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Revue Sociologie du travail Mir@bel
Numéro vol. 14, no 4, octobre-décembre 1972
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • La planification : socialisation et simulation - Lucien Nizard p. 19 pages accès libre avec résumé
    Peu de mots étant aussi ambigus que celui de planification, il convient tout d'abord d'en indiquer les principales connotations et de désigner le sens qui lui est attribué ici, donc les limites de l'analyse que nous développons. On distinguera la définition et le choix explicite d'une décision-plan, des pratiques planificatrices. L'élaboration de la décision-plan met l'accent sur la «rationalisation» d'un processus décisionnel qui peut être le fait d'un seul décideur (la firme) alors que parfois les moyens et objectifs rendus cohérents relèvent de plusieurs décideurs (le plan national étatique). Les pratiques planificatrices ainsi désignées sont elles-mêmes plus ou moins complexes : l'une est constituée par l'ensemble des politiques économiques étatiques effectivement mises en œuvre : cette pratique ne trouve que partiellement son principe explicatif dans la décision-plan. Mais il nous paraît fécond d'aller plus loin et de prendre en considération des pratiques planificatrices qui reflétant , imparfaitement , l'état de socialisation des moyens de production et l'interdépendance croissante des activités sociales , tentent de limiter l'autonomie des contrôles privitatifs exercés sur ces activités. Or la nature de ces pratiques est diverse d'un secteur à l'autre , d'une micro-société à l'autre. Enfin, dans cette acception qui est la plus large, ces pratiques relèvent de l'action plus ou moins conjuguée de l'État, des firmes privées, des organisations professionnelles, syndicales ou autres.
  • Sur les limites de la mentalité bureaucratique : conflits de rôles entre cabinets ministériels et directeurs - Ezra Suleiman p. 22 pages accès libre avec résumé
    Analyser l'organisation bureaucratique comme une unité spécifique, par rapport à quoi s'expliquent les comportements de ses membres ; chercher à interpréter les représentations et les attitudes des fonctionnaires par référence à leurs origines sociales et au milieu de socialisation qui les forme, ce sont là deux voies bien connues. Peut-être conduisent-elles à trop de schématisme et de même que 1'ouvrier devenant contremaître modifie certains de ses jugements ainsi que l'a montré une étude célèbre, de même le conseiller de cabinet qui devient directeur d'administration centrale, changeant de rôle change de système d'attitudes. S'il en est ainsi, quel est alors le rôle joué dans l'univers du pouvoir politico-administratif par cette partition aux nombreux recouvrements ?
  • Les O.S. face à l'organisation industrielle - Philippe Bernoux p. 27 pages accès libre avec résumé
    Une fois n'est pas coutume : voici un texte qui relate une observation participante en milieu industriel : Il s'agit d'une très grosse entreprise de construction mécanique qui occupe dans sa région une situation économique de premier ordre : plus de 10 000 salariés, une vieille implantation ; la maison a du prestige auprès des ouvriers. La situation est assise, et y entrer est un gage de sécurité plus que de salaires élevés ; aussi le turnover est-il faible. Pourtant , malgré une augmentation de la production et des implantations nouvelles, son prestige est en déclin. La situation sur le marché est sérieusement menacée, et cela se sait. Elle a été intégrée récemment dans un groupe international. On ne sait plus bien si le patron est encore vraiment le patron, et il se dit que les salaires ont pris beaucoup de retard sur ceux des entreprises voisines. Elle reste cependant une usine pilote de la région. Nous donnons ci-dessous des extraits de la partie de description d'un atelier.
  • La matière et les signes : les ouvriers face au savoir - Jean Saglio p. 18 pages accès libre avec résumé
    Dans l'entreprise industrielle, la science et la technique sont la plupart du temps l'apanage des responsables et des hiérarchiques. Les ouvriers, de leur côté, sont bien souvent considérés comme des exécutants purs, compétents parfois, mais dont les capacités intellectuelles ne sont utilisées que comme au service d'une force physique. La question que l'on se pose alors est de savoir comment jouent ces privilèges du savoir et de la culture, comment ils sont perçus. En effet, la science et la technique sont devenues en elles-mêmes des forces productives pratiquement directement insérées dans le processus de production, lequel processus ne se limite plus à l'utilisation de la force physique de certains, mais comprend comme force productive le savoir (science et technique) d'autres travailleurs. Entre ces deux catégories de travailleurs, jouent à la fois les nécessités d'une collaboration à la production et le passé dune exclusive et de privilèges contradictoires. Une observation participante de cinq mois comme ouvrier dans un centre de recherche de l'industrie chimique situait l'observateur au lieu même où ce problème peut apparaître le plus clairement. Le produit fabriqué par le centre de recherche est en effet essentiellement ce que nous appellerons un savoir, c'est-à-dire à la fois une théorie chimique produisant des concepts opératoires et une expérimentation pratique des installations.
  • Débat critique

    • «L'école capitaliste» - Philippe Fritsch, Jacques Testanière p. 11 pages accès libre avec résumé
      Les deux textes qu'on va lire présentent deux analyses critiques largement divergentes à propos d'un livre qui a rencontré un écho inusuel pour un travail de sociologue. Ces deux textes ont été écrits il y a déjà près d'un an, et les auteurs tiennent à faire savoir qu'ils n'ont pas souhaité les revoir après lecture d'autres prises de position parues ici ou là sur les mêmes thèmes.
  • Comptes rendus

  • Les éditeurs nous communiquent - p. 3 pages accès libre