Contenu du sommaire : On Margins: Feminist Architectural Histories of Migration
Revue | ABE Journal : European architecture beyond Europe |
---|---|
Numéro | no 16, 2019 |
Titre du numéro | On Margins: Feminist Architectural Histories of Migration |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Note from the ABE editorial team - Johan Lagae, Ricardo Agarez, Tania Sengupta
Dossier : Feminist Architectural Histories of Migration
- On Margins: Feminist Architectural Histories of Migration - Anooradha Iyer Siddiqi, Rachel Lee
- “Dear Comrade,” or Exile in a Communist World: Resistance, Feminism, and Urbanism in Margarete Schütte-Lihotzky's Work in China, 1934/1956 - Sophie Hochhäusl In the 1930s and the 1950s China recruited thousands of foreign "experts” to consult on programs to modernize the country. Margarete Schütte-Lihotzky (1897–2000), an Austrian architect and postwar member of the Communist Party, was invited to participate in these programs in both periods. Today Schütte-Lihotzky has been canonized in this history of architecture for her interwar contributions to modern housing and educational institutions in Austria, Germany, the Soviet Union, and Turkey. Recent scholarship has shown, however, that both, her architectural and political efforts, spanned more than eight decades. Schütte-Lihotzky was actively involved in the Austrian Communist Resistance in the 1940s, as well as the Austrian women's movement, the international peace movement, and transnational architectural organizations such as the International Congress of Modern Architecture (ciam), and the Union of International Architects (uia) in the postwar years. By focusing on two extended research trips Schütte-Lihotzky made to China in 1934 and 1956, this essay positions her work in a wider discourse about the agency of female architects as well as the networks of communist intellectuals during the Cold War. It presents Schütte-Lihotzky's endeavors in China as a lens for examining the complex entanglements of gender, class, and ethnicity in international women's organizations as well as instances of “othering” perpetuated by European architects who served as foreign “experts” abroad. Finally, the essay also argues that Schütte-Lihotzky's travel coincided with moments of China's effort to build relationships with countries abroad. While her book manuscript Millionenstädte Chinas, completed in 1958, thus serves as a document chronicling these exchanges in design culture, at the time Schütte-Lihotzky understood it as a preparatory text for devising a global architectural history written from a communist vantage point.
- On Contradictions: The Architecture of Women's Resistance and Emancipation in Early twentieth-Century Iran - Armaghan Ziaee Dans l'environnement construit de l'Iran, les espaces publics ont certes été des espaces genrés, lieux de domination et de subordination, mais aussi des terrains de résistance et d'émancipation. En analysant le projet d'envergure, influencé par l'Occident, de modernisation des espaces publics lancé par Reza Chah Pahlavi (qui a régné de 1925 à 1941), cet article met en contexte le « langage genré » utilisé pour atteindre les objectifs de la modernisation et étudie des expériences vécues par des femmes dans des grandes villes comme Téhéran, Qazvin, Racht et Bouchehr. Au cours de cette période, les mouvements d'architecture et d'urbanisme modernes ont surtout obéi aux prescriptions du ciam. Les plans hippodamiens aux axes de circulation clairs ont pris le pas sur les systèmes traditionnels locaux de ruelles étroites, tortueuses, souvent semi-couvertes, qui répondaient aux pratiques du cheminement piéton. Le mouvement moderne a également tenté de « démocratiser » les espaces publics à travers une abolition de la ségrégation liée aux genres et a mis en avant que les rues devaient être des espaces agréables esthétiquement où femmes et hommes pourraient circuler et socialiser dans la mixité, phénomène tout à fait contraire aux traditions locales. À cela vint s'ajouter le fait qu'en 1936, la politique de Reza Chah fut d'interdire aux femmes de porter le tchador dans les espaces publics et de privilégier le vêtement à l'occidentale. Certaines femmes, principalement issues de milieux conservateurs, religieux et de classes sociales inférieures, rejetèrent l'utilisation des espaces publics transformés par la loi. Ainsi, plus particulièrement dans les quartiers anciens et ceux où les maisons étaient mitoyennes, les femmes se mirent à utiliser les terrasses comme lieux de réunion et comme substitution des voies piétonnes. D'autres, appartenant aux classes supérieures, accueillirent favorablement cette modification de l'espace public désormais ouvert à tous, l'utilisant pour s'affranchir de tabous sociaux et culturels. À l'appui des théories féministes postcoloniales et transnationales, dont celle de Chandra Talpade Mohanty (1984) et celle d'Inderpal Grewal et Caren Kaplan (1994) qui critiquent la modernité et la modernisation et mettent l'accent sur la diversité des expériences vécues par les femmes mais aussi sur l'importance de leur mise en contexte, cet article montre comment, dans un climat politique fait d'énormes contradictions, les espace construits furent (re)configurés et ré(appropriés) en tant qu'outils physiques de résistance vis-à-vis de la colonialité de la modernisation de l'environnement construit ainsi que du pouvoir, tout en étant (ré)envisagés par de nombreuses femmes comme un objet de confrontation aux traditions culturelles et aux idéologies patriarcales.The public spaces in Iran's built environment were gendered sites of domination and subordination, yet also terrains of resistance and emancipation. Tracing the massive western-oriented project of modernization of public spaces issued by the Shah of Iran, Reza Shah Pahlavi (1925-1941), this article contextualizes the gendered language used to advance modernization, and examines examples of women's experiences in major cities including Tehran, Shiraz, Qazvin, Rasht, and Bushehr. During this period, modern architecture and planning movements in Iran mainly followed the discourse instigated by ciam [International Congresses of Modern Architecture]. Urban street plans with an orthogonal network of roads, streets, and wide boulevards were favored over the vernacular system of narrow, twisting, partly-roofed alleys, based on pedestrian movements. The modern movement also attempted to desegregate and “democratize” public spaces through gender desegregation, arguing that streets needed to be aesthetically-pleasing spaces where both men and women could walk and socialize in mixed-sex gatherings, a phenomenon that was not common in public spaces in the history of Iran. It should be noted that in 1936, Reza Shah promulgated a ban on the use of the chador (the traditional Iranian veil) in public places, in favor of Western women's fashion, i.e., European hats, coats, and gloves. Due to this ban, some women, particularly those from conservative, religious, lower-class backgrounds, resisted using public spaces and streets. In older neighborhoods, where houses were attached to each other, these women used the rooftops as gathering spaces and as a form of pedestrian pathway. Others, mainly elite, urban, upper-class women, accepted and appreciated the desegregated spatial practices, using them to free themselves from social and cultural taboos. Building on postcolonial and transnational feminist theories, including those of Chandra Talpade Mohanty (1984) and Inderpal Grewal and Caren Kaplan (1994), which critique modernity and modernization and emphasize the diversity of women's experiences and the importance of contextualizing them, this article addresses how, in a political climate of enormous contradictions, architectures were (re)configured and (re)appropriated as physical tools of resistance against the coloniality of modernization of the built environment and state power for one group of women, yet simultaneously, were (re)envisioned as an apparatus of confrontation with cultural traditionalism and patriarchal ideologies for another group of women.
Varia
- The architectural production of India's everyday modernism: middle-class housing in Pune, 1960-1980 - Sarah Melsens, Inge Bertels, Amit Srivastava Dans l'Inde postcoloniale, les projets d'habitat ordinaire témoignent d'une appropriation à grande échelle des caractéristiques de l'architecture moderne. Cet article analyse l'adaptation par les architectes locaux de leurs positions envers l'architecture moderne aux circonstances sans cesse mouvantes de la production architecturale dans un monde en voie de développement. Se fondant sur la théorie du champ élaborée par Pierre Bourdieu, l'article offre une étude détaillée de constructions résidentielles réalisées sur quelque trois décennies par Architects United, une agence d'architecture de taille moyenne fondée en 1961 dans la ville de Pune. Si les premiers projets témoignent d'une certaine liberté ainsi que d'une aspiration à l'innovation architecturale, cette tendance tend à s'affadir tandis que de nouveaux modèles d'habitat émergent, tendant vers une forme plus modeste et davantage hybride de l'architecture moderne. L'exploitation d'archives inédites, ainsi que celle de sources orales, permet de démontrer que ces adaptations architecturales résultaient indirectement de politiques publiques et de changements sociétaux, comme l'incitation gouvernementale à des initiatives d'habitat coopératif ou bien l'émergence d'une classe moyenne postcoloniale aux aspirations spécifiques en matière de logement. À ce titre, cet exemple « marginal » révèle quelques-uns des processus qui ont été négligés dans les discours sur le modernisme en architecture en tant qu'importation occidentale en Inde, discours essentiellement centrés autour de commandes exceptionnelles d'architecture publique passées à des « experts globaux » ou à leurs disciples indiens. L'article souligne aussi la nécessité d'une recherche sur les processus de la production architecturale, en plus de l'objet construit, afin qu'émerge une compréhension davantage pluraliste que romancée de la pratique.The large-scale appropriation of modernist architectural features in everyday housing projects in postcolonial India is remarkable. This article examines how regional architects adapted their engagement with architectural modernism to the evolving circumstances of architectural production within the context of the developing world. Drawing on Pierre Bourdieu's “field theory”, it presents a detailed case study of two decades of residential work by Architects United, a medium-scale architectural practice founded in the Indian city of Pune in 1961. While the architects' earliest projects demonstrated an opportunity and desire for architectural innovation, this approach became increasingly restricted as new patterns for housing provision emerged, resulting in a more subdued and hybrid form of modernist architecture. The paper makes use of the architects' previously undisclosed archive and oral history to demonstrate that these architectural adaptations were the indirect result of governance practices and societal change, particularly the government's stimulation of co-operative housing initiatives and the emergence of a postcolonial middle class with distinct housing expectations. As such, this “peripheral” case exposes some of the processes that have been overlooked in the rhetoric of Architectural Modernism as a Western import in India, which is primarily centered around the discussion of exceptional public building commissions by “global experts” or their Indian disciples. The paper further highlights the need to investigate the processes of architectural production, in addition to the built product itself, so that a pluralistic rather than romanticized understanding of architectural practice may emerge.
- “Not the usual way?” On the involvement of an East German couple with the planning of the Ethiopian capital - Monika Motylińska, Phuong Phan Étude de l'épisode éthiopien dans les carrières de Peter et Ute Baumbach, couple d'architectes majeurs de République démocratique allemande (rda), au travers d'une analyse de plans et de dessins demeurés en grande partie inédits mais aussi de sources orales. Suivant les méthodes de recherche développées par Łukasz Stanek sur les architectures de la mondialisation, les observations rassemblées au cours d'investigations sur la mobilité des architectes est-allemands sont exploitées pour élargir le champ de connaissance sur la circulation des pratiques d'urbanisme entre le Second Monde et le Sud global associés dans les contextes économiques et politiques de la guerre froide. Cette analyse des activités des Baumbach permet de confronter leur propre récit à l'historiographie de l'urbanisme en Éthiopie, en examinant les rapports et les désaccords révélés par les protagonistes eux-mêmes ou ceux livrés par les sources. Par l'utilisation de récits à la première personne comme point de départ d'une enquête sur des processus qui, d'une certaine façon, échappent au souvenir historique conventionnel, l'histoire du rôle joué par le couple d'architectes est-allemands à Addis-Abeba permet également de réfléchir sur les limites et la partialité mais aussi sur les avantages des approches de l'histoire orale dans le cadre de recherches futures sur l'histoire de l'architecture et de l'urbanisme dans les pays hors d'Europe.This article examines the Ethiopian chapter in the careers of Peter and Ute Baumbach, prominent architects from the German Democratic Republic (gdr), by analyzing their previously (mostly) unpublished plans and drawings as well as oral history. In line with Łukasz Stanek‘s investigation of the architectures of mondialisation, we combine reflections gathered in the course of research on the mobility of East German architects in an effort to broaden the scope of knowledge about the circulation of planning practices between the “Second World” and the “Global South,” embedded in complex Cold War economic and political contexts. While analyzing Baumbachs' activities, we confront their narrative with the historiography of urban planning in Ethiopia, where we investigate links and disconnections stated by the protagonists themselves or those traceable in the sources. Using first-person accounts as a starting point for an investigation into developments that in many ways escape the conventional historical record, the story of the East German couple's involvement in Addis also allows us to reflect on the limitations and biases as well as the benefits of oral history approaches, for further research in the history of architecture and planning beyond Europe.
- The architectural production of India's everyday modernism: middle-class housing in Pune, 1960-1980 - Sarah Melsens, Inge Bertels, Amit Srivastava
Debate
- Response to Murray Fraser - Kathleen James-Chakraborty
Documents/Sources
- Le fonds d'archives Georgette Cottin-Euziol : archive de toute une vie - Assia Samaï-Bouadjadja
Dissertation abstracts
- Penser le patrimoine guadeloupéen du XXe siècle - Sophie Paviol
Recensions
- The gendered user and the generic city: Simone de Beauvoir's America Day by Day - Mary Pepchinski
- Hilde Heynen, Sibyl Moholy-Nagy: Architecture, Modernism and its Discontents - Kathleen James-Chakraborty
- Guadalupe Garcia, Beyond the Walled City: Colonial Exclusion in Havana - Laura Fernández-González
- Caroline Herbelin, Architectures du Vietnam colonial. Repenser le métissage - Ronan Bouttier