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Les nationalisations ont accentué la concentration industrielle. Si les ouvriers ont pu être sensibles au pouvoir d'intervention plus grand qu'elles donnent à leurs syndicats, les cadres ont souffert de la lourdeur administrative, des conflits entre «linéaires» et «fonctionnels», de la rigidité des mécanismes de promotion. Aussi ont-ils cherché à se donner une organisation professionnelle, en marge des syndicats, mais chargée de certaines des fonctions de ceux-ci.

Les dirigeants de l'industrie insistent d'une manière croissante sur les fondements «fonctionnels» de leur autorité. Le chef d'entreprise est un «animateur», un «coordinateur» qui gouverne par compétence et par persuasion. Comment cette conception s'allie-t-elle à l'insistance, toujours présente, sur l'esprit d'initiative et le goût de la responsabilité qui, selon les mêmes auteurs, doit désigner les dirigeants ?

Coopératives de consommation, d'habitation ou de production et communautés de travail se créent pour réaliser une forme de démocratie directe et rétablir des liens entre le travail et tous les aspects de la vie sociale. Que deviennent ces intentions quand elles sont confrontées aux exigences de la gestion et du développement économique des entreprises ?

Le développement de l'automation dans la stagnation économique conduit les observateurs syndicaux américains à exprimer des vues pessimistes sur les effets professionnels des transformations techniques, sur la gravité des problèmes économiques qu'elles posent et sur les possibilités d'adaptation des syndicats eux-mêmes à une nouvelle situation industrielle.