Contenu du sommaire : Ingénieries innovantes ?
Revue | ABE Journal : European architecture beyond Europe |
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Numéro | no 5, 2014 |
Titre du numéro | Ingénieries innovantes ? |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Éditorial
- Des entreprises aux lisières des Empires - Claudine Piaton, Ralph Bodenstein
Articles
- Papiers de Chine : les archives d'architecture du Crédit Foncier d'Extrême-Orient (1907-1959) - Thomas Coomans Le Crédit Foncier d'Extrême-Orient (CFEO) était une société belgo-française spécialisée en prêts hypothécaires et en financements d'infrastructures et de technologies modernes, mais également en construction et maintenance d'immeubles. De 1907 à 1959, une trentaine d'architectes, principalement belges et français, travaillèrent au service de cette compagnie en Chine, à Hong Kong et à Singapour. Après avoir introduit la problématique des archives d'entreprises belges en général et des entreprises belges en Chine, l'article présente l'histoire du CFEO et de ses archives, ainsi que les bureaux d'architecture, les architectes, les projets et les constructions. Outre les archives du siège central de la société à Bruxelles, les fonds complémentaires (architectes, clients, villes) et les sources monumentales (plus ou moins patrimonialisées) retiennent l'attention. Le potentiel et les limites des archives du CFEO pour l'historien de l'architecture servent de fil rouge à une approche critique.The Far East Land Property Credit Company (CFEO Crédit Foncier d'Extrême-Orient) is a Franco-Belgian company that specializes in mortgages and infrastructure financing and modern technology, but also in the construction and maintenance of buildings. From 1907 to 1959, about thirty mainly Belgian and French architects worked for this company in China, Hong Kong and Singapore. After introducing problems and issues relating to the archives of Belgian companies in general and Belgian companies in China more specifically, the article will present an outline of the history of the CFEO and its archives before lingering on specific architect's firms, architects, projects and constructions. In addition to the archives of the company's headquarters in Brussels, additional collections (architects, clients, municipal) and monumental sources (considered to be patrimony more or less) are considered. The potential and limits of the CFEO archives for the architectural historian serve as a guiding line for a critical approach.
- China Papers: The architecture archives of the building company Crédit Foncier d'Extrême-Orient (1907-59) - Thomas Coomans Le Crédit Foncier d'Extrême-Orient (CFEO) était une société belgo-française spécialisée en prêts hypothécaires et en financements d'infrastructures et de technologies modernes, mais également en construction et maintenance d'immeubles. De 1907 à 1959, une trentaine d'architectes, principalement belges et français, travaillèrent au service de cette compagnie en Chine, à Hong Kong et à Singapour. Après avoir introduit la problématique des archives d'entreprises belges en général et des entreprises belges en Chine, l'article présente l'histoire du CFEO et de ses archives, ainsi que les bureaux d'architecture, les architectes, les projets et les constructions. Outre les archives du siège central de la société à Bruxelles, les fonds complémentaires (architectes, clients, villes) et les sources monumentales (plus ou moins patrimonialisées) retiennent l'attention. Le potentiel et les limites des archives du CFEO pour l'historien de l'architecture servent de fil rouge à une approche critique.The Far East Land Property Credit Company (CFEO Crédit Foncier d'Extrême-Orient) is a Franco-Belgian company that specializes in mortgages and infrastructure financing and modern technology, but also in the construction and maintenance of buildings. From 1907 to 1959, about thirty mainly Belgian and French architects worked for this company in China, Hong Kong and Singapore. After introducing problems and issues relating to the archives of Belgian companies in general and Belgian companies in China more specifically, the article will present an outline of the history of the CFEO and its archives before lingering on specific architect's firms, architects, projects and constructions. In addition to the archives of the company's headquarters in Brussels, additional collections (architects, clients, municipal) and monumental sources (considered to be patrimony more or less) are considered. The potential and limits of the CFEO archives for the architectural historian serve as a guiding line for a critical approach.
- Documenting Scottish Architectural Cast Iron in Argentina - Lucia Juarez Cet article évoque le projet de documentation d'objets et produits en fonte se trouvant en Argentine, mais fabriqués par trois des plus importantes fonderies d'Écosse : Carron Company, Saracen (Macfarlane) et Lion. S'appuyant sur un travail effectué majoritairement dans des fonds d'archives conservés en Écosse, l'étude s'inscrit dans un projet de recherche plus large mené par l'université d'Edimbourg en collaboration avec l'agence publique Historic Scotland sous le titre « Nations commerçantes : l'architecture, l'empire informel et l'industrie de la fonte écossaise en Argentine » (Trading Nations: Architecture, Informal Empire, and the Scottish Cast Iron Industry in Argentina).Entre 1880 et 1930, l'Argentine a vécu sa période de croissance démographique la plus intense. Principalement dû à l'immigration européenne, ce changement remarquable a été accompagné par l'urbanisation la plus intense de l'histoire du pays. Entre les années 1850 et les années 1930, le fer, et notamment les éléments préfabriqués, a été utilisé pour la construction de nombreux bâtiments dans leur totalité, pour des parties portantes ou pour des décors architecturaux. Les éléments en fonte s'achetaient par correspondance et avaient largement été utilisés en Europe, mais ils demeuraient pratiquement inconnus en Argentine. Ainsi, la fonte devint un facteur déterminant dans le processus de modernisation.À cette époque, l'Écosse se réjouissait de sa position dominante dans l'industrie de la fonte préfabriquée. En Amérique latine, l'industrialisation rapide de l'Argentine augmentait les richesses et l'importance stratégique pour les intérêts nationaux britanniques et faisaient du pays un marché important pour la ferronnerie écossaise.Certains de ces éléments en fonte fabriqués en Écosse et transportés en bateau vers l'Argentine existent encore et font partie d'une architecture transnationale représentant aujourd'hui un héritage commun dont l'ampleur attend d'être révélée. Cet article identifie certains des produits fabriqués par les fonderies Carron, Saracen ou Lion, fonderies comptant parmi les plus importantes pour le développement de fonte architecturale en Écosse.This article will consider the process of documenting cast iron pieces and products located in Argentina, but manufactured by three of Scotland's most important foundries: Carron Company, Saracen (Macfarlane) and Lion. It draws on work done mainly in Scottish archives, and is part of a more extensive project being undertaken at the University of Edinburgh in conjunction with Historic Scotland, entitled “Trading Nations: Architecture, Informal Empire, and the Scottish Cast Iron Industry in Argentina”.Argentina underwent its most intense period of population growth between 1880 and 1930. Owing mainly to European immigration, this drastic demographic change was accompanied by the most intensive urbanization process in the country's history. Many of the buildings erected between the 1850s and 1930s used iron, especially prefabricated cast iron, for whole buildings, structural parts, or ornamentation. The cast iron elements, sold via trade catalogues, had been widely used in Europe, but were virtually unknown in Argentina. Cast iron became crucial to the process of modernization.At the time, Scotland enjoyed a commanding position in the pre-fabricated ironwork industry. In Latin America, Argentina's rapid industrialization, increased wealth, and strategic importance to British national interests made the country a significant market for Scottish ironwork.Some of these cast iron elements manufactured in Scotland and shipped to Argentina still survive, and are part of a transnational architecture that today represents a shared heritage yet to be fully revealed. This paper identifies some of the products made at the Carron, Saracen, and Lion foundries, among the most important iron foundries in architectural cast iron development in Scotland.
- Les phares d'Égypte : laboratoire et conservatoire de l'ingénierie européenne du xixe siècle - Claudine Piaton L'histoire des phares construits en 1869 le long du littoral méditerranéen de l'Égypte peut être retracée avec précision grâce aux riches fonds d'archives des entreprises impliquées dans leur construction. En s'appuyant sur cette documentation en grande partie inédite, cet article vise, dans un premier temps, à situer les phares dans le cadre de l'histoire des techniques, notamment de la concurrence entre le fer et le béton, et à mettre en lumière le lien entre le chantier égyptien et les enjeux industriels et coloniaux de la construction massive de phares dans la seconde moitié du xixe siècle. Dans un second temps et à partir du cas du phare de Port-Saïd qui fit l'objet en 1869 d'un concours d'architecture de l'Académie des beaux-arts, l'étude s'intéresse à la dimension monumentale du phare et à sa place dans le champ de l'histoire de l'art.The history of lighthouses built along the Mediterranean coast of Egypt can be precisely traced back by using the rich archival holdings of the companies that took part in building them. Drawing on this largely unpublished documentation, this article aims, firstly, to place the lighthouses in the context of technical history, particularly the rivalry between iron and concrete, and to shed light on the link between the Eygptian project and the industrial and colonial issues surrounding the large scale construction of lighthouses during the second half of the 19th century. Secondly, using the example of the Port-Said lighthouse, which was the subject of a 1869 architectural competition organised by the Académie des beaux-arts, this study looks at the monumental dimension of the lighthouse as well as its place in the field of art history.
- The penetration of Italian professionals in the context of the Siamese modernization - Vilma Fasoli, Francesca B. Filippi Cet essai évoque les relations entre le royaume de Siam et l'Italie entre 1900 et 1930 en se concentrant sur le rôle crucial des architectes et ingénieurs italiens dans l'importation de savoirs et de techniques de construction européens au Siam. Le contexte global est défini par le phénomène largement décrit de « l'émigration cultivée », impliquant une partie importante des professionnels européens actifs à l'étranger à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Dans le cas présenté ici, nous avons analysé le rôle des expatriés italiens en Asie du Sud-Est. Au cours des dernières années, plusieurs publications ont paru sur ce sujet, mais un cadre solide de recherche reste cependant à établir.La perspective retenue dans le cadre de cet article est européenne. En effet, les sources nécessaires à cette recherche sont conservées en Europe, de plus, le continent européen est le premier et principal lieu où la culture du bâti telle que l'expriment les projets analysés ici ont été conçus et compris. Dans cet article, nous ne nous préoccupons pas directement de la question complexe de la rencontre entre les cultures architecturales italiennes et siamoises, mais nous étudions celle de l'exportation de deux techniques de construction européenne (à savoir le béton armé et la structure en métal, notamment pour la construction de ponts) vers le Siam et mettons en lumière la contribution d'architectes et ingénieurs italiens.This essay discusses relations between the Kingdoms of Siam and Italy, 1900-30, focusing on the central role played by Italian architects and engineers in the introduction of European building knowledge and techniques in Siam. The general context is the extensively described phenomenon of “cultivated emigration” involving a significant segment of the European professionals working abroad in the late 19th and early 20th centuries. In this particular case, however, we have examined Italian expatriates in South East Asia. Several researchers have published papers on the subject in recent years, but a thorough framework for the study has yet to be set up.The perspective chosen for the article is European. In addition to housing the source of the research, Europe is first and foremost where the building culture expressed by the projects analyzed here was forged and understood. In this article, we do not deal directly with the complex problem of the encounter between the Italian and Siamese building cultures. Instead, we have tracked the export to Siam of two European construction techniques (reinforced concrete and metal structure, especially as applied to bridge construction), emphasizing the contribution provided by Italian architects and engineers.
- Sugar and Iron: Khedive Ismail's sugar factories in Egypt and the role of French engineering companies (1867-1875) - Ralph Bodenstein Dans les années 1860 et 1870, le Khédive Ismail mit en œuvre un vaste projet agro-industriel qui a permis de poser les bases et l'infrastructure technique d'une industrie moderne du sucre de canne en Moyenne- et Haute-Égypte. L'expertise mondiale et des compagnies étrangères y ont joué un rôle crucial : deux entreprises françaises d'ingénierie mécanique, Cail et Fives-Lille, ont construit à elles seules quatorze usines de sucre, et d'autres usines ont été construites par des entreprises britanniques. Comme la plupart de ces usines ont disparu depuis longtemps, le présent article s'appuie sur des archives d'entreprises françaises ainsi que sur d'autres sources afin de retracer la contribution française au projet d'Ismail de la construction d'usines, de déterminer le nombre et les emplacements de ces usines et de reconstituer les caractéristiques de leur architecture et de leur bâti. Se basant sur ces documents, l'article développe l'hypothèse que le point déterminant et commun de toutes ces usines construites par Cail et Fives-Lille était leur ossature en fer, et qu'elles étaient conçues en tant que projet clé-en-main, combinant l'acheminement et l'installation à la fois du bâtiment et des machines par une seule et même entreprise. Considéré dans un contexte mondialisé, ce système représentait une nouveauté et semble avoir été conçu et expérimenté par les entreprises françaises en Égypte avant d'être employé par ces mêmes entreprises dans d'autres parties du monde, contribuant ainsi de manière plus générale à la construction industrielle.In the 1860s and 1870s, Khedive Ismail undertook a large-scale agro-industrial project that laid the basis and technical infrastructure for a modern cane-sugar industry in Middle- and Upper Egypt. Global expertise and foreign companies played a crucial role; two French mechanical engineering companies, Cail and Fives-Lille, built and equipped fourteen sugar factories alone, additional ones were built by British firms. As most of these installations have long vanished, this article makes use of French company archives and other sources in an attempt to retrace the French contribution to Ismail's factory building project, to assess the numbers and locations of the factories, and to reconstruct their architectural and structural features. Based on the evidence, it argues that the decisive characteristic shared by the factories built by Cail and Fives-Lille was that they were erected as complete iron skeleton structures and as turnkey projects that combined the delivery and installation of both buildings and machinery by one single company. Seen in a global context, this system was novel and appears to have been devised and tested by French companies in Egypt before being applied by the same companies elsewhere in the world, making a contribution to industrial building more generally.
- Papiers de Chine : les archives d'architecture du Crédit Foncier d'Extrême-Orient (1907-1959) - Thomas Coomans
Débat
- Multiple Power in Colonial Spaces - Jiat-Hwee Chang
Documents/Sources
Positions de thèses
Recensions