Contenu du sommaire : Le Grand Paris. Matériaux pour une alte-rmétropolisation
Revue | Villes en parallèle. Document |
---|---|
Numéro | no 4, octobre 2008 |
Titre du numéro | Le Grand Paris. Matériaux pour une alte-rmétropolisation |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Grand Paris : alte-rmétropolisation et alternance démocratique - Guy Burgel p. 6 pages Présentant le numéro, Guy Burgel souligne les apports des auteurs rassemblés aux débats sur le Grand Paris : nature de la métropolisation, partagée entre la production de richesses et le bonheur des individus, écartèlement entre local et global, appréciations divergentes d'une centralité dilatée ou d'un polycentrisme d'ardente obligation, diffusion urbaine subie ou désirée, finalement modes de gouvernement plus démocratique et plus équitable.Introducing the issue, Guy Burgel emphasizes the authors contributions to the debates on Greater Paris : type of metropolization, shared between production of wealth and welfare of individuals, split between local and global, divergent appreciations of a dilated centrality or of an ardent obligatory polycentrism, urban diffusion suffered or desired, and finally more democratic and more equitable modes of metropolitan government.
- Les responsabilités de l'urbanisme dans les crises du logement - Jean-Paul Lacaze p. 12 pages À l'occasion de l'explosion brutale dans l'opinion de la crise quantitative du logement (déficit de près de 400 000 unités dans l'agglomération parisienne), l'auteur rappelle quelques «fondamentaux » de ce secteur économique et social : les meilleures théories urbanistiques (le fonctionnalisme en l'occurrence) ne font pas le bonheur des sociétés ; dans les zones déjà urbanisées, c'est le prix du logement ancien, conditionné par des appréciations sociales plus que techniques, qui entraîne tout le marché ; le malthusianisme conjoint des collectivités locales, après les lois de décentralisation, et de l'État, sous raison de renouvellement urbain, a les mêmes effets négatifs sur la production suffisante de logements, entraînant une périurbanisation diffuse sans cesse plus lointaine et plus pénalisante. Pour sortir de la crise, l'auteur préconise une politique nationale d'opérations en sites vierges, offrant à la fois un habitat unifamilial d'un bon niveau de services et le respect des principes du développement durableAt a time of dramatic increase in public awareness concerning the quantitative housing crisis (shortfall of nearly 400 000 units in the Paris agglomeration), the author points out a few "fundamentals" regarding this economic and social sector : the best urbanistic theories (in this case functionalism) are of little advantage to the societies ; in areas already urbanized the price of old housing, governed by social more than technical estimations, drives the entire market ; the joint Malthusianism of local communities, after the decentralization laws, and of the State, for urban renewal considerations, has the same negative effects on sufficient production of dwellings, causing a diffuse periurbanization increasingly distant and increasingly penalizing. To solve the crisis, the author recommends a national policy of operations in virgin sites, offering both a single-family habitat with a good level of services and respect of sustainable development principles.
- Les politiques urbaines à Florence, impacts de la globalisation et coûts des ajustements sociaux - Vincemo Bentivegna p. 12 pages Malgré sa taille moyenne (350 000 habitants), Florence présente toutes les caractéristiques de la métropolisation actuelle : un secteur hautement compétitif, notamment le tourisme international, accroché à l'économie mondiale, des activités anciennes en perte de vitesse, plutôt spécifiées dans l'artisanat et l'industrie. La LUDA (Large Urban Distressed Area) de Florence résume toutes les difficultés sociales et spatiales de la ville, et concentre tous les efforts des politiques municipales d'«ajustement » et d'«alignement» pour parvenir à un rééquilibrage urbain. Elles se partagent entre des stratégies classiques de requalification économique, physique et sociale de la zone, associant public et privé pour la rendre plus attractive, et une autre ligne conjointe, plus audacieuse, qui s'appuie sur les capacités propres des communautés humaines concernées. Ces approches globales du développement urbain pour lutter contre les effets de marginalisation territoriale des transformations contemporaines ne sont pas sans rappeler l'«alter-métropolisation» préconisée par ailleurs.Despite its average size (350 000 inhabitants), Florence exhibits all the characteristics of the current metropolization : a highly competitive sector, especially international tourism, linked to the global economy, old activities dying away, more specified in crafts and industry. The Florence LUDA (Large Urban Distressed Area) encompasses all the social and spatial difficulties encountered in the city and focuses all the «adjustment» and «alignment» efforts implemented under the municipal policies to restore an urban balance. They are divided between traditional strategies of economic, physical and social requalification of the area, combining public and private to make it more attractive, and another joint, more daring, direction based on the specific capacities of the human communities concerned. These global urban development approaches to fight against the effects of territorial marginalization of contemporary transformations remind us of the «alter-metropolization» recommended elsewhere.
- Une leçon d'histoire pour le présent. Le Service d'Aménagement de la Région Parisienne (1953-1967) - Jean-Claude Croizé p. 27 pages Se livrant à une enquête très précise dans les archives du Service d'Aménagement de la Région Parisienne (1953-1967), l'auteur souligne les apports de l'étude aussi bien à l'appréciation des problématiques contemporaines de gouvernement de la capitale qu'à la compréhension des logiques à l'œuvre il y a un demi-siècle. L'Etat et ses grands commis apparaissent omniprésents dans les décisions stratégiques comme dans les projets de portée locale. Loin d'être livrée à la finance ou à la banque, l'économie de la construction est encore dominée par l'investissement public ou semi-public (Sociétés d'Économie Mixte). Dans la commande, on relève une forte concentration des maîtres d'ouvrage et des grands architectes qui dominent le secteur du logement. L'industrie (automobile, aéronautique, énergie) et les grandes infrastructures de transport sont encore la grande affaire du moment. Et si la ville de Paris n'est pas surreprésentée dans les localisations pressenties ou choisies, c'est toujours la proximité ou l'accessibilité du centre de l'agglomération qui sont privilégiées plus qu'un bassin parisien ou une grande périphérie mythiques.Involved in a highly detailed investigation in the archives of the Service d'Aménagement de la Région Parisienne (1953-1967), the author points out the value of the study both in assessing the contemporary issues faced by the capital's government and in understanding the logics implemented half a century ago. The State and its senior civil servants seem to be omnipresent, whether in strategic decisions or in local projects. Far from having to resort to finance or the bank, the building economy is still dominated by public or semi-public investment (Sociétés d'Économie Mixte -mixed capital development companies). In the order, we observe a high concentration of owners and leading architects dominating the housing sector. Industry (automotive, aeronautic, energy) and the large transport infrastructures are still the big attraction. And although Paris is not over-represented in the expected or chosen localizations, proximity or accessibility to the center of the agglomeration always take priority over a mythical Paris basin or large periphery.
- Jean-Pierre DUPORT s'entretient avec Guy BURGEL et Alexandre GRONDEAU - Jean-Pierre Duport, Guy Burgel, Alexandre Grondeau p. 7 pages Dans un entretien donné à Villes en Parallèle le 19 janvier 2007, donc avant la déclaration de Nicolas Sarkozy sur le Grand Paris du 26 juin de la même année, Jean-Pierre Duport, ancien préfet de la région Île-de-France, précise ses positions tant sur les rapports de l'État et de la société civile que sur l'aménagement de la capitale. Il se déclare résolument hostile à l'idée d'un Grand Paris et pour le renforcement des pouvoirs de la Région, notamment en matière de logement. De la même façon, il est plutôt favorable à des axes de transports tangentiels plus qu'à la création d'une ligne de rocade, «orbitale», ou «métrophérique», même s'il préconise pour ces grandes infrastructures un endettement à très long terme, qui ne serait pas pris en compte dans les critères de Maastricht.In a meeting with Villes en Parallèle on January 19, 2007, so before Nicolas Sarkozy's declaration concerning Greater Paris on June 26, Jean-Pierre Duport, former prefect of the Ile-de-France region, gave his point of view on the relations of the State and civil society and the development of the capital. He stands firmly against the idea of a Greater Paris and in favor of increasing the Region's authority, especially as regards housing. Similarly, he supports tangential transport axes rather than creation of an orbital or "metropheric" ring-road, even though for these large infrastructures, he recommends a very long-term debt which would not be taken into account under the Maastricht criteria.
- Quand on débat sur le Grand Paris. . . Table ronde du 14 décembre 2007 - Guy Burgel, Roland Castro, Michel Dresch, François Labroille, Pierre Mansat p. 18 pages Le 14 décembre 2007, après les premières déclarations de Nicolas Sarkozy sur le Grand Paris, mais avant le lancement de l'appel d'idées du ministère de la Culture et la création d'un Secrétariat d'État à la région capitale, quelques uns des protagonistes débattent des enjeux du gouvernement de la métropole : Pierre Mansat, adjoint au maire de Paris, chargé des relations avec les collectivités territoriales, François Labroille, conseiller régional d'Ile-de-France, Michel Dresch, directeur général de la SEM Paris Rive Gauche et Roland Castro, cofondateur de Banlieue 89. Tout est déjà sur la table : le polycentrisme, la communauté urbaine, la péréquation fiscale, l'embellissement périphérique.On December 14, 2007, after Nicolas Sarkozy's first declarations on Greater Paris, but before the call for ideas launched by the Ministry of Culture and creation of a Secretary of State for the Capital-Region, some of the protagonists debate on the stakes faced by the metropolitan government : Pierre Mansat, deputy mayor of Paris, responsible for relations with the territorial communities, François Labroille, Ile-de-France regional councilor, Michel Dresch, director general of the Paris Rive Gauche SEM (mixed capital company) and Roland Castro, cofounder of Banlieue 89. Everything is already on the table : polycentrism, the urban community, tax revenue sharing, peripheral enhancement.