Contenu du sommaire : Et si la gauche se remettait au travail ?

Le Saint-Siège entretient des relations diplomatiques avec près de deux cents États. Sans moyens militaires ni économiques, sa diplomatie joue pourtant un rôle non négligeable. Ses principes guides sont, outre la défense des catholiques, la paix, la justice, la promotion du bien commun. Dans les situations concrètes, leur mise en œuvre n'est pas sans tension entre l'idéalisme des valeurs et la réalité des terrains, comme le montrent les exemples de la Chine et de la Russie. La figure du « polyèdre », chère au pape François, indique un chemin pour surmonter ces tensions.

Les villes se trouvent bien souvent en première ligne pour faire face au défi de l'accueil des réfugiés. Face au nombre croissant de réfugiés s'établissant en milieu urbain, les acteurs de l'humanitaire et du développement doivent, depuis dix ans, repenser drastiquement leurs approches dans les camps, mais aussi hors camp, pour aider les personnes déplacées à vivre en sécurité et dans la dignité.

La campagne électorale pour la présidence de la République française s'achève et la gauche, divisée, ne semble pas partie pour l'emporter. Outre des difficultés tactiques et stratégiques, ses déboires témoignent d'un profond trouble idéologique. Parmi les diagnostics que l'on peut tenter d'en établir figure celui-ci : la gauche, qui s'est historiquement construite autour de la lutte pour la justice sociale, semble avoir lâché le travail et les travailleurs au profit de combats culturels et identitaires. Peut-être est-il temps de s'interroger sur ce glissement ?

À propos des rapports entre justice et politique, il ne faut pas craindre une judiciarisation de la vie politique, mais bien davantage une politisation de la vie judiciaire. De récentes affaires politico-judiciaires, d'Agnès Buzyn à Nicolas Sarkozy, ont ravivé les tensions entre le monde de la justice et celui de la politique. Si elles ne sont pas nouvelles, quelques améliorations pourraient les réduire.

La transition énergétique est un chantier urgent et nécessaire. Les profondes transformations portent sur l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables. La question nucléaire doit être aussi abordée. Cela nécessite une vision d'ensemble partagée par le plus grand nombre de personnes possible. L'enjeu est à la fois technique, financier et démocratique.

Le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase) a donné lieu à des critiques, portant en particulier sur l'évaluation du nombre des victimes mais aussi sur la pertinence d'une analyse sociologique du fonctionnement d'une institution comme l'Église catholique. Il convient donc de faire un examen rigoureux des méthodes utilisées et des conclusions issues de ce travail scientifique. Des experts extérieurs ont été sollicités pour cela par la Ciase. Mais il est utile que des tiers indépendants puissent continuer de les commenter.

L'actualité fait revenir la question du pouvoir. Il peut être source d'abus, cachée sous les meilleures intentions. Une lecture attentive de la figure biblique de Samuel révèle toute l'ambiguïté de l'exercice d'un pouvoir lorsqu'il se présente comme prophétique ou « salutaire ». Samuel illustre à merveille combien il est difficile aux détenteurs du pouvoir de lâcher prise.

Philippe Descola a publié un livre majeur, Les formes du sensible, une anthropologie de la figuration (Seuil, 2021), dont nous avons salué l'ampleur, tant dans le sujet, envisager les formes de figuration à l'échelle mondiale, que dans l'ambition, proposer une approche classificatoire rigoureuse permettant d'approcher l'ensemble des pratiques humaines. Une entreprise aussi importante va évidemment rencontrer beaucoup de lecteurs différents et susciter des discussions de fond. Dans la suite de l'entretien avec Philippe Descola publié dans le numéro précédent, nous prolongeons ici la réflexion, suscitée notamment par la place qu'il réserve au naturalisme occidental et au christianisme dans cette histoire des formes de figuration.