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Revue | Revue historique |
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Numéro | no 628, octobre 2003 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les atours féminins des hommes : quelques représentations du masculin-féminin dans le monde grec antique - F. Gherchanoc
- La transformation de l'échange des dons pieux : Montier-la-Celle, Champagne, 1100-1350 - R. Keyser À partir des chartes de l'abbaye bénédictine de Montier-la-Celle, aux portes de Troyes en Champagne méridionale, Richard Keyser examine comment les donations pieuses ont changé entre 1100 et 1350. Durant cette période, les dons pieux deviennent moins communs comme moyen d'acquisition monastique, tandis que les donateurs constituent un groupe social de plus en plus important. Avec la généralisation de la messe anniversaire comme forme de réciprocité religieuse standardisée, les dons se précisent, leur nature se rapprochant de celle des « contrats liants ». Richard Keyser interprète ces changements comme faisant partie de la transition de l'échange des dons plus fluide et associatif qui a prévalu jusqu'au XIIe siècle, vers un type d'échange des dons plus commercial, marqué par une réciprocité explicite et systématique ainsi qu'une plus grande quantification.Using the charters of the Benedictine abbey of Montier-la-Celle, just outside Troyes in southern Champagne, Richard Keyser examines how pious giving changed between 1100 and 1350. Over this period, pious gifts became less common as a means of monastic acquisition even while the pool of donors broadened socially. As the newly popular anniversary mass became the standard form of religious reciprocity, gifts became more precise and more like binding contracts. Keyser interprets these changes as part of a transition away from a more fluid, associative form of gift exchange that prevailed through the twelfth century, and towards a more commercial type of pious giving marked by explicit, precise, and systematic reciprocity, increasing quantification, and objectification.
- Les académies équestres et l'éducation de la noblesse (XVIe-XVIIIe siècle) - C. Doucet Du Moyen Âge à la Révolution, les académies équestres s'épanouissent sur l'ensemble du territoire français. Elle sont alors le lieu par excellence de l'éducation du courtisan. Pour cette raison, le pouvoir central les prend progressivement sous son aile sans pour autant les aider, laissant les frais de gestion aux villes. Inconnus ou mal connus, les écuyers qui les dirigent sont les responsables de l'éducation de la noblesse. Pour les élèves, les académies sont un vivier de relations et la source d'un art symbolique de leur rang dans la société d'Ancien Régime.From the Middle Age to the Revolution, the equestrian academies blossom on the whole french territory. They are consider as the courtier's educational place. For this reason, the central authorities gradually take them under their wing, but without giving them any help, they let the cities assuming the financial running. Unknown or badly known, the equerry that direct them, are responsible for the nobility education. For the pupils, the academies are the perfect place to build important relations and the source of an art, symbol or their position in the Ancien Regime society.
- Presse et publicité en France (XVIIIe et XIXe siècles) - G. Feyel Alors que Renaudot est le fondateur de la publicité mais aussi de la presse en France, il n'est pas parvenu à réunir les deux. « Journal des rois et des puissances de la terre », la Gazette avait de trop hautes fonctions pour frayer avec l'annonce. Aussi les annonceurs exploitent-ils l'affiche ou le tract. À la veille de la Révolution, les affiches sont partout présentes dans Paris, cependant que le Journal de Paris et les journaux du libraire Panckoucke s'ouvrent à l'annonce. La Révolution casse cette évolution. Par la suite, les journaux s'intéressent peu aux annonces, dont ils n'ont pas encore besoin pour équilibrer leurs frais. Il faut une nouvelle brimade fiscale du gouvernement pour que les quotidiens s'ouvrent enfin et définitivement à la publicité en 1828. Ouverte tardivement à la publicité, la grande presse a laissé les annonceurs s'investir dans les affiches. Aussi préfèrent-ils insérer dans la presse des « annonces-affiches », malgré les efforts de Girardin pour promouvoir les seules « annonces-avis ». Cette concurrence de l'affiche, mais aussi la profonde méfiance entourant les annonces fantaisistes ou mensongères des charlatans et des spéculateurs, tout cela explique que la presse française ne fut pas au XIXe siècle le grand support publicitaire qu'avait pu rêver Girardin.Whereas in the 17th century, Renaudot is in France the founder of the advertisement but also of the press, he did not manage to unify both. ? « Newspaper of the kings and the powers of earth », the Gazette carried out too high duties to be able to flirt with advertisements. Thus, advertisers exploited posters or leaflets. On the eve of the Revolution, posters were everywhere in Paris, in the meantime the Journal de Paris and the newspapers from Panckoucke's bookshop opened out on advertisements. The Revolution broke this evolution. Afterwards, the newspapers were seldom interested in advertisements that they did not need yet to counterbalance their expenses. Due to a new governmental tax assault, the daily papers finaily and definitely opened out to advertisements in 1828. Lately opened on advertisements, the great press let the advertisers invest in posters. Thus they preferred insert « advertisement-posters » in the press, despite Girardin's efforts to promote only the « advertisement-notices » . The concurrence of the posters, but also the deep distrust that surrounded the fanciful advertisements or those by lying quacks, and those by speculators, all these elements explain that the French press was not in the 19th century the biggest advertising medium that was dreamt by Girardin.