Contenu du sommaire : Quel management aujourd'hui ? Entre mutation et actualisation
Revue | Revue Interdisciplinaire Management, Homme & Entreprise — RIMHE |
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Numéro | vol. 10, no 45, automne 2021 |
Titre du numéro | Quel management aujourd'hui ? Entre mutation et actualisation |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Éditorial
- La pandémie et le management : illusion de changement ou impact réel ? - Martine Brasseur, Sophie Cros, Jean-François Sattin p. 2
Article de recherche
- La construction de la démocratie dans les banques coopératives - Isabelle Allemand, Bénédicte Brullebaut, Anne-Sophie Louis, Emmanuel Zenou p. 3-28 Dans un contexte de forte concurrence et soucieuses de se différencier, les banques coopératives cherchent à mettre en avant leur modèle d'origine, dont l'un des principes est le contrôle démocratique par les membres. L'article étudie comment les sociétaires souhaiteraient aujourd'hui que la démocratie se construise dans les banques coopératives et quelles formes de participation répondraient à leurs attentes selon le type de démocratie auquel ils aspirent. L'enquête menée auprès de 859 sociétaires d'une banque française montre que les jeunes actifs et les agriculteurs, artisans, commerçants, chefs d'entreprise expriment des souhaits relevant d'une démocratie directe, leur offrant la possibilité de s'impliquer dans la stratégie, de participer à des comités et d'apporter leur expertise. La démocratie représentative répond aux attentes des plus âgés, satisfaits de déléguer aux administrateurs les décisions stratégiques et peu enclins à s'investir directement. Un troisième groupe attend que la démocratie dans leur banque s'exerce différemment selon les sujets : par leurs représentants pour les questions stratégiques et avec leur participation pour le contrôle. Eux aussi se disent prêts à contribuer à des comités ou des groupes de travail. Les résultats obtenus permettent de proposer une modélisation des attentes des sociétaires qui vient enrichir la littérature académique sur la démocratie dans les coopératives. Ils apportent aussi aux dirigeants des banques coopératives une meilleure connaissance des souhaits de leurs sociétaires en matière de démocratie. Ils montrent la nécessité d'adapter les formes de participation selon le profil des sociétaires et plus globalement de faire évoluer l'expression du modèle coopératif.In a context of high competition, and wishing to differentiate themselves, cooperative banks aim at highlighting their model, one of its principles being democratic control by members. This paper studies how members would like democracy to be built in cooperative banks, and what forms of participation would meet their expectations depending on the type of democracy to which they aspire. The survey of 859 members of a French bank shows that young active members and farmers, craftsmen, retailers, and business leaders speak out in favor of direct democracy instruments, with the possibility for them to get involved in strategy, to participate in committees and to provide their expertise. Representative democracy meets the expectations of older members, who are satisfied with delegating strategic decisions to directors and are reluctant to be directly involved. A third group expects democracy in their bank to be implemented differently depending on the topic: by their representatives for strategic issues, and with their participation for control. They are willing to participate in committees or working groups. Findings contribute to the academic literature on democracy in cooperatives by proposing a modelling of members' expectations. They also provide managers of cooperative banks with a better knowledge of their members' wishes for democracy. Banks should adjust the cooperative model to current expectations, with forms and tools of participation tailored to their members' profiles.
- La gestion des ressources humaines dans une visée de transformation sociale : trois études de cas de coopératives d'activités et d'emploi - Justine Ballon, Mélissa Boudes p. 29-56 Dans un contexte de croissance du travail indépendant, les Coopératives d'Activités et d'Emploi (CAE) se singularisent par l'importance qu'elles accordent à l'autonomie dans le travail et la protection sociale de leurs membres, dans un cadre favorisant la coopération. Notre problématique questionne les expérimentations menées par les CAE en matière de gestion des ressources humaines (GRH) prenant en compte ces spécificités. Cette recherche s'appuie sur les résultats d'enquêtes qualitatives complémentaires menées auprès de trois CAE. Théoriquement, nous croisons deux champs de la littérature de la GRH : l'un consacré aux systèmes d'emplois atypiques dans le cadre des mutations à l'œuvre et, l'autre, traitant de sa déclinaison dans les organisations de l'économie sociale et solidaire (OESS). Nous proposons une première définition de la GRH des CAE à partir de la distinction de cinq fonctions auxquelles sont associés des outils de gestion caractéristiques des organisations qui s'inscrivent dans les zones grises de l'emploi et du travail et de l'identité coopérative de cette forme organisationnelle. Nous discutons des tensions qu'il en résulte selon quatre dimensions : l'autonomie dans et par le travail, la formation et les apprentissages, la coopération de production et la régulation de relations complexes. Sur le plan théorique, nous soulignons la nécessité de faire évoluer les outils conceptuels de la GRH pour considérer les formes d'emplois atypiques, qui plus est dans les OESS.In a context of growth of self-employment, Business and Employment Cooperatives (BECs) stand out for the importance they give to autonomy in work and for the social protection of their members in a framework that promotes cooperation. Our problematic questions the new experiments carried out by the BECs in HRM, by focusing on their objective of social transformation concerning the autonomy of their members through cooperation. This research is based on complementary qualitative surveys of three BECs. Theoretically, we combine two fields of HRM literature: one devoted to atypical employment systems in the context of changes at work and the other to its declination in social and solidarity economy organizations. We propose an initial definition of the HRM in BECs based on the distinction of five functions, to which are associated management tools, characteristic of their inclusion in the grey areas of employment and work and of their cooperative identity. We discuss the resulting tensions according to four dimensions: autonomy in and through work, training and learning, production cooperation, and the regulation of complex relationships. On the theoretical level, we stress the need to develop the conceptual tools of HRM to consider atypical forms of employment, especially in social economy.
- Quelle gestion des ressources humaines socialement responsable pour les salariés en situation de déchéance sociale ? Le cas d'une clinique au Togo dans le contexte de la pandémie - Sénana Kodjovi Wuayi Sedo p. 57-80 Cet article examine les pratiques de gestion des ressources humaines (GRH) socialement responsable susceptibles de soutenir les salariés en situation de déchéance sociale dans une période de crise. Notre objectif est de sortir de l'analyse classique des pratiques de GRH socialement responsable adoptant le point de vue des apporteurs de capitaux pour proposer des pratiques qui tiennent compte du vécu des salariés. Fondés sur l'étude de cas d'une clinique au Togo dans le contexte de la pandémie de Covid-19, nos résultats suggèrent que le développement de pratiques de GRH spécifiques peut réduire le turnover et conduire les salariés en situation de déchéance sociale à maintenir leur implication malgré le rejet du public dont ils font l'objet. Les résultats obtenus, outre l'identification de pratiques innovantes, comme l'établissement d'une carte de non-contamination, suggèrent l'existence de relations entre le type de réaction du salarié et sa satisfaction vis-à-vis des pratiques de GRH. D'autres volets des conséquences des crises peuvent ainsi être appréhendées ainsi que les modalités de prise en compte des interactions entre parties prenantes de l'entreprise, jusque-là, souvent négligées.This article examines socially responsible human resources management (HRM) practices likely to support socially deprived employees in a period of crisis. Our objective is to move away from the classic analysis of socially responsible HRM practices adopting the point of view of capital providers to propose practices that consider the experiences of employees. Based on the case study of a clinic in Togo in the context of the Covid-19 pandemic, our results suggest that the development of specific HRM practices can reduce turnover and lead employees into a situation of social deprivation. to maintain their involvement despite the public rejection of which they are the object. The results obtained, in addition to the identification of innovative practices, such as the establishment of a non-contamination map, suggest the existence of relationships between the type of employee reaction and his satisfaction with HRM practices. Other aspects of the consequences of crises can thus be understood as well as the methods of considering the interactions between the company's stakeholders, until then, often neglected.
- La construction de la démocratie dans les banques coopératives - Isabelle Allemand, Bénédicte Brullebaut, Anne-Sophie Louis, Emmanuel Zenou p. 3-28
Entretien avec
- Marc Giget, Président du Club de Paris des Directeurs de l'innovation - Jean-François Sattin p. 81-89
Retour d'expérience
- Enquêter sur la transformation organisationnelle : sujet sensible et exigence de réflexivité - Patrick Gilbert, Ann-Charlotte Teglborg p. 90-105
Note de lecture