Contenu du sommaire : Les Recommandations minimales du Contrôleur général des lieux de privation de liberté

Revue Revue de science criminelle et de droit pénal comparé Mir@bel
Numéro no 2, avril-juin 2020
Titre du numéro Les Recommandations minimales du Contrôleur général des lieux de privation de liberté
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Doctrine

    • Avant-propos relatif aux Recommandations minimales du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) pour le respect de la dignité et des droits fondamentaux des personnes privées de liberté - Christine Lazerges p. 227-229 accès libre
    • Les Recommandations minimales du Contrôleur général des lieux de privation de liberté pour le respect de la dignité et des droits fondamentaux des personnes privées de liberté à la lumière de la théorie européenne des obligations positives : (À propos de l'obligation positive de punir les atteintes à l'intégrité physique ou psychique des personnes privées de liberté) - Damien Roets p. 231-243 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Parmi les Recommandations minimales du Contrôleur général des lieux de privation de liberté pour le respect de la dignité et des droits fondamentaux des personnes privées de liberté, la nécessité de les protéger contre le risque d'atteintes à leur intégrité physique ou psychique figure en bonne place. Présentée sous la forme d'une obligation positive de protéger, cette nécessité, à la lumière du droit européen des droits de l'homme, impose aussi l'obligation positive de punir les comportements violents à l'origine de telles atteintes. Si le volet substantiel de cette obligation ne fait guère problème dès lors que ces comportements tombent sous le coup de la loi pénale, il n'en va pas de même de son volet procédural tant les obstacles à la répression sont nombreux, en particulier dans le cas des violences survenues en prison. Les Recommandations minimales du Contrôleur général des lieux de privation de liberté devraient faciliter le respect par la France de son obligation de réprimer effectivement les atteintes à l'intégrité physique ou psychique des personnes privées de liberté.
      Among the minimum recommendations of the Comptroller general of places of deprivation of liberty for the respect of the dignity and fundamental rights of persons deprived of their liberty, the need to protect them against the risk of attacks on their physical or mental integrity is high on the agenda. Presented in the form of a positive obligation to protect, this need, in the light of European human rights law, also imposes a positive obligation to punish the violent behavior which is as the root of such attacks. If the substantive aspect of this obligation is not a problem as soon as these behaviors fall under the scope of the criminal law, the same cannot be said of its procedural aspect as the obstacles to repression are numerous, in particular in case of violence in prison. The minimum recommendations of the Comptroller General of places of deprivation of liberty should facilitate compliance by France with its obligation to effectively punish attacks on the physical or mental integrity of persons deprived of their liberty.
    • Des conditions d'hébergement et de vie dignes pour les personnes privées de leur liberté - Jean-Manuel Larralde p. 245-254 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En adoptant ses Recommandations minimales pour le respect de la dignité et des droits fondamentaux des personnes privées de liberté, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté pose un certain nombre de principes visant à l'instauration d'hébergements et d'espaces de vie dignes. Ceci passe tout à la fois par le respect des normes habituelles d'habitation et par une utilisation de ces locaux conforme à leur destination. Sans force contraignante, ces Recommandations restent toutefois soumises à la vigilance des organes de contrôle et des juges, dont la jurisprudence n'est pas aujourd'hui totalement conforme aux exigences de ce texte.
      With the adoption of its minimal Recommendations on the respect for dignity and fundamental rights of persons deprived of liberty, the Controller-General of Places of Deprivation of Liberty describes a number of guidelines aiming at the establishment of dignified accommodation venues. They involve compliance to the conventional housing standards, as well as conformity in the usage of premises with respect to their original purposes. Without any binding force, these Recommendations remain however subject to monitoring bodies and judges, whose jurisprudence as of today is not entirely compliant with the requirements of this text.
    • On crée le crime en le nommant : pour une redéfinition du viol - Christian Guéry p. 255-268 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La loi du 23 décembre 1980 a défini le viol comme un acte de pénétration sexuelle accompli par violences, contrainte ou surprise. Le code pénal de 1992 y a ajouté les menaces. Le texte ne fait pas référence à l'absence de consentement, mais s'intéresse seulement aux manières dont l'auteur a pu s'en passer pour arriver à ses fins. Depuis quelques années, la loi tente de définir les termes qu'elle a retenus. En même temps, elle multiplie les circonstances aggravantes. Mais le juge se voit contraint, pour définir le cœur de l'incrimination, de trouver des faits qui ne sont pas ceux retenus au titre des circonstances aggravantes. Or, nombre de ces circonstances apparaissent principalement comme des éléments permettant de caractériser l'infraction. L'exercice de motivation consiste alors à ne pas violer la règle ne bis in idem... Il est temps que, conformément aux directives européennes, le droit français dise que le viol est un acte sexuel commis en absence d'un consentement libre et éclairé. Le consentement comme exigence à une relation sexuelle est une référence positive, qui sert à se détourner de la catégorie de victime, et qui fonde l'incrimination sur la liberté du consentement individuel. Et c'est lorsqu'on aura inscrit le consentement au cœur de l'infraction que l'on pourra poser la présomption de son absence pour certaines catégories de personnes vulnérables.
      The law of 23 December 1980 defined rape as an act of sexual penetration carried out by violence, coercion or surprise. The Penal Code of 1992 added threats to it. The text does not refer to the absence of consent, but only to the ways in which the perpetrator could have done without it in order to achieve his or her ends. In recent years, the law has attempted to define the terms it has retained. At the same time, it has increased the number of aggravating circumstances. However, in order to define the core of the offence, the judge is obliged to find facts that are not those used as aggravating circumstances. Many of these circumstances appear mainly as elements that make it possible to characterise the offence. The exercise of motivation then consists in not violating the ne bis in idem rule... It is time that, in accordance with European directives, French law stated that rape is a sexual act committed in the absence of free and informed consent. Consent as a requirement for a sexual relationship is a positive reference, which serves to turn away from the category of victim, and which bases criminalisation on the freedom of individual consent. And it is only when consent is enshrined at the heart of the offence that it can be presumed to be absent for certain categories of vulnerable persons.
  • Variété

    • (Més)Usage de la visioconférence pour les demandeurs d'asile et les personnes placées en détention provisoire - Ariane Amado, Auriane Taveau p. 269-287 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les audiences par visioconférence de personnes privées de liberté est un sujet d'actualité qui a fait l'objet de plusieurs décisions de justice ces dernières années. Si l'usage de la visioconférence a été plusieurs fois commenté et critiqué concernant les personnes placées en détention provisoire, la situation des demandeurs d'asiles en rétention, également privés de liberté, a jusqu'à présent peu intéressé la doctrine. La vulnérabilité de ces publics devrait pourtant les rassembler et questionner de manière générale la conformité de l'usage de la visioconférence aux droits fondamentaux.
      Hearings of detained people via video conference remains a polemical issue which has been the subject matter of many judicial decisions throughout the last few years. Even though the use of video conference has often been discussed and criticised regarding hearings of detained people on remand, it has rather been neglected by academics when it comes to detained asylum seekers. However, both of these groups present a common vulnerability which questions the respect of fundamental rights when using video conference.
  • Chroniques

  • Informations

  • Bibliographie

    • Notes bibliographiques - Xavier Pin, Michel Born, Jean-Claude Bernheim, Vincent Seron, André Normandeau, Pierrich Plusquellec p. 497-513 accès libre