Contenu du sommaire : La biodiversité, entre urgences et complexité
Revue | Responsabilité et environnement |
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Numéro | no 100, octobre 2020 |
Titre du numéro | La biodiversité, entre urgences et complexité |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Introduction - François Letourneux p. 4-5
- Avant-propos - Claire Tutenuit p. 6-7
Le regard des scientifiques
- Érosion de la biodiversité et fonctionnement des sociétés : du constat aux recommandations. Les enseignements tirés de l'évaluation mondiale réalisée par l'IPBES en 2019 - Jean-François Silvain p. 8-14 L'évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques réalisée par l'IPBES a constitué en 2019 un moment clé dans la prise de conscience par les décideurs des enjeux associés à l'érosion accélérée de la biodiversité et à la perte des services que les sociétés humaines en retirent. Les médias internationaux ont relayé très largement les conclusions du résumé pour décideurs du rapport issu de cette évaluation, contribuant ainsi à alerter une large frange de la population. Après avoir précisé ce qu'est un rapport de l'IPBES et comment il est élaboré, nous présentons dans cet article l'organisation du rapport mondial et mettons en exergue ses grands enseignements, ainsi que les options en matière de leviers d'action à privilégier pour inverser les tendances actuelles. Nous y exprimons également des critiques et soulignons quelques lacunes d'un rapport qui aura marqué l'histoire récente des politiques environnementales mondiales et dont les conclusions prennent une importance encore plus grande après la crise de la Covid-19.The ‟Global assessment report on biodiversity and ecosystem services” made in 2019 by the Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES) marked a key phase in making decision-makers aware of the issues related to the accelerated decline in biodiversity and the loss of the services related to it from which human societies benefit. The international media have widely reported the conclusions from this report's summary and thus helped in raising the awareness of decision-makers and a wide section of the population. After describing how an IPBES report is organized and drafted, this article focuses on the major lessons to be drawn from it and the preferred options for obtaining leverage to reverse current trends. Criticisms are formulated ; and some gaps, pointed out. This landmark report in the recent history of worldwide environmental policies draws conclusions that carry even more weight since the Covid-19 pandemic.
- La biodiversité dans le temps long - Bruno David p. 15-18 La planète a traversé cinq extinctions majeures depuis le début du phanérozoïque. Toutes ont eu leurs spécificités, mais, à chaque fois, la biodiversité qui a émergé après la crise était fort différente de celle qui avait précédé, il y a eu des perdants et des gagnants. Aujourd'hui la biosphère semble engagée dans une sixième crise. Est-ce bien le cas ? Les processus en cours sont-ils comparables à ceux des crises des temps géologiques ? Quels enseignements tirer du passé ?The planet has come through five major extinctions since the start of the Phanerozoic eon. After each of these, with its specific characteristics, the biodiversity that emerged was quite different from before the extinction. There were winners and losers. The biosphere seems to be undergoing a sixth crisis. Is this so? Are the processes under way comparable with those during the previous extinctions? What lessons to draw from the past?
- Biodiversité en crise et adaptation - Pierre-Olivier Cheptou p. 19-22 La crise actuelle de la biodiversité est un objet de préoccupation pour les sociétés humaines, en particulier du fait des services écosystémiques rendus par les espèces. Paradoxalement, les crises biologiques sont des périodes de renouveau, d'adaptation rapide de la biodiversité, comme l'ont montré les crises passées. Face aux changements actuels, les espèces sont susceptibles de s'adapter par sélection naturelle. Le rôle de cette dernière, comme rempart à l'extinction des populations, a été formalisé dans le modèle de sauvetage évolutif. Un examen de la littérature scientifique montre que les espèces (animaux, plantes…) s'adaptent aux changements (réchauffement climatique, déclin des pollinisateurs…). Par contre, le rôle de l'adaptation dans l'atténuation des processus d'extinction est sujet à discussion. Si l'adaptation ne permet pas, dans la majorité des cas, d'éviter l'extinction (comme le montrent les faits), il est probable que l'adaptation des espèces se traduise par des modifications importantes des relations de dépendance entre espèces dans les écosystèmes (par exemple, les relations trophiques) et, ainsi, du fonctionnement des écosystèmes.The current biodiversity crisis is a cause of concern for human societies, mainly owing to the ecosystemic services rendered by other species. Biological crises are, paradoxically, periods of renewal, when, as past crises have shown, biodiversity rapidly adapts. In response to the changes under way, species are likely to adapt through natural selection. As the scientific literature shows, plant and animal species do adapt to changes: global warming, the decline of pollinators, etc. The evolutionary rescue model has formally described this sort of selection as a defense against the extinction of populations. The function of adaptation in attenuating extinction processes is open to discussion however, since adaptation has not usually spared species from extinction (a factual observation). Adaptation entails major modifications of the dependency between species in an ecosystem (e.g., food webs) and, thus, in the system's operation.
- De nouvelles relations à la nature pour des changements transformatifs de nos modèles de société ? - Anne-Caroline Prévot p. 23-27 Un an après la sortie du dernier rapport de l'IPBES et quelques mois après le confinement imposé par la crise du Covid-19, ce texte propose quelques pistes pour comprendre pourquoi la nature a disparu des aspirations communes des sociétés modernes (notamment en France), alors même que les relations avec elle sont fondamentales pour nos vies humaines (individuellement et collectivement). Quelques propositions sont ensuite esquissées pour remettre la nature au centre de nouveaux modèles de société qui valorisent la diversité des points de vue, des pratiques et des responsabilités, pour imaginer ensemble des futurs soutenables.A year after the release of the IPBES report on biodiversity and a few months after the ‟confinement” ordered in response to the Covid-19 pandemic, a few explanations are offered to help us understand why nature has vanished from among the aspirations held in common by modern societies (especially in France). The relation with nature is fundamental for human life, individually and collectively. A few proposals are outlined to place, once again, nature at the center of new models of society that cherish the diversity of viewpoints, practices and responsibilities in order to imagine together a sustainable future.
- La recherche agronomique face au virage de la biodiversité - Philippe Mauguin, Thierry Caquet p. 28-32 La question de l'antagonisme apparent entre biodiversité, d'une part, et agriculture et systèmes alimentaires, d'autre part, est posée par de nombreuses analyses récentes réalisées à l'échelle mondiale. L'un des enjeux de la recherche agronomique du XXIe siècle est d'explorer de nouvelles pistes pour transformer cet antagonisme en synergie. Il s'agit, grâce aux recherches sur et pour la biodiversité, de contribuer à transformer les systèmes agri-alimentaires pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, en particulier via la diversification et la transition agroécologique ; de conserver et restaurer la biodiversité, tout en promouvant son utilisation durable ; de protéger et gérer durablement les ressources naturelles indispensables à la vie (l'eau, les sols, l'air) ; de préserver la santé humaine et celle de l'environnement ; et de contribuer à la lutte contre les changements climatiques et leurs impacts dans une double stratégie d'atténuation et d'adaptation.Several recent studies at the global level have raised questions about biodiversity's apparent antagonism with agriculture and food systems. An issue for agronomic research in the XXIst century is to explore the means for turning this antagonism into a synergy. Through research on and for biodiversity, the objectives are : to help transform agricultural and food systems in order to ensure the security of a wholesome food supply, in particular via diversification and the agroecological transition ; to conserve and restore biodiversity while promoting a sustainable use of resources ; to protect and sustainably manage the natural resources (water, soil, air) indispensable to life ; to preserve the health of human beings and of the environment ; and to help, via a twofold strategy of attenuation and adaptation, in the struggle against climate change.
- Biodiversité, sécurité alimentaire et changement climatique : quelle(s) trajectoire(s) de transformation pour l'agriculture ? - Pierre-Marie Aubert, Diego Garcia Vega, Xavier Poux p. 33-37 Le secteur agricole est au cœur d'enjeux majeurs, concernant la sécurité alimentaire, le climat et la biodiversité. Si tous les acteurs reconnaissent aujourd'hui la nécessité d'un changement de paradigme, peu s'accordent sur la direction à prendre. Les modalités de prise en charge de la biodiversité sont plus particulièrement au cœur de ce débat.The agricultural sector lies at the center of several major issues related to the climate, biodiversity and the safety and security of the food supply. All parties now admit that it is necessary to switch paradigms, but few agree on the direction to take. This debate revolves around the question of how to take responsibility for biodiversity.
- Dans biodiversité… il y a diversité ! - Luc Abbadie p. 38-41 Le mot « biodiversité » est aujourd'hui couramment employé, et il faut s'en réjouir. Il désigne le plus souvent un ensemble de plantes ou d'animaux, il remplace parfois les mots de « nature » ou de « paysage », ou il renvoie à des processus écologiques plus ou moins explicites. Cette apparente polysémie cache pourtant l'essentiel : dans biodiversité… il y a diversité ! La biodiversité, c'est cette propriété fondamentale du vivant, cette propriété consubstantielle au vivant : la variété, la variation, la disparité, la pluralité, bref la diversité. Une diversité qui se manifeste à toutes les échelles, de la molécule aux écosystèmes, dans l'immédiat comme dans le temps long, à travers les formes, les couleurs, la physiologie, dans l'organisation des assemblages d'organismes et les modalités de leurs interactions.We should be pleased that the word ‟biodiversity” is now in current usage, usually pointing to a set of plants or animals, sometimes replacing the words ‟nature” or ‟landscape”, or referring more or less directly to environmental processes. This apparent polysemy hides, however, what is essential: the diversity in biodiversity! Biodiversity is a fundamental property of what is living, an inherent property of life : variety, variation, disparity, plurality ‒ in short, a diversity that appears at all levels, from molecules to ecosystems, right now and over time, through forms, colors, physiology, the organization of collections of organisms and the patterns of their interactions.
- Amicale du Corps des Mines – Groupe de réflexion sur le climat - Allain Bougrain-Dubourg p. 42-45 Il est difficile d'évoquer le climat sans se poser la question de la crise de la biodiversité. En effet, le changement climatique est considéré comme la troisième source d'extinction des espèces vivantes et, à l'inverse, les solutions pour lutter contre celui-ci (barrages, la biomasse ou les énergies renouvelables) peuvent avoir de forts impacts sur la biodiversité.La métaphore de la tour Eiffel proposée par Bruno David permet d'opérer un rapprochement entre ingénieurs et protecteurs de la biodiversité : « Enlevez une poutrelle, rien ne se passe ; enlevez une deuxième, rien ne passe…, mais continuez d'en enlever, et au bout d'un certain nombre, la tour s'écroulera, d'un coup, sans que l'on puisse prévoir exactement à quel nombre de poutrelles retirées sera atteint le seuil de rupture. »
- Stopperons-nous la dégradation de la nature au niveau mondial ? - Yann Wehrling p. 46-50 La crise sanitaire que nous venons de traverser a singulièrement bousculé l'agenda diplomatique. Pour l'environnement, tous les signaux sont au rouge. L'augmentation des émissions de gaz à effet de serre se poursuit, et dans son giron, celle des températures moyennes. Les écosystèmes, tels que les forêts tropicales ou les océans, continuent de se dégrader à une vitesse vertigineuse. Dans le même temps, le lendemain de la crise sanitaire pourra prendre deux chemins différents : celui d'une mise entre parenthèses, voire d'une aggravation des atteintes à l'environnement du fait de plans de relance aveugles, ou celui d'une accélération de la transition écologique à la lumière des dernières données scientifiques dont nous disposons. La France et l'Union européenne, ainsi que de nombreux autres États partout dans le monde, mais aussi des acteurs économiques et non étatiques, veulent prendre ce second chemin. Les mois qui viennent, jalonnés de nombreux rendez-vous, seront cruciaux pour ne pas seulement se contenter de nouveaux engagements, mais aussi et surtout, passer à l'action.The health crisis we have just undergone has upset the diplomatic agenda. All environmental indicators are flashing red. Greenhouse gas emissions are still increasing along with average temperatures. Ecosystems such as the oceans or tropical forests are still deteriorating at a staggering rate. Beyond the current pandemic, the road before us branches out in two directions : either putting expectations for the environment on hold as recovery plans and stimulus packages are blindly implemented to the detriment of the environment, or else moving faster toward the environmental transition in line with the scientific data in our possession. France and the European Union, as well as many other states around the world, not to mention economic agents, want to take this second path. The meetings planned for the coming months will be decisive. Should we be satisfied with new commitments made? Above all, will we move from words to deeds ?
- L'Office français de la biodiversité au cœur de l'action publique en faveur de la biodiversité - Pierre Dubreuil p. 51-54 Objet hybride par sa gouvernance, son double ancrage national et territorial, et la multiplicité de ses missions, l'Office français de la biodiversité (OFB) est aussi un objet singulier dans le contexte international où l'on trouve peu d'établissements équivalents. Il sera au rendez-vous pour accompagner la définition d'un cadre ambitieux pour la décennie post-2020 que nous souhaitons tous voir émerger face à l'urgence de la crise de la biodiversité.The French Office of Biodiversity (OFB) is a mixed institution owing to its many assignments and its governance with a national and a territorial basis. Internationally, there are few similar establishments. The OFB will be ready to take part in defining an ambitious framework for the 2020s, a framework we all want given the biodiversity crisis.
- Nature works for us: it is our business to protect it - Sylvain Vanston p. 55-57 Biodiversity loss endangers ecosystemic services, which threatens both society and businesses that depend on them, and in turn investors and insurers that rely on a well-functioning economy. We view the biodiversity challenge as a natural extension of our climate efforts. Indeed, climate change is severely compounding the destruction of ecosystems all around the world, adding pressures related to drought, ocean acidification, more intense natural catastrophes, etc. This is why in 2018 we publicly decided to investigate how biodiversity loss is impacting society and how we can act both as an insurer and an investor. We have made progress since then. We encourage public-private collaboration as well as a strong ‟Kunming Agreement” in 2021 to ‟mainstream” biodiversity action.
- Mobiliser et transformer l'industrie de la mode pour préserver la biodiversité - Marie-Claire Daveu, Géraldine Vallejo, Katrina Ole-Moiyoi p. 58-62 Partout dans le monde, la nature décline à un rythme sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Nous sommes sortis d'un « espace opérationnel sûr » au regard des limites planétaires établies par la science et, à moins que l'humanité ne prenne des mesures « transformatives », pas moins d'un million d'espèces sont menacées d'extinction dans les décennies à venir. L'industrie de la mode, avec des chaînes d'approvisionnement mondiales très complexes, doit jouer un rôle de premier plan dans la réponse à donner. Non seulement l'industrie dépend presque entièrement des biens et services fournis par la nature, mais elle est également responsable d'impacts relativement importants sur les écosystèmes naturels. Répondre à cette crise nécessite de comprendre la matérialité des impacts, de fixer des objectifs ambitieux, d'améliorer les pratiques d'approvisionnement et de révolutionner production des matières premières et modèles économiques dominants. La crise de la biodiversité est l'un des plus grands défis auxquels notre génération est confrontée. Elle nécessite un degré de collaboration sans précédent de l'industrie pour « inverser la courbe » de la perte de biodiversité, et ce de toute urgence.Environmental degradation is occurring everywhere around the world at an unprecedented pace in human history. We have left an ‟operational space” that was safe given the planetary limits established by science. Unless humanity adopts radical measures, no fewer than a million species are menaced with extinction in the coming decades. The fashion industry with its complicated global supply chains must take the lead in responding to this situation. Not only does it depend almost entirely on goods and services provided by nature, but it also has a relatively important impact on natural ecosystems. Responding to this crisis calls for understanding the materiality of this impact, setting ambitious objectives, improving logistics, and making a revolution in the production of raw materials and dominant business models. The biodiversity crisis, a major challenge for our generation, calls for unprecedented collaboration in the industry to reverse the trend toward less biodiversity. This is an emergency.
- Trafic d'espèces protégées et déforestation : Madagascar, une biodiversité otage de la corruption - Mialisoa Randriamampianina, Frédéric Lesné, Vatsy Rakotonarivo, Ketakandriana Rafitoson p. 63-67 La biodiversité de Madagascar est mise en péril par les trafics d'espèces rares et la destruction des ressources naturelles, souvent sur fond de corruption. Dans l'Atsimo Andrefana, la tortue radiée est au cœur des commerces illicites. Les trafiquants profitent d'une chaîne de corruption bien huilée impliquant des membres des forces de l'ordre et des notables des villages. Témoins de ces forfaits, les villageois se taisent par indifférence ou par peur des représailles. Dans le Menabe, c'est la forêt d'Antimena qui subit une destruction massive perpétrée par des villageois payés pour transformer la zone boisée en un champ de maïs et d'arachide. L'enquête révèle l'implication de l'ancien député Raveloson Ludovic, alias Leva, accusé de financer cette opération de déforestation. L'ex-député fera longtemps jouer son statut d'élu pour se soustraire à la loi. Ces cas démontrent bien souvent que l'apparente sévérité de la législation malgache n'a d'égale que la non-application de ses dispositions et des décisions de justice. Une situation compliquée à laquelle s'ajoutent l'incapacité des autorités à contrôler les sites sensibles, la précarité de la population et l'organisation des malfaiteurs en un réseau de plus en plus influent.Biodiversity in Madagascar is imperiled by trafficking in rare species and the destruction of natural resources, degradations often abetted by corruption. In Atsimo Andrefana, the radiated turtle is the subject of unlawful trade. Smugglers benefit from a well-oiled chain of corruption implicating law enforcement and village heads. Villagers who witness these crimes keep silent out of indifference or fear of retaliation. In Menabe, villagers ‒ paid to turn wooded areas into maize and groundnut fields ‒ are massively destroying the Antimena forest. An investigation has accused a former MP of financing this operation. He used his status as an elected official to escape the reach of the law for a long time. As many of these cases suggest, the apparent severity of Malagasy legislation is on par with the lack of application of laws and court decisions. In this complicated situation, authorities are unable to control sensitive locations, address the issue of poverty, or cope with ever more influential criminal networks.
- Corporate mobilization and public policy needs for nature - Claire Tutenuit, Eva Zabey p. 68-71 Nature loss has serious consequences for business, and many companies are already making nature a priority through the way they sustainably use natural resources across their supply chains, create clean jobs, and produce greener products. To speed and scale business action for nature and biodiversity, we must help businesses 1) navigate the complexity of identifying and assessing impacts and dependencies on nature, 2) embed the value of nature in decision-making and disclosure, and 3) set concrete, evidence-based targets informed by science, which provide clear direction and ambition for further business action. Political leadership is needed to spur more business action, and companies are increasingly calling on governments to enact more ambitious policies for nature.
- Comment et pourquoi mesurer l'empreinte biodiversité des acteurs économiques ? - Marc Abadie, Antoine Cadi p. 72-75 Après trois ans de développement, CDC Biodiversité a lancé, le 12 mai 2020, son outil Global Biodiversity Score (GBS) devant permettre aux entreprises et institutions financières de mesurer leur empreinte biodiversité. Calculer l'empreinte biodiversité d'une entreprise ou d'un acteur financier via le GBS™ revient à établir un lien quantitatif entre son activité et ses impacts sur la biodiversité. Ce calcul s'opère en deux temps. Le premier temps consiste à faire le lien entre l'activité économique de l'entreprise et les pressions affectant la biodiversité, c'est-à-dire à analyser quantitativement la contribution de l'activité économique de l'entreprise à ces pressions. Le second temps consiste à analyser l'impact de ces pressions sur la biodiversité.After three years of development, CDC Biodiversité launched its ‟global biodiversity score” on 12 May 2020. Using this GBS, firms and financial institutions can measure their biodiversity footprint, a calculation that involves two phases for quantitatively linking the business's activities to their impact on biodiversity. First of all, the link is made between a firm's activities and the pressure on biodiversity ; this entails quantitatively analyzing the contribution of the firm's activities to these pressures. Secondly, the impact of these pressures on biodiversity is assessed.
- How to integrate biodiversity in economic and business decisions - Simon Buckle, Katia Karousakis, Edward Perry, Geraldine Ang p. 76-81 Biodiversity and ecosystem services loss are resulting in massive costs to our environment, human health and well-being, and our economies. While efforts have been made to integrate biodiversity in economic decision-making, progress is still slow and not at a scale needed to ensure the required shifts to sustainable production and consumption patterns. Integrating biodiversity in decisions made by the business and financial sector have lagged even further behind. This article provides an overview of the status quo today, and key actions needed to better mainstream biodiversity in economic and business decisions.
- Que faire pour la biodiversité ? - Bernard Chevassus-au-Louis p. 82-85 Dès le milieu du XIXe siècle, notre pays a pris des initiatives pour protéger des éléments remarquables de la nature. Ces actions ont pris de l'ampleur dans la seconde moitié du XXe siècle et, à la suite de la Conférence de Rio de 1992, qui a consacré l'émergence du concept de biodiversité, se sont étendues à l'ensemble de notre patrimoine naturel et de ses usages. En dépit de ces efforts, l'érosion de la biodiversité se poursuit, même si certaines réussites témoignent du caractère non inéluctable de cette érosion.Alors que seront définies en 2021 de nouvelles stratégies décennales, à la fois au niveau international et dans les différents États, quelles leçons peut-on tirer de cette déjà longue histoire de la protection de la nature, pour parvenir enfin à stopper cette érosion et à initier une dynamique positive ?Stating in the mid-XIXth century, France took initiatives to protect remarkable natural sites. These actions were expanded during the second half of the XXth century. Following the Rio Conference in 1992, which formally accepted the concept of biodiversity, they were extended to cover our natural heritage and its uses. Despite these efforts, biodiversity has continued declining even though some successes offer evidence that this decline is not inevitable. Since new ten-year strategies will be adopted nationally and internationally in 2021, what lessons can we draw from this long history of protecting nature so as to finally stop this degradation and set off a positive trend?
- Érosion de la biodiversité et fonctionnement des sociétés : du constat aux recommandations. Les enseignements tirés de l'évaluation mondiale réalisée par l'IPBES en 2019 - Jean-François Silvain p. 8-14
Hors Dossier
- Limites physiques des énergies renouvelables - Ilarion Pavel p. 86-89 Cet article passe en revue les différentes sources d'énergie renouvelable (solaire, éolien, bioénergies, géothermie et hydroélectricité) et évalue leur potentiel sur le territoire français en calculant le flux d'énergie moyen disponible. Est également abordée la perspective d'amélioration du rendement de conversion de chacune de ces formes d'énergie en énergie électrique.The various sources of renewable energy (sun, wind, biofuels, geothermal power and hydroelectricity) are reviewed ; and their potential in France is assessed by calculating the average available flow of energy. The question of improving the conversion of each of these forms of energy into electricity is also discussed.
- Limites physiques des énergies renouvelables - Ilarion Pavel p. 86-89