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Revue Revue d'économie du développement Mir@bel
Numéro volume 5, no 4, décembre 1997
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Un modèle politico-économique des programmes de stabilisation en Afrique - Sébastien Dessus, Jean-Dominique Lafay, Christian Morrisson p. 32 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Il est maintenant largement admis qu'il n'est pas possible d'établir des plans de stabilisation sans tenir compte des réactions politiques possibles. Nous présentons un modèle macro-économétrique simple décrivant les interactions entre les variables économiques et politiques, en utilisant des données pour 23 pays africains au cours des années 1990. Les résultats indiquent clairement qu'il existe des liens importants entre la sphère politique et la sphère économique. Les politiques économiques ont des effets sur la situation politique et les réactions sociopolitiques influencent l'activité économique, et donc, en retour, les politiques économiques. Nous concluons que la prise en compte des réactions sociopolitiques dans la définition des politiques économiques peut aider à établir des programmes de stabilisation plus efficaces.
    A Politico-Economic Model for Stabilisation in Africa It is now widely accepted that stabilisation plans cannot be drawn up without taking potential reactions into consideration. We develop a simple macro-econometric model, which describes interactions between economic and political variables, using data from 23 African countries for the 1980's. The results clearly suggest that there are important links between political and economic spheres. Economic policies affect the political situation and socio-political reactions influence economic activity and feedback to economic policies. We conclude that incorporating socio-political reactions in the design of economic policies can help establish more efficient stabilisation programs.
  • L'investissement direct à l'étranger contribue-t-il à la diffusion technologique vers les pays en développement ? - Jean-Marie Grether p. 23 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article présente un duopole de Cournot dans lequel, sur le marché national, une firme locale est en concurrence avec une firme étrangère plus avancée technologiquement. Les «spillovers» technologiques purs sont exclus de l'analyse, mais la firme locale peut investir dans des activités d'apprentissage pour rattraper son retard. Dans ce contexte, un transfert de technologie de la firme mère à sa filiale peut agir à rencontre de la diffusion technologique envers la firme locale, et ceci d'autant plus que l'écart technologique initial est important et que la capacité d'absorption technologique est faible. Sous de telles conditions, en accord avec l'argument des industries naissantes, des mesures discriminatoires envers l'investissement direct (ou les importations) favorisent la diffusion technologique.
    Does Foreign Direct Investment Induce Technological Diffusion in Developing Countries ? This paper develops a Cournot duopoly in which a domestic firm competes with a technologically more advanced foreign-owned firm on the home market. Free technological spillovers are ruled out, but the domestic firm has the option to invest in costly learning activities and catch-up. In this framework, it turns out that technological transfer from a multinational corporation to its foreign affiliate may act against technological diffusion to the domestic firm, particularly if the initial technological gap is wide and the absorption capacity is weak. In line with the infant-industry argument, if such an outcome prevails, discriminatory measures towards FDI (or imports) could help to promote technological diffusion.
  • Finances publiques et croissance : l'Argentine au XXe siècle - Marie-Ange Véganzonès-Varoudakis p. 23 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Alors que jusque dans les années 30, les performances économiques exceptionnelles de l'Argentine s'accompagnent d'une gestion rigoureuse des finances publiques et d'une allocation efficace des dépenses de l'État, les changements de politique économique des années 40 participent au ralentissement de la croissance du pays. L'Argentine s'engage dans une stratégie de substitution aux importations volontariste qui s'appuie sur une forte intervention de l'État dans l'économie. L'augmentation des dépenses publiques évince d'autant plus l'investissement privé, que la forte répression financière contribue à une chute considérable de l'épargne financière et à un rationnement important du crédit. L'investissement privé subit, en outre, les conséquences d'un déficit public incontrôlé et d'une instabilité macro-économique qui devient maximum dans les années 70-80. Dans le même temps, l'allocation des dépenses de l'État perd en efficacité. L'ajustement des finances publiques touche de façon croissante les dépenses d'investissement. Cette situation conduit à une dégradation des infrastructures et du niveau d'éducation de la population. La crise sans précédent des années 70-80 débouche sur un désengagement poussé de l'État qui participe au retour actuel de la croissance.
    Public Finance and Growth : Argentina in the 20th Century While, up to the 1930s, Argentina's exceptional economic performance was supported by a rigorous management of public finances and an efficient allocation of government spending, the changes in economic policy in the 1940s contributed to the observed slowdown in economic growth. Argentina choose an ambitious import substitution strategy along with a strong intervention of the State in the economy. Crowding out of private investment by the growing public spending was reinforced by the strong financial repression which led to a dramatic fall in financial savings and to an important credit rationing. Private investment was also influenced negatively by the increasing public deficit and the macro-economic instability which became extreme in the
  • Chroniques et débats

    • Dilemmes dans les stratégies d'aide - Elliot Berg p. 18 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le débat sur l'aide aux pays en développement s'est déplacé des questions de fond (quelles stratégies et politiques sont appropriées) aux questions de processus (comment aider plus efficacement). Cet article montre que dans les pays fortement assistés (où le montant d'aide est plus de 5 % du PIB), l'aide détruit les capacités institutionnelles locales, amène à des distorsions dans les processus de décision et renforce la dépendance. Les bailleurs de fonds se sont rendu compte de ces problèmes, mais n'ont pu les éviter à cause des contradictions dérivées de leurs procédures et surtout des conflits dans leurs objectifs. Pour sortir de ces dilemmes, les bailleurs et les PVD en question doivent négocier une date cible, disons dix ans, pour remplacer l'aide «traditionnelle» par des nouveaux arrangements. Pendant la transition, le renforcement de la capacité locale, la préparation pour une véritable «confiance en soi» devraient être les priorités numéro un, et les instruments d'aide les moins intrusifs devraient être utilisés -l'allégement de la dette, l'aide aux projets, l'utilisation des centres d'excellence régionaux et internationaux, avec un accent moindre mis sur les prêts basés sur la politique et sur la conditionnalité.
      Dilemmas in Aid Strategies The debate over aid to poor countries has shifted from questions of substance (what strategies and policies are right for development) to questions of process (how to deliver aid more effectively). This paper argues that in heavily-assisted countries (where official development assistance is more than 5 % of GDP), local institutional capacities are undermined, incentives for responsible decision-making are distorted, and dependency deepens. Donors have long been aware of these problems. But they have been unable to make the changes needed to avoid them because donor methods and conflicting objectives create basic contradictions. The way out of these dilemmas is for donors and aided countries to negotiate a target date for ending «traditional » aid, say ten years. In the transition, the nature of a transformed aid relationship would be worked out. During the transition, capacity-building and preparation for self-reliance should be the number one priority ; and the least intrusive aid instruments should be emphasized -for example, debt relief, project aid and reliance on regional and international centers of excellence in education, training and research. Policy lending and its associated conditionalities should be quickly phased out.