Contenu du sommaire : Trump, la gouvernance du chaos ?
Revue | Politique Américaine |
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Numéro | no 31, 2018/2 |
Titre du numéro | Trump, la gouvernance du chaos ? |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Éditorial - Alexandra de Hoop Scheffer, François Vergniolle de Chantal p. 5-9
- Donald Trump : gouverner autrement ? - Vincent Michelot p. 11-16
- Entretien avec Zachary Courser – Assistant Professor en science politique (Clarmont-McKenna College, Californie) - Vincent Michelot, Vincent Michelot p. 17-23
- Entretien avec Raymond J. La Raja – professeur de science politique (Université du Massachusetts, Amherst) - Vincent Michelot, François Vergniolle de Chantal p. 25-44
- Entretien avec Andrew Rudalevige – professeur de science politique (Bowdoin College, Maine) - Vincent Michelot, François Vergniolle de Chantal p. 45-57
- Entretien avec Joseph White – professeur de science politique (Case Western Reserve University, Ohio) - Vincent Michelot, François Vergniolle de Chantal p. 59-70
- Les médias d'information américains à l'épreuve du populisme autoritaire de l'Administration Trump - Sébastien Mort p. 71-104 La présidence Trump a installé un climat politique menaçant pour les médias d'information grand public. En partant de la prémisse que celle-ci incarne une forme de populiste autoritarisme, cet article développe la thèse que Donald J. Trump déploie 4 types de stratégies d'intimidation : menaces de représailles institutionnelles, manœuvres d'opacification de la communication sur le processus décisionnaire, remise en cause de l'éthique des journalistes, et encouragements adressés à ses partisans à exprimer leur colère contre les médias.The US news media under the test of the Trump Administration's authoritarian populism : The Trump presidency creates a threatening political context that challenges news media and puts them at risk. Starting from the premise that the Trump Presidency represents a form of authoritarian populism, I argue that it deploys four types of strategies to intimidate the news media : threats of institutional retaliation, obstruction of the communication on the decision-making process, questioning of journalists' ethics, and encouragements to supporters to act out on their anti-media anger.
- « Une nouvelle ère » ? Défense et stratégie des États-Unis après la première année de l'administration Trump - Olivier Zajec p. 105-125 Depuis le 6 novembre 2016 et l'entrée en fonction du 45e président des États-Unis, les décisions de ce dernier ont donné lieu à de très nombreux questionnements sur la direction stratégique qu'il souhaitait impulser à la première puissance militaire mondiale. Au milieu d'un brouillard analytique qui devrait se prolonger, les décisions prises par Donald Trump en matière de sécurité et de défense constituent néanmoins un repère assez éclairant des priorités du nouvel exécutif. Structurées par un certain nombre de documents doctrinaux et budgétaires, orientées par nature sur le long terme capacitaire et technologique, ces orientations fournissent une échelle de mesure permettant de juger de l'écart entre la politique de sécurité traditionnelle des États-Unis et le cap spécifique que l'administration nouvelle pourrait lui donner. En la matière, les évolutions semblent l'emporter sur les révolutions, ce que le présent article suggère en analysant le premier budget militaire de l'administration Trump, et l'adaptation des doctrines militaires américaines à la « nouvelle ère » que laissent entrevoir tant la nouvelle National Defense Strategy, publiée en janvier 2018, que la National Security Strategy rendue publique en décembre 2017, dans la foulée du bouclage du budget fédéral.Since November 2016 and the arrival of the 45th President of the United States, the decisions of the latter have led to many questions about the strategic direction he wanted to give to the world's first military power. In the midst of an analytical fog that is expected to continue, Donald Trump's security and defense decisions nonetheless provide a fairly enlightening benchmark for the new executive's priorities. Structured by a number of doctrinal and budgetary documents, oriented in nature by the long-term capability and technology, these guidelines provide a scale of measurement to judge the gap between the US traditional security policy and the specific course. that the new administration could choose to follow. In this regard, evolutions seem to outweigh revolutions, which this article suggests by analyzing the Trump Administration's first military budget, and the adaptation of US military doctrines to the “new era” that is projected in the new National Defense Strategy, published in January 2018, and in the National Security Strategy released in December 2017, in the wake of the closure of the federal budget.
Varia
- Le lobby juif pro-israélien des États-Unis et la (difficile) validation de l'accord sur le nucléaire iranien par le Congrès en 2015 - Marion Pelouard, Julien Zarifian p. 127-156 L'accord international sur le nucléaire iranien signé en juillet 2015, qui vise à empêcher l'Iran d'accéder à l'arme nucléaire, est alors jugé historique par l'administration Obama mais pas assez strict par le gouvernement israélien. Également critiqué aux États-Unis par l'opposition républicaine, il est soumis à un vote de blocage au Congrès en septembre 2015. Les groupes de pression juifs américains prennent position pour ou contre l'accord et mènent des campagnes de lobbying pour ou contre son adoption au Congrès. Les organisations de l'establishment comme l'AIPAC et l'AJC et d'autres groupes conservateurs comme The Israel Project cherchent à convaincre les élus de voter contre l'accord, tandis que les organisations progressistes telles que J Street et l'Americans for Peace Now militent pour le faire adopter – montrant ainsi le clivage de ces groupes. Finalement, le Congrès entérine le passage de l'accord. Ce vote s'explique largement par l'influence de Barack Obama sur les élus démocrates mais marque aussi une défaite et une baisse d'influence – relative – des groupes juifs pro-israéliens de l'establishment et un succès des groupes plus récents – succès tout aussi relatif, d'autant que le successeur d'Obama à la Maison blanche, Donald Trump, fera sortir son pays de l'accord en mai 2018.The Iran Nuclear Deal signed in July 2015, which aimed to prevent Iran from reaching the nuclear weapon, was considered historic by the Obama administration but not strict enough by the Israeli government of Benjamin Netanyahu. Also criticized in the United States by the Republican opposition, it was submitted to a blocking vote in Congress in September 2015. The American Jewish pro-Israeli groups took a stand for or against the Deal and made lobbying campaigns for or against its adoption. Mainstream organizations like AIPAC and AJC, and other conservative groups like The Israel Project, supported by the Israeli government, tried to convince the Congressmen to vote against the Deal, whereas progressive organizations such as J Street and Americans for Peace Now were in favor of it – showing the polarization of these groups. Finally, Congress confirmed the Iran Nuclear Deal. This decision can be explained by the influence of Barack Obama on the Democratic Congressmen but also marks a defeat and a relative reduction of the mainstream American Jewish pro-Israeli groups' influence, and a success of progressive organizations – this success being relative too, especially if we take into account the fact that Barack Obama's successor in the White House, Donald Trump, firmly opposed the deal and succeeded in making the U.S. withdraw from it in May 2018.
- Obama et le renseignement : une présidence entre volonté de rupture et impératif de continuité - Raphaël Ramos p. 157-171 Le bilan de Barack Obama dans le domaine du renseignement fait apparaître de nombreuses ambiguïtés, révélatrices d'une présidence oscillant entre une volonté de rupture et un impératif de continuité. Si le candidat a utilisé cette thématique pour se démarquer de son prédécesseur, notamment d'un point de vue moral, le commandant en chef est apparu beaucoup plus pragmatique. En matière de surveillance électromagnétique et d'action clandestine, Obama a perpétué et, dans certains cas, accentué des programmes mis en œuvre après 2001. Ce n'est qu'en réaction à des controverses qu'Obama a procédé à des modifications mineures, s'inscrivant ainsi, à sa façon, dans la traditionnelle ambivalence des élites américaines à l'égard du renseignement.The assessment of Barack Obama's policy in the field of intelligence reveals numerous ambiguities, which reflect a presidency oscillating between change and continuity. While the candidate focused on this issue to distance himself from his predecessor, most notably from a moral standpoint, the commander-in-chief appeared much more pragmatic. On the topics of electronic surveillance and covert action, Obama has continued and, in some cases, expanded programs which had been set up after 9/11. Minor change to these programs has only come as an answer to controveries triggered by leaks or press reports, which show how Obama has perpetuated America's ambivalence towards intelligence.
- Retour sur le Project for the New American Century (1997-2006) et le « moment néoconservateur » post-Guerre froide - Pierre Bourgois p. 173-198 Il y a 20 ans naissait le Project for the New American Century, think tank néoconservateur controversé dont l'objectif principal fut la promotion du leadership américain dans le monde. Fondé en 1997, le PNAC joua ainsi un rôle important dans la diffusion des idées néoconservatrices « dernière génération », que l'on considère généralement comme responsables de la politique étrangère menée par George W. Bush et plus particulièrement, des interventions militaires menées en Afghanistan et en Irak. Le PNAC est dissous en 2006 dans un contexte de crise globale pour le néoconservatisme américain. La trajectoire de son remplaçant, le Foreign Policy Initiative (2009-2017), ne fait finalement que confirmer la perte d'audience plus générale de ce courant de pensée. Ainsi, le PNAC semble pleinement incarner le « moment néoconservateur » post-Guerre froide.Twenty years ago the Project for the New American Century, a controversial neoconservative think tank whose main objective was the promotion of American leadership in the world, was born. Founded in 1997, the PNAC played an important role in disseminating the “latest generation” neoconservative ideas, which are generally considered to be responsible for the foreign policy pursued by George W. Bush, particularly military interventions in Afghanistan and Iraq. The PNAC is dissolved in 2006, in a context of overall crisis for American neoconservatism. The trajectory of his successor, the Foreign Policy Initiative (2009-2017), only confirms the more general declining audience of this school of thought. In this way, the PNAC seems to fully embody the post-Cold War “neoconservative moment”.
- Le lobby juif pro-israélien des États-Unis et la (difficile) validation de l'accord sur le nucléaire iranien par le Congrès en 2015 - Marion Pelouard, Julien Zarifian p. 127-156
Compte-rendu d'ouvrages
- Compte-rendu d'ouvrages - p. 199-212