Contenu du sommaire : Artistes étrangers à Paris (1945-1972)

Revue Hommes et migrations Mir@bel
Numéro no 1338, juillet-septembre 2022
Titre du numéro Artistes étrangers à Paris (1945-1972)
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le point sur

    • Les mystères de Paris - Marie Poinsot p. 3 accès libre
    • Introduction - Sébastien Gökalp p. 8-10 accès libre
    • Artistes étrangers perdus, libres et aimés à Paris (1944-1968) - Serge Guilbaut p. 9 accès libre avec résumé
      Serge Guilbaut est le commissaire d'une grande exposition intitulée Paris pese a todo qui s'est tenue du 21 novembre 2018 au 22 avril 2019 au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, à Madrid sur les artistes étrangers à Paris entre 1944 et 1968. L'exposition avait le même sujet que Paris et nulle part ailleurs, mais avec une approche très différente. Conçue chronologiquement, portant sur de nombreuses formes artistiques (jazz, photographie) sans se focaliser uniquement sur quelques artistes, incluant des artistes arrivés avant-guerre comme Picasso, Kandinsky, elle s'attachait à restituer l'effervescence créative dans la capitale après-guerre plus que des trajectoires d'individus. Serge Guilbaut cherchait à comprendre pourquoi l'histoire a retenu certains artistes plutôt que d'autres. Il est par ailleurs l'auteur d'un livre majeur sur l'histoire de l'art du XXe siècle, Comment New York vola l'idée d'art moderne, en 1982, démontrant comment Paris perdit sa suprématie ; qu'il revienne sur cette aventure près de quarante ans plus tard n'est pas anodin. Un catalogue en version espagnole ou anglaise – mais pas française - accompagne l'exposition, que l'on peut retrouver aujourd'hui sur Internet : https://www.museoreinasofia.es/publicaciones/paris-pese-todo. Le texte rédigé par Serge Guilbaut, ici traduit, présente la complexité de la scène parisienne. La seconde partie introduit la diversité des textes critiques de l'époque.
    • Paris, capitale anticoloniale ? - Maureen Murphy p. 19-25 accès libre avec résumé
      Le renouvellement esthétique de la modernité artistique des années 1950-1970 doit beaucoup à une constellation d'artistes plasticiens venus à Paris de pays anciennement colonisés. L'étude de leur circulation et de leur travail dans la capitale, de leurs espaces de formation à l'émergence d'espaces de contestations témoigne de leur volonté de dépasser les stéréotypes coloniaux. Elle révèle également les difficultés de leur réception en France avec la réticence des musées à accueillir leurs œuvres dans leurs collections.
    • Dans le sillage du Kaloum Tam-Tam : Circulations théâtrales africaines à Paris (1972-1982) - Nicolas Treiber p. 27-34 accès libre avec résumé
      Un groupe de jeunes guinéens, parmi lesquels Saïdou Bokoum, Souleymane Koly et Ahmed Tidjani Cissé, créent en 1966 à Paris la première troupe de théâtre engagé africain : l'ensemble Kaloum Tam-Tam. Leur aventure collective connaît un tournant fin 1971, quand Souleymane Koly, un des fondateurs de l'ensemble, part en Côte d'Ivoire. L'étude de la trajectoire des membres du Kaloum Tam-Tam restés en France et de la création de nouvelles troupes, dévoile une partie du réseau des artistes africains à Paris dans les années 1970.
    • Paris est vite devenue une plaque tournante du jazz en Europe - Ludovic Tournès, Emma Mangin p. 37-43 accès libre avec résumé
      Professeur d'histoire internationale à l'université de Genève depuis 2012, spécialiste d'histoire des relations internationales et d'histoire culturelle, Ludovic Tournès est le lauréat du prix des Rendez-vous de l'histoire de Blois 2021 pour son livre Américanisation. Une histoire mondiale XVIIIe -XXIe siècles (Fayard, 2020). Il revient dans son ouvrage New Orleans Sur Seine. Histoire du jazz en France (Fayard, 1999) sur les musiciens de Jazz en France et leur intégration dans les sociabilités entre artistes étrangers à Paris entre 1945 et 1972.
    • ‪Joan Mitchell et Zao Wou-Ki‪ : Une ampoule électrique qui brille en plein jour - Erik Verhagen p. 45-47 accès libre avec résumé
      L'un est d'origine chinoise, l'autre américaine. Zao Wou-Ki (1920-2013) et Joan Mitchell (1925-1992) arrivent à Paris dans l'immédiat après-guerre. Outre la proximité de leurs résidences en Île-de-France et l'amitié qui les liera, ces deux artistes peintres et graveurs ont en commun d'avoir développé un langage pictural abstrait aux filiations multiples, qui se joue des catégories.
    • Exil et engagement : Petite étude de quatre parcours au sein de l'Internationale situationniste - Maurice Fréchuret p. 49-55 accès libre avec résumé
      Dans les années 1950 : deux Algériens, Mohamed Dahou et Abdelhafid Khatib, un Tunisien, Mustapha Khayati, et un Hongrois, Attila Kotányi, ayant quitté ou fui leur pays, ont rejoint les mouvements de l'avant-garde artistique et politique (l'Internationale lettriste ou l'Internationale situationniste). Participant à ses actions, ils contribuent à l'élaboration d'une pensée théorique et critique dont l'incidence est réelle sur l'histoire des idées et des mentalités. Il s'agit de rendre compte du rôle joué par ces quatre exilés, et notamment de leur apport respectif concernant l'espace urbain qu'ils ont assidûment parcouru et analysé.
    • Two Cities, une revue bilingue et sans frontière - Rachel Stella p. 57-61 accès libre avec résumé
      Parmi les revues publiées par des Anglophones expatriés en France après 1950, la plus célèbre est certainement Paris Review, éditée à Paris entre 1953 et 1974. Mais l'histoire de Two Cities, un « little magazine » plus confidentiel, renseigne davantage sur la transmission littéraire à travers les langues et les frontières.
    • Les artistes américains dans le Paris d'après-guerre : renouveau et déclin d'une tradition d'expatriation - Elisa Capdevila p. 73-77 accès libre avec résumé
      Les artistes américains sont plusieurs centaines à venir tenter leur chance à Paris à partir de la fin des années 1940. Si la Ville lumière, dont le mythe même déclinant demeure actuel, n'est plus l'unique centre de l'art mondial, elle reste une destination de choix et une étape obligée pour découvrir le Vieux continent. Ces artistes trouvent sur place des réseaux de sociabilité et de critique qui servent le développement de leur carrière internationale. Jusqu'aux années 1960, cette bohème américaine va représenter un baromètre de l'attractivité artistique de la ville.
    • Rencontres à géométrie variable : Les artistes latino-américains à Paris à partir de 1945, au carrefour de l'art concret et de l'art cinétique - Roxane Ilias p. 79-85 accès libre avec résumé
      Une nouvelle génération d'artistes sud-américains gagne progressivement Paris au tournant des années 1940-1950. Originaires d'Argentine, d'Uruguay, du Venezuela, du Brésil et de Cuba, ils se réunissent dans des groupes comme les Madís ou Los Disidentes et jettent ensemble les bases d'un nouvel art géométrique. Fondées sur la participation du public et les jeux de perception, leurs œuvres associant lumière et mouvement se distinguent par leur caractère ludique et participent à l'aventure d'un art cinétique et relationnel.
    • Trois décennies d'art turc à Paris à redécouvrir (1945-1975) - Clotilde Scordia p. 87-91 accès libre avec résumé
      Paris découvre l'art turc en 1946 grâce à deux expositions qui permirent au public et à la critique de considérer sous un jour nouveau les artistes turcs jusqu'alors méconnus. La première exposition a lieu à l'Unesco1 et 33 artistes sont présentés dans la section turque. La seconde exposition, Peintures turques d'aujourd'hui. Turquie d'autrefois, organisée par les peintres Zeki Faik İzer et Nurullah Berk, se tient au musée Cernuschi2. Parmi les artistes présents dans ces deux expositions, certains deviendront les plus fervents représentants de la Seconde ou Nouvelle École de Paris : Fahrelnissa Zeid, Fikret Moualla, Avni Arbaş, Hakkı Anlı, Néjad Devrim, Selim Turan, etc. À cette École de Paris turque, ajoutons Abidin Dino, Mübin Orhon, Tiraje Dikmen, Remzi Raşa ou encore Albert Bitran3.
    • La liberté artistique et l'exil : Réflexions à partir de quatre artistes plasticiens - Aline Angoustures p. 93-99 accès libre avec résumé
      Les parcours de François Willi Wendt, Otto Wols, Arnold Daghani et Suzanne Muhr, quatre artistes en exil, actifs en France dans les années 1945-1960, permet de souligner les liens complexes entre la pratique artistique et l'opinion politique, et de mettre au jour les soutiens, financiers notamment, dont ils bénéficient. L'étude comparée des modalités de leur exil en France, à travers leurs dossiers à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, met en lumière le lien rarement évoqué entre les dispositifs de protection internationale et le groupe des artistes.
    • Ici est le seul endroit… Wifredo Lam et Paris - Cléo Arnod p. 101-107 accès libre avec résumé
      Wifredo Lam (1902-1982), peintre cubain, connaît dès les années 1940 une importante reconnaissance internationale. Formé entre La Havane et Madrid, il arrive à Paris en 1938, avant de rentrer à Cuba durant la guerre, pour revenir dans la capitale française dans les années 1950. Lieu de succès, d'espoirs, mais aussi de désillusions, Paris occupe une place singulière dans sa carrière. Figure de la modernité américaine, grand voyageur, artiste nomade par excellence, Lam préfigure l'internationalisation de l'art contemporain dans la seconde moitié du XXe siècle.
    • « L'exposition Mythologies quotidiennes en 1964 déclenche tout » - Hervé Télémaque, Sébastien Gökalp p. 109-111 accès libre avec résumé
      À l'occasion de l'exposition Paris et nulle part ailleurs, le peintre Hervé Télémaque revient sur sa jeunesse, les raisons qui l'ont poussé à quitter Haïti, puis New York avant de s'installer à Paris. Il évoque le rôle de sa famille, les débuts de sa carrière, les différentes formes de racisme auquel il a été confronté et son rapport à son île natale.
    • 1961 : Roland Dorcély lance un S.O.S. - Stéphane Corréard p. 113-115 accès libre avec résumé
      Roland Dorcély fait partie de l'avant-garde de la peinture haïtienne des années 1950 et 1960. Ami de Michel Leiris qui l'introduit au monde artistique et intellectuel parisien de l'époque, il a tenté, non sans difficultés, de développer sa carrière de peintre entre l'Europe et les États-Unis.
    • « Dans sa création, sa mentalité de révolutionnaire ne l'a jamais abandonné » - Mâkhi Xenakis, Marie Poinsot p. 117-120 accès libre
    • André Hossein, compositeur et musicien d'un Iran utopique (1905-1983) - Ashkan Noroozkhani p. 123-125 accès libre avec résumé
      Dans la célèbre scène d'Où est la maison de mon ami ? du cinéaste Abbas Kiarostami, le petit Ahmed traverse un village, monte en zig zag une colline pour rendre son cahier à son ami. On entend alors une musique au rythme accrocheur et entraînant : il s'agit de « Rhapsodie Persane » d'André Aminoullah Hossein !
    • Des cinéastes étrangers à Paris - Stéphanie Bartolo p. 127-130 accès libre avec résumé
      Ville d'art, Paris est aussi celle du cinéma. C'est là, boulevard des Capucines, dans le salon indien du Grand Café, que se tient la première projection publique, le 28 décembre 1895. Là que, comme de nombreux peintres, auteurs et musiciens étrangers, les réalisateurs viendront, dès le début du XXe siècle, exprimer librement leur talent et enrichir ainsi le patrimoine français. Max Ophuls, William Klein, Melvin Van Peebles, Med Hondo ou encore Costa-Gavras sont de ceux qui, contraints ou non à l'exil, ont choisi Paris.
  • Au Musée

    • « Ce texte est dédié à la jeunesse car elle est en droit d'attendre que les choses changent » - Nedjma Kacimi, Stéphanie Bartolo p. 174-179 accès libre avec résumé
      Le Prix littéraire de la Porte Dorée a été cette année décerné à Nedjma Kacimi pour Sensible, publié aux éditions Cambourakis. Une « lecture éclairante et nécessaire » selon le comité de lecture qui réalise chaque année la sélection ; un texte dont la langue « à la fois rageuse, furibonde et poétique » a, pour reprendre les mots de sa présidente Marie Ndiaye, « impressionné, troublé, et séduit le jury ».
    • e-graine : cultiver les migrations - Nathalie Porte p. 180-189 accès libre avec résumé
      e-graine, mouvement d'éducation populaire, s'est emparé des enjeux d'éducation aux migrations et développe un programme qui va à l'encontre des préjugés.
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