L'une des caractéristiques distinctes du financement des campagnes électorales aux États-Unis est le rôle important que jouent les dépenses indépendantes (DI) des groupes et des individus dans le financement des élections. Les critiques des dépenses indépendantes accusent ces dernières d'accroître la polarisation partisane, de diminuer la transparence politique et d'exacerber l'influence disproportionnée de certains intérêts économiques. Le Congrès a tenté de réguler les dépenses indépendantes dans les années 1970 avec la loi sur la réforme des campagnes électorales fédérales, mais en 1976, la Cour suprême des États-Unis en a fortement réduit la réglementation tant qu'elles ne sont pas utilisées pour soutenir ou s'opposer expressément à un candidat. Bien que la décision de 2010 de la Cour dans l'affaire Citizens United contre Federal Election Commission soit souvent accusée, à juste titre, d'amplifier l'influence des dépenses indépendantes, nous soutenons que c'est une interdiction antérieure du « soft money » qui a en fait conduit à l'augmentation de ce type d'activité électorale. L'interdiction du « soft money » est advenue en 2002 avec la loi sur la réforme des campagnes électorales bipartites (Bipartisan Campaign Reform Act, BCRA), mais les groupes ont réagi en orientant l'argent des partis politiques vers des comités extérieurs. L'interdiction du « soft money » par la BCRA et ses restrictions sur les DI ont également incité les groupes à organiser des contestations judiciaires, dont l'une a finalement abouti à l'affaire Citizens United. L'effort de déréglementation des activités des groupes d'intérêt lors des élections s'est poursuivi bien après l'affaire Citizens. Bien que les données sur les effets des différentes décisions de la Cour suprême, des arrêts de la Cour fédérale et des avis consultatifs de la FEC offrent des résultats mitigés, nous constatons un changement notable dans la portée de ces DI. Alors qu'elles étaient à l'origine utilisées par des groupes principalement pour encourager les candidatures de certains candidats à des fonctions électives, elles sont maintenant de plus en plus utilisées pour cibler et attaquer les opposants.
One of the distinct features of campaign finance in the United States is the significant role that independent expenditures (IEs) by groups and individuals play in funding elections. Critics of IEs charge that they heighten partisan polarization, diminish political transparency, and exacerbate the disproportionate influence of certain economic interests. Congress attempted to reign in IEs in the 1970s with the Federal Election Campaign Reform Act but in 1976 the U.S. Supreme Court sharply curtailed regulating IEs as long as they were not used to expressly advocate support or opposition for a candidate. Although the Court's 2010 decision Citizens United v. Federal Election Commission is often rightly blamed for amplifying the influence of IEs, we argue that it was an earlier ban on soft money that actually leads to the increase in this type of election activity. The ban on soft money came in 2002 from the Bipartisan Campaign Reform Act (BCRA) but groups responded by steering their money from political parties toward outside committees. BCRA's ban on soft money and its restrictions on IE spending also prompted groups to mount legal challenges, one of which eventually culminated in the Citizens United case. The effort to deregulate interest group activity in elections continued well past Citizens. While the data on the effects of the various decisions by the Supreme Court, federal court rulings, and FEC advisory opinions offer mixed findings, we find that a notable change is the tone of these IEs. While they originally were utilized by groups primarily to encourage the bids of particular candidates for elective office, they are now increasingly used to target and attack opponents.