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Revue | Sociologie du travail |
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Numéro | vol. 7, no 2, avril-juin 1965 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Deux aspects du rôle des négociations collectives en France (II) - Frederic Meyers, Françoise Coquio p. 38 pages La seconde partie de l'étude décrit et analyse la négociation de la convention interprofessionnelle de 1958 créant une assurance chômage. Le choix de la voie contractuelle s'explique, du côté patronal, par la méfiance à l'égard du «dirigisme» comme par le désir de trouver un terrain de négociation avec les syndicats, du côté des salariés, par l'expérience pénible de l'étatisation de la Sécurité sociale et par la volonté très pragmatique d'aboutir. Les négociations ont été stimulées par le gouvernement. L'administration paritaire du nouveau régime ainsi créé n'a mis au jour que des conflits mineurs ; elle a abouti à une amélioration progressive des prestations, même au prix de quelques infractions au principe de l'assurance. La C.G.T., qui s'était ralliée à l'accord après sa signature, n'a pas adopté des attitudes radicalement différentes de celles de ses partenaires syndicaux. Des conflits plus graves sont nés dans les rapports avec le gouvernement : les signataires unanimes ont jugé en effet, notamment au moment de la création du Fonds national de l'emploi, que le gouvernement cherchait à se décharger sur eux de ses responsabilités et à réduire leur liberté d'action. Malgré la faible influence des conventions sur les salaires effectifs, la négociation collective est donc loin d'être inefficace. L'assurance chômage a été l'occasion de relations constructives et efficaces entre des partenaires sociaux. Elle témoigne peut-être d'une transformation profonde du syndicalisme français, transformation qui, malgré la différence des institutions et des modes d'action, est assez analogue à celle d'autres pays occidentaux.
- Ethnicité et emploi de bureau - Remi Clignet, Philip Foster p. 11 pages Les chances de succès économique et social de divers groupes ethniques du même pays, au sein d'une société post coloniale et urbaine, dépendent de leurs facilités d'adaptation au changement , et reflètent les accidents historiques de leur processus de modernisation. L'étude de l'ajustement au travail de bureau, pour deux groupes d'employés issus d'ethnies ivoiriennes différentes, met en relief un phénomène de discrimination en fonction de l'ancienneté de colonisation. Les critères de sélection professionnelle sont plus sévères à l'encontre des ethnies moins acculturées ; seules quelques élites sont retenues ; alors que les peuples colonisés depuis plus longtemps sont admis sur une base beaucoup plus large. Un décalage dans l'intégration à la société moderne ne cesse par là de s'accentuer entre les divers groupes. Un second type d'observation montre, de façon assez paradoxale, que l'adaptation aux règles et au contenu du travail de bureau est mieux réalisée par les individus issus de l'ethnie la moins acculturée. Plusieurs hypothèses peuvent donner une explication à ce phénomène. La nature même de l'organisation sociale traditionnelle influe encore sur les comportements urbains de leurs membres. La façon dont s'est effectué l'impact entre la civilisation colonisatrice et les diverses structures traditionnelles a produit aussi des modes de libération individuelle caractéristiques de chaque ethnie.
- Pouvoirs et stratégies de groupes ouvriers dans l'atelier - Renaud Sainsaulieu p. 13 pages Le comportement ouvrier dans l'entreprise ne prend un sens par rapport au fonctionnement de l'organisation que si on lui réaffecte la dimension du pouvoir, c'est-à-dire que si on l'explique en termes de moyens et de fins. Une observation participante suivie d'entretiens, effectuée dans trois ateliers d'usine de la banlieue parisienne , a été l'occasion de découvrir, dans la façon dont s'établissent les relations avec l'autorité, différentes situations caractéristiques d'un pouvoir exercé par les ouvriers sur la réalisation de l'objectif de l'atelier. Plusieurs groupes d'ouvriers tirent en effet une certaine puissance du contrôle qu'ils peuvent exercer sur le déroulement du processus technologique, d'autres groupes s'organisent sur des critères plus psychosociologiques. Des rapprochements ont ensuite été tentés entre différentes situations de pouvoir de groupes ouvriers et trois types de politique syndicale : le refus du dialogue, la recherche du compromis par la négociation et le non engagement syndical.
- Le comité d'entreprise. A propos d'une hypothèse concernant son effet sur l'évolution de l'entreprise - Marie Montuclard p. 15 pages L'auteur présente ici quelques unes des conclusions de l'ouvrage qu'il a publié récemment sur les comités d'entreprise. Si le comité d'entreprise n'a point supprimé — ni peut-être même diminué — les tensions sociales dans le groupe industriel, il a du moins développé parmi les militants syndicaux qui en sont les membres élus un intérêt croissant pour les affaires propres à l'entreprise. De ce point de vue, le fonctionnement des comités peut être tenu pour un des facteurs influents de l'évolution présente du syndicalisme ouvrier français. L'évolution de l'entreprise est, elle aussi, conditionnée par lui.
Note critique
- Quelques recherches récentes sur le problème du pouvoir dans les communautés locales - Catherine Schmid p. 7 pages
Comptes rendus
- David Riesman, La foule solitaire, 1964 - Daniel Vidal p. 3 pages
- A. K. Rice, The enterprise and its environment, a system theory of management organization, 1963 - Renaud Sainsaulieu p. 3 pages
- Robert Henri Guest, Organizational change, the effect of successful leadership, 1962 - Renaud Sainsaulieu p. 3 pages
- Robert Blauner, Alienation and freedom, the factory worker and his industry, 1964 - Claude Durand p. 3 pages
- Fr. Weltz, Vorgesetzte zwischen Management und Arbeitern, 1964 - Alfred Willener p. 2 pages
- K. Thomas, Die betriebliche Situation der Arbeiter, 1964 - Alfred Willener p. 1 page
- A. Kaufmann, J. Cathelin, Le gaspillage de la liberté, essai sur la psychologie de l'ère technologique, 1964 - Michelle Durand p. 2 pages
- Le développement par la science et la technique : L'enseignement et la formation professionnelle, volume VI du rapport sur la conférence des Nations Unies sur l'application de la science et de la technique dans l'intérêt des régions peu développées, 1964 - Michelle Durand p. 2 pages
- R. Schiélé et A. Monjardet, Les apprentis scolarisés. Leur mentalité vue par 5 000 d'entre eux, 1964 - Françoise Billon-Grand p. 2 pages
- Henry Hatzfeld et Jacques Freyssinet, L'emploi en France, 1964 - Jean Prével p. 1 page
- Arthur Ross, Unemployment and the American economy, 1964 - Françoise Lantier p. 2 pages
- Ida Berger et Roger Benjamin, L'univers des instituteurs, 1964 - Eliane Baumfelder p. 2 pages
- Adolf Sturmthal, Workers councils, a study of work place organization on both sides of the iron curtain, 1964 - Jean-Daniel Reynaud p. 3 pages
- Pierre de Calan, Renaissance des libertés économiques et sociales, 1963 - Jean-Daniel Reynaud p. 2 pages
- L'animation culturelle, Collection Vivre son temps, 1964 - François Hardouin Duparc p. 2 pages
- A New Europe ?, 1961 - Jacques Lautman p. 3 pages
- Bibliographie - Documentation - p. 4 pages