Contenu du sommaire : Zone franc et dévaluation des francs CFA. Politique de change – II

Revue Revue d'économie du développement Mir@bel
Numéro volume 4, no 4, décembre 1996
Titre du numéro Zone franc et dévaluation des francs CFA. Politique de change – II
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Avant-propos - Jean-Paul Azam, Shantayanan Devarajan p. 2 pages accès libre avec résumé
    Azam Jean-Paul, Devarajan Shantayanan. Avant-propos. In: Revue d'économie du développement, 4e année N°4, 1996. Zone franc et dévaluation des francs CFA. Politique de change – II. pp. 1-2.
  • Introduction : la Zone franc CFA en Afrique : un symposium - Jean-Paul Azam, Shantayanan Devarajan p. 2 pages accès libre avec résumé
    Azam Jean-Paul, Devarajan Shantayanan. Introduction : la Zone franc CFA en Afrique : un symposium. In: Revue d'économie du développement, 4e année N°4, 1996. Zone franc et dévaluation des francs CFA. Politique de change – II. pp. 3-4.
  • Réponse des entreprises camerounaises à la dévaluation du franc CFA - James R. Tybout, Bernard Gauthier, Giorgio Barba Navaretti, Jaime de Melo p. 35 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article évalue l'impact de la dévaluation du franc CFA sur les entreprises industrielles au Cameroun. Utilisant des données rassemblées au cours d'enquêtes détaillées effectuées au cours de la période 1992-1995, l'article montre et interprète les réactions des entreprises à la dévaluation en termes d'ajustements de la production et des facteurs de production, de la nouvelle orientation des marchés et de l'évolution de la productivité. Cet article montre que la dévaluation du franc CFA a eu des effets conformes à ceux qui étaient initialement attendus soient d'accroître le rendement de la production des biens échangeables et d'augmenter le coût réel de l'utilisation des biens intermédiaires importés. Malgré la faible croissance de la production, la croissance cumulée de la productivité de 1992/93 à 1994/95 a été supérieure à 6 % pour l'ensemble de l'échantillon. Les exportateurs semblent avoir mieux réussi que les non-exportateurs et ce sont les entreprises moyennes qui ont obtenu les plus mauvais résultats. Ces estimations sont basées sur des instruments de mesure robustes et peuvent être obtenus en utilisant des données de production ou de coûts. Des signes encourageants de gains de productivité sont donc évidents. La dévaluation a aussi influencé l'offre d'exportations. Les entreprises dont les coûts unitaires étaient relativement faibles avaient plus de chances de devenir exportatrices et les producteurs de biens échangeables, qui ont bénéficié de la dévaluation, ont augmenté leur production. Néanmoins, le nombre d'entreprises exportatrices n'a pas augmenté de façon spectaculaire après la dévaluation.
    This article assesses the impact of the CFAF devaluation on industrial enterprises in Cameroon. Using detailed survey data spanning the 1992-95 period, the article documents and interprets firms' reactions to the devaluation in terms of adjustments in output, factor usage, market orientation and productivity. The article shows that the CFAF devaluation had the expected effect of increasing the return to producing tradable goods, and increased the real cost of using importing intermediate goods. Despite slow output growth, the pooled sample registered a cumulative rate of productivity growth exceeding 6% over the 1992/93 to 1994/95 period. Exporters appear to have done better than non-exporters, and medium-sized firms appear to have done the worst. These results are robust with respect to measurement technique, and can be obtained using either production or cost data. Hence encouraging signs of efficiency gains are present. The devaluation also influenced export supplies. Firms with low unit costs were relatively likely to become exporters, and tradable goods producers, who were favoured by the devaluation, expanded output. However, the number of firms in our sample that exported did not increase dramatically after the devaluation.
  • Désalignement des taux de change réels dans la zone CFA - Shantayanan Devarajan p. 21 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'auteur de la présente étude utilise une méthode de calcul du désalignement des taux de change réels (TCR) qui incorpore expressément les chocs des termes de l'échange et la distinction entre biens échangeables et biens non échangeables, pour estimer la surévaluation du TCR dans douze pays de la Zone franc CFA avant et après la dévaluation de 1994. Ses résultats indiquent que, avant la dévaluation, la surévaluation du TCR était de 30 % en moyenne, mais que le pourcentage observé variait fortement entre les 12 pays du groupe étudié. La surévaluation est beaucoup plus prononcée dans le cas des principaux producteurs de pétrole (Cameroun et Gabon), mais l'est beaucoup moins pour les petits pays sans littoral (Burkina-Faso, Tchad). Les procédures d'estimation semblent robustes pour ce qui est de l'année de base et des deux élasticités du modèle. Un an après la dévaluation, le TCR était sous-évalué dans la plupart des pays, là encore à des degrés divers, tandis que les TCR du Cameroun et du Gabon restaient très surévalués.
    Using a method of calculating real exchange rate (RER) misalignment which explicitly incorporates terms of trade shocks and the distinction between tradable and non-tradable goods, this paper estimates rer overvaluation in 12 countries of the CFA franc zone before and after the 1994 devaluation of the CFA franc. The results show that prior to the devaluation, the rer was about 30% overvalued on average with sharp differences across the 12 countries. The larger oil producers (Cameroon and Gabon) were the most overvalued, while some of the smaller, landlocked countries (Chad and Burkina Faso) were much less so. The estimates appear to be robust to the choice of base year and the two elasticities of the model. One year after the devaluation, the rer was undervalued in a majority of countries, although the variation across countries remains, with Cameroon and Gabon still substantially overvalued.
  • Dette publique et taux de change dans la zone CFA - Jean-Paul Azam p. 31 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article présente un cadre théorique pour comprendre les réformes qui ont eu lieu dans la Zone franc CFA dans les années 1980 et 1990, en mettant l'accent sur la dette publique et le taux de change. Il analyse la stratégie d'ajustement réel qui a été adoptée initialement. Il montre comment le problème de la dette et de mauvaises décisions de politique économique ont mené à la dévaluation historique de janvier 1994.
    This paper presents a theoretical framework for understanding the reforms that occurred in the CFA franc Zone in the 1980s et 1990s, focusing on public debt and the exchange rate. It analyses the real-side adjustment strategy that was adopted initially. It shows how the debt problem and misdirected policy decisions led to the historical devaluation of the cfa franc in January 1994.
  • Dévaluation du franc CFA, taux de change parallèle de la naira et compétitivité de l'économie du Niger face au Nigeria - Ousmane Samba-Mamadou p. 26 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La compétitivité de l'économie du Niger face au Nigeria a continué à se dégrader depuis le milieu des années quatre-vingt et la dévaluation du franc CFA (de janvier 1994) ne semble pas avoir permis de renverser la tendance. On essaie de comprendre pourquoi la dépréciation du franc CFA sur le marché parallèle de la naira n'a pas été durable (tant en termes nominal que réel) à travers un modèle simple d'arbitrage des taux de change qui distingue deux motifs de demande des dollars et des francs CFA par les Nigérians : le motif d'importation des biens via le transit et celui de transfert des capitaux. Les tests économétriques, basés sur une approche d'estimation des modèles vectoriels à correction d'erreur à la Johansen, indiquent que le dollar et le franc CFA sont perçus au Nigeria comme des substituts parfaits et cela a continué non seulement après la décision d'août 1993 de limiter la convertibilité du franc CFA mais aussi après la dévaluation. De tels résultats, reflétant l'importance de la demande d'importation de transit par les opérateurs nigérians, sont ensuite utilisés pour montrer (graphiquement) qu'en tirant continuellement vers le bas le taux de change parallèle de la naira, les activités de transit permettent de comprendre pourquoi la compétitivité des productions locales d'un pays comme le Niger peut en souffrir durablement.
    Niger's competitiveness with regards to Nigeria decreased significantly during the last decade and the recent cfaf devaluation did not actually result in a durable real and nominal depreciation of this currency versus the naira in the parallel market. To understand such a behavior of the naira-CFA exchange rate, this article builds upon a simple model of arbitrage taking into account two main motives of foreign currencies demand by Nigerians (dollar and cfaf) : i.e. the international trade-via-transit motive and the capital transfer motive. The econometric results from a vector error correction model estimates «à la Johansen», show that the cfaf and the dollar are viewed by Nigerians as very close substitutes and this continued even in the aftermath of the August 1993 decision to limit the cfaf convertibility and the January 1994 devaluation. Such results which seem to reflect the substantial role played by the demand for transit import by Nigerians via such cfa countries as Niger are also used to explains the continuous decline in Niger's competitiveness with regards to Nigeria in terms of locally produced goods.
  • Cycles politico-monétaires et indépendance de la Banque centrale dans une union monétaire : une vérification empirique - Séraphin Magloire Fouda p. 23 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cette étude propose une tentative d'analyse des interactions entre la politique et l'économie au Cameroun de 1960 à 1992, à la lumière du concept de cycle politico-monétaire. Après une brève revue de la littérature du cycle politico-économique, l'étude fournit une évidence du cycle politico-monétaire au Cameroun, tendant à confirmer la manipulation des agrégats monétaires par les gouvernants successifs du pays au cours de la période d'analyse, à des fins de maintien au pouvoir. Elle s'interroge, d'un autre côté, sur les causes de l'existence éventuelle d'un tel cycle et ses conséquences sur l'indépendance de la Banque centrale dans l'union monétaire -la BEAC -dont le Cameroun est l'un des membres. En particulier, l'étude soutient, d'une part, que des motifs de popularité sur le plan national et de satisfaction de la communauté internationale en sont l'une des causes principales. Elle soutient, d'autre part, qu'une union monétaire n'est pas complètement à l'abri de pressions politiques ou de tentatives de contournement des règles par les gouvernants des pays membres, notamment lorsque ceux-ci sont des exportateurs de matières premières capables de se constituer des «avoirs extérieurs officieux».
    This paper attempts to study the interactions between economic decisions and political motivations of incumbent Cameroonian rulers from 1960 to 1992 within the framework of the political monetary cycle (pmc). Resting on empirical and econometric techniques, it offers, firstly, an evidence of the pmc in this country which confirm that incumbent rulers manipulate monetary aggregates in order to remain in power, during the period. Secondly, the paper analyses the causes of the occurrence of such cycles and their consequences for the independence of the Central Bank of the monetary union to which Cameroon belongs. On the one hand, it is argued that popularity motive in the national scene and the motive of satisficing the international community are the main causes of such cycles. On the other hand, it is argued that monetary unions are not totally sheltered from unobtrusive pressure and circumvention behaviour coming from incumbent governments of some leader countries which have at their disposal sources of revenues which cannot be controlled by monetary authorities.
  • La Zone franc et l'équilibre budgétaire - David Stasavage p. 35 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Il y a des raisons de croire que l'établissement d'une union monétaire pourrait soit renforcer soit affaiblir la discipline budgétaire pratiquée par les gouvernements des Etats membres. On peut penser de même pour la mise en place d'un taux de change fixe avec libre convertibilité. Dans cet article, on examinera les raisons pour lesquelles ni l'un ni l'autre de ces deux mécanismes n'ont renforcé l'équilibre budgétaire dans les Etats de la Zone franc. On trouvera que cet échec est dû en partie aux problèmes liés à l'élaboration des institutions, telles que les institutions qui gouvernent le processus de décision au sein des deux banques centrales, les règles adoptées pour la politique monétaire, et les institutions qui gouvernent les relations monétaire entre la France et les Etats membres. Or, ce sont surtout les intérêts politiques qui ont empêché la Zone franc de renforcer l'équilibre budgétaire dans la mesure où ils ont influencé la construction des règles et des institutions de la Zone pendant des périodes de réforme, ainsi que l'application de ces règles et de ces institutions pendant des périodes de crise.
    There are reasons to believe that establishing a monetary union might either strengthen or weaken fiscal discipline in member states. The same could be said for the establishment of an exchange rate peg with full convertibility. I ask why neither of these two mechanisms has promoted fiscal discipline in the cfa Zone. I conclude that this failure is, in part, attributable to serious problems of institutional design involving the set-up of the two Franc Zone central banks, the monetary rules with which the central banks operated, and the relationship between the cfa states and France. But political interests, in France and in Africa, have been more important in the cfa Zone's failure to promote fiscal discipline in the sense that they have affected both the design of rules and institutions during periods of reform, and the application of these rules and functioning of these institutions during periods of crisis.