Contenu du sommaire : Quel financement efficace des Objectifs de développement durable (ODD) ?
Revue | Responsabilité et environnement |
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Numéro | no 88, octobre 2017 |
Titre du numéro | Quel financement efficace des Objectifs de développement durable (ODD) ? |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Le Plan d'investissement extérieur de l'Union européenne : un nouveau partenariat pour le développement - Neven Mimica p. 3-4
- Avant-propos - Françoise Roure, Mireille Campana p. 5-6
Une falaise à gravir : une aide publique au développement se chiffrant en trillions
- L'atteinte des Objectifs de développement durable : les solutions proposées par la Banque mondiale - Hervé de Villeroché, Cécile Pot p. 7-9 L'architecture du financement du développement est aujourd'hui largement dominée par les flux de capitaux privés, l'aide publique étant à elle seule clairement insuffisante pour répondre aux besoins des pays en développement. Il est donc indispensable, pour des bailleurs de fonds multilatéraux comme la Banque mondiale, de créer des opportunités d'investissement afin de mobiliser les financements domestiques publics et privés. En réponse à ces défis, la Banque a fait évoluer son rôle et ses modalités d'intervention en favorisant l'émergence de nouveaux marchés dans les pays pauvres, en atténuant les risques associés aux investissements dans les pays en développement et en optimisant l'usage des ressources concessionnelles pour minimiser la dette publique de ses clients. En lien avec les Objectifs de développement durable de l'ONU, la Banque mondiale articule son action autour de deux objectifs (éradiquer l'extrême pauvreté et diminuer les inégalités) et de trois grands piliers (une croissance économique durable et inclusive, le développement humain et la résilience aux chocs et aux menaces globales). Dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat (du 22 avril 2016), elle a d'ores et déjà intégré la composante climatique dans l'ensemble de ses politiques de développement. Afin de maximiser l'impact de son intervention, elle dispose d'une palette d'instruments financiers qui se répartissent entre quatre institutions (dont elle cherche à optimiser la capacité d'engagement) qui collaborent entre elles afin de créer des conditions propices au développement.Reaching the UN's sustainable development goals: The World Bank's proposals Private capital flows dominate the system for financing development; public aid clearly does not meet up to developing countries' needs. Multilateral sponsors, such as the World Bank, must, therefore, create investment opportunities for domestic, private and public, financing. The World Bank has changed its role and interventions so as to favor the emergence of new markets in poor countries, attenuate the risks associated with investments in developing lands and optimize the use of concessional resources with the aim of minimizing the public debt of its borrowers. The Bank is orienting its actions toward two of the UN's sustainable development goals (eradicate extreme poverty and reduce inequality) and three major pillars (sustainable, inclusive economic growth; human development; and resilience to global shocks and menaces). With respect to the Paris Climate Agreement of 22 April 2016, the World Bank has already taken account of the climate in all its development policies. To maximize the effectiveness of its interventions, it has distributed a small toolkit of financial instruments for optimizing the commitments made by four institutions that work together to create conditions conducive to development.
- Comment prévenir les crises systémiques et les stranded assets (actifs échoués) liés aux risques climatiques? - Dominique Auverlot p. 10-14 L'Accord de Paris sur le climat prévoit non seulement de limiter l'augmentation de la température de la planète nettement en dessous de 2 ˚C par rapport aux niveaux préindustriels, mais aussi, et surtout, de parvenir à une société neutre en carbone dans la seconde moitié de ce siècle. Cette évolution implique, sinon un arrêt, du moins un ralentissement extrêmement prononcé de l'usage des énergies fossiles et une transition énergétique sans précédent. Dans le dernier scénario 2 ˚C de l'Agence Internationale de l'Énergie de mars 2017, les deux tiers des réserves prouvées d'énergies fossiles doivent être laissés dans le sol, ce qui pose naturellement les questions du devenir de la valeur des actifs financiers s'appuyant sur les énergies fossiles et des risques systémiques associés. Pour prévenir de tels risques, le président du Conseil de stabilité financière (CSF) recommande aux entreprises de donner aux investisseurs potentiels et à leurs actionnaires toutes les informations nécessaires sur les risques climatiques associés à leurs actifs, pour qu'ils puissent se forger leur propre opinion. L'utilisation à cet effet d'un scénario 2 ˚C paraît souhaitable.How to prevent systemic crises and stranded assets related to climate change?
The Paris Climate Agreement foresees not only a definite limit on the increase of the planet's temperature (below 2˚C compared with the preindustiral era) but also, and above all, a carbon-neutral society for the second half of this century. This implies, if not a halt, at least an extremely pronounced slowdown in fossil fuel consumption and an unprecedented energy transition. Under the International Energy Agency's 2˚C-scenario of March 2017, two-thirds of attested fossil fuel reserves will have to stay in the ground. This naturally raises questions about the prospects of financial assets in fossil fuels. To prevent the systemic risks related to these stranded assets, the chairman of the Financial Stability Board has recommended that firms provide potential investors and their shareholders with all necessary information on the climate risks associated with their assets so that they form their own opinion. It would be worthwhile using the 2˚C-scenario for this purpose. - L'Agenda 2030 des Nations Unies pour le financement du développement durable : la conférence d'Addis-Abeba et ses suites - Cyrille Pierre p. 15-18 La réalisation des Objectifs du développement durable (ODD) et la nécessité de répondre aux effets du changement climatique rendent nécessaire la mobilisation de financements allant bien au-delà de l'aide publique au développement (APD). Adopté lors de la 3ème conférence sur le financement du développement sous l'égide des Nations Unies, le Programme d'action d'Addis-Abeba (PAAA) entend répondre à cette problématique en fournissant un cadre global au financement du développement. Celui-ci insiste notamment sur la mobilisation par les pays de leurs ressources domestiques et sur l'orientation de l'épargne publique et privée vers le développement durable. Le suivi annuel du Programme d'action tend à prouver, deux ans après son adoption, que la communauté internationale reste mobilisée dans sa mise en œuvre, même si des fragilités demeurent en ce qui concerne la préservation d'une approche multilatérale et coordonnée, et même si des progrès restent à réaliser pour renforcer le financement de la lutte contre le changement climatique et pour assurer une meilleure inclusion du secteur privé.Agenda 2030 for financing sustainable development: The Addis Ababa conference and its followup
To reach the UN's sustainable development goals and cope with the effects wrought by climate change, much more funding is needed than what official development assistance provides. Adopted during the third UN conference “Financing for Development”, the 2015 Addis Ababa Action Agenda, has responded to this problem with a global framework that emphasizes raising funds from each country's domestic resources and orienting public and private savings toward sustainable development. As the annual followup tends to show, the international community is active in implementing the agenda. Weak points subsist, however, in relation to preserving a coordinated multilateral approach. Furthermore, progress is still to be made in raising funds for the fight against climate change and including the private sector in this fight. - L'adaptation du cadre statistique du Comité d'aide au développement (CAD) aux Objectifs de développement durable (ODD) - Valérie Thielemans p. 19-21 L'adoption en 2015 de l'Agenda 2030 pour le développement durable a entraîné une réflexion sur la manière d'ajuster les classifications statistiques du Comité d'aide au développement (CAD) afin de faciliter la production des données sur le financement de l'aide, et, de manière générale, du développement, en faveur des Objectifs de développement durable (ODD). S'il existe en général une concordance plutôt satisfaisante entre les ODD et ces classifications, des lacunes subsistent, des adaptations se sont donc avérées nécessaires.Adapting statistics at the Development Assistance Committee to the UN's sustainable development goalsThe adoption in 2015 of Agenda 2030 on sustainable development has sparked discussions about how to adjust, in line with the UN's sustainable development goals, the statistical classifications of the OECD's Development Assistance Committee (DAC) in order to produce data about financing aid and development. Despite a rather satisfactory concordance between the sustainable development goals and these classifications, loopholes and shortcomings exist; and adaptations must be made.
- Les difficultés du financement de la protection de l'environnement : comment en sortir ? - Dominique Dron p. 22-26 Financer la transition écologique est au moins autant une affaire de représentations mentales, de structuration du savoir et de conventions financières que de décisions techniques et de disponibilités monétaires. En effet, un héritage culturel et le cloisonnement disciplinaire ont contribué à la construction d'un système financier en sécession théorique et pratique d'avec les sphères économique, sociale et environnementale. De ce fait, il devient urgent de revisiter un certain nombre de ses principes et outils pour réaccorder, avec l'ampleur nécessaire, finance et « reste du monde », notamment en vue de la transition écologique. Dans cet article, nous nous concentrerons sur deux difficultés structurelles, l'autoréférentialité et la substituabilité, et nous recenserons quelques réponses possibles, y compris monétaires.The difficulties of financing the protection of the environment: Which way out ?
Financing the environmental transition has as much to do with cognitive representations, the structure of knowledge and financial conventions as with technical decisions and the money available. A cultural legacy and disciplinary compartmentalization have contributed to building a financial system that has, in both theory and practice, seceded from the economic, social and environmental spheres. It is high time to review financial principles and tools so as to tune finance to the “rest of the world”, specifically to the environmental transition. Two structural difficulties (self-referencing and substitutability) come under discussion along with a few possible solutions (including monetary ones).
- L'atteinte des Objectifs de développement durable : les solutions proposées par la Banque mondiale - Hervé de Villeroché, Cécile Pot p. 7-9
Le financement des ODD : les choix de la France et de l'Union européenne
- Quels leviers financiers de coopération pour la France ? Une approche critique de leur efficacité - Philippe Jahshan p. 27-31 La France doit faire de ses faiblesses actuelles les atouts de sa politique d'aide au développement de demain.Elle doit notamment porter le montant de son aide au développement à 0,7 % de son revenu national brut (RNB) comme elle s'y est engagé dans le cadre de l'Accord de Paris ; assurer un véritable pilotage stratégique et politique de son aide en veillant à y associer notamment les organisations représentant la société civile (OSC), et ce dans un esprit de plus grande transparence ; mieux valoriser ses atouts sectoriels ; ou bien encore développer une ingénierie et des instruments financiers performants au travers notamment d'un meilleur encadrement de la mise en œuvre des mixages prêts-dons et des partenariats public-privé.Which financial levers of cooperation for France? A critique of their effectiveness
France must turn its current weaknesses into assets for its policy of aid to development. It must: increase the amount of its official development assistance to 0.7% of gross national income (GDI), in compliance with its commitment to the Paris Climate Agreement; ensure a strategic and political management of its aid by involving “organizations representing civil society” in order to augment transparency; put its sectoral assets to better use; or even develop effective instruments of financial engineering through an improved oversight of private/public partnerships and of the “mix” of loans and donations. - La mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) en France : indicateurs de suivi et financement - Laurence Monnoyer-Smith, Vanessa Lorioux p. 32-36 Dans cet article, nous présenterons l'engagement de la France dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD), l'organisation interministérielle mise en place pour leur implémentation, ainsi que l'état d'avancement des travaux d'évaluation et de suivi des indicateurs, en particulier ceux concernant les indicateurs de financement des ODD. L'engagement des parties prenantes dans le programme de mise en œuvre de la France en constitue une dimension essentielle, en accord avec l'ODD 17 (Partenariats pour la réalisation des objectifs). En ce qui concerne les indicateurs, cette mobilisation s'organise dans le cadre d'une commission ad hoc du Conseil national de l'information statistique (CNIS) qui permettra une sélection des indicateurs pertinents pour l'évaluation des politiques publiques de notre pays.The French response to the UN's sustainable development goals: Indicators for monitoring and financingFrance's commitment to pursuing the UN's sustainable development goals is discussed along with the interministerial organization set up for this purpose and the current state of work on indicators (in particular for financing these goals) and the assessment of implementation. The participation of stakeholders in French programs dovetails with the seventeenth goal on partnerships. An ad hoc committee at the Conseil National de l'Information Statistique (CNIS) organizes work on the indicators and will select the ones relevant for assessing our country's public policies.
- Luxembourg Green Exchange: the meeting place for ESG-conscious issuers and investors - Chiara Caprioli p. 37-39 In September 2016, the Luxembourg Stock Exchange (Lux
SE) launched a unique platform entirely dedicated to green bonds. It is called the Luxembourg Green Exchange (LGX). Such was the success of LGX that, following a strong market push, in May 2017, the platform expanded to also include bonds that finance social and sustainable projects. It has the potential to rewrite the sustainable finance story. - The inclusion of Science, Technology and Innovation (STI) in the Financing of the 17 Sustainable Development Goals (SDGs) - Enrico Giovannini, Françoise Roure p. 40-44 The path towards the adoption in 2015 of the United Nations' 17 sustainable development goals (SDGs) presented a historic and unprecedented opportunity to bring the countries and citizens of the world together to decide and embark on new paths to improve the lives of people everywhere. These decisions will shape the global course of action to end poverty, promote prosperity and well-being for all, whilst observing environmental and resources limits and addressing climate change.
- Le financement des Objectifs de développement durable (ODD) - Philippe Orliange p. 45-47 Le financement d'un objectif est souvent considéré comme la véritable « épreuve du feu » de la crédibilité d'une politique publique. Si l'objectif visé a été défini sans que les moyens (financiers) nécessaires pour l'atteindre l'aient été dans le même temps, cette politique risque de perdre toute crédibilité au même titre que ceux qui l'auront décidée.Les Objectifs de développement durable (ODD) de l'ONU sont en quelque sorte la traduction d'objectifs de politiques publiques nationales ayant pour ambition de permettre à l'humanité tout entière de vivre en paix et de jouir d'une prospérité partagée sur une planète préservée.Il est donc logique de se poser la question de leur financement, que l'on chiffre en trillions de dollars (ou d'euros).Dans l'expression « développement durable », il y a « développement ».Ne pourrait-on pas dès lors mobiliser les fonds de l'aide publique au développement ? Mais avec 145 milliards de dollars alloués en 2016 (selon le calcul réalisé par le Comité d'Aide au Développement (CAD) de l'OCDE), cette manne financière est très loin de répondre à un besoin de financement des ODD, qui, rappelons-le, se chiffre en trillions de dollars.Si nous devions mesurer la réussite (ou l'échec) du financement des ODD à l'aune de l'évolution des montants de l'aide publique au développement nous saurions déjà à quoi nous en tenir... Mais, heureusement, il n'en est rien.Financing the UN's sustainable development goals
Financing an objective is often considered to be an ordeal that puts a public policy's credibility to the test. If the objective has been targeted without the necessary (financial) appropriation for reaching it, the policy, along with its decision-makers, risks losing credibility. The UN's sustainable development goals translate, we might say, the policy objectives of nation-states, the aim being to enable all of humanity to live in peace and share in prosperity on an environmentally preserved planet. It is, therefore, logical to ask how these goals will be financed. It has been estimated that trillions of dollars are needed. Since the phrase “sustainable development” contains “development”, could the funds devoted to official development assistance not be tapped? But given that the latter amounted to $145 billion in 2016 (according to the OECD's Development Assistance Committee), this boon would still fall far shot of needs. Were we to measure the success or failure of financing these goals by the trend in official development assistance, we would already know what to expect. Fortunately however, that is not the case... - Le financement des Objectifs de développement durable (ODD) par les choix d'investissement faits par l'ERAFP en matière de gestion du régime de retraite additionnelle de la Fonction publique - Philippe Desfossés p. 48-52 Les 17 Objectifs de développement durable (ODD) adoptés en septembre 2015 succèdent aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Ces nouveaux objectifs fixent le cap des politiques à mener pour les quinze prochaines années. De 2000 à 2015, les Objectifs du Millénaire pour le développement des Nations Unies ont été l'instrument d'un recul remarquable de la pauvreté. Dans ces conditions, on pouvait se demander si les ODD répondaient à une réelle nécessité ? La réponse est oui : en élargissant le rayon d'action des aides correspondantes à l'ensemble des pays, les ODD marquent en effet un changement de taille par rapport aux OMD, qui étaient essentiellement axés sur la réduction de la pauvreté.La coopération multilatérale est sérieusement mise en cause, et certains semblent croire qu'un simple mur pourrait régler la difficile question des migrations. Mais de quelle hauteur devrait être ce mur censé pouvoir arrêter les gaz à effet de serre ?Financing the UN s sustainable development goals through the investments made for the ERAFP retirement fundThe seventeen sustainable development goals adopted in September 2015 follow on the UN's Millennium Development Goals. These new objectives set the course for the policies to be pursued during the next fifteen years. From 2000 to 2015, the UN's Millennium Development Goals were a remarkable instrument for scaling back poverty. Given this, might the sustainable development goals respond to a real need? The answer is affirmative. By widening the radius of action of aid from all countries, these seventeen goals signal a significant shift from the millennium goals, which mainly centered around reducing poverty. Multilateral cooperation has come under criticism. Some politicians even think that a wall can cope with migrations. But how high a wall to stop greenhouse gases?
- Comment financer l'atteinte de l'Objectif de développement durable « Eau » en 2030 ? - Gérard Payen, Patrice Fonlladosa p. 53-57 Les enjeux mondiaux liés à l'eau occupent une place considérable dans le programme des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. L'un de ces dix-sept ODD est entièrement consacré à l'eau, avec des cibles ambitieuses comme l'accès universel à l'eau potable et à l'assainissement et la réduction de moitié des rejets polluants engendrés par les activités humaines. Mais comment financer l'atteinte de ces cibles ? Faut-il augmenter la part de l'aide internationale consacrée à l'eau, augmenter les budgets publics, mettre les utilisateurs de l'eau plus à contribution, ou bien encore solliciter des financements privés ? Comme cela a été souligné lors de la conférence ONU d'Addis-Abeba de 2015, aucune source financière ne doit être privilégiée par rapport aux autres : tous les modes de financement doivent être mobilisés. En outre, il convient d'améliorer la gouvernance et l'économie du secteur de l'eau afin d'attirer davantage de financements bancaires et de capitaux privés. Les gouvernements doivent prendre la mesure de cette nécessité et adapter leurs politiques publiques pour pouvoir mobiliser les fonds nécessaires à la réussite de l'ODD « Eau » à l'horizon 2030.How to finance the sustainable development goal on clean water and sanitation by 2030?
The planetary issue of water figures as the sixth of the UN's seventeen sustainable development goals. This goal sets ambitious targets, such as universal access to drinking water, decontamination of the water supply, and the reduction by half of water pollution caused by human activities. But how to finance these targets? Devote a larger proportion of international aid to the water supply? Increase public budgets? Make users pay ? Or even solicit private funding? As emphasized at the 2015 UN conference in Addis Ababa, no financial source should have priority in relation to the others; all forms of financing must be used. Furthermore, it is worthwhile improving governance and the economics of the water supply in order to attract more funding from banks and private sources. Governments must realize how necessary this is and adapt their policies to raising the funds necessary for reaching the sustainable development goal on water by 2030.
- Quels leviers financiers de coopération pour la France ? Une approche critique de leur efficacité - Philippe Jahshan p. 27-31
L'action de la sphère civile et entrepreneuriale en faveur des ODD
- Contribuer aux Objectifs de développement durable par une meilleure gestion des ressources naturelles : le cas de l'Initiative pour la Transparence des industries extractives (ITIE) - Asmara Klein p. 58-61 L'Initiative pour la Transparence des industries extractives (ITIE) réunit entreprises extractives, gouvernements et organisations de la société civile pour informer les citoyens des pays riches en ressources de la gestion de leur patrimoine naturel non renouvelable. C'est donc à la fois par sa mission et par sa méthode que l'ITIE participe à l'avancement des Objectifs de développement durable. L'émergence d'un véritable dialogue tripartite mis au service de la publication d'informations dans le secteur extractif compte d'ailleurs parmi les succès de cette initiative, qui a également largement contribué à asseoir le principe de transparence dans une industrie auparavant caractérisée par son opacité. La promesse de l'ITIE de faire advenir un contrôle citoyen grâce à la divulgation d'informations reste cependant à réaliser, notamment en accordant une plus grande attention aux conditions favorisant un usage effectif des données rendues publiques.Improving the management of natural resources in order to reach the UN's sustainable development goals: The Extractive Industries Transparency InitiativeThe Extractive Industries Transparency Initiative brings together extractive firms, governments and nongovernmental organizations in the effort to inform the citizens of countries with oil, gas and mineral resources about the management of their nonrenewable natural wealth. This Initiative's intent and method are in line with the UN's sustainable development goals. The Initiative has successfully organized a genuine three-party dialog for releasing information on the extractive sector; and it has introduced the principle of transparency in an industry characterized by its opacity. The Initiative's promise of citizen control (thanks to the disclosure of information) is yet to be fulfilled. This calls for paying more attention to the conditions of how the data made public are actually put to use.
- Urbanization, a financing challenge for a sustainable world - Douglas Fint p. 62-63 The transition to a smarter, lower-carbon way of living will need a rapid transformation of existing and future city development. Investors are willing to help fund this transformation if we can find the right approach to infrastructure finance. We are seeing new levels of ambition by local authorities. Achieving it will require integrated planning and investment from both public and private sources.
- Une fiscalité verte efficace pour le climat : retour sur l'expérience suédoise - Pierre-Alexandre Miquel, Julien Grosjean, Thomas Sterner p. 64-67 La mise en œuvre de l'Accord de Paris nécessite des outils économiques verts innovants et performants. Pionnière en matière de tarification du carbone, la Suède présente la fiscalité verte la plus élevée au monde pour les secteurs non couverts par le système européen d'échange de quotas (ETS), avec une taxe carbone record de 120 €/tonne qui a contribué à réduire ses émissions de près de 30 % depuis 1995. Pour autant, la fiscalité verte suédoise reste très faible dans le secteur ETS, dont les émissions ont, quant à elles, légèrement augmenté, contrairement à celles de la France. Les effets redistributifs potentiellement négatifs du green tax shift suédois porté par le gouvernement social-démocrate, au début des années 2000, ont été neutralisés avec succès par des baisses de l'impôt sur le revenu des ménages modestes, ainsi que des cotisations patronales. Des outils économiques innovants (certificats verts pour l'électricité d'origine renouvelable, péages urbains, redevance sur les NOx) ont également été expérimentés avec succès en Suède.An efficient green tax system for the climate: Feedback from Sweden's experiment
Applying the Paris Climate Agreement calls for innovative, efficient, green economic tools. Sweden, a pioneer in setting carbon prices, has the highest green taxes in the world for sectors not covered by the EU's Emissions Trading Scheme (ETS): a record of 120 €/tonne. This has helped reduce the country's greenhouse gas emissions by nearly 30% since 1995. In the sectors covered by the ETS however, green taxes are very low; and emissions have increased slightly (unlike in France). A Social-Democratic government passed the “green tax shift” at the turn of the century. Tax reductions for lower-income households and charges to employers have neutralized the potentially negative effects in terms of redistribution. Experiments have been successfully conducted using innovative economic tools: green certificates for electricity from renewable sources, urban tolls and a NOx tax. - L'essor des green bonds : potentialités et limites - Arnaud Berger p. 68-70 Depuis 2009, la question du climat a déclenché une compétition économique mondiale autour des marchés de l'énergie verte. Les obligations « vertes », dites green bonds, émises pour financer des réalisations favorables au climat, et plus largement à l'environnement, sont devenues le marqueur de ce nouveau marché, qui entraîne avec lui tous les secteurs économiques qui en dépendent, immobilier, mobilité et industrie en tête. Ces green bonds ont la potentialité d'accompagner l'accélération des investissements de par leur capacité à mobiliser rapidement et massivement l'argent des marchés. Cependant, leur essor se heurte à deux limites. La première, technique, nécessite de définir ce que sont des investissements « verts » pour éviter les abus et les effets d'aubaine du greenwashing (le verdissement). La deuxième, économique, questionne l'adéquation de green bonds conçus pour des grands projets et des infrastructures à la demande de l'économie verte, qui est principalement locale en France et en Europe. Au-delà, c'est le choix du modèle bancaire (entre la préférence anglo-saxonne pour les marchés financiers et celle de l'Europe pour la banque, notamment universelle) qui se pose lorsqu'il s'agit de relier entre eux financements « verts », emploi et cohérence territoriale.The sprouting of green bonds: Potential and limits
Since 2009, the climate issue has stimulated worldwide economic competition in markets for “green energy”. Issued to finance environmentally friendly projects, in particular for coping with climate change, “green bonds” are evidence of this new market, which spans activities from real estate to transportation and manufacturing. These bonds have the potential of speeding up investments by raising massive amounts of money in a short time. However, their growth has encountered two limits. A technical limit is to define “green investments” so as to avoid misuse and the windfall from “greenwashing”. The second, economic, limit has to do with how well green bonds, designed for big (infrastructure) projects, meet the demands of the green economy, which is mostly local in France and Europe. To make green financing, jobs and urban/rural planning converge, the choice must be made of a model for funding – between the Anglo-American preference for capital markets and the European preference for the banking system. - La place des fondations dans le financement de l'Objectif Santé des ODD – L'approche de la Fondation Mérieux - Benoît Miribel p. 71-73 L'ambition portée par les Objectifs de développement durable (ODD) requiert le développement de nouvelles formes de partenariats internationaux dotés de nouvelles sources de financement. Comment atteindre les résultats visés à l'horizon 2030 sans innover non seulement sur le plan technique, mais également dans la mise en œuvre des projets portés par les acteurs publics et privés ?Comment envisager un développement durable sans « la santé et le bien-être », l'objectif de l'ODD 3 ? Et comment assurer une santé publique mondiale sans faire reculer le premier des objectifs, la lutte contre la pauvreté ?Connue mondialement pour son engagement financier exceptionnel dans la santé, la Fondation Bill et Melinda Gates a contribué à braquer les projecteurs sur le rôle des fondations, en particulier sur leurs capacités de financements indispensables à la réussite des ODD. En France, le nombre des fonds et des fondations a doublé depuis 2010 pour atteindre aujourd'hui plus de 2 000 entités, diverses à la fois par leur taille et par leurs actions. La plupart d'entre elles concentrent leurs actions sur le territoire national et en Europe, mais plusieurs dizaines œuvrent de façon conséquente à l'international, en particulier en faveur de la santé. Parmi celles-ci, la Fondation Mérieux agit depuis 50 ans contre les maladies infectieuses dans les pays en développement, son approche étant basée sur le renforcement des capacités locales en la matière.Foundations in the financing of the sustainable development goal on health: The Mérieux Foundation's approachThe UN's ambitious sustainable development goals require new forms of international partnerships endowed with new sources of financing. How to reach the goals set for 2030 without innovating not only in technical matters but also in the implementation of the projects proposed by private and public stakeholders? How can sustainable development be imagined without “good health and wellbeing”, the third of the seventeen goals? And how to improve public health on the planet without progressing toward the first goal, “No poverty”? Of worldwide renown due to its considerable financing efforts in the health field, the Bill and Melinda Gates Foundation has drawn attention toward foundations, in particular their role in raising the funds needed to reach the sustainable development goals. In France, the number of foundations has doubled since 2010. There are now more than 2000 organizations, which differ in size and the sorts of actions they undertake. Most of them concentrate their activities in France or Europe, but several dozens of them have ample international programs, especially in the health field. Among them, the Mérieux Foundation has, for fifty years now, been actively fighting against infectious diseases in developing countries. For this purpose, it has adopted an approach based on reinforcing local capacities.
- Financement du développement et évasion fiscale - Lucie Watrinet p. 74-77 En raison des pratiques de fraude et d'évasion fiscales, les pays en développement perdent aujourd'hui plus d'argent qu'ils n'en reçoivent au titre de l'aide publique au développement. Il y a donc urgence à agir, et ce d'autant plus que les revenus fiscaux sont les revenus les plus sûrs pour les États et qu'ils peuvent permettre le financement de services publics nécessaires au développement, comme les écoles et les hôpitaux. Ils sont essentiels à la réalisation des Objectifs du développement durable. Or, aujourd'hui, les décisions pour lutter contre la fraude fiscale des particuliers ou contre l'évasion fiscale des grandes multinationales ne se prennent qu'entre pays riches, au sein de l'OCDE et du G20, et ne tiennent de ce fait pas forcément compte des problématiques spécifiques aux pays en développement. Il est aujourd'hui primordial de créer, au sein des Nations Unies, un espace permettant que la voix de chaque pays soit prise en compte et d'assurer l'émergence de règles comprises et acceptées par tous, la condition sine qua non de la fin de ces pratiques.Financing development and tax evasion Owing to fraudulent practices and tax evasion, developing countries are losing more money than what they receive from official development assistance. It is urgent to take action. Tax revenues provide the surest source of income that governments can use to fund the public services (such as schools and hospitals) needed for development. They are essential for reaching the UN's sustainable development goals. At present, wealthy lands, in the OECD and the G20, make decisions about fighting against tax fraud by private persons or tax evasion by multinational corporations. They do not necessarily take account of the problems specific to developing lands. It is crucial to set up, within the United Nations, a place where each country's voice can be heard and to see to it that the rules and regulations adopted are understood and accepted by all – an indispensable condition for putting an end to tax evasion and fraud.
- Le capitalisme philanthropique : un certain renouveau de la solidarité internationale - Marc Lévy p. 78-81 Stimulé par ce qui s'apparente à un oxymore, il m'a semblé pertinent d'engager une réflexion sur ce qu'est le « capitalisme philanthropique ». Pour commencer, il faut dresser une brève histoire de la philanthropie pour mettre en évidence un certain renouveau, perceptible depuis la fin des années 1970. Ce renouveau est en particulier lié à la montée en puissance d'acteurs de la mondialisation financière devenus philanthropes. C'est à partir de ce moment qu'il faut engager les premières réflexions sur cette expression de « capitalisme philanthropique » apparue en 2006 dans un article du journal The Economist consacré à Bill Gates. Puis, en nous demandant quel lien peut être fait entre la nouvelle géopolitique mondiale et le capitalisme philanthropique, nous montrerons que c'est en relevant le défi (minoré par la communauté internationale) du lien social et de la solidarité, que cette philanthropie est plus le symptôme de l'état préoccupant du monde qu'elle n'en est le remède. Il sera alors temps pour nous de tirer quelques conclusions sur l'évolution de la solidarité internationale à laquelle le « capitalisme philanthropique » peut certainement contribuer, mais à certaines conditions.Philanthropic capitalism, a sort of revival of international solidarity
A phrase that seems to be an oxymoron prodded the author to devote thought to the concept of “philanthropic capitalism”. A brief history of philanthropy brings to light what seems like a revival that, starting in the late 1970s, arose as several players in the globalization of the financial sector turned to philanthropy. Philanthropic capitalism first came under discussion in a 2006 article on Bill Gates in The Economist. How is the new geopolitical situation in the world related to it? By addressing the issue (underestimated by the international community) of social bonds and solidarity, philanthropic capitalism is more a symptom of the planet's worrisome state than a remedy for it. A few conclusions are drawn about trends in “international solidarity”. Philanthropic capitalism can contribute to this solidarity but under certain conditions. - Les Objectifs de développement durable (ODD) et le secteur financier : l'expérience de la Caisse des Dépôts - Maria Scolan p. 82-85 Les Objectifs de développement durable (ODD) proposent une grille de lecture universelle de ce que la Caisse des Dépôts, dans la tradition française, dénomme l'« intérêt général ». Cette définition adoptée par la communauté internationale offre à cette institution financière publique l'occasion de développer sa culture de l'évaluation de son impact économique et social. Son rôle consiste aussi, par la création d'outils innovants, à attirer des acteurs financiers privés en quête d'utilité vers le financement des ODD.The UN's sustainable development goals and the financial sector: The experience of the Caisse des Dépôts The UN's sustainable development goals propose a universal grid of interpretation of what the Caisse des Dépôts has, in the French tradition, called the “general interest”. The adoption of these goals by the international community opens for this public financial institution the opportunity to foster its approach to assessing the economic and social impact of its actions. The Caisse des Dépôts has the role of inventing innovative tools and attracting private financiers in quest of utility toward the sustainable development goals. Issue editors : Mireille Campana and Françoise Roure
- Contribuer aux Objectifs de développement durable par une meilleure gestion des ressources naturelles : le cas de l'Initiative pour la Transparence des industries extractives (ITIE) - Asmara Klein p. 58-61