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Revue | Revue d'économie du développement |
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Numéro | volume 7, no 3, septembre 1999 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Distribution des salaires, éducation et développement : Taiwan (1979-1994) - François Bourguignon, Martin Fournier, Marc Gurgand p. 31 pages Cet article propose un cadre d'analyse général pour l'étude empirique du lien entre l'expansion de l'éducation et la distribution des salaires dans un pays en développement. Cette méthodologie par micro-simulations isole l'impact respectif sur la distribution des revenus de l'évolution de la structure socio-démographique de la population (et tout particulièrement de l'éducation), de l'évolution des comportements d'offre de travail et de la modification de la structure de rémunération. Nous montrons que la combinaison de profonds changements structurels qui ont pris place à Taiwan sur la période étudiée a résulté en une apparente stabilité de la distribution des salaires. En particulier, l'effet fortement inégalitaire de l'augmentation des rendements de l'éducation a été compensé par la modification de la structure de l'éducation dont l'effet a été nettement égalisateur.Distribution of Individual Wages, Education and Development : Taiwan (1979-1994) This paper studies the mechanisms underlying the apparent stability of the individual wage income distribution in Taiwan. An original decomposition methodology based on micro-simulation techniques is proposed. Applied to the distribution of income in Taiwan since 1979 it permits isolating the respective impact of changes in : a) the earning structure ; b) labor-force participation behavior ; and c) the socio-demographic structure of the population, with special emphasis on education. It appears that the stability of the distribution of wages in Taiwan is the result of various structural forces which happened to offset each other. In particular, we find that the strong un-equalizing effect of rising returns to education has been offset by changes in the educational structure, which had a clear equalizing impact on the distribution of individual wage income.
- Répartition géographique de l'investissement direct étranger en Chine : l'impact du capital humain - Qiumei Yang p. 25 pages Dans cet article, nous cherchons à expliquer pourquoi la majeure partie de l'investissement étranger en Chine s'est jusqu'à présent dirigée vers les zones côtières plutôt que vers l'intérieur du pays. Nous inspirant des travaux de Lucas (1990), nous calculons dans un premier temps le taux de rendement du capital physique du modèle néoclassique pour 27 régions chinoises. Les résultats montrent que les taux de rendement dans les régions pauvres sont beaucoup plus élevés (jusqu'à 46 fois plus élevés, pour être précis) que ceux de Shanghai, qui représente la région riche. Après correction pour tenir compte du capital humain, l'écart de taux de rendement du capital entre les régions pauvres et Shanghai diminue toutefois sensiblement. Ce résultat est conforme à l'argument de Lucas concernant le rôle important joué par le capital humain dans l'égalisation des taux de rendement du capital entre régions riches et pauvres. Un test empirique permet ensuite de mettre en évidence l'existence d'une relation positive entre la répartition géographique réelle des investissements directs étrangers en Chine et le niveau de développement du capital humain des régions, la taille du marché et la croissance du secteur privé. Ceci tend à prouver que les dépenses d'éducation et les réformes du marché sont susceptibles d'accélérer les flux d'investissements directs étrangers vers une région.The Regional Distribution of Foreign Direct Investment in China : the Impact of Human Capital The objective of this paper is to explain why the majority of foreign investment in China has been flowing to coastal rather than inland areas. Motivated by Lucas (1990) the paper first computes the rates of return to physical capital in the neoclassical model for 27 regions in China. It finds that the return rates in poor regions are much higher (up to 46 times) than those in Shanghai, the representative rich region. After adjusted for human capital, however, the gap in the capital return rates between poor regions and Shanghai becomes much smaller. This result conforms to Lucas's argument about the important role of human capital in equalising rates of return to capital between a rich region and a poor region. An empirical test then follows and finds that the actual regional distribution of foreign direct investments in China is positively related to a region's level of human capital development, market size, and the growth of private sector. Education spending and market reform thus are likely to speed up a region's foreign direct investment inflows.
- Intégration politique, mobilité de la main-d'œuvre et bien-être : l'impact du capital social - Maurice W. Schiff p. 20 pages On considère généralement que l'intégration politique, qui accroît la mobilité de la main-d'œuvre, augmente le bien-être parce qu'elle permet aux travailleurs de rechercher les emplois les mieux rémunérés, où qu'ils soient. Je ferai valoir, ici, que les répercussions de cette mobilité sur le bien-être ne sont pas claires parce que la migration a des externalités négatives. Le capital social, qui inclut le réseau de relations entre les personnes, est une ressource collective qui profite à la société. Lorsqu'un individu émigré, il impose à ceux qu'il quitte un coût qui n'est pas internalisé. Dès lors, les migrations prennent une ampleur excessive et l'accroissement de la mobilité de la main-d'œuvre n'améliore pas nécessairement le bien-être. L'article analyse les conséquences de cette situation, et notamment l'impact de la modification de la taille du marché du travail, l'impact de la société moderne et du colonialisme sur la structure des sociétés traditionnelles, et l'impact des migrations entre pays similaires.Political Integration, Labor Mobility and Welfare : the Impact of Social Capital Political integration which results in greater labor mobility is generally assumed to raise welfare because it allows labor to move to where returns are highest. In this article, I argue that the impact on welfare is ambiguous because of a negative externality of migration. Society benefits from social capital, a common property resource, which includes the network of relations among people. Someone who migrates imposes a cost on those left behind which is not internalized. Hence, migration will tend to be excessive and an increase in labor mobility will not necessarily raise welfare. Several implications are examined, including the impact of changes in the size of the labor market, the impact of modern society and colonialism on the structure of traditional societies, and migration between similar countries.
- Le rôle des contraintes de demande dans la croissance - Hélène Poirson p. 31 pages La question examinée dans cet article est de savoir pourquoi l'accumulation de capital humain n'a apparemment pas de rôle significatif dans l'explication des différences de croissance entre pays. Ce résultat surprenant est-il dû à l'omission des effets de demande ? Les indicateurs d'utilisation des capacités, qui pourraient en principe être utilisés pour en tenir compte, ne sont pas disponibles pour les pays en développement qui forment la majorité de l'échantillon. La solution alternative proposée est d'estimer un indicateur d'utilisation des capacités en utilisant la méthodologie du modèle de déséquilibre à changement de régime pour obtenir des estimations du PIB potentiel. Les résultats sont obtenus pour un panel de 60 pays, dont 40 pays en développement, sur la période 1965-1987. Ils confirment que les régressions de croissance usuelles n'indiquent pas de rôle significatif de l'accumulation de capital humain dans la croissance parce qu'elles omettent les effets de demande. Ceux-ci apparaissent relativement plus importants dans les pays en développement que dans les pays avancés, à la fois en probabilité et en ordre de grandeur.The Role of Demand Constraints in Growth This paper addresses the question why human capital accumulation has apparently no significant role in explaining growth differences across countries. Is this surprising result due to the omission of demand effects ? Indicators of capacity utilization could in principle be used to control for these effects. But they are not available for developing countries, which form the largest part of the sample. The alternative solution proposed is to estimate an index of capacity utilization using the disequilibrium regime-switching methodology to obtain