

La cartographie hydrogéomorphologique est préconisée par le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable et par le Ministère de l Equipement pour la détermination des zones inondables. En s 'appuyant sur les principes de la carte géomorphologique de la France à 1/50 000, elle permet la reconnaissance des lits des cours d'eau et l'estimation de l'aléa inondation.

A travers l 'étude des différentes unités qui constituent la plaine alluviale, la zone inondable du cours d'eau peut être aisément définie. Cependant, sa limite externe est parfois plus difficile à déterminer précisément. Une première ébauche de typologie des différents contacts entre la zone inondable et l'encaissant est proposée ici. De plus, pour chaque nouvelle forme ou nouveau contact mis en évidence, une traduction d'un point de vue cartographique est proposée en accord avec la sémiologie graphique et les contraintes liées à l 'élaboration des documents réglementaires comme les Plans de Prévention des Risques d'Inondation et les Atlas de Zones Inondables.