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Revue | Revue d'économie du développement |
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Numéro | volume 8, no 4, décembre 2000 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- La dynamique des microentreprises dans les pays en développement : de nouveaux enseignements - Sarah Marniesse, Christian Morrisson p. 31 pages Cet article étudie pour la première fois la dynamique des microentreprises à partir de deux visites (à quatre ans d'intervalle dans trois villes, Cotonou, Quito et Tunis et un an dans deux villes, Abidjan et Antananarivo), au lieu d'interviews rétrospectives. L'analyse de la mobilité en fonction du nombre d'actifs montre qu'un nombre significatif de microentreprises de 6-9 actifs deviennent des petites entreprises (10-30 actifs). L'analyse économétrique des facteurs de croissance de l'emploi met en évidence l'impact négatif de la taille initiale, le rôle, positif ou négatif, du secteur d'activité, l'impact favorable de l'éducation de l'entrepreneur, du capital matériel et l'impact défavorable de deux variables qui indiquent la rigidité des coûts (pourcentage d'actifs déclarés à la sécurité sociale et pourcentage de salariés réguliers dans la main-d'œuvre totale). À partir de ces résultats, on propose les moyens les plus efficaces pour développer l'emploi dans les microentreprises afin qu'elles passent de moins de 10 actifs à 10-20 (ou 30) actifs.The Dynamics of Micro-enterprises in Developing Countries : New Insights This article analyses the dynamics of micro-enterprises using inter-temporal survey panel data instead of retrospective information (the interval varies from one year, in Abidjan and Antananarivo to four years in Cotonou, Quito and Tunis).
- Déséquilibre salarial dans les pays de la zone CFA : les politiques de l'emploi sont-elles responsables ? - Martin Rama p. 43 pages Les rigidités de salaires résultant de politiques de l'emploi distortionnaires apparaissent comme une explication logique de la surévaluation du Franc CFA suite aux chocs extérieurs défavorables des années 1980. À partir de données d'origines diverses, cet article évalue les rigidités de salaires dans les pays de la zone CFA pour la période précédant la dévaluation de 1994, et essaie de déterminer si les politiques du marché du travail en sont la cause. L'article montre que les salaires étaient élevés dans les pays de la zone CFA, à la fois par rapport aux salaires de pays avec des caractéristiques semblables et par rapport aux revenus du travail non salariaux d'individus avec des caractéristiques semblables au sein des mêmes pays. Il montre également que les salaires étaient rigides en termes réels, au sens où ils suivaient de près les variations des salaires de l'État et des prix à la consommation, mais il ne trouve pas de preuve que les salaires étaient rigides en termes nominaux. Les politiques de l'emploi pourraient donc ne pas être à l'origine du déséquilibre des salaires et de leur rigidité réelle. Dans une perspective internationale, les salaires minimums n'étaient pas suffisamment élevés pour provoquer un déséquilibre salarial important. En outre, leur ajustement dans le temps a été sensible aux chocs réels. Les syndicats du secteur privé, quant à eux, semblaient plutôt un facteur de modération que de dérive salariale. Leurs membres avaient en général des salaires plus faibles que des travailleurs avec des caractéristiques semblables mais non syndiqués, ce qui reflète probablement leur caractère «subordonné». Les explications les plus vraisemblables du déséquilibre salarial dans les pays de la zone CFA pour les années 1980 et le début des années 1990 sont donc les politiques salariales dans le secteur public, voire les entraves à la concurrence sur le marché des biens.Wage Misalignment in CFA Countries : Were Labor Market Policies to Blame ? Wage rigidity, stemming from highly distortive labor market policies, is a natural candidate to explain the over-valuation of the cfa Franc after the adverse external shocks of the 1980s. This paper uses a variety of data sources to assess wage rigidity in CFA countries until the 1994 devaluation, and to analyze whether it was due to labor market policies. The paper shows that wages were high in CFA countries, both compared to wages in similar countries and to the labor earnings of similar individuals within the same countries. It also shows that wages were rigid in real terms, in the sense of following closely the fluctuations of government wages and consumer prices, but it finds no evidence of nominal wage rigidity. Labor market policies may not be at the roots of wage misalignment and real rigidity though. From an international perspective, minimum wages were not high enough to account for the observed wage misalignment. Moreover, their adjustment over time was highly responsive to real shocks. Private sector unions, in turn, seemed more instrumental in achieving wage moderation than wage drift. Their members usually had lower wages than similar, non-unionized workers, which probably reflects the «subordinate» nature of the labor movement. The most likely candidates to explain wage misalignment and real rigidity in CFA countries in the 1980s and early 1990s are therefore government pay policies and (possibly) limited competition in product markets.
- La formation sur le tas par diffusion du savoir : estimations sur données marocaines et mauriciennes - Christophe Nordman p. 25 pages Cette étude teste sur des échantillons d'employés d'entreprises marocaines et mauriciennes un modèle améliorant sensiblement la compréhension des processus d'apprentissage en entreprise. La formation sur le tas par diffusion du savoir fait l'objet d'une analyse grâce à une décomposition de la composante d'expérience professionnelle du capital humain dans l'estimation d'une fonction de gains. Le modèle de formation sur le tas permet d'estimer les rythmes de diffusion du savoir dans les entreprises ainsi que leur potentiel formateur par rapport au savoir des nouveaux entrants. Les estimations mettent en évidence des impacts significatifs sur les gains de variables moyennes de capital humain (l'éducation et l'expérience sur le tas des salariés). Les résultats résument assez bien l'idée que l'on peut se faire d'une entreprise cloisonnée où les employés ne peuvent que très peu profiter d'échanges particuliers de savoir-faire : les entreprises marocaines semblent avoir choisi d'employer des jeunes qualifiés au détriment d'une amélioration des conditions de travail, stimulatrice de la diffusion du savoir ; les entreprises mauriciennes paraissent préférer au contraire la voie de la formation sur ie tas des employés, celle-ci s'effectuant, semble-t-il, essentiellement par diffusion «informelle» du savoir entre les travailleurs.On-the-job Training by Diffusion of Knowledge : Evidence from Moroccan and Mauritian Data This study tests a model which improves significantly the understanding of learning effects in the firm on two samples of employees issued from Moroccan and Mauritian companies. On-the-job training is explained by a decomposition of the human capital experience variable in the estimation of a wage function. The model of diffusion of knowledge suggests knowledge diffusion rates in the firms and their training potential relative to the knowledge of new entrants. The estimations also highlight significant impacts of human capital mean variables on wages (education and on-the-job experience of employees). These results sum up quite well the idea of a compartmentalized firm where employees could poorly benefit from particular exchanges of know-how : Moroccan companies seem to have chosen employment of young skilled workers rather than establishing an organization of the work set-up which could stimulate knowledge diffusion. On the contrary, Mauritian companies appear to favor on-the-job training which seems achieved essentially by informal diffusion of knowledge between workers.
- Demande d'éducation et taille de la famille dans l'agglomération d'Antananarivo - Diane Coury, Nicolas Razafindratsima p. 30 pages Cet article explore la relation entre l'éducation des enfants d'un ménage et la taille de la famille à Antananarivo (Madagascar). Les études, relativement nombreuses, faites sur le lien entre l'éducation des enfants et la taille de la fratrie, ont montré qu'il existait un arbitrage entre ces deux variables, concluant souvent à l'existence d'un «coût de la fratrie». Ce «coût de la fratrie» se traduit par le fait que les enfants issus d'une famille nombreuse, en raison d'une dilution des ressources (monétaires, temporelles et matérielles) du ménage, réussissent moins bien dans leurs études. Nos résultats ont montré l'existence d'un effet inverse entre les deux variables, que ce soit en termes de performances scolaires (obtention des diplômes, niveau atteint) qu'en termes d'efforts éducatifs des parents. Il apparaît cependant que cette relation n'est vraiment marquée qu'à partir d'une certaine taille seuil. En effet, c'est surtout au-delà de quatre enfants que la dégradation des indicateurs de qualité est réellement visible.The Effects of Family Size on Children's Educational Attainment in Antananarivo This paper focuses on the relationship between family size and children's education in Antananarivo (Madagascar). Previous studies done on this issue pointed that a trade-off between the number of children and children schooling was occurring, concluding to the existence of a «family size cost». This effect occurs because of a dilution of familial resources available per child with larger number of children. Our results stressed the existence of an inverse link between those two variables, according to children school's performances (diplomas obtained, level achieved), as well as efforts provided by the parents to the education of their children. However, this relationship is relevant only from a given size threshold. As a matter of fact, beyond four children, the degradation of the quality variables is quite strong.
- In memoriam - p. 1 page In memoriam. In: Revue d'économie du développement, 8e année N°4, 2000. p. 1.