Contenu du sommaire : La gestion hors mainstream
Revue | Revue Interdisciplinaire Management, Homme & Entreprise — RIMHE |
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Numéro | no 34, hiver 2019 |
Titre du numéro | La gestion hors mainstream |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Éditorial
- Hors mainstream : le pluridisciplinaire, le spécifique, le singulier, l'original, le sensible - Martine Brasseur, Éric Persais p. 2
Article de recherche
- Préserver le sens dans les organisations de l'économie sociale et solidaire : quels outils de gestion ? - Julien Maisonnasse, Francesca Petrella, Nadine Richez-Battesti p. 3-29 Les organisations de l'économie sociale et solidaire (OESS) connaissent depuis plusieurs années un tournant gestionnaire qui se traduit notamment par une recherche de rationalisation au risque d'une autonomisation de l'activité de gestion et d'une focalisation sur la seule dimension économique (de Gaulejac, 2005 ; Detchessahar et Grevin, 2009). Face à ces pressions institutionnelles, comment les OESS peuvent-elles adopter des outils de gestion leur permettant de concilier leur finalité sociale et l'efficacité budgétaire tout en restant porteurs de sens dans la réalisation de leur activité ? Pour répondre à cette question, nous nous sommes appuyés sur une revue de la littérature des différentes approches théoriques afin de clarifier la problématique de la nature et du sens des outils de gestion, mais aussi de leur implémentation et de leur appropriation par les acteurs. Nous présentons ensuite la méthodologie et les résultats de trois études de cas relevant du champ de l'économie sociale et solidaire réalisées dans le cadre d'un projet européen sur l'impact du tiers secteur en Europe. Il ressort de notre recherche empirique que les outils de gestion adoptés sont intrinsèquement liés aux contextes interne et externe dans lequel ils sont développés, et que, pour être producteurs de sens auprès des différentes parties prenantes concernées, leur mise en œuvre doit reposer sur un processus de participation collective. Nous concluons sur les conditions permettant d'éviter que l'introduction d'outils de gestion au sein des OESS ne soit un vecteur de normalisation et d'isomorphisme dommageables pour la finalité des organisations.Over several years, Social and Solidarity Economy Organizations (SSEOs) have been facing for several years a managerial turning point which results in a search for rationalization. This process could bear a risk of a management activity empowerment and an exclusive focus on the economic dimension (de Gaulejac, 2005 ; Detchessahar, Grevin, 2009). Faced with the institutional pressures, how can SSEOs adopt management tools in order to both combine their objectives of social achievement and budget efficiency ? Starting from that question, this article provides a theoretical framework to clarify the problematic of the nature and the sense of management tools, but also their implementation and appropriation by the actors. Empirically, this article is based on three case studies that fall within the field of social and solidarity economy, conducted during a European research project on the third sector impact in Europe. Our results show that the adopted management tools are intrinsically linked to the context in which they are developed and that they rely upon a collective process allowing the production of sense for the heterogeneous actors involved in the organization. These dimensions stand out as important conditions to avoid normalization and isomorphic processes that the introduction of management tools could induce.
- La dimension normative de l'évaluation des savoir-être : étude de la conformité perçue par rapport salarié-idéal - Patrick Valéau, Bernard Gangloff, Pierre Louart p. 30-50 Les salariés qui s'éloignent des normes des employeurs lorsqu'on leur demande de donner la meilleure image d'eux-mêmes se perçoivent-ils conformes au salarié-idéal en matière de savoir-être ? Cette distance socionormative est-elle volontaire ou bien est-elle due à un manque de clairvoyance normative ? Cet article présente les résultats d'une étude qualitative menée auprès de 45 salariés en formation continue répartis en quatre groupes en fonction de l'écart de leurs scores au questionnaire Q-ISAT avec le positionnement des employeurs issu des travaux de Pasquier (2001a). La collecte des données a consisté ensuite à leur demander de répondre à trois questions ouvertes par écrit dans un temps limité à 20 minutes pour chacune afin d'explorer leur conformité perçue au salarié idéal. Il a ensuite été procédé à une analyse de contenu. Le dispositif de recherche mis en place a permis d'identifier le rôle joué par deux variables : « l'hétéro/autocentration » opposant un référencement à autrui ou à soi-même dans dans la définition du salarié idéal, et « l'acceptation du principe d'adaptation ». Les limites et les apports de ces résultats sont ensuite discutés.Do employees who deviate from employers' standards when asked to give the best image of themselves perceive themselves as conforming to the ideal employee in terms of interpersonal skills ? Is this socionormative distance voluntary or is it due to a lack of normative foresight ? This article presents the results of a qualitative study conducted among 45 employees in continuing training divided into four groups according to the difference in their scores on the Q-ISAT questionnaire with the positioning of employers resulting from Pasquier's work (2001a). The data collection then consisted of asking them to answer three open-ended questions in writing within a time limit of 20 minutes for each to explore their perceived compliance with the ideal employee. A content analysis was then carried out. The research system set up made it possible to identify the role played by two variables : “hetero-/autocentrism” opposing referencing to others or to oneself in the definition of the ideal employee, and “acceptance of the principle of adaptation”. The limitations and contributions of these results are then discussed.
- Positionnement épistémologique et orientation de la recherche : un focus sur l'étude des stéréotypes - Camille Bertereau, Eléonore Marbot, Pierre Chaudat p. 51-66 La majorité des études sur les stéréotypes en sciences de gestion s'inscrivent dans un cadre épistémologique positiviste. Or, l'origine conceptuelle du stéréotype met en évidence la nature subjective de la perception humaine (Lippman, 1922) et le postulat épistémique relativiste, habituellement réservé à l'orientation constructiviste (Avenier et Thomas, 2015). L'objectif de cet article est d'éclairer la problématique du positionnement épistémologique et de son impact sur l'orientation des travaux de recherche en nous focalisant sur l'étude des stéréotypes. Nous analysons dans quelle mesure le choix du paradigme épistémologique dans l'étude des stéréotypes peut influencer la création de connaissance, le statut de la connaissance et son mode d'élaboration. Dans un premier temps nous aborderons les fondements de la notion de stéréotype, puis nous les confronterons aux deux grandes orientations épistémologiques : le positivisme et le constructivisme. Enfin, les méthodologies d'analyse des stéréotypes seront évoquées au regard de ces postures.Most studies on stereotypes in management sciences are conducted in a positivist epistemological framework. However, the conceptual origin of stereotype underscores the subjective nature of human perception (Lippman, 1922) and the relativistic epistemic postulate, usually reserved for constructivist orientation (Avenier and Thomas, 2015). The objective of this article is to shed light on the problem of epistemological positioning and its impact on the orientation of research work by focusing on the study of stereotypes. We analyse to what extent the choice of epistemological paradigm in the study of stereotypes can influence the creation of knowledge, the status of knowledge and its elaboration. First, we will discuss the foundations of the notion of stereotype, then we will confront them with the two main epistemological orientations : positivism and constructivism. Finally, the methodologies for analysing stereotypes will be discussed in the light of these postures.
- Préserver le sens dans les organisations de l'économie sociale et solidaire : quels outils de gestion ? - Julien Maisonnasse, Francesca Petrella, Nadine Richez-Battesti p. 3-29
Retour d'expérience
- La recherche interne en entreprise : limites et enjeux éthiques d'une étude incognito - Jean-Yves Ottmann, Cindy Felio p. 67-75
- L'élaboration d'un cahier des charges comme outil de gestion lors de la fusion de corps de sapeurs-pompiers en Suisse - Francesca Venteicher, Marino Widmer p. 76-87
Point de vue
- Pour une éthique d'après la reconnaissance - Ghislain Deslandes, Jean-Philippe Bouilloud p. 88-102