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Revue Revue de science criminelle et de droit pénal comparé Mir@bel
Numéro no 3, juillet-septembre 2020
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Doctrine

    • L'apport de la juridiction nationale de la rétention de sûreté à l'interprétation de la loi 2008-174, modifiée, relative à la rétention de sûreté - François Cordier p. 525-542 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'introduction dans notre droit, en 2008, de la rétention et de la surveillance de sûreté, afin de prévenir le risque de récidive de crimes graves, a transformé l'office du juge pénal : il lui incombe d'établir la dangerosité « particulière » ou « persistante » de condamnés, indépendamment de la commission d'une nouvelle infraction. La possibilité prochaine de prononcer la rétention de sûreté dès l'issue de la peine, l'extension envisagée de ces mesures de sûreté aux condamnés pour infractions terroristes imposent de faire retour sur les arrêts rendus ces dix dernières années par la juridiction nationale de la rétention de sûreté (JNRS). Ils précisent les conditions d'application de la surveillance de sûreté, de la rétention de sûreté par suite de méconnaissance des obligations ainsi que les garanties procédurales qui doivent entourer leur prononcé. La JNRS rappelle le caractère strictement nécessaire qui doit s'attacher au prononcé de ces mesures de sûreté exceptionnelles.
      Preventive detention and surveillance have been incorporated in French law in 2008, in order to prevent the propensity of a few criminals to commit again serious offenses. This act deeply modified the function of criminal judges ; they have to assess whether a person presents a particular or persistent danger to the general public irrespective of the perpetration of a criminal offense. In the next years, it will be possible to maintain serious offenders in preventive detention who have served their full prison sentence. Furthermore, the parliament is discussing the possibility to extend these preventive measures to offenders sentenced for terrorism. In these circumstances, the review of the case law of the national appeal court in charge of this matter (JNRS) is of a great interest. The rulings of this court give many precise details on the necessary conditions to order preventive surveillance or detention in case of breach of obligations attached to this measure. The court has also enlarged the rights to be granted during the hearing. This national court of appeal underlines that these extra-ordinary preventive measures may only be ordered when strictly necessary.
    • Justice transitionnelle extrajudiciaire, Cour pénale internationale et intérêts de la justice - Kevin Mariat p. 543-556 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La justice transitionnelle peut revêtir différentes formes dont la plus problématique, pour le juriste, reste la justice transitionnelle extrajudiciaire. Le recours à des mécanismes extrajudiciaires pose en effet la question des rapports avec les institutions judiciaires existantes. Plus particulièrement, le Statut de Rome de la Cour pénale internationale permet de refuser d'ouvrir une enquête ou, en cas d'enquête déjà ouverte, de refuser de poursuivre une personne si cela risque de desservir les intérêts de la justice. Cet article étudie les possibilités juridiques, en réalité infimes, de voir un jour la Cour pénale internationale s'effacer, au nom des intérêts de la justice, devant la justice transitionnelle extrajudiciaire.
      The use of extrajudicial mechanisms as transitional justice raises the question of the relationship with existing judicial institutions. According to the ICC Statute, the Prosecutor Office can refuse to investigate or prosecute when such an investigation or prosecution may not be in the interests of justice. This article explores the legal possibilities that the ICC may choose not to investigate or to prosecute, in the interests of justice, in view of extrajudicial transitional justice mechanisms.
    • Les présomptions de grief en procédure pénale - Éloi Clément p. 557-575 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Confrontée au silence du code de procédure pénale sur les nullités, la jurisprudence a dû élaborer seule leur régime. Elle a ainsi créé des présomptions de grief là où le code se borne à en exiger un. Certaines sont des présomptions probatoires simples, qui permettent la preuve du grief lorsqu'elle apparaîtrait impossible autrement. D'autres à l'inverse sont des présomptions substantielles, irréfragables, qui affirment l'existence du grief. Inapplicables aux nullités d'ordre public, ces présomptions de grief participent à côté des notions de qualité pour agir et d'intérêt à agir à la complexité du régime des nullités d'intérêt privé.
      Due to the lack of text about nullities into the Code of Criminal Procedure, jurisprudence has had to create their regime alone. It created some presumptions of grievance when the Code requires one without explaining how to prove it. Some presumptions are simple, they made the claimant able to prove a grievance where it would be impossible otherwise. Other presumptions are substantial, irrefutable, they affirm the grievance's existence. These presumptions differ with the notions of public order's nullities, quality to act and interest of acting. Together, all these notions create a very complex regime of the nullities for violation of a person's interest.
    • La peine de détention à domicile sous surveillance électronique : une fausse bonne idée ? - Anne-Gaëlle Robert p. 577-588 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La nouvelle peine de « détention à domicile sous surveillance électronique » a été présentée comme l'une des innovations majeures de la loi n° 2019-222 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice du 23 mars 2019. Elle permettrait tout à la fois de lutter contre les courtes peines d'emprisonnement en proposant une alternative crédible à l'incarcération et de rendre plus lisible le prononcé des peines. L'analyse des textes qui lui sont consacrés met cependant en évidence certaines malfaçons et laisse craindre que ces objectifs ne soient pas pleinement atteints.
      The latest sentence of « house arrest with electronic monitoring » was presented as one of the major innovations of the 2019-222 programming and justice reform Act, of March 23rd 2019. It would tackle the issue of short custodial sentences by providing a credible alternative to incarceration as well as making sentencing more understandable. Yet, analysis of statutes and regulations on the topic brings out that defects and probable unreached targets are to be feared.
    • La rétroactivité des lois pénales de mise en œuvre du statut de Rome dans le contexte de la république démocratique du Congo : un bon vieux vin dans des outres neuves ? : (1ere partie) - Jacques B. Mbokani p. 589-618 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le principe de la non-rétroactivité des lois pénales s'applique-t-il aux lois de mise en œuvre du Statut de Rome lorsque de telles lois incorporent, en droit interne, les crimes visés dans ce texte international ? La question ainsi énoncée se pose de façon particulière dans le contexte de la RDC où, d'un côté, des atrocités graves ont été perpétrées depuis les années 1990 ; et, de l'autre côté, la ratification du Statut de Rome est intervenue en avril 2002 et les lois de mise en œuvre de ce texte international ne sont intervenues qu'en 2015, soit 13 ans après l'entrée en vigueur du Statut de Rome à l'égard de la RDC. Le cadre juridique de la répression des crimes antérieurs tant aux lois de 2015 qu'à la date d'entrée en vigueur du Statut de Rome le 1er juillet 2002 n'étant pas clairement perceptible dans ce contexte, la présente étude se propose de démontrer que la possibilité de faire rétroagir les lois de 2015 repose sur le fait que (i) ces lois sont purement déclaratives du droit international coutumier préexistant et (ii) portent sur des crimes dont il existe, à charge de la RDC, une obligation d'en poursuivre les responsables, à défaut de les extrader, même en l'absence d'une législation nationale incriminant de tels comportements.
      Does the principle of non-retroactivity of criminal laws apply to the laws implementing the Rome Statute when such laws incorporate, in domestic law, the crimes covered in this international text ? This is particularly relevant in the context of the DRC, where, on the one hand, serious atrocities have been perpetrated since the 1990s ; and, on the other hand, the ratification of the Rome Statute took place in April 2002 and the laws implementing this international treaty did not take place until 2015, 13 years after the Rome Statute came into force with regard to the DRC. As the legal framework for the prosecution of crimes prior to both the 2015 laws and the date of entry into force of the Rome Statute on 1st July 2002 is not clear in this context, this study proposes to demonstrate that the possibility of a retroactive application the 2015 laws is based on the fact that (i) these laws are purely declarative of pre-existing customary international law and (ii) they relate to crimes for which there is an obligation to prosecute those who are responsible even in the absence of a national legislation criminalizing such acts.
    • Droit pénal général - Pascal Beauvais p. 619-630 accès libre
    • Infractions contre les personnes - Yves Mayaud p. 631-640 accès libre
    • Infractions relevant du droit de l'information et de la communication - Emmanuel Dreyer p. 641-662 accès libre
    • Infractions fiscales et douanières - Stéphane Detraz p. 663-672 accès libre
    • Procédure pénale - Pierre-Jérôme Delage, Nicolas Jeanne, Raphaële Parizot p. 673-701 accès libre
  • Chroniques

  • Informations

  • Bibliographie