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Revue | Sociologie du travail |
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Numéro | vol. 17, no 1, janvier-mars 1975 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les nouveaux conflits sociaux - Alain Touraine p. 17 pages Est-il possible de penser les conflits de la société post-industrielle ? Une telle réflexion passe en tout cas par la mise en question des schémas habituels, qu'ils concernent la définition des acteurs du changement historique, la place des problèmes du travail ou encore les distinctions entre l'économique, le politique et le culturel. Les quatre propositions avancées par fauteur mettent l'accent sur la généralisation des conflits, qui n épargnent plus ni la science, ni la technique, ni la «vie privée» et rendent caduque l'idée régulatrice d'une société réconciliée. Aux exigences d'intégration et de contrôle social portées par l'appareil de domination répond la multiplication des formes d'opposition de la part d'acteurs qui se présentent essentiellement comme «collectivités» ou comme «minorités». Déviance et contestation tendent ainsi à se confondre.
- Stratégies des grandes entreprises, politiques urbaines et mouvements sociaux urbains - Jean Lojkine p. 23 pages Qu'est-ce que la politique urbaine ? Quant à son principe, on ne saurait la considérer comme un mécanisme de régulation concernant la technique de l'aménagement urbain ou même les contradictions sociales. Quant à son objet, elle ne peut être réduite à la reproduction de la force de travail, ni définie par rapport à la sphère du «non-travail». La politique urbaine est ici analysée à partir du développement de la grande entreprise capitaliste avec ses caractéristiques actuelles. Une telle perspective suppose une réflexion sur la nature de l'Etat dans le moment présent du développement capitaliste. Elle entraîne une interprétation des mouvements sociaux urbains où ceux-ci apparaissent inséparables des nouveaux conflits économiques produits par la restructuration sociale et spatiale des entreprises à stratégie multinationale.
- L'instabilité de la main-d'œuvre, et l'organisation économique en Hongrie - Lajos Héthy, Csaba Mako p. 16 pages L'industrie hongroise a connu, dans les années 1968-1972, des mouvements importants de main-d'œuvre se traduisant dans les entreprises par un niveau élevé de turnover. L'analyse de tels mouvements renvoie aussi bien aux motivations des travailleurs qu'aux problèmes de gestion des entreprises et aux nouveaux objectifs définis par le Plan. Tels sont les aspects d'une recherche qui, s'adressant d'abord au public hongrois, apporte une contribution intéressante à l'étude des relations industrielles dans une société socialiste.
- Genèse et ambiguïtés de la notion de secteur en psychiatrie - Robert Castel p. 21 pages La «politique de sectorisation» désigne la réorganisation d'ensemble de la politique de la santé mentale en France. Il s'agissait de rompre avec l'isolement asilaire en réinsérant les services psychiatriques dans la communauté, selon le vœu de l'aile progressiste du «cadre» des médecins des hôpitaux psychiatriques. Qu'advient-il lorsque, comme c'est le cas depuis 1960, une utopie médicale est reprise par le pouvoir politique pour devenir une organisation administrative officielle ? Une bonne part des difficultés rencontrées actuellement par l'implantation des nouveaux dispositifs psychiatriques semble en fait exprimer l'ambiguïté présente dès le départ dans la notion de secteur, produit simultané des tendances technicistes et élitistes de certains professionnels et du souci d'intégrer dans la problématique de la santé mentale les intérêts — pas seulement médicaux — des populations concernées.
Note critique
- «Théorie de la dépendance» ou Théorie de l'impérialisme ? - Salomón Kalmanovitz, Anne-Marie Métailié p. 27 pages Depuis les années 1960, le thème de la dépendance commande la plupart des recherches consacrées à l'Amérique Latine. S'il a rempli une importante fonction critique et inspiré bien des travaux remarquables, il a été présenté, dans certains cas, comme une véritable théorie aux variantes multiples. Une de ces variantes, qui n'est pas celle qui eut le moins d'écho, prétendait déduire de la dépendance l'impossibilité du développement capitaliste dans les pays périphériques, ou même le «développement du sous-développement», selon l'expression fameuse de Gunder Frank. A travers un commentaire sur les thèses de l'économiste colombien Mario Arrubla - thèses publiées pour la première fois en 1963 et qui s'inscrivent dans cette variante, cet article remet en cause de manière globale la notion de dépendance. Il propose de partir de l'analyse de la production et des rapports de production locaux, et non des relations d'échange avec le marché international ; de redonner aux conflits de classe la priorité sur les conflits nationaux. Plus fondamentalement il suggère la nécessité d'un retour à la théorie de l'impérialisme, telle qu'elle a été développée par Marx et par Lénine : il ne s'agit pas seulement de clarifier certains concepts mais bien de rendre compte du développement capitaliste actuellement en cours en Amérique Latine.
- «Théorie de la dépendance» ou Théorie de l'impérialisme ? - Salomón Kalmanovitz, Anne-Marie Métailié p. 27 pages
Comptes rendus
- P. Dubois, Mort de l'État-Patron, 1974 - Jean Bunel p. 2 pages
- Liliane Voyé et Jean Rémy, La ville et l'urbanisation, 1974 - Eddy Cherki p. 3 pages
- Étienne Balibar, Cinq études du matérialisme historique, 1974 - Daniel Vidal p. 3 pages
- Gilbert Declercq, Syndicaliste en liberté, 1974 - Pierre Dubois p. 2 pages
- Les éditeurs nous communiquent - p. 2 pages