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Dans le profil pollinique présenté ici, on peut distinguer six phases sédimentaires : phase glacigène pendant le Préboréal - Boréal (argiles glaciaires), phase limnique à la transition Boréal/Atlantique ancien (gyttja), phase telmatique - terrestre pendant l'Atlantique ancien (tourbe à Cyperaceae), phase glacigène pendant l'Atlantique récent (moraine), phase terrestre à la transition Atlantique récent/Subboréal (tourbe) et phase glaciaire pendant le Subboréal (moraine). La sédimentation organique débuta dans le Boréal à 8270 BP. Entre 6735 et 6055 BP le sédiment est constitué de tourbe. Cette période est caractérisée par une concentration pollinique maximale, par l'optimum climatique ainsi que par l'élévation de la limite supérieure de la forêt d'environ 200 m par rapport à l'actuelle. Dans l'étage subalpin on peut constater pendant cette période une extension maximale de l'arolle, du mélèze et du pin tandis que dans l'étage montagnard dominaient le sapin et le tilleul. L'optimum climatique de l'Holocène moyen est situé entre 8300 et 6000 BP. Il est caractérisé par une augmentation de température estivale moyenne de 1.5 - 2°C. L'influx pollinique atteint dans la tourbe 6795 pollen/cm3/an, dans la gyttja 1457 pollen/cm2/an et dans l'argile seulement 14 pollen/cm2/an. Dans la tourbe la valeur de la sédimentation atteint 0,5 mm/an et dans la gyttja seulement 0, 08 mm/an.

Une comparaison dendroécologique de la croissance et de la réponse aux facteurs climatiques du pin à crochets et de l'épicéa a été réalisée en conditions stationnelles particulières, sur dalle de calcaire urgonien karstifié (lapiaz), entre 1 300 et 1 400 mètres dans le massif du Vercors (France). L'analyse des largeurs de cernes révèle une croissance plus rapide pour le pin à crochets, dont l'accroissement radial moyen atteint au maximum 2.0 mm/an, contre 1.2 mm/an seulement pour l'épicéa. La sensibilité au climat est élevée dans les deux cas, avec cependant une plus forte inertie de réponse pour l'épicéa. Le pin profite nettement des précipitations de Juillet durant l'année précédente (n-1), les deux essences étant affectées par de fortes températures en Juillet (n-1) et Mai (n) qui augmentent leur transpiration.

Après avoir analysé les chroniques se rapportant au paludisme en région Rhône Alpes aux XVIIIe et XIXe siècles, les auteurs montrent que la recrudescence de cette maladie en Savoie, au milieu du siècle dernier, était, en fait, une conséquence (impact à court terme) des travaux de génie civil réalisés dans les plaines alluviales. Les raisons qui auraient entraîné la disparition des « fièvres paludéennes » vers 1883 sont analysées. On montre que les vecteurs transmettant le plasmodium existent encore dans la zone d'étude. L'éventualité de la réapparition de la maladie et la nécessité de limiter les populations de moustiques dans les zones humides du piedmont alpin sont discutées.

La question du déboisement, considéré comme la cause majeure des inondations et de la perte de terres cultivées dans les zones de montagne, préoccupa de nombreux observateurs et les gouvernements durant la majeure partie du XIXe siècle. Deux solutions furent avancées : le reboisement suivi de l'endiguement des torrents ou l'endi- guement des torrents suivi du reboisement. L'article analyse les débats qui surgirent à ce sujet dans le département des Basses-Alpes entre 1819 et 1839. Derrière l'alternative technique apparaissent des conceptions différentes du rôle et des formes d'intervention de l'Etat, sur la place de la forêt dans l'économie paysanne. L'intérêt n'est pas purement historique : le rôle de la forêt, les risques d'inondation et d'érosion font partie de ce que nous appelons aujourd'hui « la question environnementale ».

Sur la base de leurs récits, l'article analyse l'image que les voyageurs des XVIIIe et XIXe siècles ont donnée du Valais. Après avoir situé leurs séjours en cette contrée alpine helvétique dans le contexte de la découverte des Alpes et de la mode du voyage en Suisse, l'auteur envisage les différents itinéraires parcourus et leur répercussion sur la perception du canton. Dans une deuxième partie, il se penche sur l'image du Valais proprement dite, en examinant tout d'abord son processus de formation, qui va d'une image préalable fondée sur les lectures et les éventuels voyages antérieurs de l'excursionniste à une image finale combinant la représentation et l'observation. Puis l'auteur en inventorie les principales composantes.

En validant « l'approche globale », la Loi sur l'Eau de 1 992 a reconnu la nécessité d'une gestion à long terme des rivières et de la préservation des écosystèmes aquatiques. La gestion d'un linéaire a ainsi cédé place à la gestion d'un espace, ce qui suscite toutefois de nombreux conflits d'usages sur les rivières à forte instabilité latérale. L'article présenté constitue une synthèse des résultats d'une enquête réalisée au cours de l'été 1 993 auprès de propriétaires de parcelles de la forêt alluviale de 4 cours d'eau du bassin du Rhône dont l'érosion de berge représente un élément majeur de fonctionnement. Cette démarche a permis de montrer qu'il est possible de définir des zones potentiellement érodables pour préserver le fonctionnement naturel de ces rivières. Néanmoins, la réussite d'un tel projet nécessite une réelle phase de concertation tant au niveau des collectivités locales que des propriétaires privés.

Sur un petit bassin de haute montagne (4000 m), situé dans les Andes à proximité de La Paz, la canalisation des « rios » en vue de gagner des terrains urbanisables, n'a guère modifié, en termes de bilan annuel, les régimes hydrologiques, mais a eu des conséquences inattendues sur leur comportement en crue. Au delà d'un certain débit, bien inférieur au débit maximum décennal, apparaissent des vagues, parfois plus hautes que le canal, qui déferlent à prés de 10 m/s, endommageant sur leur passage ponts et parois de l'ouvrage, et provoquant d'importants débordements en zone urbaine. Plus en amont, dans le lit naturel, l'écoulement demeure stable. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce phénomène.