Contenu du sommaire : Argent et politique aux États-Unis

Revue Politique Américaine Mir@bel
Numéro no 35, 2020/2
Titre du numéro Argent et politique aux États-Unis
Texte intégral en ligne Accès réservé
  • Éditorial - Élisa Chelle p. 5-7 accès libre
  • « Prix à débattre » : financement des campagnes et partis politiques aux États-Unis - Alix Meyer p. 9-13 accès réservé
  • Small Donors in US Elections - Zachary Albert, Raymond La Raja p. 15-45 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Le nombre d'électeurs contribuant aux campagnes électorales par de petits dons (« small donors » ou « petits donateurs ») connaît une nette augmentation ces dernières années. Cette tendance indique-t-elle une démocratisation de la vie politique ? En effet, la mobilisation d'une plus large base de citoyens pourrait contrebalancer l'influence des plus riches et des entreprises injectant des sommes considérables dans les partis politiques. Très peu de recherches nous renseignent quant aux effets d'un système de financement incitant les « petits dons » sur la vie politique de manière plus large.Sur la base de données descriptives, cet article formule quelques hypothèses dialoguant avec les théories établies sur le comportement politique des individus et des organisations. Notre argument principal insiste sur l'importance de relier les incitations aux petits dons avec le jeu des institutions et les dynamiques du système électoral.Nos résultats confirment que les petits donateurs sont plutôt représentatifs du corps électoral du point de vue de la proportion relative d'hommes et de femmes. Une réduction de l'écart en termes de représentativité des revenus est également à noter, bien que les petits donateurs aient des revenus supérieurs au revenu médian. Du point de vue idéologique, nous observons par ailleurs que les petits donateurs tiennent des positions plus radicales, et que par conséquent ils tendent à offrir leurs contributions aux candidats se rapprochant des extrêmes. Cette tendance se traduit par un renforcement de la polarisation à différents niveaux de la vie politique (système partisan, recrutement des candidats, dynamique interne des partis, politiques publiques).
    The recent surge of small donors in American politics raises the prospect for improving democratic performance by engaging a broader range of citizens in financing politics and serving as a buffer against large donations from wealthy individuals and corporations. To date, however, there has been little research to understand how a system of political financing that incentivizes small donors might affect the broader scope of politics. This article begins to address gaps in our understanding by gathering descriptive data and making informed insights based on theories about individual and organizational behavior in politics. Our core argument is that any efforts to promote small donors should be understood in an institutional context that connects small donor activity to the wider dynamics and institutions of the electoral system. While we observe that small donors are more representative with regard to gender and slightly more in terms of income, they are also more ideologically extreme than the rest of the electorate and they tend to contribute to similarly-minded candidates. This has implications for the party system with respect to candidate recruitment, political parties and governing.
  • The Evolution of Independent Expenditures in U.S. Federal Elections Before and After "Citizens United" - Karen Sebold, Andrew Dowdle p. 47-66 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    L'une des caractéristiques distinctes du financement des campagnes électorales aux États-Unis est le rôle important que jouent les dépenses indépendantes (DI) des groupes et des individus dans le financement des élections. Les critiques des dépenses indépendantes accusent ces dernières d'accroître la polarisation partisane, de diminuer la transparence politique et d'exacerber l'influence disproportionnée de certains intérêts économiques. Le Congrès a tenté de réguler les dépenses indépendantes dans les années 1970 avec la loi sur la réforme des campagnes électorales fédérales, mais en 1976, la Cour suprême des États-Unis en a fortement réduit la réglementation tant qu'elles ne sont pas utilisées pour soutenir ou s'opposer expressément à un candidat. Bien que la décision de 2010 de la Cour dans l'affaire Citizens United contre Federal Election Commission soit souvent accusée, à juste titre, d'amplifier l'influence des dépenses indépendantes, nous soutenons que c'est une interdiction antérieure du « soft money » qui a en fait conduit à l'augmentation de ce type d'activité électorale. L'interdiction du « soft money » est advenue en 2002 avec la loi sur la réforme des campagnes électorales bipartites (Bipartisan Campaign Reform Act, BCRA), mais les groupes ont réagi en orientant l'argent des partis politiques vers des comités extérieurs. L'interdiction du « soft money » par la BCRA et ses restrictions sur les DI ont également incité les groupes à organiser des contestations judiciaires, dont l'une a finalement abouti à l'affaire Citizens United. L'effort de déréglementation des activités des groupes d'intérêt lors des élections s'est poursuivi bien après l'affaire Citizens. Bien que les données sur les effets des différentes décisions de la Cour suprême, des arrêts de la Cour fédérale et des avis consultatifs de la FEC offrent des résultats mitigés, nous constatons un changement notable dans la portée de ces DI. Alors qu'elles étaient à l'origine utilisées par des groupes principalement pour encourager les candidatures de certains candidats à des fonctions électives, elles sont maintenant de plus en plus utilisées pour cibler et attaquer les opposants.
    One of the distinct features of campaign finance in the United States is the significant role that independent expenditures (IEs) by groups and individuals play in funding elections. Critics of IEs charge that they heighten partisan polarization, diminish political transparency, and exacerbate the disproportionate influence of certain economic interests. Congress attempted to reign in IEs in the 1970s with the Federal Election Campaign Reform Act but in 1976 the U.S. Supreme Court sharply curtailed regulating IEs as long as they were not used to expressly advocate support or opposition for a candidate. Although the Court's 2010 decision Citizens United v. Federal Election Commission is often rightly blamed for amplifying the influence of IEs, we argue that it was an earlier ban on soft money that actually leads to the increase in this type of election activity. The ban on soft money came in 2002 from the Bipartisan Campaign Reform Act (BCRA) but groups responded by steering their money from political parties toward outside committees. BCRA's ban on soft money and its restrictions on IE spending also prompted groups to mount legal challenges, one of which eventually culminated in the Citizens United case. The effort to deregulate interest group activity in elections continued well past Citizens. While the data on the effects of the various decisions by the Supreme Court, federal court rulings, and FEC advisory opinions offer mixed findings, we find that a notable change is the tone of these IEs. While they originally were utilized by groups primarily to encourage the bids of particular candidates for elective office, they are now increasingly used to target and attack opponents.
  • Big money on campaigns usually wins - Daniel P. Tokaji, Alix Meyer p. 67-72 accès réservé
  • C'est la législation qu'il faut changer - Julia Cagé, Alix Meyer p. 73-76 accès réservé
  • A Review of campaign finance literature - Martin Gschwentner p. 77-87 accès réservé
  • Comptes-rendus d'ouvrages - Frédéric Heurtebize p. 89-99 accès réservé