Contenu du sommaire : Les communs environnementaux : gérer autrement la rareté
Revue | Responsabilité et environnement |
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Numéro | no 92, octobre 2018 |
Titre du numéro | Les communs environnementaux : gérer autrement la rareté |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Introduction - Dominique Dron, Étienne Espagne p. 3-4
Histoire et anthropologie de la notion juridique de communs environnementaux
- La définition juridique des communs environnementaux - Delphine Misonne p. 5-9 Il n'y a pas de définition juridique des communs environnementaux. La vitalité contemporaine de la notion de « communs » ne surgit pas du droit. Elle s'est construite malgré lui, voire contre lui, en défi à celui-ci. Le commun d'aujourd'hui est avant tout une forme d'action – un « faire commun ». Ce n'est pas la seule action collective qui est ici visée, mais la dimension générative et mobilisatrice de cette action, dont l'une des caractéristiques est d'être portée par une communauté. Lorsque le « faire commun », articulé autour de questions d'accès et d'usages, est appliqué à un élément de l'environnement, alors surgit spontanément le concept de « commun environnemental », visant par là tant la pratique de la gouvernance collective revisitée que – par raccourci – la ressource naturelle elle-même.The legal definition of an environmental commons
There is no legal definition of the environmental commons. The contemporary vitality of the concept of a “commons” has emerged not out of the law but outside the law, even against the law or as a challenge to it. This word now mainly refers to a form of action, a “doing in common”. Herein, the focus is not on collective action as such but on the dimension that generates and activates collective action, which has as one of its characteristics that it is borne by a community. When applying this “doing in common” to questions of access and use to something in the environment, the concept of an “environmental commons” spontaneously arises in relation to collective governance and to the natural resource itself. - L'océan en communs. Épuisement des ressources, appropriation et communautés - Fabien Locher p. 10-13 Les océans et leurs ressources en poissons ont longtemps été vus comme des exemples parfaits de « communs » (commons), dans le sens que le biologiste Garrett Hardin et ses continuateurs ont d'abord donné à ce terme. Ils ont ainsi été abordés, dans cette perspective, en tant qu'entités en libre accès vouées à la « tragédie des communs ». Ce raisonnement est venu guider et justifier la mise en place de régulations top-down des activités de pêche littorale. Mais, en réaction, les sciences sociales ont mis au jour, à partir des années 1970, un continent entier de pratiques, pour certaines très anciennes, pour d'autres plus récentes, de gouvernement communautaire des ressources et des écosystèmes marins. Ces « communs de la mer », dans le sens cette fois d'institutions structurées organisant l'exploitation et la conservation des milieux, pourraient être déployés, en synergie avec des régulations étatiques décentralisées, pour faire face au défi de l'épuisement des pêches mondiales.The ocean as a commons: The depletion of resources, appropriation and communities
The oceans and their fishing resources have long been taken to be perfect examples of the “commons” in line with the meaning that Garrett Hardin first gave to this word. This biologist and his successors approached the commons via the question of free access being doomed to the “tragedy of the commons”. This approach has guided and justified the adoption of top-down regulations for fishing in coastal waters. In a reaction during the 1970s, social scientists brought to light a vast domain of practices, some of them very old, others more recent, having to do with a community government of ocean resources and ecosystems. These “commons of the seas”, in the sense of structured institutions for organizing the use and conservation of the marine environment, could be adopted along with decentralized state regulations to cope with the depletion of fishing resources worldwide. - Modèles de gestion participative de l'eau dans les grands projets d'aménagement hydroagricole : le cas du projet Phước-Hòa - Olivier Tessier p. 14-20 Cet article décrit et analyse les modalités de gestion locale de l'eau mises en œuvre dans deux périmètres irrigués créés dans le cadre d'un projet d'aménagement du bassin Đồng-Nai – Sài-Gòn. Ces deux périmètres ont été conçus en suivant une même démarche, la Gestion participative de l'irrigation (PIM - Participatory Irrigation Management), qui place la question du renforcement des capacités et de la participation des usagers au centre du dispositif de gouvernance de la ressource.Nous montrerons que, sur le terrain, le processus de préparation et de création des organisations collectives de gestion a été standardisé et plaqué sur la base d'un modèle descendant, ce qui est en totale contradiction avec l'esprit et la finalité de la méthode PIM. Pour conclure, nous constaterons que cette dissonance résulte de la conjonction de contraintes externes imposées par le projet (dimension idéologique, incompatibilité entre le « temps du projet » et le « temps des paysans ») et de pratiques internes de gestion technocratiques top-down de l'irrigation en vigueur depuis des décennies.Models of the participatory management of water in big hydro-agricultural development projects: The Ph'ó'c-Hòa ProgramThe local management of water is examined in two areas irrigated as part of the development program for the Đông Nai-Saigon basin in Vietnam. These two areas were delimited using the same procedure, participatory irrigation management (PIM), which places the question of users' participation at the center of the governance of water resources. In the field, the process of preparing and setting up water boards was standardized and applied to a top-down model in full contradiction with the PIM's spirit and purpose. This dissonance resulted from a combination of external factors imposed by the program (ideology, incompatibility between the “time of the program” and the “time of peasants”) and of the internal practices of a technocratic, top-down management of irrigation, which has prevailed for several decades.
- Droits des peuples autochtones et communs environnementaux : le cas du fleuve Whanganui en Nouvelle-Zélande - Ferhat Taylan p. 21-25 Les évolutions récentes du droit des peuples autochtones semblent rejoindre la perspective des communs environnementaux, dans la mesure où certaines lois permettent aux communautés de gouverner leurs environnements à travers les différentes formes de propriété collectives ou des droits d'usage des terres. À travers l'analyse de la loi Te Awa Tupua, adoptée par la Nouvelle-Zélande en 2017, laquelle a octroyé la personnalité juridique au fleuve Whanganui, on s'interroge ici sur les limites et les bénéfices d'une traduction de ces initiatives en termes de « communs ». En effet, la cosmologie maorie impliquant l'inséparabilité du collectif humain des êtres naturels reconnue par la loi ne se réduit ni à la « gouvernance » des ressources ni à la dimension « sacrée » de la nature. Cependant, à l'aune de l'histoire coloniale et des modes de propriété du pays, la personnification juridique du fleuve conformément aux revendications maories apparaît comme une ré-institution des communs.The rights of indigenous peoples and the environmental commons: The Whanganui River in New Zealand
As they have recently evolved, the rights of indigenous peoples apparently fall in line with the concept of an environmental commons insofar as certain laws allow a community to govern its environment through different forms of collective property or land uses and rights. The Te Awa Tupua Act, adopted by New Zealand in 2017, recognizes the Whanganui River as a legal person. This analysis of the act inquires into the limits and benefits of transposing initiatives in terms of a “commons”. The aforementioned act also recognizes Maori cosmology. Though implying the inseparability of human groups and natural beings, this cosmology cannot be reduced to a “governance” of resources or nature's “sacred” dimension. Seen in relation to colonial history and property rights in the country, making the river a legal person in accordance Maori demands turns out to be a re-institution of the commons.
- La définition juridique des communs environnementaux - Delphine Misonne p. 5-9
Économie théorique et pratique des communs environnementaux
- Comment ne pas penser les communs : la théorie économique néo-classique - Ivar Ekeland p. 26-29 La théorie néo-classique pense l'univers en termes de biens. Par définition, un bien est quelque chose qui peut être consommé, d'une manière ou d'une autre, et sa valeur découle uniquement de la satisfaction qu'en retirent les consommateurs. Il y a quatre catégories de biens : les biens privés (rivaux et exclusifs), pour lesquels le marché est le mode de distribution le plus efficace, et trois autres types de biens (clubs, communs et publics) que la théorie néo-classique a beaucoup de mal à appréhender. Elle a donc tendance à proposer leur privatisation de manière à ce que ceux-ci soient gérés par le marché, avec des conséquences parfois catastrophiques. Pourtant les sociétés humaines ont développé bien d'autres modes de gestion des communs qui sont basés non pas sur la propriété, mais sur l'usage. Il est donc urgent de développer une nouvelle théorie économique qui en tienne compte.How not to conceive of the commons: Neoclassical economic theory
Neoclassical economic theory conceives of the universe in terms of goods. By definition, a good is something to be consumed, in one way or another ; and its only value results from the satisfaction that consumers derive from it. Accordingly, there are four categories of goods : private goods (rivalrous and excludable) for which the market is the most efficient means of distribution ; and three others (club, common and public goods). Neoclassical theory has difficulty integrating the last three and thus tends to propose privatizing them for the market to manage (sometimes with catastrophic consequences). Nonetheless, human societies have managed the commons in other ways, based not on property rights but on uses. It is urgent to develop a new economic theory for taking this into account. - Agir face à la complexité des valeurs de la biodiversité – Joindre les approches normative et « coût-efficacité » - Yann Kervinio, Antonin Vergez p. 30-35 Les normes constituent la pierre angulaire de nombreuses politiques actuelles de gestion des communs environnementaux (objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, bon état des masses d'eaux continentales ou des eaux marines au sens des directives européennes, absence de perte nette des politiques de conservation, etc.). Nous défendons ici l'idée que de telles normes et les approches « coût-efficacité » qu'elles permettent sont susceptibles de favoriser une gestion des écosystèmes qui soit respectueuse de la diversité des valeurs qui y sont attachées. Nous précisons également les conditions dans lesquelles la conception et la révision régulière de telles normes permettent de révéler nos préférences collectives et de faciliter une prise en compte cohérente des valeurs de la biodiversité dans un ensemble large de décisions publiques et privées.Acting despite the complexity of the values related to biodiversity: the normative and “cost-efficiency” approaches Environmental targets and standards are the keystone of many current policies for managing environmental commons: emission reduction targets in climate change mitigation policies, the good status of freshwater or marine ecosystems in the sense of EU directives, no-net-loss objectives in conservation policies, etc. We argue that such standards, and the “cost-efficiency” approach they make possible, can foster a form of ecosystem management that is respectful of the diversity of their values. We discuss the conditions under which the conception and regular revision of these standards can reveal our collective preferences and facilitate a consistent integration of biodiversity values in a large set of private and public decisions.
- L'eau, un commun environnemental de l'humanité ? Réflexion d'une entreprise de l'eau sur ce sujet - Hélène Valade p. 36-39 L'eau est un bien essentiel « augmenté », dans le sens où ses interdépendances avec les sujets de l'alimentation, la biodiversité, l'énergie, la santé et la sécurité sont très fortes. Or, ce commun vital est confronté à un triple défi, quantitatif, qualitatif et d'accès, sous la double conséquence de la croissance démographique et du réchauffement climatique. Pour le relever, il convient, en imaginant de nouvelles solutions, d'en refonder les modalités de gestion dans l'esprit de ce que suggère le sixième Objectif Développement Durable de l'agenda onusien portant sur les ressources en eau. C'est le chemin qu'emprunte aujourd'hui Suez, en inscrivant les métiers de l'eau dans une logique d'économie circulaire et en expérimentant d'autres modèles de gouvernance, à la fois plus ouverts et plus collaboratifs. Ce faisant, l'entreprise revisite résolument son rôle et sa mission dans une perspective de contribution au bien commun.Water, humanity's environmental common good? The thoughts of a water company
Water is an essential, “improved” good owing to its strong interdependence with food, biodiversity, energy, health and security. Because of population growth and global warming, this vital, common good raises issues related to its quality, quantity and access. To address these three issues, new solutions must be imagined ; and water management, reworked in the spirit of the UN's sixth sustainable development goal about water resources. This approach, adopted by Suez Inc., places the water business in the perspective of a circular economy. Suez is experimenting with other models of governance, both more open and more collaborative. It has reviewed its role and assignments in order to contribute to the commonweal.
- Comment ne pas penser les communs : la théorie économique néo-classique - Ivar Ekeland p. 26-29
Politiques publiques de préservation des communs environnementaux
- La gestion institutionnelle des communs environnementaux en France : réussites et limites - Christian Barthod p. 40-44 Rares sont ceux qui contestent aujourd'hui le fait que l'eau et la biodiversité puissent être considérées comme des biens communs. À certaines époques, il se fait un consensus sur certains objets considérés comme importants, à la fois par le vécu social et par les connaissances scientifiques médiatisées. Pourtant les conclusions qui en sont tirées et les problèmes opérationnels rencontrés pour dépasser un stade purement incantatoire sont très différents pour l'eau et pour la biodiversité. Cela illustre le fait qu'il est indispensable de prêter attention à la géographie et aux échelles spatiales dans lesquelles il faut raisonner, mais aussi à l'évolution des concepts qui sous-tendent la compréhension de ce qui fait le bien commun. Cela complique singulièrement la définition opérationnelle d'une gouvernance participative reposant sur des accords négociés (jamais de façon définitive) à propos des outils utilisés et des effets de seuil identifiés, mais jamais seulement sur une approche purement économique ni sur une appropriation.The institutional management of environmental commons in France: Successes and limits
At times, owing to social experiences and the popularization of scientific knowledge, a consensus forms about what is to be deemed important. Very few people now object to considering water and biodiversity to be common goods. Nonetheless, the conclusions drawn and the problem of moving beyond mere words toward deeds are quite different in the cases of water and of biodiversity. Attention has to be paid not only to the geography and scales of distance to be used but also to the evolution of the concepts that underlie our understanding of what makes a good “common”. All this complicates making any operational definition of a participatory governance based on negotiated (but never definitive) agreements about the tools to use and the threshold effects identified. In any case, this definition must never be based just on a purely economic approach or on appropriation. - Un aperçu général des instruments de gestion des biens communs environnementaux - Anthony Cox, Nathalie Girouard p. 45-49 L'activité humaine exerce une pression croissante sur les biens communs environnementaux, avec à la clé des conséquences sociales, culturelles et économiques majeures. La mise en place d'une croissance viable à long terme dépendra de notre capacité à protéger et à remettre en état les biens communs. Il s'agit là d'un défi planétaire, qui appelle une approche coordonnée au niveau mondial. Les accords multilatéraux sur l'environnement ont créé un cadre d'action planétaire. Aujourd'hui, l'une des priorités est d'assurer leur mise en œuvre effective au niveau national. Cet article propose de donner un aperçu général des instruments à la disposition des autorités nationales pour mettre en œuvre les accords sur l'environnement et mieux gérer les biens communs environnementaux. Il attire l'attention sur les opportunités nouvelles en matière d'amélioration de l'efficacité des politiques environnementales, grâce aux enseignements des sciences comportementales et à la généralisation du numérique.An overview of the instruments for managing common goods in the environment
Human activities, which are putting ever more pressure on common, environmental goods, will have major social, cultural and economic consequences. Viable long-term growth will depend on our ability to protect and safeguard these common goods. This global issue calls for worldwide coordination. Multilateral agreements on the environment have set up a framework for actions on a planetary scale. The current priority is to see to it that nation-states implement these agreements. The policy instruments are presented that national authorities now have for this implementation and for an improved management of environmental commons. Attention is drawn to the new opportunities for improving the efficiency of environmental policies thanks to the behavioral sciences and digital technology. - Les agences de l'eau au Brésil et en France : les défis d'une gestion de l'eau en tant que bien commun à l'échelle des bassins versants - Patrick Laigneau, Rosa Maria Formiga-Johnsson, Bernard Barraqué p. 50-54 La gestion des ressources en eau par bassin a vu le jour au Brésil dans les années 1990, dans le cadre d'un mouvement de démocratisation qui s'est appuyé sur une expérience française alors âgée de vingt-cinq ans. Mais plus que l'hétérogénéité liée au fédéralisme, c'est la logique administrative assez centralisée imposée aux agences de ce pays qui ne leur a pas permis d'atteindre les résultats espérés, comme le constate l'OCDE aujourd'hui. L'article propose une réflexion sur ces processus d'action collective, dans la perspective de la gestion des communs, et revient à partir de cette réflexion sur la crise qui affecte les agences de l'eau en France. Pour conclure, sont suggérées des pistes visant à relégitimer ces organismes, au Brésil comme en France.Water boards in Brazil and France: Managing water as a common good at the scale of catchment basins
The management of water resources by catchment basin was introduced in Brazil during the 1990s by a movement of democratization that referred to the French experience, which had started 25 years earlier. More than federalism, the rather centralized administrative procedures imposed on Brazilian water boards have kept them from yielding the hoped-for results, as the OECD has pointed out. After discussing collective actions for managing the commons, thought is given to the crisis of water boards in France. In conclusion, suggestions are made for relegitimating these boards in both Brazil and France.
- La gestion institutionnelle des communs environnementaux en France : réussites et limites - Christian Barthod p. 40-44
Perspectives globales
- Communs environnementaux : le mirage des malveillances socio-économiques ? - Pierre-Frédéric Ténière-Buchot p. 55-58 Les communs environnementaux (largement commentés dans ce numéro des Annales des Mines qui leur est consacré) sont plus souvent l'objet d'un discours que de réalisations concrètes dépassant l'expérimentation locale. L'évolution calamiteuse du monde contemporain avec ses malveillances humaines (pauvreté, esclavage) et environnementales (climat, pollutions) semble se satisfaire de ce vernis assertif qui lui donne bonne conscience. Dans cet article, des propositions modestes sont offertes à la réflexion du lecteur.Environmental commons: The mirage of socioeconomic malevolence?
The environmental commons more often amount to words than to concrete deeds that reach beyond local experiments. Despite the calamitous evolution in the contemporary world of malevolence, both human (poverty, slavery) and environmental (the climate, pollution), this verbal veneer seems good enough to satisfy the conscience. Herein, this article submits modest proposals for readers to think about... - Le droit commercial international actuel est-il compatible avec l'entretien des communs environnementaux ? - Sabrina Robert-Cuendet p. 59-63 La relation qu'entretiennent les instruments du commerce international (les Accords de l'OMC de 1994 ou les accords de libre-échange plus récents) avec la protection de l'environnement est marquée par une profonde ambivalence : le droit des États d'adopter des mesures environnementales y est, par principe, préservé, mais l'exercice de ce droit est enserré dans des conditions si contraignantes que la marge de manœuvre des gouvernements est extrêmement réduite. En dépit d'un mouvement de réforme du droit international économique amorcé il y a quelques années – du fait notamment de l'urgence à renforcer l'action concertée des États pour préserver les ressources naturelles de la planète –, les instruments du commerce international restent profondément marqués par une rationalité purement économique. Pour autant, quelques évolutions récentes montrent que les outils du commerce international peuvent aussi servir la protection de l'environnement. Il s'agit alors de rompre avec la dogmatique libérale de ces instruments pour en faire de véritables leviers du développement durable.Is international commercial law compatible with the environmental commons?
The relation between the instruments of international commercial law (the WTO agreement in 1994 or, more recently, free-trade agreements) and the protection of the environment is rife with ambivalence. The right of nation-states to adopt environmental measures is, in principle, maintained ; but exercising it is placed under conditions so restrictive that governments have very little leeway. Although a movement for reforming this body of law was launched a few years ago (mainly owing to the urgent need to bolster joint actions for preserving the planet's natural resources), the instruments of international trade still bear the deep marks of a purely economic rationality. As a few recent trends show however, they can also be used to protect the environment. We must, therefore, break with the dogmatic economic liberalism of these instruments and use them as genuine levers for sustainable development. - Le système monétaire international face aux cycles biogéochimiques - Michel Aglietta, Étienne Espagne p. 64-68 Monnaie internationale et équilibre des cycles biogéochimiques peuvent être considérés comme des biens communs globaux. Ils sont par ailleurs directement connectés, au moins depuis l'entrée de l'humanité dans l'anthropocène. L'architecture institutionnelle qui régit les règles d'accès à la liquidité internationale ne peut plus ignorer aujourd'hui les impacts dynamiques qu'elle entraîne sur ces cycles biogéochimiques, et, en particulier, le cycle du carbone. L'Accord de Paris, en particulier son article 2, nous invite à les penser à nouveaux frais.The international monetary system and bio/geo/chemical cycles
An international currency and the equilibrium of bio/geo/ chemical cycles can be considered to be global common goods. The two are directly connected, at least since we have entered the Anthropocene Era. The institutions overseeing the rules of access to international liquidity can no longer ignore the impact that this liquidity has on bio/geo/ chemical cycles (especially the carbon cycle). The Paris Agreement, in particular Article 2, calls for fresh thought on this problem. - Which financial architecture can protect environmental commons? - Tim Jackson, Nick Molho p. 69-73 The protection of environmental commons remains one of the most pressing problems in “collective action”, vital to the resilience and sustainability of societies and their economies. The discourse around “natural capital” potentially offers a way to integrate decisions about the commons effectively into economic decisions. Investing in the commons is key to protecting the flow of services provided to society by natural capital. Recent exploration of the potential for investing in natural infrastructure has highlighted numerous mechanisms, which could help turn this proposition into a reality.
- Communs environnementaux : le mirage des malveillances socio-économiques ? - Pierre-Frédéric Ténière-Buchot p. 55-58