Contenu du sommaire : Le travail social entre pouvoir discrétionnaire et pouvoir d'agir
Revue | Revue française des Affaires sociales |
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Numéro | no 2, avril-juin 2020 |
Titre du numéro | Le travail social entre pouvoir discrétionnaire et pouvoir d'agir |
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- Avant-propos - Cyprien Avenel, Nicolas Duvoux p. 5-27
- Le travail social à l'épreuve des recompositions institutionnelles de l'action sociale - Robert Lafore p. 29-49
- Les contours incertains du travail social : un facteur de perte de sens - Marcel Jaeger p. 51-72
Les enjeux contemporains du travail social
- « Je ne veux pas organiser les femmes ». Travail social féministe et pouvoir d'agir - Auréline Cardoso p. 73-95 S'appuyant sur une ethnographie de trois mois menée au sein d'une association féministe gérant un service d'accueil de femmes victimes de violences, cet article propose d'interroger le potentiel transformateur du travail social féministe mis en œuvre dans cette association. Il s'intéresse aux processus d'empowerment et de conscientisation que les professionnelles de l'association tentent d'impulser chez les femmes qu'elles accueillent, ces dernières étant le plus souvent éloignées des idées et du militantisme féministe. Une première partie présente le travail social féministe, en s'attachant à mettre en lumière son inscription dans le travail social comme son opposition à certaines de ses pratiques. Les deux parties suivantes, plus ethnographiques, donnent à voir le travail de conscientisation en direction des femmes accueillies, et les effets de celui-ci en termes de pouvoir d'agir individuel. Il s'agit de montrer comment certaines valeurs du travail social féministe peuvent entrer en contradiction avec la mise en œuvre d'un réel travail de mobilisation des femmes accueillies, qui nécessiterait pour les professionnelles d'adopter une posture « d'avant-garde » qu'elles rejettent.Based on an ethnography of a feminist battered women's shelter, this paper analyses the transformative potential of feminist social work. It focuses on how professionals of the organization seek to induce empowerment and to make the battered women aware of inequalities due to the gender system. These women are often scarcely aware of feminist ideas and may even disagree with them. The first part presents the principles of feminist social work, and how it is embedded in the professional field of social work and can challenge some of the principles of “classic social work”. The paper then shows how the professionals try to empower women through individual appointments and collective activities, and how women respond to this process of empowerment. Finally, we see how some principles of feminist social work prevent the professionals from playing a role of “organizers” of the battered women, because social feminist work entails a non-directive position in relation to the women.
- L'intervention sociale à l'épreuve d'une préoccupation pour la santé mentale. Mobilisation du rétablissement et politique de logement d'abord - Nicolas Chambon, Élodie Gilliot, Mathilde Sorba p. 97-116 Cet article problématise les effets d'une perspective de « rétablissement » sur les pratiques d'accompagnement social, notamment dans le cadre de la politique de « logement d'abord ». La préoccupation pour la santé mentale (négative comme positive) des personnes bénéficiaires de l'accompagnement est alors centrale. L'approche du rétablissement induit de s'intéresser aux capacités, savoirs, choix, désirs, volontés, droits et environnement des personnes confrontées à des difficultés. Elle nécessite un décloisonnement entre les champs du sanitaire, du médico-social et du social et conduit les intervenants de ce dernier champ à devoir être en mesure d'évaluer les effets de leurs interventions sur les personnes. Sur notre terrain d'enquête, l'accompagnement en multiréférence, l'attention aux forces et aux compétences et l'adoption de dispositions professionnelles particulières sont alors autant de principes qui visent à redonner du pouvoir d'agir aux personnes, qu'elles soient intervenantes ou bénéficiaires.This article explores the effects that the prospect of “recovery” has on social support practices, particularly in the context of the French government's logement d'abord (housing first) policy. Concern for the mental health (both good and bad) of the beneficiaries of support is central. The recovery approach involves a focus on the capacities, knowledge, decisions, desires, wills, rights, and environment of the people facing difficulties. It requires the decompartmentalization of the healthcare, medical-social, and social fields, and leads actors in the latter to be capable of evaluating the effects of their interventions on people. In our field of study, team-based support, attention to strengths and skills, and the adoption of specific professional arrangements are therefore principles that aim at once again empowering people to act, whether they are professionals or beneficiaries.
- « Aller-vers » les situations de grande marginalité sociale, les effets sociaux d'un champ de pratiques sociales - Évelyne Baillergeau, Hans Grymonprez p. 117-136 En tant que démarche d'approche et d'immersion auprès des populations restées à l'écart des politiques sociales et de santé publique, l'« aller-vers » a irrigué divers pans de l'intervention sociale tout au long du xxe siècle, tant en Amérique du Nord qu'en Europe. Il constitue même, dans divers pays, le cœur d'un champ de pratiques : le travail de rue. Cet article s'interroge sur les effets sociaux de ce champ de pratiques et sur sa capacité à remettre en cause des frontières symboliques qui affectent les relations entre la société et sa marge. Les auteurs prennent pour cela appui sur des recherches qualitatives menées en Belgique flamande, au Canada et aux Pays-Bas.As a way to approach and liaise with populations that have remained excluded from social and public health policies, “outreach” practices penetrated various areas of social intervention throughout the 20th century, both in North America and Europe. In several countries it even constitutes the core of a field of practices, namely that of street (corner) work. This article examines the social effects of this field of practices and its ability to challenge the symbolic boundaries affecting the relationships between mainstream society and those on its fringes. To do so, the authors draw on qualitative research carried out in Flanders (Belgium), Canada, and the Netherlands.
- L'action communautaire des biffins, un défi pour le travail social - Olivia Mercier, Elisabetta Bucolo p. 137-155 Le travail social fait l'objet de critiques qui soulignent ses carences et le besoin de repenser l'action sociale dans la mesure où elle est susceptible de priver les personnes de leur force de proposition et d'initiative. Un ensemble de pratiques citoyennes propose un changement de paradigme et s'inscrit dans le sillage de l'action communautaire. Il s'agit de démarches d'action collective qui relèvent d'une logique d'empowerment par la valorisation des ressources des personnes, des groupes, des communautés. C'est une action politique, levier pour le pouvoir d'agir des plus pauvres et des exclus, capable d'appuyer le déploiement de formes inédites d'organisation et de solidarité issues de collectifs citoyens qui viennent questionner le travail social. Cependant, l'action communautaire reste difficile à cerner car elle agit dans plusieurs domaines et s'exprime sous différentes formes. Pour cette raison, nous nous sommes intéressées à une pratique spécifique, celle des biffins en Île-de-France, de l'Association de marché écologique individuel organisé de la récupération (AMELIOR). Elle favorise une forme d'insertion renouvelée, ainsi non seulement les biffins s'auto-organisent mais ils revendiquent des droits dans une visée d'émancipation par l'occupation d'espaces socio-économiques dont ils sont généralement exclus. Nous questionnerons ainsi l'impact de l'action communautaire des biffins sur les pratiques et le cadre du travail social.Social work is criticized for its shortcomings and the need to reconsider social action insofar as it may deprive people of their proactivity and initiative. A set of citizen practices is calling for a paradigm shift, in the wake of community action. These practices consist of collective action aimed at fostering empowerment by developing the resources of people, groups, and communities. This is a political lever for action, to provide the poorest and marginalized people with the power to act ; it is capable of supporting the roll-out of unprecedented forms of organization and solidarity that have emerged from citizen groups challenging social work. However, community action remains difficult to define because it acts in multiple fields and is expressed in different forms. Because of this, we chose to focus on one specific practice, that of the waste pickers of the Association de Marché Écologique Individuel Organisé de la Récupération (AMELIOR) (organized individual ecological recovery association) in Île-de-France. This organization promotes a reinvented form of integration : not only do waste pickers organize themselves, they also demand rights, seeking emancipation by occupying socio-economic spaces from which they are generally excluded. In this article, we analyse the impact of the community action of waste pickers on the practices and framework of social work.
- Le travail social entre impuissance et confrontation à l'action humanitaire : le cas des familles hébergées à l'hôtel par le 115 en situation d'insécurité alimentaire - Hélène Leroy p. 157-173
- « Je ne veux pas organiser les femmes ». Travail social féministe et pouvoir d'agir - Auréline Cardoso p. 73-95
De l'impuissance aux pouvoirs
- Projets d'insertion bien ordonnés et normes de « bon recours » dans les fonds départementaux d'aide aux jeunes - Christophe Trombert p. 175-200 L'article aborde les caractéristiques de demandes d'aide financière à l'insertion jeunesse que produisent des professionnels de l'intervention sociale lorsqu'ils ont recours et participent aux fonds départementaux d'aide aux jeunes. Alors que le budget annuel d'aide financière est limité et que le nombre de demandeurs ne peut être estimé à l'avance, quels sont les repères cognitifs et normatifs des acteurs pour sélectionner les dossiers ? Dans cette recherche des conceptions pratiques des normes d'insertion, nous laisserons en partie de côté l'étape de l'instruction de l'aide pour nous concentrer sur la prise de décision en commission d'attribution. Nous verrons qu'une vulnérabilité initiale n'est pas suffisante pour comprendre les décisions d'accord et de refus. Des garanties du bon usage de l'aide pour améliorer une insertion socioprofessionnelle, un projet professionnel « réaliste », une cause légitime aux difficultés rencontrées, un rapport méritoire aux aléas de la vie, apparaissent comme des paramètres centraux de l'appréciation des situations, c'est-à-dire conditionnent l'accès à une instruction de la demande d'aide puis à une décision d'accord.This article looks at the features of applications for financial assistance for youth integration made by social workers when they are able to access and participate in the youth assistance funds of the départements in France. Given that the annual budget for financial assistance is limited and the number of requests cannot be estimated in advance, what are cognitive and normative references for selecting cases ? In this paper on the practical conceptions of norms for integration, we partially skip over the preliminary examination stage to concentrate on decision-making by the awarding committee. We see that initial vulnerability is not enough to explain approval and rejection decisions. Guarantees around the proper use of the assistance to improve socio-professional integration, a “realistic” professional undertaking, a legitimate cause for the difficulties encountered, and a commendable relationship with unforeseen circumstances in life appear to be central parameters for evaluating situations. This is what determines access to the preliminary examination of requests for assistance and subsequent approvals.
- Toute-puissance et impuissance dans les mesures d'aide éducative : une mainlevée problématique - Claire Autant-Dorier p. 201-225 L'article rend compte d'une enquête menée au sein d'une association exerçant des mesures d'assistance éducative à domicile qui expérimente un dispositif renforcé afin de faire avec les usagers et de développer leur capacité d'agir. Partant d'un questionnement sur la traduction de la demande, celle-ci révèle des situations problématiques de mainlevée où il est mis fin à la mesure alors que les besoins demeurent et qu'une demande s'exprime. La reprise d'un cas met à jour un procès réciproque en (in)capacité : l'équipe éducative pointe la toute-puissance de la mère qui « met en échec » la mesure, tandis que celle-ci reproche aux instances éducatives d'être « incapables » d'aider son fils. La mainlevée signe alors l'impuissance des travailleurs sociaux à agir. Cette situation donne à voir comment les décalages dans les représentations et attentes respectives comme dans les temporalités et logiques d'action provoquent de la résistance et du décrochage. Le texte pose la question de l'effectivité des droits des familles dans leurs rapports avec les services de l'aide sociale à l'enfance et de l'efficacité du dispositif d'assistance éducative. Au-delà du pouvoir discrétionnaire des professionnels, les traductions et décisions prises interrogent la pertinence des politiques sociales et les conditions de leur mise en œuvre à l'échelle locale.This article discusses a survey carried out in an organization providing at-home educational assistance that was experimenting with an enhanced system to work with users and develop their capability to act. Questions around the translation of the request show problematic situations of withdrawal in which the assistance is ceased even though the needs remain and a request is made. Looking at one case highlights a process of mutual claims of (in)capability : the educational team points the finger at the omnipotence of the mother, who “thwarts” the assistance, whereas the mother reproaches the educational bodies for being “incapable” of helping her son. The withdrawal is therefore an indication of the social workers' inability to act. This situation shows how differences in representations and respective expectations, as well as in timeframes and logics of action, trigger resistance and discontinuance. The article raises the question of the effectiveness of the rights of families in their relationships with children's social assistance services, and of the efficacy of the educational assistance. Beyond the discretionary power of professionals, the translations and decisions made call into question the relevance of social policies and the conditions of their implementation on the local scale.
- Une allocation au conditionnel. Distribution et perception du revenu de solidarité active à l'intersection des rapports sociaux - Lilian Lahieyte p. 227-244 Fondé sur une enquête de terrain au long cours, cet article étudie la distribution et la perception de l'aide sociale, et plus particulièrement du revenu de solidarité active, en partant à la fois du point de vue de travailleuses sociales et d'allocataires élevant seules leur(s) enfant(s). Les travailleuses sont amenées à poser des conditions à l'aide sociale de manière différente suivant le département au sein duquel elles exercent et suivant leur poste de travail particulier. Ces conditions leur servent cependant à négocier une même difficulté, à savoir celle d'impliquer les allocataires dans les relations d'aide. Les allocataires, quant à elles, peuvent très mal vivre ces conditions, qui contredisent parfois leurs stratégies quotidiennes et leurs aspirations sociales. L'article propose d'envisager cette situation à l'aune de l'intersectionnalité, une notion qui invite à rendre compte des conséquences inattendues de la combinaison des rapports sociaux.Based on a long-term field survey, this article studies the distribution and takeup of social assistance and, more specifically, the revenu de solidarité active (earned income supplement) in France, adopting the viewpoints both of female social workers and of single-parent beneficiaries. Social workers establish the conditions of social assistance differently, depending on the department in which they work and their particular position. These conditions nevertheless help them to negotiate another difficulty, that of involving beneficiaries in the assistance relations. As for the beneficiaries, they find it very difficult to tolerate these conditions, which sometimes go against their everyday strategies and social aspirations. This article proposes to look at this situation from the perspective of intersectionality, a concept that encourages consideration of the unanticipated consequences of the combination of social relations.
- Limiter l'accès aux services de droit commun pour mieux insérer ? Le « non-recours par interdiction temporaire » dans les politiques locales des bidonvilles - Louis Bourgois p. 245-266 Cet article met en lumière et déconstruit des pratiques locales de ciblage et de traitement particulier de populations vues comme des publics spécifiques de l'action sociale. À partir d'une enquête portant sur la politique de résorption des bidonvilles dans une grande agglomération française, nous démontrerons la mise en œuvre par les pouvoirs publics de parcours différenciés marqués par des pratiques institutionnalisées de non-recours aux droits. Nous proposons ainsi un enrichissement de la grille d'analyse du non-recours (Warin, 2016) en introduisant la notion de « non-recours par interdiction », consistant, dans une temporalité limitée, à interdire l'accès à un ensemble de services dits de droit commun pour des raisons d'ordre à la fois politique et opérationnel. Nous analyserons par ailleurs les réactions et stratégies mises en place par les intervenants sociaux et les personnes concernées par les dispositifs – entre acceptation, contestation, contournement ou neutralisation (Le Bourhis et Lascoumes, 2014). Au-delà des populations ici concernées (familles migrantes reconnues comme Roms européens), nous posons l'hypothèse que ces logiques de ciblage et de non-recours institutionnalisés sont présentes dans un large nombre de secteurs de l'action sociale, posant ainsi la question de l'universalité des droits et de la citoyenneté des destinataires de l'action publique.This article reveals and deconstructs local practices of targeting and giving particular treatment to populations seen as specific focuses by social policies stakeholders. Based on a study of the slum clearance policy of a large city in France, we present the public authorities' implementation of various pathways characterized by institutionalized practices of the non-take-up of social benefits and rights. We therefore propose to enrich the non-take-up analysis framework (Warin, 2016) by introducing the concept of “non-take-up by prohibition”, consisting, over a limited time period, of prohibiting access to a set of mainstream services for reasons that are both political and operational. We also analyse the reactions and strategies implemented by social workers and policy users, which vary between acceptance, protest, circumvention, or neutralization (Le Bourhis and Lascoumes, 2014). Beyond the populations in question here (migrant families recognized as European Roma), we posit that the logics of targeting and institutionalized nontake-up are present in many areas of social action, thus raising the question of the universality of rights and of the citizenship of the beneficiaries of public action.
- Appel à contribution pluridisciplinaire sur : « Le travail social entre pouvoir et impuissance ». Pour le numéro d'avril-juin 2020 de la RFAS : Le dossier sera coordonné par : Cyprien Avenel (Mission analyse stratégique, synthèses et prospective (MASSP) de la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) et Nicolas Duvoux (Paris 8, CRESPPA-LabTop) - p. 267-280
- Projets d'insertion bien ordonnés et normes de « bon recours » dans les fonds départementaux d'aide aux jeunes - Christophe Trombert p. 175-200
Autre thème
- La réflexivité comme compétence parentale - Fabienne Berton, Marie-Christine Bureau, Barbara Rist p. 281-306 Les politiques publiques de la parentalité promeuvent le modèle de la participation parentale qui suppose de façon implicite la capacité des parents à s'interroger sur leurs propres pratiques. Dans ce contexte, la réflexivité s'impose aujourd'hui comme une compétence parentale attendue et valorisée par quelques professionnel·le·s de la petite enfance. Cette norme rencontre néanmoins des résistances dans les milieux éducatifs et chez certains parents. Confrontés à l'attente d'une compétence de réflexivité, les parents adoptent différentes postures selon leur position sociale, la singularité de leur configuration familiale et leur adhésion plus ou moins marquée à des traditions ou des croyances affirmées. Certains se conforment à cette attente, soit par adhésion, soit par soumission. D'autres résistent, convaincus de la supériorité de leur modèle éducatif. D'autres encore négocient, dans une approche pragmatique, des compromis entre ouverture réflexive vis-à-vis des professionnel·le·s et respect de leurs propres convictions éducatives. S'il existe de nombreuses formes de résistance à cette compétence de réflexivité attendue, toutes ne sont donc pas conflictuelles. En particulier, les savoirs d'expérience, transmis par héritage familial ou acquis auprès des jeunes enfants, permettent dans certains cas de parer au risque d'asymétrie de relation avec les professionnel·le·s.Public policies on parenting promote the model of parental participation, which implicitly assumes that parents are capable of questioning their own practices. In this context, today, reflexivity is an expected parental skill and one valued by some early childhood professionals. This norm is however encountering resistance in educational circles and among certain parents. Faced with the expectation of the ability to be reflexive, parents react differently, depending on their social position, the uniqueness of their family configuration, and the extent of their adherence to traditions or entrenched beliefs. Some comply with this expectation, through either adherence or submission. Others resist, convinced of the superiority of their educational model. Yet others, in a pragmatic approach, negotiate compromises between reflexive openness with professionals and respect for their own educational beliefs. Thus, there exist numerous forms of resistance to this expected skill of reflexivity, not all of them are conflictual. In some cases, experience-based knowledge passed on in families or acquired from young children serves as a protection against the risk of asymmetry in relationships with professionals.
- La réflexivité comme compétence parentale - Fabienne Berton, Marie-Christine Bureau, Barbara Rist p. 281-306