Contenu du sommaire : Économie de l'environnement et des ressources naturelles

Nous passons en revue la littérature macroéconomique sur les catastrophes naturelles et proposons une nouvelle méthodologie pour intégrer les dommages causés par les cyclones tropicaux dans les modèles économiques. Nous combinons un modèle de croissance économique en équilibre général avec un modèle d'impact des cyclones. Nous montrons que le rebond économique post-catastrophe peut prendre plusieurs décennies, avec des effets cumulatifs notables pour les régions fréquemment touchées. Néanmoins, l'ampleur de l'impact dépend des hypothèses concernant le changement climatique à venir et les moteurs sous-jacents de la croissance économique. Nous prenons l'économie américaine pour quantifier nos résultats.

Cet article étudie comment inégalités de richesse et de santé interagissent avec la Covid-19 en renforçant les inégalités de revenu, d'épargne, de risque épidémique et même de comportements individuels de prévention. Nous présentons deux articles et leurs résultats théoriques et empiriques. Les taux de rémission et de contamination au Covid dépendent de l'état de santé de l'individu et de son accès à des services médicaux de qualité. Les individus pauvres, sous contrainte budgétaire, ont un risque accru de perdre leur revenu en devenant malade. Les données sur six pays confirment l'impact disproportionné de l'épidémie sur les 60 % les plus pauvres.

Dans les négociations climatiques, les pays développés se sont engagés à aider les pays en développement dans leurs efforts d'atténuation et d'adaptation au changement climatique. L'aide climatique est pourtant jugée insuffisante par les pays receveurs. La littérature montre que les pays développés surestiment le contenu climatique des projets qu'ils financent. Nous proposons une revue des aides climatiques bilatérales et de leur surestimation par les pays donateurs en nous appuyant sur l'analyse empirique de Bayramoglu et al. [2022], à partir de la base de données de l'OCDE-CRS qui couvre 28 donateurs, 154 receveurs et 63 195 projets entre 2002 et 2018.

L'objectif de cet article est d'étudier les paiements pour services environnementaux (PSE), qui sont des incitations monétaires attribuées aux agriculteurs volontaires pour changer leurs pratiques agricoles afin de préserver l'environnement et d'analyser les obstacles à leur déploiement. Nous analysons les décisions des agriculteurs vis-à-vis de l'adoption de telles pratiques dans un contexte où les effets réputationnels sont importants, allant du regard des pairs à celui des consommateurs. Après avoir présenté le travail de Bénabou et Tirole [2006] portant sur le rôle des normes sociales, nous proposons une adaptation de ce modèle à la question des PSE. Nous en déduisons des propositions pour l'amélioration de cet instrument.

L'agriculture fournissant de multiples services écosystémiques (SE), les actions entreprises pour la protection des zones de captage d'eau de source par les sociétés d'eau minérale peuvent produire des externalités positives. En mettant en œuvre des mesures respectueuses de l'environnement dans le cadre de contrats avec des agriculteurs et des gestionnaires de forêts, les compagnies privées de distribution d'eau en bouteille ne créent pas seulement de la valeur pour elles-mêmes et leurs consommateurs, mais contribuent également au bien-être de la population locale en augmentant le niveau de biodiversité et des SE (par exemple, loisirs et tourisme, beauté esthétique et pittoresque, patrimoine culturel) en tant que co-bénéfices de la protection de la qualité de l'eau. Cet article vise à évaluer les préférences environnementales et sociales de la population locale de Vittel et des environs, la région où Nestlé Waters produit les eaux minérales naturelles de Vittel®, Contrex® et Hépar®, en appliquant une expérience de choix discret (DCE). Nous avons considéré des zones récréatives « communes » (c'est-à-dire la campagne et la forêt) décrites par le biais d'attributs pertinents, identifiés dans des études précédentes (par exemple, des installations telles que des tables de pique-nique ou des panneaux d'information, des chemins de randonnée et des pistes cyclables) et des attributs basés sur des mesures spécifiques (par exemple, pas d'utilisation de pesticides, présence de haies) mises en œuvre par Agrivair, une filiale de Nestlé Waters dédiée aux questions écologiques sur l'impluvium. Nous avons constaté que la population préfère éviter les zones avec pesticides et même celles où ils ne savent pas si des pesticides sont utilisés, pour leurs activités de loisirs. La préférence pour les haies s'avère faible, parfois négative, mettant en évidence un compromis potentiel entre la biodiversité et les activités récréatives.

Malgré des décennies de communication scientifique concernant le changement climatique, les régulations économiques pro-climat sont encore socialement peu acceptées. Les raisons restent largement débattues dans la littérature. Cet article passe en revue les mécanismes explicatifs mis en avant par les travaux empiriques et théoriques existants sur la transmission d'information climatique. En combinant les résultats empiriques aux mécanismes théoriques en place, nous soutenons que l'échec de la transmission de l'information découle naturellement du cadre stratégique dans lequel se trouvent plongés autorités scientifiques et citoyens.